Iterdependence of economies under flexible exchange rates : the contributions of dynamic model This paper present a dynamic model in order to analyse interdependence between two identical countries under flexible exchange rates. The dynamic process is depending on slow adjustment of prices to their desired level (which is positively related to real interest rate) combined with the influence of current account on foreign exchange markets. On the short run, the exchange rate is determined by financial factors ; on the long run by current account. So the model gives a classical long term equilibrium reached on a keynesian trajectory. Following a disturbance, the new equilibrium is obtained slowly with complex trajectories, which are difficult to forecast. This leads us to be skeptic concerning the realism of the rational expectations hypothesis. Flexible exchange rates are unable to isolate each country from the schocks occurred in the other. More precisely, both countries suffer from a degradation of supply conditions in one of them. A demand expansion in one country provokes a temporary production rise, followed by a long depression especially in the initiating country, whose exchange rate is progressively depreciated. ; L'interdépendance des économies en change flexible : les apports d'une maquette dynamique L'article présente une maquette dynamique qui permet d'analyser l'interdépendance de deux pays de taille similaire en change flexible. La dynamique repose sur l'ajustement lent des prix à leur niveau désiré (qui est une fonction croissante du taux d'intérêt réel) et sur l'influence de la balance courante sur le marché des changes : le taux de change est déterminé, à court terme, par des facteurs financiers, à long terme, par la balance courante. Aussi, la maquette a un long terme classique et une trajectoire keynésienne. A la suite d'un choc, le retour à l'équilibre est souvent long et les trajectoires complexes et difficilement prévisibles, ce qui jette un doute sur le réalisme de l'hypothèse ...
Iterdependence of economies under flexible exchange rates : the contributions of dynamic model This paper present a dynamic model in order to analyse interdependence between two identical countries under flexible exchange rates. The dynamic process is depending on slow adjustment of prices to their desired level (which is positively related to real interest rate) combined with the influence of current account on foreign exchange markets. On the short run, the exchange rate is determined by financial factors ; on the long run by current account. So the model gives a classical long term equilibrium reached on a keynesian trajectory. Following a disturbance, the new equilibrium is obtained slowly with complex trajectories, which are difficult to forecast. This leads us to be skeptic concerning the realism of the rational expectations hypothesis. Flexible exchange rates are unable to isolate each country from the schocks occurred in the other. More precisely, both countries suffer from a degradation of supply conditions in one of them. A demand expansion in one country provokes a temporary production rise, followed by a long depression especially in the initiating country, whose exchange rate is progressively depreciated. ; L'interdépendance des économies en change flexible : les apports d'une maquette dynamique L'article présente une maquette dynamique qui permet d'analyser l'interdépendance de deux pays de taille similaire en change flexible. La dynamique repose sur l'ajustement lent des prix à leur niveau désiré (qui est une fonction croissante du taux d'intérêt réel) et sur l'influence de la balance courante sur le marché des changes : le taux de change est déterminé, à court terme, par des facteurs financiers, à long terme, par la balance courante. Aussi, la maquette a un long terme classique et une trajectoire keynésienne. A la suite d'un choc, le retour à l'équilibre est souvent long et les trajectoires complexes et difficilement prévisibles, ce qui jette un doute sur le réalisme de l'hypothèse ...
Liberation of Prices : a Solution for Employment ? Eric Bleuze, Michel Gilles, Thierry Pujol The article analyzes first the consequences of the liberation of the prices of the services most affected by international competition, and then analyses the macroeconomic impact of that liberation using both a neokeynesian model and the OFCE quarterly model. The restoration of margins following the total liberation of prices in services improved the profitability of this sector, which for several years had been declining. But, taking into consideration the behaviour of consumption, it seems unlikely to induce producers to increase capacity and employment very much. An econometric estimate suggests an increase of 10 000 in the number of jobs in catering and car repairing in 1987 following the liberation of prices. In the short term the impact on the consumer price index is limited (0.3 to 0.5 of a percentage point in 1987) and the transfer is mainly from households to the service producers. Over the medium term, developments will depend on several factors. With widespread indexation, as in France, where salaries follow prices and companies' prices are indexed on costs, the initial advantage obtained by services is slowly disappearing, unless there should be a break in indexation or a continuing increase in the prices of services. In this case the inflation rate would definitely increase. On the assumption of an initial shock to prices in services and close indexation of salaries to production prices, the liberation of prices in services would be likely to exert a depressive effect, the more so if the exchange rate is fixed (26 000 jobs lost at the dawn of 1990). Greater flexibility in the exchange rate would moderate this depressive impact of the decrease in competitiveness, but with more inflation.
