National audience ; En matière de délinquance, dans la presse comme dans les discours politiques, les " faits divers " l'emportent sur les " faits sociaux ". Et lorsque des informations quantitatives sont mobilisées dans le débat public, rare est la confiance accordée aux chiffres. L'ouvrage de Philippe Robert et Renée Zauberman pourrait aider à sortir de cette situation.
National audience ; En matière de délinquance, dans la presse comme dans les discours politiques, les " faits divers " l'emportent sur les " faits sociaux ". Et lorsque des informations quantitatives sont mobilisées dans le débat public, rare est la confiance accordée aux chiffres. L'ouvrage de Philippe Robert et Renée Zauberman pourrait aider à sortir de cette situation.
National audience ; En matière de délinquance, dans la presse comme dans les discours politiques, les " faits divers " l'emportent sur les " faits sociaux ". Et lorsque des informations quantitatives sont mobilisées dans le débat public, rare est la confiance accordée aux chiffres. L'ouvrage de Philippe Robert et Renée Zauberman pourrait aider à sortir de cette situation.
Résumé Dans cet article, nous opérons un retour sur les conditions d'invention et d'institutionnalisation de l'enquête de victimation américaine en revenant sur le travail accompli par les acteurs de cette innovation et le contexte politique et social dans lequel s'inscrivait leur entreprise. Cette recherche permet de repérer une évolution des usages de l'enquête qui renvoie à l'opposition classique entre recherche compréhensive et recherche appliquée. Notre objectif est d'analyser les formes de l'enquête de victimisation américaine, dans une perspective diachronique à partir des acteurs qui s'en saisissent et en définissent les usages. L'enquête américaine de victimation, telle qu'elle est envisagée au départ, prend place dans un idéal de maîtrise par l'adaptation. Il s'agit de comprendre les changements sociaux en quantifiant des tendances sociales et donc d'adopter une visée futuriste. Le moment critique de 1977 permet de repérer un basculement progressif où l'on passe du besoin d'une enquête tournée vers la compréhension des phénomènes sociaux vers une enquête dont la focale est réduite à l'analyse des facteurs de risque. Au final, l'analyse donne à voir comment le politique se loge dans ce savoir d'enquête.
Ce document est une version plus longue d'un article à paraître dans Statistique et Société. On peut s'y reporter pour une présentation détaillée des différentes méthodes de calculs des topics et la manière dont nous les avons utilisés dans cette enquête. ; Cet article vise à rendre compte des résultats d'une analyse quantitative de contenu autour du traitement médiatique des Gilets Jaunes, sur un corpus de sous-titres de vidéos YouTube. Pour en assurer l'exploration, la méthode des topics models est mobilisée. Cet article montre que les sous-titres des vidéos de YouTube forment un matériau sur lequel on peut faire enquête pour analyser l'espace médiatique. Si on observe une surreprésentation de la violence contestataire et spectaculaire dans les médias traditionnels, les chaînes de vulgarisation politique porté par des youtubers engagés ont joué un rôle clef dans le traitement médiatique du mouvement en y apportant des thèmes de fond liée à l'action publique. Nous montrons aussi que si les profils thématiques des chaînes Gilets jaunes et de contre-information ont quelques points communs, cela ne porte pas sur des topics conspirationnistes pour autant. De plus, ces deux catégories de chaîne présentent aussi des divergences importantes, notamment l'intérêt spécifique des chaînes Gilets jaunes pour les sujets de citoyenneté, un sujet rarement traité par les chaînes de contre-information. Enfin nous montrons que le Grand Débat ne s'est pas imposé comme un simple topic supplémentaire, il a modifié la structure de l'espace médiatique en se substituant aux discours critiques portés à l'encontre de la démocratie représentative. En guise de conclusion, nous proposons un regard réflexif sur l'analyse quantitative de contenu comme "statactivisme" dans les débats autour des biais de représentation médiatique des mouvements sociaux.
