L'Arctique pourrait constituer un véritable Eldorado énergétique pour la Russie avec l'exploitation de gisements de gaz. Cependant, les difficultés restent nombreuses exigeant des réponses coûteuses. Il n'est pas certain que Moscou puisse réaliser tous ses projets par manque de moyens mais aussi de débouchés à l'exportation.
C'est dans un contexte de rapport de force grandissant et de méfiance exacerbée suite à la crise ukrainienne débutée en 2014 que le secteur gazier s'est retrouvé au cœur des tensions politiques opposant l'Union européenne et la Fédération de Russie. Ces tensions trouvent leurs origines dans des problèmes aussi bien structurels qu'endémiques qui précèdent largement la crise gazière de 2014. Le transit du gaz russe et la hausse des prix du gaz en Ukraine – deux sujets difficilement séparables, l'application de la nouvelle législation européenne, le système de différenciation des prix du gaz naturel opéré par Gazprom et le paiement de la dette gazière ukrainienne à la Russie sont autant de problèmes qui suscitent des débats houleux, voire enflammés. Cette étude met en lumière les principales questions qui opposent Russes, Européens et Ukrainiens et qui s'articulent autour des grandes thématiques précédemment évoquées. L'intérêt est de présenter et comparer les différentes visions en tenant compte des aspects politiques, économiques, géographiques et historiques afin de mieux saisir les différends ayant parasité le dialogue gazier.
Nombre d'analystes font une interprétation géopolitique des relations énergétiques entre la Russie et l'Union européenne. Ces approches, fondées sur une vision réaliste des relations internationales, présentent volontiers Gazprom comme un instrument de pouvoir aux mains du Kremlin et comme une source de danger pour l'indépendance de l'UE. Dans cet article, nous entendons montrer que l'idée très géopolitique d'un rapport frontal entre l'UE et la Russie ne rend que partiellement compte du comportement des acteurs impliqués dans cette relation. Dans son déploiement international, Gazprom, en quête de rentabilité et de sécurisation de ses débouchés, répond aussi à des logiques industrielles et économiques. Par ailleurs, bien que son statut d'acteur des relations internationales soit désormais incontestable, l'Union européenne n'existe pas encore en tant qu'acteur énergétique. Elle est traversée par de nombreuses divisions internes qui rendent son discours peu lisible pour les partenaires extérieurs. La Commission européenne est porteuse d'un modèle d'intégration énergétique que certains pays membres, la Russie et de nombreuses entreprises énergétiques acceptent mal.
In the context of the security crisis in and over Ukraine, natural gas imports from Russia have become a source of debate in Germany and the European Union. Natural gas relations with Russia are often analyzed either through the prism of commercial and market-based transactions or that of foreign policy and geopolitics. In that respect, this Research Paper takes a holistic approach and tries to analyze and define the dynamics of (geo)politics and economic/commercial logics from the beginning of the early 1970s until today. The paper provides insights into the conducting of German-Russian gas relations at the levels of infrastructure development, trade, business-to-business and commercial ties, as well as political framing. It explains the nature and texture of the gas relations, which have been subject to change over time.
In the context of the security crisis in and over Ukraine, natural gas imports from Russia have become a source of debate in Germany and the European Union. Natural gas relations with Russia are often analyzed either through the prism of commercial and market-based transactions or that of foreign policy and geopolitics. In that respect, this Research Paper takes a holistic approach and tries to analyze and define the dynamics of (geo)politics and economic/commercial logics from the beginning of the early 1970s until today. The paper provides insights into the conducting of German-Russian gas relations at the levels of infrastructure development, trade, business-to-business and commercial ties, as well as political framing. It explains the nature and texture of the gas relations, which have been subject to change over time. (Autorenreferat)