Patrick Charaudeau, La Manipulation de la vérité. Du triomphe de la négation aux brouillages de la post-vérité: Limoges, Lambert-Lucas, 2020, 176 pages
In: Questions de communication, Heft 39, S. 494-497
ISSN: 2259-8901
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In: Questions de communication, Heft 39, S. 494-497
ISSN: 2259-8901
In: Questions de communication, Heft 35, S. 424-427
ISSN: 2259-8901
My research topics focus on the social responsability of researchers, their involvement and political engagement, all the way from the construction of knowledge to its formulation (research aesthetic) and dissemination.As I study others' engagement and their legitimation strategies, I also aim at formulating mine: a constructivism that holds itself accountable for its creations.This thesis discusses the role of experts in democracy; it is written in French. I highly doubt that I am able to summarize it in English, just as I doubt that exclusively English-speaking readers would be able to understand the manuscript in French. ; Mon travail de thèse propose une réflexion au sujet d'un paradoxe ancien mais qui demeure pertinent à travailler dans le contexte renouvelé des "controverses socioscientifiques" publiques. La position épistémique dominante au sein de la communauté scientifique peut être qualifiée de réeliste, à savoir qu'il existe en soi un monde extérieur à la pensée, qu'une connaissance objective et neutre de ce monde est possible, ce qui permettrait un progrès social. Par ailleurs les exigences de la démocratie, comme organisation de gouvernance en vue de construire un monde commun par l'accord du peuple, présupposent que chaque voix individuelle, chaque point de vue singulier est à considérer selon une éthique égalitaire. C'est ainsi que le statut de l'expert en démocratie est paradoxal. En effet, si l'expert est un scientifique appelé à répondre à une question définie par le politique pour laquelle, en contexte de controverse, les données scientifiques disponibles ne permettent pas de conclure, l'expert doit néanmoins proposer une réponse à la question qui lui est posée. C'est ainsi que, même en absence de réponses, l'expert est choisi sur la base de sa présupposée compétence, par le biais d'un accès privilégié au réel. Ce choix suggère que la parole de l'expert est toujours plus intéressante, plus pertinente qu'une parole non-experte, ce qui va à l'encontre du postulat démocratique.Face à la critique ...
BASE
My research topics focus on the social responsability of researchers, their involvement and political engagement, all the way from the construction of knowledge to its formulation (research aesthetic) and dissemination.As I study others' engagement and their legitimation strategies, I also aim at formulating mine: a constructivism that holds itself accountable for its creations.This thesis discusses the role of experts in democracy; it is written in French. I highly doubt that I am able to summarize it in English, just as I doubt that exclusively English-speaking readers would be able to understand the manuscript in French. ; Mon travail de thèse propose une réflexion au sujet d'un paradoxe ancien mais qui demeure pertinent à travailler dans le contexte renouvelé des "controverses socioscientifiques" publiques. La position épistémique dominante au sein de la communauté scientifique peut être qualifiée de réeliste, à savoir qu'il existe en soi un monde extérieur à la pensée, qu'une connaissance objective et neutre de ce monde est possible, ce qui permettrait un progrès social. Par ailleurs les exigences de la démocratie, comme organisation de gouvernance en vue de construire un monde commun par l'accord du peuple, présupposent que chaque voix individuelle, chaque point de vue singulier est à considérer selon une éthique égalitaire. C'est ainsi que le statut de l'expert en démocratie est paradoxal. En effet, si l'expert est un scientifique appelé à répondre à une question définie par le politique pour laquelle, en contexte de controverse, les données scientifiques disponibles ne permettent pas de conclure, l'expert doit néanmoins proposer une réponse à la question qui lui est posée. C'est ainsi que, même en absence de réponses, l'expert est choisi sur la base de sa présupposée compétence, par le biais d'un accès privilégié au réel. Ce choix suggère que la parole de l'expert est toujours plus intéressante, plus pertinente qu'une parole non-experte, ce qui va à l'encontre du postulat démocratique.Face à la critique ...
