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L'itinéraire de Charles VI : se déplacer pour gouverner ?
In: Parlement(s): revue d'histoire politique, Band 37, Heft 1, S. 61-75
ISSN: 1760-6233
Les rois médiévaux sont-ils Parisiens ? Essai de synthèse des itinéraires royaux médiévaux de Philippe Auguste à Louis XI (1180-1483)
International audience ; . Il paraît opportun, avant d'étudier les modalités du rapport entre Paris et la cour, de mesurer la présence de la cour dans la ville. On sait que la ville compte de nombreux hôtels aristocratiques dès 1300 1 , mais ces hôtels étaient-ils occupés en permanence ? Seule une étude précise des circulations permet de le dire, ce qui clarifiera, au passage, un vieux débat entre deux évidences contradictoires qui traversent l'historiographie : la première veut que le roi soit à Paris, puisque c'est la capitale du royaume ; la seconde veut que l'itinérance soit pour les rois médiévaux une nécessité politique – réchauffer le lien politique par un contact direct – autant qu'économique – consommer le produit de leurs domaines. Pour mesurer la fréquentation de Paris par les gens de cour, il faut savoir où est celle-ci et pour cela, on fera l'hypothèse que là où est le roi, là est la cour – la réalité est probablement plus complexe, mais on partira de cette proposition simple dans la mesure où notre perspective est ici quantitative et non qualitative. Cette hypothèse liminaire est d'autant plus nécessaire que le roi est presque le seul membre de la cour dont on connaisse les déplacements – et encore, avec pas mal d'incertitudes du fait de la nature de la documentation. Curieusement, la mobilité du roi de France a été peut étudiée pour la période qui nous intéresse, au contraire du haut Moyen Âge et de la période moderne 2 .
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Les rois médiévaux sont-ils Parisiens ? Essai de synthèse des itinéraires royaux médiévaux de Philippe Auguste à Louis XI (1180-1483)
International audience ; . Il paraît opportun, avant d'étudier les modalités du rapport entre Paris et la cour, de mesurer la présence de la cour dans la ville. On sait que la ville compte de nombreux hôtels aristocratiques dès 1300 1 , mais ces hôtels étaient-ils occupés en permanence ? Seule une étude précise des circulations permet de le dire, ce qui clarifiera, au passage, un vieux débat entre deux évidences contradictoires qui traversent l'historiographie : la première veut que le roi soit à Paris, puisque c'est la capitale du royaume ; la seconde veut que l'itinérance soit pour les rois médiévaux une nécessité politique – réchauffer le lien politique par un contact direct – autant qu'économique – consommer le produit de leurs domaines. Pour mesurer la fréquentation de Paris par les gens de cour, il faut savoir où est celle-ci et pour cela, on fera l'hypothèse que là où est le roi, là est la cour – la réalité est probablement plus complexe, mais on partira de cette proposition simple dans la mesure où notre perspective est ici quantitative et non qualitative. Cette hypothèse liminaire est d'autant plus nécessaire que le roi est presque le seul membre de la cour dont on connaisse les déplacements – et encore, avec pas mal d'incertitudes du fait de la nature de la documentation. Curieusement, la mobilité du roi de France a été peut étudiée pour la période qui nous intéresse, au contraire du haut Moyen Âge et de la période moderne 2 .
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Les rois médiévaux sont-ils Parisiens ? Essai de synthèse des itinéraires royaux médiévaux de Philippe Auguste à Louis XI (1180-1483)
International audience ; . Il paraît opportun, avant d'étudier les modalités du rapport entre Paris et la cour, de mesurer la présence de la cour dans la ville. On sait que la ville compte de nombreux hôtels aristocratiques dès 1300 1 , mais ces hôtels étaient-ils occupés en permanence ? Seule une étude précise des circulations permet de le dire, ce qui clarifiera, au passage, un vieux débat entre deux évidences contradictoires qui traversent l'historiographie : la première veut que le roi soit à Paris, puisque c'est la capitale du royaume ; la seconde veut que l'itinérance soit pour les rois médiévaux une nécessité politique – réchauffer le lien politique par un contact direct – autant qu'économique – consommer le produit de leurs domaines. Pour mesurer la fréquentation de Paris par les gens de cour, il faut savoir où est celle-ci et pour cela, on fera l'hypothèse que là où est le roi, là est la cour – la réalité est probablement plus complexe, mais on partira de cette proposition simple dans la mesure où notre perspective est ici quantitative et non qualitative. Cette hypothèse liminaire est d'autant plus nécessaire que le roi est presque le seul membre de la cour dont on connaisse les déplacements – et encore, avec pas mal d'incertitudes du fait de la nature de la documentation. Curieusement, la mobilité du roi de France a été peut étudiée pour la période qui nous intéresse, au contraire du haut Moyen Âge et de la période moderne 2 .
