Raca e comportamento politico
In: Dados: revista de ciências sociais, Band 36, Heft 3, S. 469-491
ISSN: 0011-5258
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In: Dados: revista de ciências sociais, Band 36, Heft 3, S. 469-491
ISSN: 0011-5258
International audience ; De la biodiversité aux services écosystémiques: Approche quantitative de la généalogie d'un dispositif », in X. ARNAULD DE SARTRE, M. CASTRO-LARRAÑAGA, S. DUFOUR, J. OSZWALD (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bruxelles, PIE Peter Lang, p. 49-83. Fruit de la modernité écologique, aujourd'hui incontournable dans la gestion environnementale, la notion de service écosystémique reste pourtant particulièrement complexe et controversée. Son usage contemporain est notamment marqué par une polysémie qui en floute les contours. La compréhension des processus à l'origine de cette pluralité passe nécessairement par l'étude de sa genèse. Ce détour historique nous permettra de mieux comprendre les enjeux actuels de sa déclinaison tant dans le monde scientifique que dans les arènes politiques. Aussi allons-nous, dans ce chapitre, réaliser la généalogie (au sens foucaldien du terme) de la notion de service écosystémique depuis sa première formulation en écologie jusqu'à sa récente prolifération dans différentes disciplines scientifiques et arènes politiques : étudier cette notion comme un dispositif foucaldien implique de revenir aux origines de son émergence puis d'analyser son évolution. Ces dernières années, l'histoire de la notion de service écosystémique a fait l'objet d'une littérature abondante (Mooney, 1997 ; Gomez-Baggethun et al., 2010 ; Meral, 2012 ; Suarez et Corson, 2013 ; Pesche, 2014). Notre chapitre propose, du fait de l'originalité de la méthode que nous utilisons, une lecture complémentaire à ces travaux. Comme ces auteurs, nous adoptons ici une méthode d'analyse qualitative des réseaux d'acteurs à travers des entretiens et du contenu des idées à travers la lecture de la production scientifique et politique se référant aux services écosystémiques. Cependant, une approche quantitative vient compléter cette méthodologie puisque nous réalisons une analyse scientométrique et bibliométrique des réseaux d'acteurs. Cette double entrée méthodologique nous permet de préciser ...
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International audience ; De la biodiversité aux services écosystémiques: Approche quantitative de la généalogie d'un dispositif », in X. ARNAULD DE SARTRE, M. CASTRO-LARRAÑAGA, S. DUFOUR, J. OSZWALD (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bruxelles, PIE Peter Lang, p. 49-83. Fruit de la modernité écologique, aujourd'hui incontournable dans la gestion environnementale, la notion de service écosystémique reste pourtant particulièrement complexe et controversée. Son usage contemporain est notamment marqué par une polysémie qui en floute les contours. La compréhension des processus à l'origine de cette pluralité passe nécessairement par l'étude de sa genèse. Ce détour historique nous permettra de mieux comprendre les enjeux actuels de sa déclinaison tant dans le monde scientifique que dans les arènes politiques. Aussi allons-nous, dans ce chapitre, réaliser la généalogie (au sens foucaldien du terme) de la notion de service écosystémique depuis sa première formulation en écologie jusqu'à sa récente prolifération dans différentes disciplines scientifiques et arènes politiques : étudier cette notion comme un dispositif foucaldien implique de revenir aux origines de son émergence puis d'analyser son évolution. Ces dernières années, l'histoire de la notion de service écosystémique a fait l'objet d'une littérature abondante (Mooney, 1997 ; Gomez-Baggethun et al., 2010 ; Meral, 2012 ; Suarez et Corson, 2013 ; Pesche, 2014). Notre chapitre propose, du fait de l'originalité de la méthode que nous utilisons, une lecture complémentaire à ces travaux. Comme ces auteurs, nous adoptons ici une méthode d'analyse qualitative des réseaux d'acteurs à travers des entretiens et du contenu des idées à travers la lecture de la production scientifique et politique se référant aux services écosystémiques. Cependant, une approche quantitative vient compléter cette méthodologie puisque nous réalisons une analyse scientométrique et bibliométrique des réseaux d'acteurs. Cette double entrée méthodologique nous permet de préciser la périodisation en trois temps de l'histoire du concept proposée par les auteurs cités ci-dessus, histoire sur laquelle nous reviendrons ici. En outre, nous approfondissons un aspect montré par la plupart des auteurs : ceux-ci s'accordent en effet sur le rôle fondateur du travail de Gretchen Daily et de Robert Costanza, comme une base homogène à l'origine de la construction et de la diffusion de la notion de service écosystémique. Or, cette méthode nous a permis d'analyser plus finement leur production, de confronter leurs différences conceptuelles, et de montrer l'importance de l'évolution divergente de leurs réseaux respectifs dans l'élaboration plurielle de cette notion. Nous montrerons qu'elle conduit à des acceptions différentes de la notion de services écosystémiques, lesquelles acceptations sont essentielles pour comprendre la diffraction de sens qui entoure cette notion et que nous analyserons plus en détail dans le chapitre 3.