Ce document est une version plus longue d'un article à paraître dans Statistique et Société. On peut s'y reporter pour une présentation détaillée des différentes méthodes de calculs des topics et la manière dont nous les avons utilisés dans cette enquête. ; Cet article vise à rendre compte des résultats d'une analyse quantitative de contenu autour du traitement médiatique des Gilets Jaunes, sur un corpus de sous-titres de vidéos YouTube. Pour en assurer l'exploration, la méthode des topics models est mobilisée. Cet article montre que les sous-titres des vidéos de YouTube forment un matériau sur lequel on peut faire enquête pour analyser l'espace médiatique. Si on observe une surreprésentation de la violence contestataire et spectaculaire dans les médias traditionnels, les chaînes de vulgarisation politique porté par des youtubers engagés ont joué un rôle clef dans le traitement médiatique du mouvement en y apportant des thèmes de fond liée à l'action publique. Nous montrons aussi que si les profils thématiques des chaînes Gilets jaunes et de contre-information ont quelques points communs, cela ne porte pas sur des topics conspirationnistes pour autant. De plus, ces deux catégories de chaîne présentent aussi des divergences importantes, notamment l'intérêt spécifique des chaînes Gilets jaunes pour les sujets de citoyenneté, un sujet rarement traité par les chaînes de contre-information. Enfin nous montrons que le Grand Débat ne s'est pas imposé comme un simple topic supplémentaire, il a modifié la structure de l'espace médiatique en se substituant aux discours critiques portés à l'encontre de la démocratie représentative. En guise de conclusion, nous proposons un regard réflexif sur l'analyse quantitative de contenu comme "statactivisme" dans les débats autour des biais de représentation médiatique des mouvements sociaux.
S'il est admis que les techniques d'enquête en sociologie — et les modes de raisonnement qui leur sont associés — sont étroitement liées à leurs contextes institutionnels et intellectuels d'apparition, comment le développement des écosystèmes numériques transforme-t-il actuellement les manières de savoir sur le social ? Dans cet article introductif, nous observons la façon dont les sciences sociales computationnelles (SSC) et les humanités numériques mettent en tension la sociologie. D'un côté, les sciences sociales computationnelles concurrencent la sociologie en traitant de ses objets les plus classiques, mais dans une perspective prédictive qui ne lui est pas familière. D'un autre côté, les humanités numériques s'imaginent comme le chapiteau des sciences sociales, mais avec une offre numérique qui s'inscrit dans la tradition méthodologique de l'exégèse textuelle de laquelle les sociologues cherchent à se distancier. La sociologie se trouve comme prise dans l'étau des sciences sociales computationnelles et des humanités numériques. Nous avons observé trois types de réactions face à cette situation — la protection, la conservation et l'adaptation — qui montrent à quel point le numérique pénètre progressivement la discipline sociologique, depuis son propre coeur. Pour que celle-ci devienne pleinement numérique, il convient néanmoins de faciliter les conditions d'accès aux données numériques, notamment en discutant le cadre juridique, économique et technique des écosystèmes numériques de la recherche publique.
International audience ; Anticipatory expertise has become an indispensable core ingredient of contemporary attempts to govern complex problem. It has also become a field of contention, wherein a variety of technologies of knowledge production, social groups, and visions of the future coexist and compete. Indeed, the production of predictions and forecasts for public policy is not only an epistemic endeavour, but also an intrinsically contested and political activity. The special issue builds on ongoing scholarly discussions about anticipatory knowledge and its 'performativity' on policy and governance, to take a fresh look at the politics of anticipatory expertise.
International audience ; Anticipatory expertise has become an indispensable core ingredient of contemporary attempts to govern complex problem. It has also become a field of contention, wherein a variety of technologies of knowledge production, social groups, and visions of the future coexist and compete. Indeed, the production of predictions and forecasts for public policy is not only an epistemic endeavour, but also an intrinsically contested and political activity. The special issue builds on ongoing scholarly discussions about anticipatory knowledge and its 'performativity' on policy and governance, to take a fresh look at the politics of anticipatory expertise.
