How can we grasp global communication issues when the term communication internationale is being instrumentalized by a most diverse range of actors? By contrast, Lire la communication-monde au xxie siècle offers a structured reading of contemporary cross-border issues, to the point of decentring.
International audience ; Il fut un temps, pas si lointain, où, non seulement, le continent africain apparaissait laissé pour compte des grands mouvements de fond qui caractérisent la mondialisation, mais de plus, la recherche scientifique qui s'y développait pâtissait de la même image furtive d'isolement, voire pour certains, d'inconsistance. Dans ses préjugés, la sentence était particulièrement impitoyable, par exemple sur le terrain des sciences humaines et sociales, outrageusement perceptible dans les référencements mondiaux. Sans doute, aujourd'hui encore, cette recherche scientifique depuis l'Afrique souffre du même environnement défavorable, cumulant les handicaps de toute nature. Obstacles économiques, quand la recherche fondamentale s'efface systématiquement devant la recherche de… fonds, au quotidien et quand les thèmes légitimes passent au tamis étroit et éliminatoire de l'évaluation pour les attributions de financement des travaux, resserré autour du critère suprême et politique des anticipations de rentabilité sociétale immédiate exigées par les bailleurs. Obstacles politiques, quand les conclusions des travaux exposent les auteurs à l'humeur rétroactive de décideurs, nationaux comme internationaux, seulement ouverts quand les travaux corroborent leurs propres pré-constructions, au service premier de leurs intérêts propres et de leurs croyances déterministes. Obstacles institutionnels, quand en termes de production comme de diffusion, les structures de la recherche se présentent systématiquement en-deçà des besoins et des potentialités révélés par la présence croissante des docteurs du continent, formés in situ et, parallèlement, à l'extérieur. Obstacles culturels et sociaux, quand les historiques souvent bruyamment agités, les pressions « désintéressées » des bonnes âmes, les courants de pensée dominants, à l'oeuvre dans la société civile comme dans les cercles de la recherche commanditée, poussent à privilégier les renvois figées à la tradition ou aux modèles importés. Ces logiques pesantes ...
International audience ; Président d'honneur du réseau mondial des chaires Unesco en communication (Orbicom). Plan La ville, lieu de compréhension des défis liés à la mondialisation et de diffusion des ressources créatives pour y répondre ? La ville, lieu de captation des ressources, financières, économiques et humaines et hypothèque pour le « développement durable » ? Conclusion Références bibliographiques Résumé La ville, lieu de diffusion ou de captation des ressources ? Une analyse critique des politiques urbaines d'attractivité de la « classe créative » Même si la sociologie urbaine s'était épanouie avec le développement de la tradition de Chicago entre 1915-1965, l'entrée dans la seconde moitié du XX e siècle avait particulièrement dirigé l'attention des chercheurs vers le monde rural, alors dominant. Contre les logiques néo-malthusiennes prônées par certaines écoles de pensée eu égard à l'état inflationniste de la démographie dans le monde, les politiques de réforme agraire, qui mobilisaient alors de nombreux travaux réflexifs, étaient supposées stimuler le développement économique et social, notamment dans les pays du Sud. Aujourd'hui, mondialisation et explosion exponentielle de la démographie urbaine obligent, la ville se présente comme le lieu stratégique idéal pour identifier les défis majeurs du millénaire et y répondre. Les Nations-Unies font même du succès de la construction de « villes durables » un facteur important de la réussite de tout programme de développement pour l'après 2015. Dans ce contexte démographique, géographique, économique, politique et idéologique, les discours se sont enrichis de préconisations à l'intention des aménageurs de l'espace urbain, autour de la désignation d'acteurs privilégiés au service du développement économique et humain. En particulier, depuis les Etats-Unis, l'universitaire Richard Florida a désigné la « classe créative » en tant qu'élément « gentrificateur » du changement social, capable d'élever le niveau socio-économique général et le bien-être global, à ...