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International audience ; De la biodiversité aux services écosystémiques: Approche quantitative de la généalogie d'un dispositif », in X. ARNAULD DE SARTRE, M. CASTRO-LARRAÑAGA, S. DUFOUR, J. OSZWALD (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bruxelles, PIE Peter Lang, p. 49-83. Fruit de la modernité écologique, aujourd'hui incontournable dans la gestion environnementale, la notion de service écosystémique reste pourtant particulièrement complexe et controversée. Son usage contemporain est notamment marqué par une polysémie qui en floute les contours. La compréhension des processus à l'origine de cette pluralité passe nécessairement par l'étude de sa genèse. Ce détour historique nous permettra de mieux comprendre les enjeux actuels de sa déclinaison tant dans le monde scientifique que dans les arènes politiques. Aussi allons-nous, dans ce chapitre, réaliser la généalogie (au sens foucaldien du terme) de la notion de service écosystémique depuis sa première formulation en écologie jusqu'à sa récente prolifération dans différentes disciplines scientifiques et arènes politiques : étudier cette notion comme un dispositif foucaldien implique de revenir aux origines de son émergence puis d'analyser son évolution. Ces dernières années, l'histoire de la notion de service écosystémique a fait l'objet d'une littérature abondante (Mooney, 1997 ; Gomez-Baggethun et al., 2010 ; Meral, 2012 ; Suarez et Corson, 2013 ; Pesche, 2014). Notre chapitre propose, du fait de l'originalité de la méthode que nous utilisons, une lecture complémentaire à ces travaux. Comme ces auteurs, nous adoptons ici une méthode d'analyse qualitative des réseaux d'acteurs à travers des entretiens et du contenu des idées à travers la lecture de la production scientifique et politique se référant aux services écosystémiques. Cependant, une approche quantitative vient compléter cette méthodologie puisque nous réalisons une analyse scientométrique et bibliométrique des réseaux d'acteurs. Cette double entrée méthodologique nous permet de préciser ...
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International audience ; Highlights(3-5 bullets max 85 char each) Abstract (should be 250 words) The current dominance of " ecosystem services " as a guiding concept for environmental management – where it appears as a neutral, obvious, taken-for-granted concept – hides the fact that there are choices implicit in its framing and in its application. In other words, it is a highly political concept.Following a political ecology framework, we investigate the origin and agency of the ecosystem services idea, its relationship to multi-scale power structures that constrain or facilitate certain outcomes, the practical difficulties of applying the idea, and its impacts for different parts of society and the environment.Building on the literature, on an analysis of theMillennium Ecosystem Assessment, and onbrief examples from tropical rain forest contexts such as Brazil and Madagascar, we investigate four moments or processes in the construction and application of the ecosystem services idea:discursive (the emergence of the term), ontological (what knowledge does the concept allow?), scientific (debates and difficulties in its practical application), and political (who wins, who loses?).All four components have ecological and political consequences. First, choices are made during the framing and institutionalization of the concept that mobilize, for example, a human-nature dichotomy and the pre-eminence of ecological and economic perspectives. Second, choices are made in the application of the concept, in terms of the type of service, the scale of analysis, and the kind of market rationality, that create winners and losers.The concept is a boundary object with widespread appeal, used in diverse ways by different interests to justify different kinds of interventions that at times might be totally opposed.
