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Le démantèlement méthodique et tragique des institutions grecques de santé publique
In: La revue de l'IRES, Band 91-92, Heft 1, S. 77-110
Le système national de santé grec a été démantelé par l'application d'un ensemble de mesures imposées depuis 2010 par les créanciers de la Grèce dans les secteurs de santé primaire, secondaire et pharmaceutique. Ce texte présente une analyse critique des principales mesures de compression budgétaire mises en place dans ces secteurs et introduit un débat sur des initiatives communautaires censées renforcer certains déterminants sociaux de la santé (indemnités de chômage, assurance maladie, revenu minimum garanti). Il apparaît que les politiques mémorandaires ont manqué le but d'efficience et d'efficacité affiché, mais peut-être pas le projet implicite de construire un « nouveau modèle social européen » réduit à quelques prestations tout juste suffisantes à la survie des dépossédés. En s'appuyant sur de nombreux travaux scientifiques, des entretiens en Grèce auprès de militants et dans des établissements de soin et une enquête en cours dans des quartiers ouvriers du Pirée, l'article conclut à l'épuisement – passager ? – des forces luttant pour la survie des droits sociaux démocratiques.
Le démantèlement méthodique et tragique des institutions grecques de santé publique
International audience ; Le système national de santé grec a été démantelé par l'application d'un ensemble de mesures imposées depuis 2010 par les créanciers de la Grèce dans les secteurs de santé primaire, secondaire et pharmaceutique. Ce texte présente une analyse critique des principales mesures de compression budgétaire mises en place dans ces secteurs et introduit un débat sur des initiatives communautaires censées renfor-cer certains déterminants sociaux de la santé (indemnités de chômage, assurance maladie, revenu minimum garanti). Il apparaît que les politiques mémorandaires ont manqué le but d'efficience et d'efficacité affiché, mais peut-être pas le projet implicite de construire un « nouveau modèle social européen » réduit à quelques prestations tout juste suffisantes à la survie des dépossédés. En s'appuyant sur de nombreux travaux scientifiques, des entretiens en Grèce auprès de militants et dans des établissements de soin et une enquête en cours dans des quartiers ouvriers du Pirée, l'article conclut à l'épuisement-passager ?-des forces luttant pour la survie des droits sociaux démocratiques. Depuis 2010, la Grèce est soumise à un régime de discipline et de contrôle de ses finances et politiques publiques sans équivalent dans l'histoire européenne d'après 1945. Peu après la révélation en 2009 des « vrais » chiffres, jusque-là maquillés, du déficit public grec 2 par le gouver-nement tout juste élu de Georges Papandreou, la troïka (Commission euro-péenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international 3) 1. CNRS, CESSP. 2. Surestimé à 15,8 % du PIB après de troublantes révisions à la hausse, mais tout de même bien supérieur à la limite des 3 % autorisée par le traité de Maastricht. Pour une analyse approfondie, voir le site du Comité pour l'abolition des dettes illégitimes (CADTM) et en particulier le Rapport CADTM 2015. 3. Rejointe par le Mécanisme européen de stabilité (MES) en 2015, elle est devenue un Quartet.
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Societies without citizens: The anomic impacts of labor market restructuring and the erosion of social rights in Europe
In: European journal of social theory, Band 17, Heft 3, S. 290-306
ISSN: 1461-7137
This article studies the chronic and acute anomic social impacts of the development of market societies in Europe over the past few decades. Focusing on the firm but linking micro and macro levels, it argues that the passage from the welfare state to disembedded markets and neoliberal governance has generated individual and collective anomie by depriving social actors of agency and voice while caging them in the disciplinary constraints of an ideal competition society. Promoted by public and private governors animated by visions of managerial omnipotence, this reconfiguration has hollowed out the cluster of rights that was the basis of democratic and social citizenship in Europe. The article discusses the manifestations of anomie, stressing the violence flowing from the radical uncertainty to which atomized employees and more broadly citizens are facing in the reification of collective goals, which have been reduced to participation in market society. Drawing on the classical literature (Durkheim, Parsons, Merton) but expanding upon it, the article examines exit solutions, at the individual and collective levels, involving violence against the self (suicide) and others (mobbing, xenophobia, fascism), and concludes that Europe seems to be heading towards a protracted period of danger-laden chronic and acute anomie.