International audience ; Il fut un temps, pas si lointain, où, non seulement, le continent africain apparaissait laissé pour compte des grands mouvements de fond qui caractérisent la mondialisation, mais de plus, la recherche scientifique qui s'y développait pâtissait de la même image furtive d'isolement, voire pour certains, d'inconsistance. Dans ses préjugés, la sentence était particulièrement impitoyable, par exemple sur le terrain des sciences humaines et sociales, outrageusement perceptible dans les référencements mondiaux. Sans doute, aujourd'hui encore, cette recherche scientifique depuis l'Afrique souffre du même environnement défavorable, cumulant les handicaps de toute nature. Obstacles économiques, quand la recherche fondamentale s'efface systématiquement devant la recherche de… fonds, au quotidien et quand les thèmes légitimes passent au tamis étroit et éliminatoire de l'évaluation pour les attributions de financement des travaux, resserré autour du critère suprême et politique des anticipations de rentabilité sociétale immédiate exigées par les bailleurs. Obstacles politiques, quand les conclusions des travaux exposent les auteurs à l'humeur rétroactive de décideurs, nationaux comme internationaux, seulement ouverts quand les travaux corroborent leurs propres pré-constructions, au service premier de leurs intérêts propres et de leurs croyances déterministes. Obstacles institutionnels, quand en termes de production comme de diffusion, les structures de la recherche se présentent systématiquement en-deçà des besoins et des potentialités révélés par la présence croissante des docteurs du continent, formés in situ et, parallèlement, à l'extérieur. Obstacles culturels et sociaux, quand les historiques souvent bruyamment agités, les pressions « désintéressées » des bonnes âmes, les courants de pensée dominants, à l'oeuvre dans la société civile comme dans les cercles de la recherche commanditée, poussent à privilégier les renvois figées à la tradition ou aux modèles importés. Ces logiques pesantes travaillent, tour à tour et simultanément, à imposer leurs logiques court-termistes et instrumentalisées dont, sociétalement, les enjeux croisés ne sont que trop peu interrogés. Obstacles psychologiques enfin quand on sait l'abnégation, voire le courage dont il faut faire preuve en certains lieux pour, coûte que coûte, s'accrocher à la posture de distanciation que suppose l'activité de recherche, puis entamer le laborieux et tout aussi périlleux travail de la diffusion scientifique. Trop souvent encore, par la force des choses, avec des sociétés savantes nationales encore timides et une consolidation toujours réclamée de solides réseaux de recherche associés, ces ressources intellectuelles doivent se résoudre à réduire leurs programmes d'investigation à des approches monographiques, parallèlement toujours trop peu diffusées. Pour autant, des lueurs prometteuses brillent depuis l'Afrique. Des synthèses structurantes commencent à en surgir. Des conclusions de recherche y deviennent des références de plus en plus appuyées, au-delà même des terrains où elles ont été initiées, expérimentées et validées. Des auteurs, inhabituels, commencent à grossir de leurs apports les manuels de base des disciplines, quels que soit leurs lieux de convocation et, ultérieurement, d'enseignement. Par définition interdisciplinaires, les sciences de l'information et de la communication s'associent ainsi avec les sciences politiques, la linguistique, la sociologie, l'anthropologie, l'histoire…, pour donner visibilité plus grande aux travaux et convaincre de ce qu'il faut désormais compter avec ces voies de la recherche depuis l'Afrique. Ce faisant, ces disciplines contribuent à précipiter convergences théoriques, créations conceptuelles partagées, débats d'écoles géographiquement délocalisés, controverse et contradiction « métissées », sans que dans les positionnements, conclusions et argumentaires, l'on puisse distinguer véritablement la provenance des uns et des autres, sur la seule base d'un critère d'appartenance géographique.