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Les périphéries de Paris au XIVe siècle : essai d'application de la théorie géographique aux sources médiévales
International audience ; Le terme de « périphérie » est volontiers employé par les médiévistes en histoire religieuse, économique ou politique pour désigner les marges de l'occident, mais il est rarement utilisé pour caractériser les espaces limitrophes des villes 1. Les médiévistes envisagent en effet l'étude des quartiers limitrophes plutôt à travers la monographie de « bourgs » ou de « faubourgs » bien identifiés. Ce type d'étude n'a, du reste, pas suscité un grand enthousiasme, comme en témoigne le nombre limité d'ouvrages qui leur sont consacrés, les faubourgs étant en général étudiés à l'occasion d'autres phénomènes : croissance du centre, implantation des ordres mendiants, activités polluantes, etc. Ce constat se vérifie pour l'historiographie du Paris médiéval. Le recueil d'articles réunis par Jacques Verger et Marie-José Michel sur « les échanges entre Paris et ses périphéries » évoque le territoire dominé par la capitale plus que les limites physiques de la ville 2 , tandis que les faubourgs médiévaux n'ont donné lieu qu'à de rares études publiées – quatre thèses de l'Ecole des chartes restant inédites 3. Il n'est pas sûr cependant qu'une monographie de plus sur un faubourg permette de mieux comprendre la périphérie de Paris, dans la mesure où prendre le faubourg comme objet de recherche, c'est au fond le considérer comme un bourg, avec son unité et son identité, dominé par la grande ville voisine – dans la nomenclature médiévale, le « bourg » a une identité affirmée, tandis que le « faubourg » est une marge de la ville, mais dans la pratique le statut de ces agglomérations n'est pas clair 4 .
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Les périphéries de Paris au XIVe siècle : essai d'application de la théorie géographique aux sources médiévales
International audience ; Le terme de « périphérie » est volontiers employé par les médiévistes en histoire religieuse, économique ou politique pour désigner les marges de l'occident, mais il est rarement utilisé pour caractériser les espaces limitrophes des villes 1. Les médiévistes envisagent en effet l'étude des quartiers limitrophes plutôt à travers la monographie de « bourgs » ou de « faubourgs » bien identifiés. Ce type d'étude n'a, du reste, pas suscité un grand enthousiasme, comme en témoigne le nombre limité d'ouvrages qui leur sont consacrés, les faubourgs étant en général étudiés à l'occasion d'autres phénomènes : croissance du centre, implantation des ordres mendiants, activités polluantes, etc. Ce constat se vérifie pour l'historiographie du Paris médiéval. Le recueil d'articles réunis par Jacques Verger et Marie-José Michel sur « les échanges entre Paris et ses périphéries » évoque le territoire dominé par la capitale plus que les limites physiques de la ville 2 , tandis que les faubourgs médiévaux n'ont donné lieu qu'à de rares études publiées – quatre thèses de l'Ecole des chartes restant inédites 3. Il n'est pas sûr cependant qu'une monographie de plus sur un faubourg permette de mieux comprendre la périphérie de Paris, dans la mesure où prendre le faubourg comme objet de recherche, c'est au fond le considérer comme un bourg, avec son unité et son identité, dominé par la grande ville voisine – dans la nomenclature médiévale, le « bourg » a une identité affirmée, tandis que le « faubourg » est une marge de la ville, mais dans la pratique le statut de ces agglomérations n'est pas clair 4 .
