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Depuis les années 60, la la destination privilégiée de l'émigration burkinabé est la Côte-d'Ivoire. Pourtant, parallèlement à la croissance de l'émigration se développent des mouvements de retour qui, depuis les années 80, s'intensifient. Une cause, bien sûr : les difficultés économiques et la dégradation des conditions de séjour des étrangers en Côte-d'Ivoire. Mais elle n'explique pas tout : les migrations de retour semblent aussi obéir à des stratégies propres aux migrants (trajectoires professionnelles, résidentielles et familiales).

Les transferts d'économies des travailleurs immigrés jouent un rôle important pour leur pays d'origine, entre autres comme source de devises , mais le manque de fiabilité des statistiques officielles rend difficile une quantification précise de ce phénomène. Une enquête menée en 1998 auprès de deux cents travailleurs immigrés maliens et sénégalais sur leurs habitudes d'épargne, les modalités de transferts qu'ils utilisent et leur finalité économique permet de mieux cerner cette pratique.

Fondée au Sénégal où elle demeure une composante majeure de la vie économique et politique, la confrérie mouride s'est implantée un peu partout à travers le monde, notamment à Marseille et en Italie, et ses réseaux s'étendent sur tous les continents. Cette vaste expansion commerciale, polycéphale et polycentrique, ne répond pas à une stratégie prédéfinie mais à une adaptation économique et sociale perpétuelle , caractéristique essentielle des mourides. Cependant, malgré cette grande flexibilité, divers facteurs, comme l'attitude des jeunes générations et un certain manque d'ouverture, soulèvent des interrogations quant à l'évolution future de la confrérie.