La guerre de Sa'da : des singularités yéménites à l'agenda international
In: Critique internationale, Band 48, Heft 3, S. 137-159
ISSN: 1777-554X
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In: Critique internationale, Band 48, Heft 3, S. 137-159
ISSN: 1777-554X
L'actuelle République du Yémen est née le 22 mai 1990 de la réunion de la République démocratique et populaire du Yémen (au Sud) et de la République arabe du Yémen (au Nord). Après une phase pluraliste (notamment marquée par les élections législatives de 1993 et la participation du parti islamiste al-Islâh (Rassemblement yéménite pour la réforme) au gouvernement de 1993 à 1997, le pouvoir s'est progressivement engagé dans un processus de monopolisation croissante des ressources institutionnelles, économiques et symboliques. Le contexte de la lutte antiterroriste a sans doute accéléré, tout en la légitimant, la disparition d'une formule politique originale fondée sur un partage du pouvoir et un faible niveau de répression. Durant les années 1990, cette formule avait indéniablement singularisé le pays à l'échelle régionale. Or, depuis l'attentat d'octobre 2000 contre le navire de guerre américain USS Cole dans le port d'Aden et les attentats du 11 septembre 2001, l'obsession sécuritaire qui structure l'essentiel des relations du gouvernement yéménite non seulement avec les États-Unis et les pays européens mais aussi, depuis peu, avec le voisin saoudien a provoqué un dérèglement des équilibres politiques. [Premier paragraphe]
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In: Critique internationale: revue comparative de sciences sociales, Heft 3, S. 137-159
ISSN: 1149-9818, 1290-7839
Yemen today finds itself confronted with multiple fronts, the significance of which is often misunderstood. Although the terrorist threat linked to al-Qaida has monopolized attention, the Sa'dah war which has shaken the country's north since 2004 undeniably deserves to be better understood. Its duration and violence as well as the growing involvement of international actors make this conflict a significant source of instability at the local and regional levels. The complexity of the conflict has significantly increased over the course of six phases of combat, multiplying the potential levels of understanding. As a result, the interpretation that sees the conflict as a "classic" confrontation between the government of President Ali Abdallah Saleh and a Shiite rebellion led by the al-Houthi clan appears to be inadequate. Given the degree to which Yemen sometimes seems to be marked by the specificities of its history, society and political system, the Sa'dah conflict is no doubt for many incomprehensible. The roots and issues at stake in this war should thus be put into context by taking its singularities into consideration as well as by underscoring the extent to which this eruption of violence is itself symptomatic of transformations in the international system and the operation of political regimes at the level of the Arab world. Adapted from the source document.
L'actuelle République du Yémen est née le 22 mai 1990 de la réunion de la République démocratique et populaire du Yémen (au Sud) et de la République arabe du Yémen (au Nord). Après une phase pluraliste (notamment marquée par les élections législatives de 1993 et la participation du parti islamiste al-Islâh (Rassemblement yéménite pour la réforme) au gouvernement de 1993 à 1997, le pouvoir s'est progressivement engagé dans un processus de monopolisation croissante des ressources institutionnelles, économiques et symboliques. Le contexte de la lutte antiterroriste a sans doute accéléré, tout en la légitimant, la disparition d'une formule politique originale fondée sur un partage du pouvoir et un faible niveau de répression. Durant les années 1990, cette formule avait indéniablement singularisé le pays à l'échelle régionale. Or, depuis l'attentat d'octobre 2000 contre le navire de guerre américain USS Cole dans le port d'Aden et les attentats du 11 septembre 2001, l'obsession sécuritaire qui structure l'essentiel des relations du gouvernement yéménite non seulement avec les États-Unis et les pays européens mais aussi, depuis peu, avec le voisin saoudien a provoqué un dérèglement des équilibres politiques. [Premier paragraphe]
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In: Transcontinentales: sociétés, idéogies, système mondial, Heft 7, S. 69-79
ISSN: 1775-397X
In the middle east, Salafism has gained prominence during the last two decades. This is especially true in countries such as Kuwait and Saudi Arabia where a political version of Salafism, often labeled sahwa, emerged as a significant social movement. In Yemen, however, the main Salafist trend is characterized by an apparently apolitical stance (.).