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International audience ; Highlights(3-5 bullets max 85 char each) Abstract (should be 250 words) The current dominance of " ecosystem services " as a guiding concept for environmental management – where it appears as a neutral, obvious, taken-for-granted concept – hides the fact that there are choices implicit in its framing and in its application. In other words, it is a highly political concept.Following a political ecology framework, we investigate the origin and agency of the ecosystem services idea, its relationship to multi-scale power structures that constrain or facilitate certain outcomes, the practical difficulties of applying the idea, and its impacts for different parts of society and the environment.Building on the literature, on an analysis of theMillennium Ecosystem Assessment, and onbrief examples from tropical rain forest contexts such as Brazil and Madagascar, we investigate four moments or processes in the construction and application of the ecosystem services idea:discursive (the emergence of the term), ontological (what knowledge does the concept allow?), scientific (debates and difficulties in its practical application), and political (who wins, who loses?).All four components have ecological and political consequences. First, choices are made during the framing and institutionalization of the concept that mobilize, for example, a human-nature dichotomy and the pre-eminence of ecological and economic perspectives. Second, choices are made in the application of the concept, in terms of the type of service, the scale of analysis, and the kind of market rationality, that create winners and losers.The concept is a boundary object with widespread appeal, used in diverse ways by different interests to justify different kinds of interventions that at times might be totally opposed.
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International audience ; Highlights(3-5 bullets max 85 char each) Abstract (should be 250 words) The current dominance of " ecosystem services " as a guiding concept for environmental management – where it appears as a neutral, obvious, taken-for-granted concept – hides the fact that there are choices implicit in its framing and in its application. In other words, it is a highly political concept.Following a political ecology framework, we investigate the origin and agency of the ecosystem services idea, its relationship to multi-scale power structures that constrain or facilitate certain outcomes, the practical difficulties of applying the idea, and its impacts for different parts of society and the environment.Building on the literature, on an analysis of theMillennium Ecosystem Assessment, and onbrief examples from tropical rain forest contexts such as Brazil and Madagascar, we investigate four moments or processes in the construction and application of the ecosystem services idea:discursive (the emergence of the term), ontological (what knowledge does the concept allow?), scientific (debates and difficulties in its practical application), and political (who wins, who loses?).All four components have ecological and political consequences. First, choices are made during the framing and institutionalization of the concept that mobilize, for example, a human-nature dichotomy and the pre-eminence of ecological and economic perspectives. Second, choices are made in the application of the concept, in terms of the type of service, the scale of analysis, and the kind of market rationality, that create winners and losers.The concept is a boundary object with widespread appeal, used in diverse ways by different interests to justify different kinds of interventions that at times might be totally opposed.
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International audience Highlights(3-5 bullets max 85 char each) Abstract (should be 250 words) The current dominance of " ecosystem services " as a guiding concept for environmental management – where it appears as a neutral, obvious, taken-for-granted concept – hides the fact that there are choices implicit in its framing and in its application. In other words, it is a highly political concept.Following a political ecology framework, we investigate the origin and agency of the ecosystem services idea, its relationship to multi-scale power structures that constrain or facilitate certain outcomes, the practical difficulties of applying the idea, and its impacts for different parts of society and the environment.Building on the literature, on an analysis of theMillennium Ecosystem Assessment, and onbrief examples from tropical rain forest contexts such as Brazil and Madagascar, we investigate four moments or processes in the construction and application of the ecosystem services idea:discursive (the emergence of the term), ontological (what knowledge does the concept allow?), scientific (debates and difficulties in its practical application), and political (who wins, who loses?).All four components have ecological and political consequences. First, choices are made during the framing and institutionalization of the concept that mobilize, for example, a human-nature dichotomy and the pre-eminence of ecological and economic perspectives. Second, choices are made in the application of the concept, in terms of the type of service, the scale of analysis, and the kind of market rationality, that create winners and losers.The concept is a boundary object with widespread appeal, used in diverse ways by different interests to justify different kinds of interventions that at times might be totally opposed.
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International audience ; 2014, « Du MEA à Rio+20: déploiement et usage de la notion de services écosystémiques », in X. ARNAULD DE SARTRE, M. CASTRO-LARRAÑAGA, S. DUFOUR, J. OSZWALD (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bruxelles, PIE Peter Lang, p. 85-115. La généalogie de la notion de services écosystémiques permet de dessiner son périmètre de validité : née au sein de la modernité écologique, elle a plus particulièrement été développée dans le monde de la conservation. Elle cherche à objectiver les interdépendances entre les hommes et les écosystèmes. Sa rhétorique est bien rodée : l'homme tire son bien-être, voire sa richesse, des écosystèmes que pourtant il détruit en n'assumant pas leur sauvegarde par une gestion appropriée sur le long terme du fait d'une absence de prise en compte des services rendus par les écosystèmes dans la décision économique et politique. Cette prise de conscience doit servir à fonder des politiques favorables à ces écosystèmes et à leurs habitants. Si c'est là l'origine du dispositif, cela ne dit pas comment ce dispositif fonctionne, ni moins encore comment il évolue quand il est mis en oeuvre. Nous avons vu dans le chapitre précédent que la notion de services écosystémiques était portée par différents acteurs, qui en ont différentes acceptions. Pour les uns, c'est une notion à vocation principalement pédagogique, qui doit servir à justifier l'importance de la protection de l'environnement pour l'homme. Pour les autres, cette notion est directement liée à des outils de marché – les paiements pour services environnementaux. Comment ces différentes visions se traduisent-elles dans l'utilisation qui en est faite ?