International audience ; Président d'honneur du réseau mondial des chaires Unesco en communication (Orbicom). Plan La ville, lieu de compréhension des défis liés à la mondialisation et de diffusion des ressources créatives pour y répondre ? La ville, lieu de captation des ressources, financières, économiques et humaines et hypothèque pour le « développement durable » ? Conclusion Références bibliographiques Résumé La ville, lieu de diffusion ou de captation des ressources ? Une analyse critique des politiques urbaines d'attractivité de la « classe créative » Même si la sociologie urbaine s'était épanouie avec le développement de la tradition de Chicago entre 1915-1965, l'entrée dans la seconde moitié du XX e siècle avait particulièrement dirigé l'attention des chercheurs vers le monde rural, alors dominant. Contre les logiques néo-malthusiennes prônées par certaines écoles de pensée eu égard à l'état inflationniste de la démographie dans le monde, les politiques de réforme agraire, qui mobilisaient alors de nombreux travaux réflexifs, étaient supposées stimuler le développement économique et social, notamment dans les pays du Sud. Aujourd'hui, mondialisation et explosion exponentielle de la démographie urbaine obligent, la ville se présente comme le lieu stratégique idéal pour identifier les défis majeurs du millénaire et y répondre. Les Nations-Unies font même du succès de la construction de « villes durables » un facteur important de la réussite de tout programme de développement pour l'après 2015. Dans ce contexte démographique, géographique, économique, politique et idéologique, les discours se sont enrichis de préconisations à l'intention des aménageurs de l'espace urbain, autour de la désignation d'acteurs privilégiés au service du développement économique et humain. En particulier, depuis les Etats-Unis, l'universitaire Richard Florida a désigné la « classe créative » en tant qu'élément « gentrificateur » du changement social, capable d'élever le niveau socio-économique général et le bien-être global, à partir de l'exploitation par les décideurs des collectivités territoriales
International audience ; Reconnaître l'Autre en tant que ressource, singulière et universelle, dans le discours de la communication organisationnelle en Côte d'Ivoire ? Il ne faut pas se tromper sur l'intérêt de l'ouvrage proposé par l'universitaire Jules Toa, de l'Université Houphouët Boigny d'Abidjan. Certes, sa centration sur la communication interne des entreprises ivoiriennes pourrait laisser penser à une simple monographie, sans doute intéressante, mais circonscrite à un objet singulier et brassant un questionnement limité. En évitant à la fois la tentation d'une théorie globale, explicative de tout et, de ce fait, peu signifiante, mais en considérant parallèlement l'organisation comme un système ouvert, l'analyse de la communication organisationnelle, telle que proposée par l'auteur, intègre des problématiques qui dépassent celle-ci et transcendent son ancrage territorial, tout en le célébrant. Ainsi, le travail de terrain de Jules Toa pourra désormais servir de référence, au-delà même de son objet singulier, dont nous savons qu'il ne suffit pas à définir une discipline. Avant cette analyse pointue interrogeant notamment le discours de mise en scène des Akan, Malinké, Krou et autres Gour qui peuplent les territoires organisationnels de la Côte d'Ivoire, les travaux ont été nombreux, notamment dans la seconde moitié du XX e siècle, qui prétendaient tous fondre l'analyse des terrains de la communication de l'entreprise dans des approches faussement globalisantes. Ainsi, avant la Première guerre mondiale, la dimension internationale avait ouvert l'Homme civilisé à l'Universalisme, désormais considéré comme une valeur positive et une norme à promouvoir. Au-delà des réflexions nationaliste et ethnicisante, une pensée mondiale s'était en effet élaborée depuis l'Europe, nourrie des récits de voyages