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International audience ; One of the most remarkable features of the contemporary Yemeni political formula has been its capacity to deal with the various Islamist ideal-types through integration and cooptation rather than repression. Muslim Brothers, Salafists, violent "jihadi" fringes, Sufis, and Zaydi revivalists have all at some point collaborated with the state to a certain extent. Since the 1970s, such an equilibrium has proved rather functional, as it has reduced the level of political violence, allowed the participation of most, and maintained government stability. Yet due to internal developments and external pressures after September 11, this system has increasingly been placed in jeopardy with still unknown consequences.
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In: MERIA: Middle East Review of International Affairs, Band 13, Heft 1
In the middle east, Salafism has gained prominence during the last two decades. This is especially true in countries such as Kuwait and Saudi Arabia where a political version of Salafism, often labeled sahwa, emerged as a significant social movement. In Yemen, however, the main Salafist trend is characterized by an apparently apolitical stance (.).
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In: Middle East review of international affairs. Journal, Band 13, Heft 1, S. 26-36
ISSN: 1565-8996
World Affairs Online
International audience ; One of the most remarkable features of the contemporary Yemeni political formula has been its capacity to deal with the various Islamist ideal-types through integration and cooptation rather than repression. Muslim Brothers, Salafists, violent "jihadi" fringes, Sufis, and Zaydi revivalists have all at some point collaborated with the state to a certain extent. Since the 1970s, such an equilibrium has proved rather functional, as it has reduced the level of political violence, allowed the participation of most, and maintained government stability. Yet due to internal developments and external pressures after September 11, this system has increasingly been placed in jeopardy with still unknown consequences.
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International audience ; One of the most remarkable features of the contemporary Yemeni political formula has been its capacity to deal with the various Islamist ideal-types through integration and cooptation rather than repression. Muslim Brothers, Salafists, violent "jihadi" fringes, Sufis, and Zaydi revivalists have all at some point collaborated with the state to a certain extent. Since the 1970s, such an equilibrium has proved rather functional, as it has reduced the level of political violence, allowed the participation of most, and maintained government stability. Yet due to internal developments and external pressures after September 11, this system has increasingly been placed in jeopardy with still unknown consequences.
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Dans son principe, le salafisme ambitionne de revenir aux sources de la religion, vise le dépassement des écoles juridiques sunnites (madhâhib) et se perçoit ainsi comme universel et atemporel. Ces prétentions à l'apolitisme et à l'universalisme apparaissent toutefois rapidement comme des leurres. A partir de l'exemple du courant salafi contemporain au Yémen qui s'auto-désigne par le nom d'ahl al-sunna (gens de la Tradition), cette contribution entend analyser les processus d'adaptation, les dynamiques internes et les phénomènes d'instrumentalisation qui malgré tout placent le salafisme au cœur du champ politique et fondent ce qui peut être appelé une illusion apolitique. Dépassant la monographie du salafisme yéménite, cette étude vise à favoriser la compréhension, par delà les a priori, de l'insertion politique d'un courant « apolitique » qui ne saurait être limitée à sa composante violente dite « jihadiste ».
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Dans son principe, le salafisme ambitionne de revenir aux sources de la religion, vise le dépassement des écoles juridiques sunnites (madhâhib) et se perçoit ainsi comme universel et atemporel. Ces prétentions à l'apolitisme et à l'universalisme apparaissent toutefois rapidement comme des leurres. A partir de l'exemple du courant salafi contemporain au Yémen qui s'auto-désigne par le nom d'ahl al-sunna (gens de la Tradition), cette contribution entend analyser les processus d'adaptation, les dynamiques internes et les phénomènes d'instrumentalisation qui malgré tout placent le salafisme au cœur du champ politique et fondent ce qui peut être appelé une illusion apolitique. Dépassant la monographie du salafisme yéménite, cette étude vise à favoriser la compréhension, par delà les a priori, de l'insertion politique d'un courant « apolitique » qui ne saurait être limitée à sa composante violente dite « jihadiste ».
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Dans le contexte de la guerre en Iraq, l'émergence fulgurante d'Abou Moussab al-Zarqawi sur la scène médiatique et politique internationale est un cas d'école. De fait, l'apparition de cette figure nous renseigne sans doute moins sur la situation et la stratégie des insurgés en Iraq que sur les mécanismes de notre système d'information et de propagande. Rarement un ennemi aura été autant « construit » pour personnifier avec autant de perfection la menace, et pour caricaturer une situation politique pourtant particulièrement complexe. En l'espace de quelques mois au cours de l'année 2004, s'est répandue autour de cette figure de « voyou du jihad » un discours mythologique repris à l'envie par un grand nombre d'acteurs aux objectifs différents : journalistes, experts, chercheurs, décideurs et. insurgés.
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