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My research topics focus on the social responsability of researchers, their involvement and political engagement, all the way from the construction of knowledge to its formulation (research aesthetic) and dissemination.As I study others' engagement and their legitimation strategies, I also aim at formulating mine: a constructivism that holds itself accountable for its creations.This thesis discusses the role of experts in democracy; it is written in French. I highly doubt that I am able to summarize it in English, just as I doubt that exclusively English-speaking readers would be able to understand the manuscript in French. ; Mon travail de thèse propose une réflexion au sujet d'un paradoxe ancien mais qui demeure pertinent à travailler dans le contexte renouvelé des "controverses socioscientifiques" publiques. La position épistémique dominante au sein de la communauté scientifique peut être qualifiée de réeliste, à savoir qu'il existe en soi un monde extérieur à la pensée, qu'une connaissance objective et neutre de ce monde est possible, ce qui permettrait un progrès social. Par ailleurs les exigences de la démocratie, comme organisation de gouvernance en vue de construire un monde commun par l'accord du peuple, présupposent que chaque voix individuelle, chaque point de vue singulier est à considérer selon une éthique égalitaire. C'est ainsi que le statut de l'expert en démocratie est paradoxal. En effet, si l'expert est un scientifique appelé à répondre à une question définie par le politique pour laquelle, en contexte de controverse, les données scientifiques disponibles ne permettent pas de conclure, l'expert doit néanmoins proposer une réponse à la question qui lui est posée. C'est ainsi que, même en absence de réponses, l'expert est choisi sur la base de sa présupposée compétence, par le biais d'un accès privilégié au réel. Ce choix suggère que la parole de l'expert est toujours plus intéressante, plus pertinente qu'une parole non-experte, ce qui va à l'encontre du postulat démocratique.Face à la critique ...
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My research topics focus on the social responsability of researchers, their involvement and political engagement, all the way from the construction of knowledge to its formulation (research aesthetic) and dissemination.As I study others' engagement and their legitimation strategies, I also aim at formulating mine: a constructivism that holds itself accountable for its creations.This thesis discusses the role of experts in democracy; it is written in French. I highly doubt that I am able to summarize it in English, just as I doubt that exclusively English-speaking readers would be able to understand the manuscript in French. ; Mon travail de thèse propose une réflexion au sujet d'un paradoxe ancien mais qui demeure pertinent à travailler dans le contexte renouvelé des "controverses socioscientifiques" publiques. La position épistémique dominante au sein de la communauté scientifique peut être qualifiée de réeliste, à savoir qu'il existe en soi un monde extérieur à la pensée, qu'une connaissance objective et neutre de ce monde est possible, ce qui permettrait un progrès social. Par ailleurs les exigences de la démocratie, comme organisation de gouvernance en vue de construire un monde commun par l'accord du peuple, présupposent que chaque voix individuelle, chaque point de vue singulier est à considérer selon une éthique égalitaire. C'est ainsi que le statut de l'expert en démocratie est paradoxal. En effet, si l'expert est un scientifique appelé à répondre à une question définie par le politique pour laquelle, en contexte de controverse, les données scientifiques disponibles ne permettent pas de conclure, l'expert doit néanmoins proposer une réponse à la question qui lui est posée. C'est ainsi que, même en absence de réponses, l'expert est choisi sur la base de sa présupposée compétence, par le biais d'un accès privilégié au réel. Ce choix suggère que la parole de l'expert est toujours plus intéressante, plus pertinente qu'une parole non-experte, ce qui va à l'encontre du postulat démocratique.Face à la critique ...
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My research topics focus on the social responsability of researchers, their involvement and political engagement, all the way from the construction of knowledge to its formulation (research aesthetic) and dissemination.As I study others' engagement and their legitimation strategies, I also aim at formulating mine: a constructivism that holds itself accountable for its creations.This thesis discusses the role of experts in democracy; it is written in French. I highly doubt that I am able to summarize it in English, just as I doubt that exclusively English-speaking readers would be able to understand the manuscript in French. ; Mon travail de thèse propose une réflexion au sujet d'un paradoxe ancien mais qui demeure pertinent à travailler dans le contexte renouvelé des "controverses socioscientifiques" publiques. La position épistémique dominante au sein de la communauté scientifique peut être qualifiée de réeliste, à savoir qu'il existe en soi un monde extérieur à la pensée, qu'une connaissance objective et neutre de ce monde est possible, ce qui permettrait un progrès social. Par ailleurs les exigences de la démocratie, comme organisation de gouvernance en vue de construire un monde commun par l'accord du peuple, présupposent que chaque voix individuelle, chaque point de vue singulier est à considérer selon une éthique égalitaire. C'est ainsi que le statut de l'expert en démocratie est paradoxal. En effet, si l'expert est un scientifique appelé à répondre à une question définie par le politique pour laquelle, en contexte de controverse, les données scientifiques disponibles ne permettent pas de conclure, l'expert doit néanmoins proposer une réponse à la question qui lui est posée. C'est ainsi que, même en absence de réponses, l'expert est choisi sur la base de sa présupposée compétence, par le biais d'un accès privilégié au réel. Ce choix suggère que la parole de l'expert est toujours plus intéressante, plus pertinente qu'une parole non-experte, ce qui va à l'encontre du postulat démocratique.Face à la critique ...