Les grandes lignes du scénario d'environnement international qui sous-tend cette projection sont les suivantes. Le prix du pétrole en dollar s'accroîtrait pour rejoindre son niveau d'équilibre à la fin de la décennie. La stratégie de rétablissement de la part du marché pétrolier mondial de ГОРЕР au détriment d'un niveau immédiatement élevé du prix continuerait en effet à être menée avec succès par l'Arabie Saoudite. En conséquence le prix du pétrole s'établirait à 31 dollars le baril en 1992, inférieur de 40 % en pouvoir d'achat à son point haut de 1982, mais la hausse serait de 12 % l'an de 1990 à 1992. Les Etats-Unis entreraient dès le courant de l'année 1988 dans une phase de récession. Celle-ci serait initiée, dans un contexte de politique monétaire modérément restrictive et de politique budgétaire neutre, par le comportement cyclique des éléments de la demande intérieure, que le redressement du commerce extérieur ne suffirait pas à compenser. La nécessaire restriction du budget fédéral qui interviendra à partir de 1989 rendrait plus lente qu'à l'accoutumée la phase de reprise qui s'amorcerait en 1990. La concurrence internationale sera donc acharnée sur un commerce mondial en progression lente. Bien que la dépréciation du dollar touche prochainement à sa fin, les produits américains resteront compétitifs, tandis que les exportateurs asiatiques chercheront des débouchés plus porteurs que le marché des Etats-Unis. Les pays européens seront donc soumis sur leurs propres marchés à de fortes pressions. Le contenu de la croissance française est conditionné par les hypothèses d'environnement international, mais peut-être encore plus par celles qui déterminent l'évolution du partage des revenus : si les mécanismes de formation des salaires sont comparables dans les six prochaines années à ceux qui ont prévalu au cours des années précédentes, en dépit des fluctuations de la politique à court-terme, le partage de la croissance sera à la fois défavorable aux salaires et à la consommation, et les profits serviront plus au désendettement des entreprises qu'à l'investissement. Au cours des années 1989-1992 la reprise de la demande étrangère, combinée à une quasi-stagnation du salaire réel, permettrait de dégager une contribution positive des échanges extérieurs à la croissance, alors que celle-ci a été fortement négative en 1986-1987. Certes le redressement des parts de marché ne compenseraient pas la forte dégradation observée ces dernières années, mais il permettrait au solde industriel de redevenir excédentaire en fin de période. La reprise de l'investissement amorcée dans l'industrie en 1984-1985, puis dans le secteur abrité depuis la fin de l'année 1985 se poursuivrait au cours des prochaines années. Elle résulterait surtout du niveau élevé des profits en 1987-1988, puis, à partir de 1989 d'un rythme de croissance du PIB (2,3 %) supérieur de 0, 7 point à celui observé depuis le second choc pétrolier (1,6 % de 1979 à 1986). De 1989 à 1992 la croissance de l'investissement productif atteindrait 5 % par an. Malgré une légère baisse du taux d'épargne la consommation des ménages croîtrait modérément (1,4 % par an de 1987 à 1992 en raison de la faible croissance du revenu disponible (1,1 % par an). La croissance française serait donc essentiellement tirée par les exportations et les investissements. Le taux de salaire nominal augmenterait au rythme de 3,8 % sur la période 1987-1992, ce qui, compte tenu d'une hausse annuelle des prix à la consommation de 3,5 %, conduirait à une quasi stabilité du salaire réel. L'amélioration des marges se prolongerait, ne se stabilisant qu'en fin de période du fait de la remontée du coût des consommations intermédiaires engendrée par la hausse des prix du pétrole. C'est d'ailleurs essentiellement les facteurs externes qui expliquent la remontée de l'inflation au début des années quatre-vingt-dix, la hausse des prix de production atteignant 3,8 % en 1991-1992, celle des prix de la consommation 4,8 %. Le ralentissement des gains de productivité constaté sur la période récente, en particulier dans le secteur tertiaire, aurait un caractère structurel. La productivité apparente du travail dans les branches marchandes progresserait donc à un rythme relativement modéré (1,8 % par an en moyenne sur la période 1988- 1992). Dans l'industrie la croissance serait toutefois nettement plus élevée (+ 3, 7 %). Comme la croissance serait plus rapide (+ 2,2 % de 1987 à 1992 contre + 1 % de 1980-1987), l'emploi des branches marchandes (hors agriculture et services financiers) recommencerait à croître (0,4 % par an). Cette amélioration de l'emploi est cependant fragile, elle serait entièrement annulée si la croissance de la productivité apparente du travail était de 2,2 % au lieu de 1,8 %. L'emploi total baisserait d'envi- ron 50 000 personnes en 1988, se stabiliserait en 1989 et augmenterait de 210 000 personnes entre 1989 et 1992. L'évolution du chômage à moyen terme est déterminée par trois facteurs : l'emploi total, la population active potentielle et la « politique de l'emploi » menée par les pouvoirs publics, qui