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Les périphéries de Paris au XIVe siècle : essai d'application de la théorie géographique aux sources médiévales
International audience ; Le terme de « périphérie » est volontiers employé par les médiévistes en histoire religieuse, économique ou politique pour désigner les marges de l'occident, mais il est rarement utilisé pour caractériser les espaces limitrophes des villes 1. Les médiévistes envisagent en effet l'étude des quartiers limitrophes plutôt à travers la monographie de « bourgs » ou de « faubourgs » bien identifiés. Ce type d'étude n'a, du reste, pas suscité un grand enthousiasme, comme en témoigne le nombre limité d'ouvrages qui leur sont consacrés, les faubourgs étant en général étudiés à l'occasion d'autres phénomènes : croissance du centre, implantation des ordres mendiants, activités polluantes, etc. Ce constat se vérifie pour l'historiographie du Paris médiéval. Le recueil d'articles réunis par Jacques Verger et Marie-José Michel sur « les échanges entre Paris et ses périphéries » évoque le territoire dominé par la capitale plus que les limites physiques de la ville 2 , tandis que les faubourgs médiévaux n'ont donné lieu qu'à de rares études publiées – quatre thèses de l'Ecole des chartes restant inédites 3. Il n'est pas sûr cependant qu'une monographie de plus sur un faubourg permette de mieux comprendre la périphérie de Paris, dans la mesure où prendre le faubourg comme objet de recherche, c'est au fond le considérer comme un bourg, avec son unité et son identité, dominé par la grande ville voisine – dans la nomenclature médiévale, le « bourg » a une identité affirmée, tandis que le « faubourg » est une marge de la ville, mais dans la pratique le statut de ces agglomérations n'est pas clair 4 .
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Crise locale, crises nationales : rythmes et limites de la crise de la fin du Moyen Âge à Paris au miroir des prix fonciers
International audience ; Historiography of 70-80's theorised the crisis of the end of the Middle Age. It proposed a systemic interpretation of all phenomenon of this period, which are all connected in the vicious circle of a great depression. Trouble is that the Parisian economy seems to resist quite well in the XIVth century, although political trouble are numerous after 1356. Prices of real estates give an idea of the health of the local economy despite the Black Death and Hundred years war. So the real estate market is under stress during the XIVth century but resists quite well to the general crisis, whereas it collapsed after 1420. The reason is that the general crisis provides some positive effects in the capital: kings remain in Paris war obliges them to organize defence from the capital; war obliged kings to raise taxes, but a part of remained in their hands for courtly life; a brilliant court attracts lords who settled too in the capital: they owned 13 % of the land of the city and their household was about 10 000 people. This context supports prices and entertains confidence in the local economy. ; L'historiographie des années 1970-1980 s'est beaucoup intéressée à « la crise de la fin du Moyen Âge » et l'a envisagée comme une crise systémique qui frappait tous les secteurs de la vie humaine et aboutissait même à une crise de la civilisation. Mais à trop vouloir donner une unité dépressive aux XIVe et XVe siècles, ce courant a négligé d'observer les différences de rythme de cette crise selon les années, les lieux et les secteurs, de même que les effets d'aubaine qu'elle peut aussi porter en elle. Envisager la crise à l'échelle locale permet de cerner les rythmes discordants entre crise générale et crise locale. Le cas parisien est un observatoire privilégié puisque son statut de capitale place la ville au cœur de la crise politico-économique de la fin du Moyen Âge, tandis que d'abondantes sources foncières permettent de suivre assez précisément les prix de l'immobilier qui paraît être un bon indicateur de la réalité de la crise. Cela permet de montrer que la crise générale frappe la capitale de manière différente selon les époques et peut même parfois lui profiter, en particulier au XIVe siècle.
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Crise locale, crises nationales : rythmes et limites de la crise de la fin du Moyen Âge à Paris au miroir des prix fonciers
International audience ; Historiography of 70-80's theorised the crisis of the end of the Middle Age. It proposed a systemic interpretation of all phenomenon of this period, which are all connected in the vicious circle of a great depression. Trouble is that the Parisian economy seems to resist quite well in the XIVth century, although political trouble are numerous after 1356. Prices of real estates give an idea of the health of the local economy despite the Black Death and Hundred years war. So the real estate market is under stress during the XIVth century but resists quite well to the general crisis, whereas it collapsed after 1420. The reason is that the general crisis provides some positive effects in the capital: kings remain in Paris war obliges them to organize defence from the capital; war obliged kings to raise taxes, but a part of remained in their hands for courtly life; a brilliant court attracts lords who settled too in the capital: they owned 13 % of the land of the city and their household was about 10 000 people. This context supports prices and entertains confidence in the local economy. ; L'historiographie des années 1970-1980 s'est beaucoup intéressée à « la crise de la fin du Moyen Âge » et l'a envisagée comme une crise systémique qui frappait tous les secteurs de la vie humaine et aboutissait même à une crise de la civilisation. Mais à trop vouloir donner une unité dépressive aux XIVe et XVe siècles, ce courant a négligé d'observer les différences de rythme de cette crise selon les années, les lieux et les secteurs, de même que les effets d'aubaine qu'elle peut aussi porter en elle. Envisager la crise à l'échelle locale permet de cerner les rythmes discordants entre crise générale et crise locale. Le cas parisien est un observatoire privilégié puisque son statut de capitale place la ville au cœur de la crise politico-économique de la fin du Moyen Âge, tandis que d'abondantes sources foncières permettent de suivre assez précisément les prix de l'immobilier qui paraît être un bon indicateur ...