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International audience ; Nous proposons dans ce chapitre une réflexion sur l'heuristique ouverte par le dépassement du modèle de neutralité des sciences en société. La mise en perspective de trois études d'anthropologie de la connaissance et de la communication nous permet d'interroger la responsabilité sociale de chercheurs en situation de controverse et construisant collectivement une expertise publicisée. La première enquête nous permet d'exposer une construction/communication d'expertise d'académies des sciences à propos de l'affaire Séralini dont le modèle sous-jacent repose sur la neutralité axiologique, qui, selon leurs auteurs, confère une autorité certaine à l'expertise. La deuxième enquête concerne une auto-saisie en 2010 d'un laboratoire de géosciences du sud de la France expertisant les conséquences de l'exploitation des gaz de schistes. Conscients, pour la majorité des chercheurs impliqués, de l'existence de potentiels conflits d'intérêts et de l'impossible neutralité individuelle, l'équipe a collectivement procédé à l'effacement des points de vue singuliers, sans publiciser le parti pris méthodologique de neutralisation de leurs opinions hétérogènes. La troisième enquête concerne une proposition de réforme du droit de la famille promue par des chercheurs en sciences humaines et sociales, commanditée en 2013 par le gouvernement français. L'horizon politique est assumé par les experts qui publicisent explicitement une expertise engagée. Dans ce dernier cas, l'expertise s'est affranchie d'une instrumentalisation politique et, en assumant un point de vue engagé et argumenté, contribue selon nous à enrichir le débat public, sans pour autant échapper à une pointe d'autoritarisme.
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International audience ; Nous proposons dans ce chapitre une réflexion sur l'heuristique ouverte par le dépassement du modèle de neutralité des sciences en société. La mise en perspective de trois études d'anthropologie de la connaissance et de la communication nous permet d'interroger la responsabilité sociale de chercheurs en situation de controverse et construisant collectivement une expertise publicisée. La première enquête nous permet d'exposer une construction/communication d'expertise d'académies des sciences à propos de l'affaire Séralini dont le modèle sous-jacent repose sur la neutralité axiologique, qui, selon leurs auteurs, confère une autorité certaine à l'expertise. La deuxième enquête concerne une auto-saisie en 2010 d'un laboratoire de géosciences du sud de la France expertisant les conséquences de l'exploitation des gaz de schistes. Conscients, pour la majorité des chercheurs impliqués, de l'existence de potentiels conflits d'intérêts et de l'impossible neutralité individuelle, l'équipe a collectivement procédé à l'effacement des points de vue singuliers, sans publiciser le parti pris méthodologique de neutralisation de leurs opinions hétérogènes. La troisième enquête concerne une proposition de réforme du droit de la famille promue par des chercheurs en sciences humaines et sociales, commanditée en 2013 par le gouvernement français. L'horizon politique est assumé par les experts qui publicisent explicitement une expertise engagée. Dans ce dernier cas, l'expertise s'est affranchie d'une instrumentalisation politique et, en assumant un point de vue engagé et argumenté, contribue selon nous à enrichir le débat public, sans pour autant échapper à une pointe d'autoritarisme.