et des expositions universelles, ces dernières ayant été initiées au milieu du XIX e siècle. Par exemple, le Belge Paul Otlet est alors convaincu qu'une mise en réseau de l'ensemble des bibliothèques à la surface de la planète aurait été en mesure d'aboutir à la rédaction du « Livre universel du Savoir », fondatrice de la Cité mondiale et constitutive de la Paix mondiale. Après la Première guerre mondiale, la réflexion dominante avait émigré aux États-Unis. La Sociologie du développement préparait alors les peuples et nations « en retard » au discours de la Modernisation. Le président Truman avait popularisé le couple-opposition Développement/Sous-développement en 1947, pour combattre contre la Pauvreté qui était analysée comme nourrissant le communisme. La légitimation théorique renvoyait à une conception politique des étapes de la croissance, telle que modélisée quelque dix ans après par Walt W. Rostow, aussi linéaire que ne l'avait été auparavant la théorie des trois états, enfant-adolescent-adulte, d'Auguste Comte au XIX e siècle. Pour atteindre l'étape du décollage (take-off), les anciens peuples colonisés devaient donc observer l'exemple des Pays développés, jusqu'à atteindre le modèle de la Société de consommation, incarnée par les États-Unis. L'expression Modernisation du Monde consacrait alors une conception diffusionniste : le transfert de l'innovation du sommet à la base, depuis les pôles développés jusqu'aux pays en retard, contre le barrage des mythes constitués par les « aspérités culturelles et sociales » des populations locales. Dans ce discours dominant prônant l' « occidentalisation du monde », la firme internationale avait été consacrée comme l'acteur principal pour le développement. Appelée à devenir multinationale dans les années soixante, l'entreprise contemporaine renouvelait la prescription, pour les nations fraîchement décolonisées comme pour les
International audience ; Préface Entre immanence et singularité absolues : le temps de la déconstruction de l'analyse pour l'Afrique ? Premier mérite et non des moindres, le travail de Pierre Minkala-Ntadi nous offre un voyage épistémologique salutaire dans l'histoire des sciences de l'information et de la communication. L'ouvrage fournit ainsi au lecteur des outils théoriques (et l'indication des auteurs de référence par écoles de pensée) pour interpeller le rapport des médias avec le politique dans les sociétés où ces derniers se développent. De l'empirico-fonctionnalisme à partir duquel les théories du développement ont construit leur lecture linéaire du développement des sociétés des années soixante aux lectures de la dépendance inspirées par l'économie critique, jusqu'à la déconstruction constructiviste dont la discipline garde trace aujourd'hui encore…, les propositions théoriques sont examinées sans concession, à l'aune de leur pertinence pour l'interrogation du rapport entre acteurs discursifs au Congo-Brazzaville. L'enjeu n'est pas des moindres, pour l'analyse des sociétés africaines. Conséquence des errements et tâtonnements liés à la construction de nations autonomes et équilibrées, il y est aujourd'hui question, par exemple, de glisser du positionnement historique de médias gouvernementaux et, plus récemment, de médias privés eux aussi liés par le système de la camorra au rôle exigeant de médias de service public. Dans le même temps, les rédacteurs vivent cet enjeu à partir de statuts alternatifs restés délicats, entre journalisme fonctionnaire et journalisme précaire. Intérêts politiques, intérêts économiques et intérêts financiers se sont ainsi croisés sur différentes scènes, locales, nationales comme internationales, sans que les publics destinataires aient véritablement été interpellés. Pour le cas du Congo Brazzaville, il ne s'agit même pas de parler d'un état d'extranéité selon la formule de Lotfi Madani, lorsque les populations supposées définies comme cibles ne se reconnaissent plus dans la ...