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Crise locale, crises nationales : rythmes et limites de la crise de la fin du Moyen Âge à Paris au miroir des prix fonciers
International audience ; Historiography of 70-80's theorised the crisis of the end of the Middle Age. It proposed a systemic interpretation of all phenomenon of this period, which are all connected in the vicious circle of a great depression. Trouble is that the Parisian economy seems to resist quite well in the XIVth century, although political trouble are numerous after 1356. Prices of real estates give an idea of the health of the local economy despite the Black Death and Hundred years war. So the real estate market is under stress during the XIVth century but resists quite well to the general crisis, whereas it collapsed after 1420. The reason is that the general crisis provides some positive effects in the capital: kings remain in Paris war obliges them to organize defence from the capital; war obliged kings to raise taxes, but a part of remained in their hands for courtly life; a brilliant court attracts lords who settled too in the capital: they owned 13 % of the land of the city and their household was about 10 000 people. This context supports prices and entertains confidence in the local economy. ; L'historiographie des années 1970-1980 s'est beaucoup intéressée à « la crise de la fin du Moyen Âge » et l'a envisagée comme une crise systémique qui frappait tous les secteurs de la vie humaine et aboutissait même à une crise de la civilisation. Mais à trop vouloir donner une unité dépressive aux XIVe et XVe siècles, ce courant a négligé d'observer les différences de rythme de cette crise selon les années, les lieux et les secteurs, de même que les effets d'aubaine qu'elle peut aussi porter en elle. Envisager la crise à l'échelle locale permet de cerner les rythmes discordants entre crise générale et crise locale. Le cas parisien est un observatoire privilégié puisque son statut de capitale place la ville au cœur de la crise politico-économique de la fin du Moyen Âge, tandis que d'abondantes sources foncières permettent de suivre assez précisément les prix de l'immobilier qui paraît être un bon indicateur ...
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Julie Claustre. Dans les geôles du roi. L'emprisonnementpour dette à Paris à la fin du Moyen Âge. Paris, Publications de la Sorbonne, 2007, 495 p
In: Annales: histoire, sciences sociales, Band 63, Heft 2, S. 450-451
ISSN: 1953-8146
Dominer la ville: prévôts des marchands et échevins parisiens de 1260 à 1350
In: CTHS histoire 13
Joutes bourgeoises à Paris, entre rêve et réalité (XIIIe-XIVe s.)