Societies without citizens: The Anomic Impacts of Labor Market Restructuring and the Erosion of Social Rights in Europe
International audience ; This article studies the chronic and acute anomic social impacts of the development of market societies in Europe over past decades. Focusing on the firm but linking micro and macro levels, it argues that the passage from the Welfare State to disembedded markets and neoliberal governance has generated individual and collective anomie by depriving social actors of agency and voice while caging them in the disciplinary constraints of an ideal competition society. Promoted by public and private governors animated by visions of managerial omnipotence, this reconfiguration has hollowed out the cluster of rights that founded democratic and social citizenship in Europe. The article discusses the manifestations of anomie, stressing the violence flowing from the radical uncertainty to which atomized employees and more broadly citizens are confronted in the face of the reification of collective goals, which have been reduced to participation in market society. Drawing on the classical literature (Durkheim, Parsons, Merton) but expanding upon it, the paper examines exit solutions, at individual and collective levels, involving violence against the self (suicide) and others (mobbing, xenophobia, fascism), and concludes that Europe seems to be heading towards a protracted period of danger laden chronic and acute anomie.
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Neoliberal Anomie and Work Related Suicide ; Anomie néolibérale et suicide au travail
International audience ; Suicidal gestures linked to work have increased in frequency worldwide in recent decades and are likely to continue rising in coming years. They can be understood as the extreme expression of a spectrum of individual and social pathologies bred by the general competitive logic that characterizes the new spirit of capitalism. Illustrated in this article by France Télécom-Orange, the hypermodern firm represents a microcosm of the broader shift towards what Michel Foucault called a "neo-liberal" governmentality in which the individual is subordinated to the drive to "govern for the market". Caged in a web of constraints, people are denied their subjecthood. They become elementary particles in a competitive machine and are compelled under threat of sanction into blind obedience. Daily confronted to tragic conflicts of duty in a universe without rules besides the injunction to perform, subjects lose their capacity of judgment, their self-esteem and their self-confidence. Clinical experience tends to show that the individuals most at risk are those employees most attached to a s.personal and professional ethic that they are forced to silence or transgres ; Les gestes suicidaires en lien avec le travail se sont multipliés dans le monde ces dernières décennies et risquent d'augmenter dans les années à venir. On peut les considérer comme l'expression extrême d'une gamme de pathologies individuelles et sociales nourries par la compétition généralisée qui est au cœur du « nouvel esprit du capitalisme ». L'entreprise hypermoderne, illustrée ici par le cas de France Télécom-Orange, représente un microcosme dans le contexte plus large d'une nouvelle « gouvernementalité néolibérale » œuvrant « pour le marché » (selon les expressions de Michel Foucault). Les individus atomisés y deviendraient les simples particules élémentaires de la machine concurrentielle. Ils sont niés dans leur altérité et contraints, sous peine de sanctions, à une obéissance aveugle. Placés au quotidien dans des situations tragiques de conflits de devoirs sans autre règle que l'injonction à la performance, les sujets perdent leurs capacités de jugement, l'estime de soi et la confiance en soi. L'expérience clinique tend à montrer que les plus vulnérables aux pulsions suicidaires sont les travailleurs les plus attachés à une éthique professionnelle et personnelle.
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Neoliberal Anomie and Work Related Suicide ; Anomie néolibérale et suicide au travail
International audience ; Suicidal gestures linked to work have increased in frequency worldwide in recent decades and are likely to continue rising in coming years. They can be understood as the extreme expression of a spectrum of individual and social pathologies bred by the general competitive logic that characterizes the new spirit of capitalism. Illustrated in this article by France Télécom-Orange, the hypermodern firm represents a microcosm of the broader shift towards what Michel Foucault called a "neo-liberal" governmentality in which the individual is subordinated to the drive to "govern for the market". Caged in a web of constraints, people are denied their subjecthood. They become elementary particles in a competitive machine and are compelled under threat of sanction into blind obedience. Daily confronted to tragic conflicts of duty in a universe without rules besides the injunction to perform, subjects lose their capacity of judgment, their self-esteem and their self-confidence. Clinical experience tends to show that the individuals most at risk are those employees most attached to a s.personal and professional ethic that they are forced to silence or transgres ; Les gestes suicidaires en lien avec le travail se sont multipliés dans le monde ces dernières décennies et risquent d'augmenter dans les années à venir. On peut les considérer comme l'expression extrême d'une gamme de pathologies individuelles et sociales nourries par la compétition généralisée qui est au cœur du « nouvel esprit du capitalisme ». L'entreprise hypermoderne, illustrée ici par le cas de France Télécom-Orange, représente un microcosme dans le contexte plus large d'une nouvelle « gouvernementalité néolibérale » œuvrant « pour le marché » (selon les expressions de Michel Foucault). Les individus atomisés y deviendraient les simples particules élémentaires de la machine concurrentielle. Ils sont niés dans leur altérité et contraints, sous peine de sanctions, à une obéissance aveugle. Placés au quotidien dans des situations ...
