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Le 26 juillet 1908, Stefan Czarnowski, sociologue polonais proche de Marcel Mauss et d'Henri Hubert, participe à une procession dans la ville de Perros-Guirec. Il décide de la documenter en réalisant dix photographies. Quatre ans avant les deux célèbres clichés de Robert Hertz pris lors du culte de Saint Besse dans les Alpes, les photographies de S. Czarnowski, conservées par Henri Hubert dans son fichier de travail, sont l'un des premiers témoignages de l'intérêt des durkheimiens devant ce type de technique d'enregistrement des données. Cet article s'attache à montrer la manière dont ces derniers ont cherché à « faire voir » ces manifestations de « religion populaire » en insistant tout particulièrement sur leurs conditions matérielles.

La bibliothèque de Marcel Mauss, pour partie conservée à la médiathèque du musée du quai Branly – Jacques Chirac, nous fait entrer dans le laboratoire de l'œuvre de l'armchair anthropologist . Elle permet de documenter des pratiques de recherches singulières – en particulier de lectures – mais elle donne à voir, surtout, comment Mauss élabora sa propre conception du terrain ethnographique en regard, à la fois, de l'anthropologie américaine dont il fut un lecteur régulier, mais aussi dans un rapport critique avec les récits de voyages, d'explorations et de missionnaires.

Ce texte inédit est la transcription de 61 pages manuscrites conservées dans le fonds Henri Hubert du musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Il s'agit de la première version entièrement rédigée par Marcel Mauss de ce qui deviendra, en 1904, l' Esquisse d'une théorie générale de la magie . Mauss cherche alors à se différencier nettement des manières classiques de définir la magie en insistant longuement sur l'aspect technique des croyances magiques, mais aussi en essayant de cerner la « personnalité » du magicien, sa puissance ainsi que les différentes contraintes qui entourent ses fonctions sociales.