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Considérer le travail comme activité, c'est regarder ce que fait l'individu au travail, son activité concrète et non plus seulement l'environnement de ce travail, conditions de travail, salaire, organisation, relations hiérarchiques, etc. C'est regarder le « faire », observer avec précision ce que fait le travailleur dans son milieu de travail, le laisser parler de son travail concret. Privilégier l'observation précise et donner la parole aux exécutants permet de quitter les interprétations du travail les plus répandues, pour restituer l'ensemble des significations données par les travailleurs sur leur travail. C'est dans les descriptions précises du travail et dans ce que les exécutants en disent, qu'il faut chercher ces significations. Récemment, sans doute surtout sous l'influence des psychologues et des ergonomes du travail, on est passé progressivement des anciennes approches du travail à une approche de l'activité, de ce que fait l'homme au travail. Ces nouvelles approches montrent qu'il peut inventer et qu'il invente d'autres manières de faire, qu'il peut innover dans son travail, qu'il n'est plus simplement soumis à une organisation mais qu'il est capable et disposé à être, à son niveau, un inventeur, qu'il donne aussi à son travail une foule d'autres significations. Considérer et analyser le travail comme activité permet alors de mieux comprendre les évolutions actuelles dans le monde du travail.

Résumé Les conflits entourant le travail ne concernent pas seulement les revendications sociales classiques sur les salaires ou les conditions de travail. Les salariés attendent aussi une juste reconnaissance de leur part prise dans l'action commune et de leur capacité de s'approprier la tâche qui leur est confiée. Ces revendications appellent une meilleure compréhension du rapport humain au travail.

La plupart des discours insistent sur la responsabilité des managers vis-à-vis des aspects financiers de l'entreprise, sur la valorisation des bilans. On ne parle guère de leur responsabilité vis-à-vis des salariés. Pour la raison que le droit ne connaît que les sociétés, pas l'entreprise et, que ces dernières années, le pouvoir est passé quasi exclusivement aux mains des actionnaires. Or l'entreprise est insérée dans une société dont elle ne peut s'affranchir. Il est temps de repenser ce lien entreprise et société, de redonner leur place aux salariés, de mettre en avant le sens du travail, de se rappeler que les changements n'ont lieu que lorsque les exécutants les mettent en œuvre.