International audience ; Comment l'enseignement du journalisme peut-il toujours se renouveler ? La question est ainsi permanente au sein de l'Unesco, surtout depuis qu'en 2007, l'Agence spécialisée des Nations-Unies avait choisi d'appeler à la distinction de Pôles d'excellence pour les formations au journalisme en Afrique. En 2012, après un bilan particulièrement positif, l'Unesco ajoutait à la réflexion la recommandation, pour une conception plus inclusive et globale du développement. Finalement, les 195 états membres de l'Unesco se sont accordés sur un minimum de standards, susceptibles de développer l'esprit critique nécessaire à la lutte contre certaines injustices et formes d'exploitation dans le monde, déjà en leur offrant visibilité. Dix thèmes ont ainsi été retenus, intégrant des questions émergeantes fondamentales, devant correspondre à autant de plans de cours du nouveau programme et supposant des approches pluridisciplinaires : Média et durabilité ; Journalisme de données ; Journalisme interculturel ; Journalisme en Radio communautaire ; Journalisme mondial ; Journalisme scientifique ; Journalisme et parité hommes/femmes ; Journalisme humanitaire ; Journalisme et traite des hommes ; Sécurité et Journalisme. Summary How can journalism education still renew? The question is now permanent within Unesco
International audience ; What is designated as International Communication does not, in fact, actually exist, neither as a concept, a field, a category, a theory, a school, a discipline, nor a sector. It does not provide any original methodological approach. Its area of utility remains unclear and notably flexible, since the identification attempts to specify it are diachronic in character, as its claims refer to actors that steadily become more numerous and give rise to a variable geometry as well as more and subtle discursive productions. Embodied in publication titles and university courses, mobilized by international organizations for use in classificatory objectives, called upon for terminological clarification, it can only disappoint, offering false structural syntheses that fill scientific journals. Driven by a variety of often non-visible politico-cultural interests, its terminological polysemy discourages serious and exhaustive research.However, its discursive manifestation does produce meaning effects and impact on our understanding, and it is now time to put this in perspective. Thus, the only option for illuminating this situation – one that would avoid endless description and inventories – requires the common thread of a discipline, namely the information-communication sciences. From its formal constitution in France at the end of 70's and with its progressive establishment in Humanities and Social sciences, this discipline now provides a significant theoretical corpus and epistemological anchoring. At the same time, it is still possible in provide a reasonable and accessible to initial overview. Moreover, confining ourselves to one country while simultaneously taking into account transnational scientific collaborations and productions – and not least avoiding the pitfalls of mediacentrism – an interrogation of the discipline reveals a formidable toolbox. Its epistemological, theoretical, conceptual and methodological features justify a provisional state of the art, one that stands out in a crowded academic domain, and offers useful alternatives to the problematic character of International Communication. ; Largement consacrée, l'appellation objectivante Communication Internationale n'existe ni en tant que concept, ni en tant que champ, catégorie, théorie, école, discipline ou filière et ne donne lieu à aucune approche méthodologique originale. Son domaine de circonscription reste flou et élastique, dès lors que la tentative d'identification s'inscrit dans une démarche diachronique, au fur et à mesure que sa convocation englobante renvoie à des acteurs de plus en plus nombreux et prête le jeu à des productions discursives à géométrie variable. La polysémie terminologique dissuade d'une recherche exhaustive. Pour autant, la référence produit des effets de sens, qu'il est aujourd'hui temps de mettre en perspective. Alors, la seule option possible, pour un repérage éclairant passe par le fil conducteur disciplinaire des sciences de l'information - communication (Sic).À partir de leur constitution officielle en France à la fin des années soixante-dix et avec son imposition progressive au sein des sciences humaines et sociales, les Sic offrent approches théoriques et questionnements épistémologiques, encore quantitativement raisonnables et accessibles pour autoriser un premier répertoire. Qui plus est, circonscrite à un pays en même temps que prenant acte des productions et collaborations scientifiques transnationales, structurée à partir de l'entrée exploratoire via l'information médiatisée tout en se gardant des pièges du médiacentrisme, l'interrogation de la discipline laisse apparaître des inflexions épistémologiques, théoriques, conceptuelles et méthodologiques justificatives d'un état, provisoire, de la recherche, sur un terrain par trop encombré ailleurs, y compris et surtout au niveau des organisations internationales.