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Work and Narrative Identity: Social Anomie in Contemporary Europe
International audience ; Since the end of the 1970s, an incremental erosion of social rights, resulting from successive restructurings of national labour markets that have been encouraged at European Union level, and the consequent emergence of a society of competition, has led to social anomie while at the same time opening the way for a new disciplinary normative order. That new order is shaping or reshaping individual and collective identity by caging people into patterns of relations that promote fear, indifference, intolerance towards others, or feelings of shame and a loss of self esteem. In the most extreme cases, this leads to self-annihilation
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Travailler et perdre la santé
In: Le monde diplomatique, Band 57, Heft 674, S. 23-23
ISSN: 0026-9395, 1147-2766
Cibler l'âge avancé au nom du court terme : la flexibilisation du statut de fonctionnaire
In: Mouvements: des idées et des luttes, Band 59, Heft 3, S. 75-82
ISSN: 1776-2995
Résumé Parmi les outils censés aider les membres de l'Union européenne à maîtriser, sinon réduire leurs déficits publics, la baisse du nombre de fonctionnaires figure en très bonne place. Dans cette perspective, le Sénat français a récemment adopté un projet de loi organisant la flexibilisation du statut de fonctionnaire. Il s'agit non seulement de favoriser la mobilité choisie des agents de la fonction publique, mais encore de les forcer à « bouger » et si nécessaire de les licencier afin d'atteindre les objectifs politiques de suppressions (massives) d'emplois programmés dans le cadre de la RGPP (Révision générale des politiques publiques). La réduction du nombre de fonctionnaires devrait n'être qu'un objectif intermédiaire, c'est-à-dire un simple moyen en vue d'une fin plus noble – selon la rhétorique officielle, garantir aux usagers un meilleur service à un moindre coût. Cependant, en pratique, la suppression des emplois publics tend à se présenter comme un objectif autosuffisant, un objectif en soi et pour soi. On a de bonnes raisons de penser que les « seniors », premiers visés par les suppressions d'effectifs dans la fonction publique, risquent d'être poussés voire contraints au départ sans considération pour leur valeur, leur utilité ou leur devenir professionnels et personnels. C'est en tout cas le constat que l'on peut faire à partir des premiers résultats d'une enquête qualitative 1 menée à FT (France Télécom), ex-entreprise publique qui semble bien avoir servi de laboratoire pour la politique de mobilité du gouvernement. Maintenant privatisé, FT (70 % de fonctionnaires actuellement employés en France) a massivement supprimé des emplois tous statuts confondus au cours des vingt dernières années sans recourir à un plan social. Il ressort de cette expérience que l'objectif prioritaire : « faire bouger » les « vieux », salariés ou fonctionnaires, n'a de sens que par rapport à une vision court-termiste du profit et, par extension, à une approche réductrice des déficits publics qui n'ont rien de « rationnel » au regard des intérêts à plus long terme des firmes et plus encore des sociétés démocratiques.
La construction de l'Etat social minimal en Europe
In: Politique européenne, Band 27, Heft 1, S. 201-232
ISSN: 2105-2875
Considéré comme un type idéal, l'État social « minimal » représente le modèle vers lequel tendent à converger les systèmes nationaux de protection sociale en Europe. Cela se traduit par la mise en question des politiques redistributives à visée universaliste au profit de politiques d'assistance aux pauvres qui, encadrés strictement, subissent un système de contraintes et de contrôles étroits. Afin de soutenir l'hypothèse que la généralisation des prestations sous conditions de ressources ne s'analyse pas comme une finalité « naturelle », une problématique centrée sur le pouvoir politique tente de cerner l'action de l'État et pas seulement sa réaction à la contrainte extérieure. Quoique verrouillée par le « nouveau constitutionnalisme » européen, l'intervention étatique contribue de façon décisive au minimalisme social, altère les fondements du pacte social démocratique et met en danger les équilibres sociaux essentiels.
Marie-Anne Dujarier, L'idéal au travail , Paris, Le Monde/PUF, 2006 (Partage du savoir) ; Florence Faucher-King, Patrick Le Galès, Tony Blair 1997-2007. Le bilan des réformes , Paris, Presses de Sciences Po, 2007 (Nouveaux Débats) ; Sylvie Tissot, L'État et les quartiers. Genèse d'une catégorie de l...
In: Revue française de science politique, Band 59, Heft 1, S. I-I
ISSN: 1950-6686
Salariés acrobates pour travail sans filet
In: Le monde diplomatique, Band 56, Heft 660, S. 26-27
ISSN: 0026-9395, 1147-2766
LECTURES CRITIQUES - La responsabilisation, instrument d'une modernisation autoritaire
In: Revue française de science politique, Band 59, Heft 1, S. 121-129
ISSN: 0035-2950