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La crise sanitaire a appelé à des remises à plat des organismes publics et privés. Par ailleurs, la réforme de l'État, donc aussi de l'Éducation nationale, se poursuit. Le moment est donc opportun pour rêver d'une nouvelle école, basée sur la proximité, le numérique et l'innovation des équipes, comme évoqué dans cet essai : L'école de mes rêves. Nouveaux propos d'un mocking bird (éd. L'Harmattan, coll. Aurora).

We cannot pretend to evoke the future without first delving into the roots of the subject tackled. The history of the school is long, very long even. I leave it to the specialists to say if there were civilizations without a school and how developments took place over the centuries, even millennia. This would be far-reaching, out of all proportion to the forward-looking elements that we have in view in this text. We will therefore stick to a recent past, subsequent to the Enlightenment and more particularly relating to these last decades. In just over two centuries, in developed countries, school has become a public good, an institution, protected, built around values (in France, secular school, free and compulsory), carrying a certain idea of democracy (we speak, in France, of "republican school") and responsible for transmitting it to young people (for example in terms of "education for citizenship"). The transmission of values, humanist in particular, is one of the important missions of the school, or at least was recently, even if, as we will see, current developments cruelly raise this question. If the school did not exist and that one envisaged to create it, nobody can imagine that the choice would stop on the model in place today. According to the expression used by sociologists, it is trapped in the "school form" inspired by religious institutions, certainly somewhat different according to times, countries and cultures. It has been frozen since the 19th century. The school is exercised in a unit of place, the class. It combines a group of pupils, a program and the action of a teacher who must teach this program to these pupils (we even say "his" pupils). The variations that can be noted, here or there, are always on the fringes and preserve, until now and except in exceptional cases, these three pillars. Antoine Prost (1997) points out: "we do not see a new type of school being announced with precision: that of the XIXth century is dead, but that of the XXIth century is still looking for itself". So where is the school at the start of the 21st century? Can we discern the changes for which it must prepare? Under the pressure of what forces? From what perspective? To fix ideas, what are the main hypotheses of evolution in a future that is both near and a little distant, 2030? ; On ne peut prétendre évoquer le futur sans d'abord plonger dans les racines du sujet abordé. Or l'histoire de l'école est longue, fort longue même. Je laisse aux spécialistes le soin de dire s'il y eut des civilisations sans école et comment se firent les évolutions au cours des siêcles, voire des millénaires. Ce propos serait d'ampleur, sans commune mesure avec les éléments de prospective que nous avons en vue dans ce texte. Nous nous en tiendrons donc à un passé récent, postérieur au siêcle des Lumiêres et plus particuliêrement relatif à ces derniêres décennies. En un peu plus de deux siêcles, dans les pays développés, l'école est devenue un bien public, une Institution, protégée, construite autour de valeurs (en France, l'école laïque, gratuite et obligatoire), porteuse d'une certaine idée de la démocratie (on parle, dans l'Hexagone, « d'école républicaine ») et chargée de la transmettre à la jeunesse (par exemple en termes « d'éducation à la citoyenneté »). La transmission de valeurs, humanistes notamment, est l'une des missions importantes de l'école, ou tout au moins l'était encore il y a peu, même si, nous le verrons, les évolutions actuelles soulêvent cruellement cette question. Si l'école n'existait pas et que l'on envisageait de la créer, nul ne peut imaginer que le choix s'arrêterait sur le modêle en place aujourd'hui. Selon l'expression employée par les sociologues, elle est prisonniêre de la « forme scolaire » inspirée d'institutions religieuses, certes quelque peu différentes suivant les époques, les pays et les cultures. Elle est figée depuis le XIXe siêcle. L'école s'exerce dans une unité de lieu, la classe. Elle combine un groupe d'élêves, un programme et l'action d'un enseignant qui doit enseigner ce programme à ces élêves (on dit même à « ses » élêves). Les variations que l'on peut noter, ici o๠là , sont toujours à la marge et préservent, jusqu'à présent et sauf cas exceptionnel, ces trois piliers. Or Antoine Prost (1997) fait remarquer : « on ne voit pas s'annoncer avec précision un nouveau type d'école : celle du XIXe siêcle est morte, mais celle du XXIe siêcle se cherche encore ». Alors o๠en est l'école en ce début de XXIe siêcle ? Peut-on discerner les changements auxquels elle doit se préparer ? Sous la pression de quelles forces ? Dans quelle perspective ? Pour fixer les idées, quelles sont les principales hypothêses d'évolution dans un avenir à la fois proche et un peu éloigné, 2030 ?