International audience ; Préface Entre immanence et singularité absolues : le temps de la déconstruction de l'analyse pour l'Afrique ? Premier mérite et non des moindres, le travail de Pierre Minkala-Ntadi nous offre un voyage épistémologique salutaire dans l'histoire des sciences de l'information et de la communication. L'ouvrage fournit ainsi au lecteur des outils théoriques (et l'indication des auteurs de référence par écoles de pensée) pour interpeller le rapport des médias avec le politique dans les sociétés où ces derniers se développent. De l'empirico-fonctionnalisme à partir duquel les théories du développement ont construit leur lecture linéaire du développement des sociétés des années soixante aux lectures de la dépendance inspirées par l'économie critique, jusqu'à la déconstruction constructiviste dont la discipline garde trace aujourd'hui encore…, les propositions théoriques sont examinées sans concession, à l'aune de leur pertinence pour l'interrogation du rapport entre acteurs discursifs au Congo-Brazzaville. L'enjeu n'est pas des moindres, pour l'analyse des sociétés africaines. Conséquence des errements et tâtonnements liés à la construction de nations autonomes et équilibrées, il y est aujourd'hui question, par exemple, de glisser du positionnement historique de médias gouvernementaux et, plus récemment, de médias privés eux aussi liés par le système de la camorra au rôle exigeant de médias de service public. Dans le même temps, les rédacteurs vivent cet enjeu à partir de statuts alternatifs restés délicats, entre journalisme fonctionnaire et journalisme précaire. Intérêts politiques, intérêts économiques et intérêts financiers se sont ainsi croisés sur différentes scènes, locales, nationales comme internationales, sans que les publics destinataires aient véritablement été interpellés. Pour le cas du Congo Brazzaville, il ne s'agit même pas de parler d'un état d'extranéité selon la formule de Lotfi Madani, lorsque les populations supposées définies comme cibles ne se reconnaissent plus dans la description de leurs propres réalités sociales et culturelles par les médias dominants : la circulation circulaire de l'information ne les a même pas encore intégrées. La prise en compte de ces terrains, à la fois récurrents en Afrique en même temps que singuliers au Congo Brazzaville, à la fois empreints de l'héritage colonial en même temps que distingués du sceau d'une « authenticité » sans cesse recomposée, décrétée et instrumentalisée au gré des alternances du pouvoir politique congolais, aide l'auteur à esquisser quelque modèle signifiant, tout en se prévenant de toute modélisation à outrance. L'échappatoire réside dans la prise en considération des jeux multiples, versatiles, croisés d'acteurs, que Pierre Minkala-Ntadi érige comme axe principal de son étude. L'auteur se prévient ainsi de ces injonctions normatives, dont l'observateur superficiel pare trop souvent son analyse globale des sociétés africaines, oublieux de l'appréciation in situ et pro tempore des terrains investis. Peut-être un lecteur boulimique regrettera que l'analyse se développe en distinguant particulièrement la presse écrite classique, presque comme une monade isolée dans le paysage médiatique, alors que l'organisation de presse est cependant décryptée dans tout l'ouvrage en tant que système ouvert. Pour autant, il y est peu fait état des médias de l'audiovisuel, dont les enjeux ne sont pas éclairés par l'ouvrage, par exemple en terme d'accessibilité culturelle des contenus à l'heure de la TNT et du lancement d'Africanews depuis Brazzaville en tant que chaîne africaine d'information continue (Capitant, 2015). La relation y est peu appuyée avec les enjeux plus larges liés aux industries de l'information dans le monde, auxquels l'auteur ne fait qu'allusivement référence. Sans doute encore, pouvait-on attendre que l'analyse témoigne
International audience ; Comment l'enseignement du journalisme peut-il toujours se renouveler ? La question est ainsi permanente au sein de l'Unesco, surtout depuis qu'en 2007, l'Agence spécialisée des Nations-Unies avait choisi d'appeler à la distinction de Pôles d'excellence pour les formations au journalisme en Afrique. En 2012, après un bilan particulièrement positif, l'Unesco ajoutait à la réflexion la recommandation, pour une conception plus inclusive et globale du développement. Finalement, les 195 états membres de l'Unesco se sont accordés sur un minimum de standards, susceptibles de développer l'esprit critique nécessaire à la lutte contre certaines injustices et formes d'exploitation dans le monde, déjà en leur offrant visibilité. Dix thèmes ont ainsi été retenus, intégrant des questions émergeantes fondamentales, devant correspondre à autant de plans de cours du nouveau programme et supposant des approches pluridisciplinaires : Média et durabilité ; Journalisme de données ; Journalisme interculturel ; Journalisme en Radio communautaire ; Journalisme mondial ; Journalisme scientifique ; Journalisme et parité hommes/femmes ; Journalisme humanitaire ; Journalisme et traite des hommes ; Sécurité et Journalisme. Summary How can journalism education still renew? The question is now permanent within Unesco