Cet article analyse le phénomène des joutes bourgeoises à travers la relation d'un tournoi imaginaire écrit par Pierre Gencien et la narration des joutes réelles dans les chroniques. Les relations de tournois traditionnelles enjolivent le récit des exploits des tournoyeurs en y ajoutant des personnages ou des épisodes inspirés des romans courtois. L'œuvre de Pierre Gencien mêle aussi réel au rêve, mais dans un but opposé. Ce bourgeois ne se sert pas de l'imaginaire pour sublimer le monde, mais pour s'en moquer. On touche ici un trait de la sensibilité bourgeoise qui associe avec jubilation, à travers la parodie, un goût manifeste pour le concret et pour le rire. Si l'on tente de relier cette œuvre à son contexte historique, on serait tenté d'en tirer plusieurs conclusions. Il est très probable, tout d'abord, que les bourgeois de Paris ont pratiqué les joutes avant 1305, date de la première joute non-noble attestée à Paris, car cette œuvre des années 1270-1280 ironise manifestement sur des pratiques déjà en vigueur. On peut en conclure ensuite que l'opposition à la noblesse, que l'on devine à travers ces joutes, ne se traduit pas par un complexe d'infériorité des bourgeois de Paris qui voudraient l'imiter pour mieux faire oublier leur prétendue macule roturière. Il semble bien qu'aux XIIIe et XIVe siècles les bourgeois de Paris aient été suffisamment sûrs et fiers de leur position sociale pour jouter aux yeux de tous comme des nobles, tout en gardant leur identité bourgeoise . Les joutes entre bourgeois à Paris s'inscrivent dans une tradition politique (le dialogue avec le prince par la fête) et culturelle (le goût pour le spectacle total, qui implique toute la ville) propre à la civilisation urbaine de l'espace flamand auquel la capitale appartient ; mais elles s'en singularisent par une chronologie resserrée sur un demi-siècle. On n'a plus trace de joutes non-nobles à Paris après 1332, tandis qu'elles perdurent en Flandre durant tout le XVe siècle. On peut toujours invoquer le défaut de sources, puisque la Chronique anonyme s'achève en 1339, mais il est plus sérieux d'incriminer un retournement de la conjoncture économique et politique. Selon le rythme observé au XIVe siècle, de nouvelles joutes auraient dû avoir lieu dans les années 1350 et on devine les raisons qui les ont ajournées : à la guerre qui touche l'Ile de France en 1346 succèdent la peste noire de 1348, la capture du roi Jean en 1355, puis la rébellion d'Etienne Marcel en 1358. Cette révolte, ainsi que celle des Maillotins en 1382, affectent durablement les relations entre le roi et ses bourgeois, ce qui explique que le début de règne brillant de Charles VI, qui avait pourtant le goût de la fête, n'ait pas donné lieu à des joutes autres que nobiliaires . La guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons n'a guère été favorable à de telles réjouissances et, lorsque la conjoncture politique et économique redevient favorable dans la seconde partie du XVe siècle, les temps ont changé et les bourgeois conquérants des XIIIe et XIVe siècles ont, entre-temps, laissé le devant de la scène aux juristes savants. Les joutes bourgeoises à Paris marquent donc un moment privilégié de la civilisation urbaine médiévale : l'apogée de son premier essor, qui est en même temps son chant du cygne.
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Joutes bourgeoises à Paris, entre rêve et réalité (XIIIe-XIVe s.)
Cet article analyse le phénomène des joutes bourgeoises à travers la relation d'un tournoi imaginaire écrit par Pierre Gencien et la narration des joutes réelles dans les chroniques. Les relations de tournois traditionnelles enjolivent le récit des exploits des tournoyeurs en y ajoutant des personnages ou des épisodes inspirés des romans courtois. L'œuvre de Pierre Gencien mêle aussi réel au rêve, mais dans un but opposé. Ce bourgeois ne se sert pas de l'imaginaire pour sublimer le monde, mais pour s'en moquer. On touche ici un trait de la sensibilité bourgeoise qui associe avec jubilation, à travers la parodie, un goût manifeste pour le concret et pour le rire. Si l'on tente de relier cette œuvre à son contexte historique, on serait tenté d'en tirer plusieurs conclusions. Il est très probable, tout d'abord, que les bourgeois de Paris ont pratiqué les joutes avant 1305, date de la première joute non-noble attestée à Paris, car cette œuvre des années 1270-1280 ironise manifestement sur des pratiques déjà en vigueur. On peut en conclure ensuite que l'opposition à la noblesse, que l'on devine à travers ces joutes, ne se traduit pas par un complexe d'infériorité des bourgeois de Paris qui voudraient l'imiter pour mieux faire oublier leur prétendue macule roturière. Il semble bien qu'aux XIIIe et XIVe siècles les bourgeois de Paris aient été suffisamment sûrs et fiers de leur position sociale pour jouter aux yeux de tous comme des nobles, tout en gardant leur identité bourgeoise . Les joutes entre bourgeois à Paris s'inscrivent dans une tradition politique (le dialogue avec le prince par la fête) et culturelle (le goût pour le spectacle total, qui implique toute la ville) propre à la civilisation urbaine de l'espace flamand auquel la capitale appartient ; mais elles s'en singularisent par une chronologie resserrée sur un demi-siècle. On n'a plus trace de joutes non-nobles à Paris après 1332, tandis qu'elles perdurent en Flandre durant tout le XVe siècle. On peut toujours invoquer le défaut de sources, puisque la ...
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