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International audience ; Nous proposons dans ce chapitre une réflexion sur l'heuristique ouverte par le dépassement du modèle de neutralité des sciences en société. La mise en perspective de trois études d'anthropologie de la connaissance et de la communication nous permet d'interroger la responsabilité sociale de chercheurs en situation de controverse et construisant collectivement une expertise publicisée. La première enquête nous permet d'exposer une construction/communication d'expertise d'académies des sciences à propos de l'affaire Séralini dont le modèle sous-jacent repose sur la neutralité axiologique, qui, selon leurs auteurs, confère une autorité certaine à l'expertise. La deuxième enquête concerne une auto-saisie en 2010 d'un laboratoire de géosciences du sud de la France expertisant les conséquences de l'exploitation des gaz de schistes. Conscients, pour la majorité des chercheurs impliqués, de l'existence de potentiels conflits d'intérêts et de l'impossible neutralité individuelle, l'équipe a collectivement procédé à l'effacement des points de vue singuliers, sans publiciser le parti pris méthodologique de neutralisation de leurs opinions hétérogènes. La troisième enquête concerne une proposition de réforme du droit de la famille promue par des chercheurs en sciences humaines et sociales, commanditée en 2013 par le gouvernement français. L'horizon politique est assumé par les experts qui publicisent explicitement une expertise engagée. Dans ce dernier cas, l'expertise s'est affranchie d'une instrumentalisation politique et, en assumant un point de vue engagé et argumenté, contribue selon nous à enrichir le débat public, sans pour autant échapper à une pointe d'autoritarisme.
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International audience ; Nous proposons dans ce chapitre une réflexion sur l'heuristique ouverte par le dépassement du modèle de neutralité des sciences en société. La mise en perspective de trois études d'anthropologie de la connaissance et de la communication nous permet d'interroger la responsabilité sociale de chercheurs en situation de controverse et construisant collectivement une expertise publicisée. La première enquête nous permet d'exposer une construction/communication d'expertise d'académies des sciences à propos de l'affaire Séralini dont le modèle sous-jacent repose sur la neutralité axiologique, qui, selon leurs auteurs, confère une autorité certaine à l'expertise. La deuxième enquête concerne une auto-saisie en 2010 d'un laboratoire de géosciences du sud de la France expertisant les conséquences de l'exploitation des gaz de schistes. Conscients, pour la majorité des chercheurs impliqués, de l'existence de potentiels conflits d'intérêts et de l'impossible neutralité individuelle, l'équipe a collectivement procédé à l'effacement des points de vue singuliers, sans publiciser le parti pris méthodologique de neutralisation de leurs opinions hétérogènes. La troisième enquête concerne une proposition de réforme du droit de la famille promue par des chercheurs en sciences humaines et sociales, commanditée en 2013 par le gouvernement français. L'horizon politique est assumé par les experts qui publicisent explicitement une expertise engagée. Dans ce dernier cas, l'expertise s'est affranchie d'une instrumentalisation politique et, en assumant un point de vue engagé et argumenté, contribue selon nous à enrichir le débat public, sans pour autant échapper à une pointe d'autoritarisme.
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International audience ; Nous proposons dans ce chapitre une réflexion sur l'heuristique ouverte par le dépassement du modèle de neutralité des sciences en société. La mise en perspective de trois études d'anthropologie de la connaissance et de la communication nous permet d'interroger la responsabilité sociale de chercheurs en situation de controverse et construisant collectivement une expertise publicisée. La première enquête nous permet d'exposer une construction/communication d'expertise d'académies des sciences à propos de l'affaire Séralini dont le modèle sous-jacent repose sur la neutralité axiologique, qui, selon leurs auteurs, confère une autorité certaine à l'expertise. La deuxième enquête concerne une auto-saisie en 2010 d'un laboratoire de géosciences du sud de la France expertisant les conséquences de l'exploitation des gaz de schistes. Conscients, pour la majorité des chercheurs impliqués, de l'existence de potentiels conflits d'intérêts et de l'impossible neutralité individuelle, l'équipe a collectivement procédé à l'effacement des points de vue singuliers, sans publiciser le parti pris méthodologique de neutralisation de leurs opinions hétérogènes. La troisième enquête concerne une proposition de réforme du droit de la famille promue par des chercheurs en sciences humaines et sociales, commanditée en 2013 par le gouvernement français. L'horizon politique est assumé par les experts qui publicisent explicitement une expertise engagée. Dans ce dernier cas, l'expertise s'est affranchie d'une instrumentalisation politique et, en assumant un point de vue engagé et argumenté, contribue selon nous à enrichir le débat public, sans pour autant échapper à une pointe d'autoritarisme.
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