International audience ; What is designated as International Communication does not, in fact, actually exist, neither as a concept, a field, a category, a theory, a school, a discipline, nor a sector. It does not provide any original methodological approach. Its area of utility remains unclear and notably flexible, since the identification attempts to specify it are diachronic in character, as its claims refer to actors that steadily become more numerous and give rise to a variable geometry as well as more and subtle discursive productions. Embodied in publication titles and university courses, mobilized by international organizations for use in classificatory objectives, called upon for terminological clarification, it can only disappoint, offering false structural syntheses that fill scientific journals. Driven by a variety of often non-visible politico-cultural interests, its terminological polysemy discourages serious and exhaustive research.However, its discursive manifestation does produce meaning effects and impact on our understanding, and it is now time to put this in perspective. Thus, the only option for illuminating this situation – one that would avoid endless description and inventories – requires the common thread of a discipline, namely the information-communication sciences. From its formal constitution in France at the end of 70's and with its progressive establishment in Humanities and Social sciences, this discipline now provides a significant theoretical corpus and epistemological anchoring. At the same time, it is still possible in provide a reasonable and accessible to initial overview. Moreover, confining ourselves to one country while simultaneously taking into account transnational scientific collaborations and productions – and not least avoiding the pitfalls of mediacentrism – an interrogation of the discipline reveals a formidable toolbox. Its epistemological, theoretical, conceptual and methodological features justify a provisional state of the art, one that stands out in a crowded ...
International audience ; Parce que l'organisation est depuis longtemps considérée comme un système ouvert, sa communication intègre nécessairement des problématiques qui la dépassent. Les principaux enjeux dont elle témoigne renvoient ainsi à des questions également débattues en d'autres lieux. Par exemple, le développement de sites d'entreprises producteurs d'informations sur le mode interactif interpelle la définition des espaces publics, dont, par exemple en communication territoriale, il a déjà été interrogé la dimension symbolique, jusqu'à la réduire au niveau d'une démocratie événementielle. L'interactivité proclamée pose encore la question de l'instrumentalisation de la diversité, affichée par l'entreprise, dont la sociologie pragmatique française a déjà réinscrit de façon critique l'intentionnalité et la référence à la société connectioniste dans le cadre de la Cité par projet. À certains égards convaincantes, s'agissant de l'application d'outils scientifiques déjà testés ailleurs, les analogies laissent cependant ouverte la question de la modélisation, lorsque l'environnement s'affiche parallèlement avec ses caractéristiques culturelles propres, comme dans le cas des sites relevant de la communication d'entreprises en Tunisie, par rapport aux conclusions déjà obtenues relatives à des sites d'information municipale en France. Mots-clés : système, espace public fragmenté, démocratie événementielle, identité, consensus social. Abstract: Because the organization has been, since a long time ago, analyzed as an open system, it necessarily includes communicational problematics which transcend it. Key issues that the organization reflects refers too to issues, ever discussed in other places. For example, the development of interactive corporate sites challenges the definition of public spaces, which has already been questioned for its symbolic dimension, reduced to the level of an event democracy, for example in the case territorial communication. Interactivity proclaimed still raises the question of the ...