International audience Anticipatory expertise has become an indispensable core ingredient of contemporary attempts to govern complex problem. It has also become a field of contention, wherein a variety of technologies of knowledge production, social groups, and visions of the future coexist and compete. Indeed, the production of predictions and forecasts for public policy is not only an epistemic endeavour, but also an intrinsically contested and political activity. The special issue builds on ongoing scholarly discussions about anticipatory knowledge and its 'performativity' on policy and governance, to take a fresh look at the politics of anticipatory expertise.
Anticipatory expertise has become an indispensable core ingredient of contemporary attempts to govern complex problem. It has also become a field of contention, wherein a variety of technologies of knowledge production, social groups, and visions of the future coexist and compete. Indeed, the production of predictions and forecasts for public policy is not only an epistemic endeavour, but also an intrinsically contested and political activity. The special issue builds on ongoing scholarly discussions about anticipatory knowledge and its 'performativity' on policy and governance, to take a fresh look at the politics of anticipatory expertise.
International audience ; In this article, we propose to map an online social movement, and more precisely the Yellow Vests movement, through different online platforms (Facebook, Twitter and YouTube) to draw its atlas. Our objective is twofold: to describe the activity of the Yellow Vests in Facebook groups in all their variety on the one hand, and to defend a methodological approach which mixes as much as possible the traces collected from different digital platforms on the other hand. The Yellow Vests Facebook groups will constitute our privileged observation post of the movement. The examination of the content of posts published on Facebook, coupled with the analysis of the numerous metadata on groups allows us to delimit the contours of the movement's claim-space and its aggregation dynamics. Exploitation of the links shared in these publications, on the other hand, give relief to our atlas, as we use them attribute political labels to Facebook groups. The political label of links is calculated according to their usage on Twitter and ideology inference using the follower-followee network. The way the Yellow Vests refer to external sources on the web – whether websites or YouTube channels – also sheds light on their relationship with the media. We rely on an existing characterization of the most used media in the digital public space to grasp their relationship to mainstream, militant media (whether right or left) or to the counter-informational space. The analysis of these practices of media use shows that the Yellow Vests build their discourse by relying largely on media and the so-called "alternative" expression platforms (auto-media, videos, live, etc.) Overall, we note a great geographic and ideological plurality, but also a heterogeneous and constantly evolving repertoire of demands. However, a form of political opposition to power unites our groups which also cultivate a rejection of the modes of representation of the movement made by the traditional media. ; Dans cet article, nous proposons de ...
International audience ; In this article, we propose to map an online social movement, and more precisely the Yellow Vests movement, through different online platforms (Facebook, Twitter and YouTube) to draw its atlas. Our objective is twofold: to describe the activity of the Yellow Vests in Facebook groups in all their variety on the one hand, and to defend a methodological approach which mixes as much as possible the traces collected from different digital platforms on the other hand. The Yellow Vests Facebook groups will constitute our privileged observation post of the movement. The examination of the content of posts published on Facebook, coupled with the analysis of the numerous metadata on groups allows us to delimit the contours of the movement's claim-space and its aggregation dynamics. Exploitation of the links shared in these publications, on the other hand, give relief to our atlas, as we use them attribute political labels to Facebook groups. The political label of links is calculated according to their usage on Twitter and ideology inference using the follower-followee network. The way the Yellow Vests refer to external sources on the web – whether websites or YouTube channels – also sheds light on their relationship with the media. We rely on an existing characterization of the most used media in the digital public space to grasp their relationship to mainstream, militant media (whether right or left) or to the counter-informational space. The analysis of these practices of media use shows that the Yellow Vests build their discourse by relying largely on media and the so-called "alternative" expression platforms (auto-media, videos, live, etc.) Overall, we note a great geographic and ideological plurality, but also a heterogeneous and constantly evolving repertoire of demands. However, a form of political opposition to power unites our groups which also cultivate a rejection of the modes of representation of the movement made by the traditional media. ; Dans cet article, nous proposons de ...