vise à agir directement sur le marché du travail (pré-retraites, TUC, SIVP, mesures en faveur de l'emploi des jeunes, des chômeurs de longue durée, etc.). La croissance de la population active resterait soutenue à l'horizon de 1992 (+ 180 000 actifs potentiels en moyenne annuelle). Cette évolution serait toutefois modérée par le maintien d'une certaine « flexion des taux d'activité » due au « découragement » d'actifs potentiels en raison de la croissance du chômage. Enfin nous avons fait l'hypothèse que la dépense publique pour l'emploi serait augmentée de 2,5 milliards par an (francs 1987) permettant «d'éviter» 50 000 chômeurs de plus chaque année de 1989 à 1992. Dans ces conditions, le niveau du chômage atteindrait 3,2 millions à la fin de 1992, contre 3,5 millions si l'effort de politique d'emploi était simplement maintenu constant à son niveau de 1987. La faible croissance des revenus directs que comporte cette projection soulève, à moyen terme, deux difficultés majeures pour les finances publiques. D'une part elle engendre une croissance relativement faible de la TVA (+ 1,7 % par an en francs constants) ; d'autre part les cotisations sociales salariés et employeurs croissent nettement moins vite que le PIB (0,8 % contre 2,2 %), ce qui pose une délicat problème pour les finances sociales. Nous avons néanmoins admis que l'objectif du gouvernement actuel visant à atteindre l'équilibre budgétaire hors charges de la dette publique serait toujours privilégié. Pour atteindre cet objectif en 1990, deux conditions sont nécessaires : une progression des dépenses moins rapide que celle du PIB et l'arrêt de la politique de réduction des impôts directs menée de 1985 à 1988. L'évolution de l'économie française et les marges de manœ- vre de la politique économique sont étroitement dépendantes de l'environnement international. Afin d'illustrer ce point, nous avons construit un scénario dans lequel les hypothèses concernant l'environnement international sont plus favorables. Il apparaît alors une marge de manœuvre pour la politique économique, car le solde des paiements courants est largement excédentaire. Cet environnement plus favorable permet de desserrer la rigueur salariale et d'accroître les salaires de 2 % de plus par an, de 1989 à 1992. La croissance est alors plus portée par la consommation (qui augmente de 2 % au lieu de 1,4 %) et légèrement moins par les investissements. Les importations croissent plus fortement (4,8 % au lieu de 3,8 %). Le PIB marchand augmente de 2,4 % au lieu de 2,2 %, les pertes de compétitivité annulant une partie des effets favorables du meilleur environnement. La situation des entreprises s'améliore moins nettement. Par contre le déficit des administrations est plus faible.
Supply, Demand and Industrial Competitiveness : A Disequilibrium Econometric Model, Integrating Survey Data Eric Bleuze, Véronique Leroux, Pierre-Alain Muet The integration of survey data in disequilibrium econometric models has been developed intensively during recent years. This enables the improvement of short term economic analysis, due to the coherent framework of disequilibrium theory on the one hand, and direct information on production bottlenecks provided by opinion surveys on the other. The estimation of such a model for the French industrial sector yields the following conclusion : when production capacity is insufficient to satisfy potential demand, equilibrium is restored mainly through a reduction of inventories and a rise of imports, and less significantly through a diminution of export, with no rationing of overall domestic demand.
MICMAC est un logiciel Micro-informatique destiné à l'enseignement et à l'étude de la modélisation Macroéconomique. Elaboré à l'Observatoire français des conjonctures économiques, il s'appuie sur des enseignements, réalisés notamment à l'Ecole polytechnique et au Centre d'étude des programmes économiques. Le logiciel s'adresse également aux économistes d'entreprises qui désirent d'une part se familiariser avec la modélisation macroéconomique, d'autre part obtenir rapidement des ordres de grandeurs plausibles pour étudier l'impact de diverses mesures de politique économique ou d'aléas relatifs à l'environnement international (variation des cours du change, du prix du pétrole, de la croissance mondiale...). L'article présente trois utilisations usuelles du logiciel : 1 ) La réalisation de variantes. La variante étudiée est une relance de l'investissement public et son impact macroéconomique selon le mode de financement retenu : monétaire ou obligataire. 2 ) L'étude de la sensibilité de certains résultats à la valeur des coefficients d'un modèle. Deux exemples sont présentés : l'impact respectif des politiques d'offre et de demande selon la sensibilité de l'investissement à la demande et aux profits et l'impact macroéconomique d'une dévaluation selon la valeur des paramètres de la boucle prix-salaires. 3 ) L'analyse d'une politique budgétaire : on reprend avec le logiciel MICMAC l'étude de l'impact macroéconomique du budget de 1987, étude réalisée antérieurement avec le modèle OFCE-trimestriel.
Après avoir connu un regain d'activité du printemps 1985 à l'été 1986 l'économie française est, depuis lors, revenue vers un rythme de croissance nettement inférieur à 2 % en taux annueL Le retournement de la consommation des ménages, qui était attendu, la quasi-stagnation de l'investissement et la langueur des exportations expliquent cette inflexion. L'ajustement des stocks, accumulés involontairement au second semestre 1986, devrait encore déprimer l'activité au début de cette année, malgré la reprise de la demande hors stocks. Il faudrait donc attendre le second trimestre pour qu'une reprise modérée de la croissance intervienne sous l'impulsion de l'investissement et des exportations. La consommation des ménages devrait en revanche être peu dynamique compte tenu des faibles gains de pouvoir d'achat. Le ralentissement de la demande mondiale, supposé intervenir en fin d'année, pèserait à nouveau sur la croissance en 1988. Au total le PIB marchand croîtrait de 1,7 % en 1987 et 1,3 % en 1988. Dans ce contexte la considérable amélioration des profits constatée en 1985-1986 ne serait que partiellement utilisée pour accroître l'investissement productif. Les risques d'une reprise de l'inflation en France au cours des trimestres qui suivent nous paraissent très limités. La politique de rigueur salariale dans la fonction publique, conjuguée à la montée du chômage, devrait en effet conduire à une progression modérée des salaires : le taux de salaire horaire, hors primes, augmenterait de 2,8 % en glissement en 1987 et 2,4 % en 1988. Les prix de production cesseraient de croître plus vite que les coûts unitaires, sauf dans le secteur tertiaire qui n 'a pas encore retrouvé un taux de marge comparable à celui observé au cours des années soixante-dix. Dans l'hypothèse où le prix du baril de pétrole se stabiliserait autour de 16 dollars à partir du second trimestre la hausse des prix à la consommation serait de 2,7% en 1987 et 2,4 % en 1988. Dans l'hypothèse où il remonterait progressivement à 20 dollars d'ici la fin de 1988 l'inflation pourrait avoisiner 3 % cette année et l'an prochain. Dans les deux cas la désinflation, mesurée par l'évolution du prix du PIB, ne serait pas remise en cause, puisque la hausse de celui-ci passerait, en moyenne annuelle, de 5 % en 1986 à 3 % en 1987 et 2,5 % en 1988. En dépit de la croissance modeste de la demande intérieure et de la faible hausse des prix l'excédent du solde des biens et services constaté en 1986 (environ 21 milliards) se réduirait cette année en raison d'un nouveau recul d'une quinzaine de milliards de francs du solde industriel. La détérioration de la compétitivité externe, due à la baisse du dollar depuis 1985, serait la principale cause de nos pertes de part de marché. Celles-ci seraient toutefois plus limitées : 1,5 point en 1987 et 1 point en 1988, contre 3 points au cours des deux dernières années. La légère augmentation des effectifs du secteur marchand constatée au cours de l'année 1986 risque de s'interrompre du fait de la croissance modérée de la production et des effets pervers du plan « Emploi des jeunes ». Il est en effet à craindre que certaines embauches « anticipées » aient été effectuées en 1986 pour bénéficier des exonérations de charges sociales. Malgré les nouvelles mesures concernant les chômeurs de longue durée prises récemment, le chômage continuerait donc à croître sensiblement. Le nombre de chômeurs pourrait atteindre 2,8 millions au, printemps 1988. La reprise de l'investissement amorcée dans l'industrie en 1984-1985 se poursuivrait au cours des deux prochaines années (6,5 % en 1987 et 5,4 % en 1988 aux prix de l'année 1970 pour l'ensemble des entreprises non financières). Cette reprise est- elle suffisante ? Sans doute si on compare l'investissement à la croissance de la demande intérieure et extérieure, mais certainement pas si l'on tient compte des capacités d'autofinancement qui sont aujourd'hui considérables et qu'il serait pertinent d'utiliser pour augmenter la capacité concurrentielle du secteur productif. L'étude développée dans la dernière partie de l'article montre que la baisse de l'impôt sur les sociétés n'est pas une mesure susceptible, dans la conjoncture actuelle, de relancer de façon significative l'investissement. A coût budgétaire équivalent une aide fiscale directe à l'investissement sous la forme d'un crédit d'impôt aurait sur l'investissement productif un impact dix fois plus élevé. Mais les bénéfices d'une telle mesure n 'apparaîtraient qu'à moyen terme.