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International audience ; 2014, « Du MEA à Rio+20: déploiement et usage de la notion de services écosystémiques », in X. ARNAULD DE SARTRE, M. CASTRO-LARRAÑAGA, S. DUFOUR, J. OSZWALD (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bruxelles, PIE Peter Lang, p. 85-115. La généalogie de la notion de services écosystémiques permet de dessiner son périmètre de validité : née au sein de la modernité écologique, elle a plus particulièrement été développée dans le monde de la conservation. Elle cherche à objectiver les interdépendances entre les hommes et les écosystèmes. Sa rhétorique est bien rodée : l'homme tire son bien-être, voire sa richesse, des écosystèmes que pourtant il détruit en n'assumant pas leur sauvegarde par une gestion appropriée sur le long terme du fait d'une absence de prise en compte des services rendus par les écosystèmes dans la décision économique et politique. Cette prise de conscience doit servir à fonder des politiques favorables à ces écosystèmes et à leurs habitants. Si c'est là l'origine du dispositif, cela ne dit pas comment ce dispositif fonctionne, ni moins encore comment il évolue quand il est mis en oeuvre. Nous avons vu dans le chapitre précédent que la notion de services écosystémiques était portée par différents acteurs, qui en ont différentes acceptions. Pour les uns, c'est une notion à vocation principalement pédagogique, qui doit servir à justifier l'importance de la protection de l'environnement pour l'homme. Pour les autres, cette notion est directement liée à des outils de marché – les paiements pour services environnementaux. Comment ces différentes visions se traduisent-elles dans l'utilisation qui en est faite ?
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International audience ; 2014, « Du MEA à Rio+20: déploiement et usage de la notion de services écosystémiques », in X. ARNAULD DE SARTRE, M. CASTRO-LARRAÑAGA, S. DUFOUR, J. OSZWALD (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bruxelles, PIE Peter Lang, p. 85-115. La généalogie de la notion de services écosystémiques permet de dessiner son périmètre de validité : née au sein de la modernité écologique, elle a plus particulièrement été développée dans le monde de la conservation. Elle cherche à objectiver les interdépendances entre les hommes et les écosystèmes. Sa rhétorique est bien rodée : l'homme tire son bien-être, voire sa richesse, des écosystèmes que pourtant il détruit en n'assumant pas leur sauvegarde par une gestion appropriée sur le long terme du fait d'une absence de prise en compte des services rendus par les écosystèmes dans la décision économique et politique. Cette prise de conscience doit servir à fonder des politiques favorables à ces écosystèmes et à leurs habitants. Si c'est là l'origine du dispositif, cela ne dit pas comment ce dispositif fonctionne, ni moins encore comment il évolue quand il est mis en oeuvre. Nous avons vu dans le chapitre précédent que la notion de services écosystémiques était portée par différents acteurs, qui en ont différentes acceptions. Pour les uns, c'est une notion à vocation principalement pédagogique, qui doit servir à justifier l'importance de la protection de l'environnement pour l'homme. Pour les autres, cette notion est directement liée à des outils de marché – les paiements pour services environnementaux. Comment ces différentes visions se traduisent-elles dans l'utilisation qui en est faite ?
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International audience ; 2014, « Du MEA à Rio+20: déploiement et usage de la notion de services écosystémiques », in X. ARNAULD DE SARTRE, M. CASTRO-LARRAÑAGA, S. DUFOUR, J. OSZWALD (dir.), Political ecology des services écosystémiques, Bruxelles, PIE Peter Lang, p. 85-115. La généalogie de la notion de services écosystémiques permet de dessiner son périmètre de validité : née au sein de la modernité écologique, elle a plus particulièrement été développée dans le monde de la conservation. Elle cherche à objectiver les interdépendances entre les hommes et les écosystèmes. Sa rhétorique est bien rodée : l'homme tire son bien-être, voire sa richesse, des écosystèmes que pourtant il détruit en n'assumant pas leur sauvegarde par une gestion appropriée sur le long terme du fait d'une absence de prise en compte des services rendus par les écosystèmes dans la décision économique et politique. Cette prise de conscience doit servir à fonder des politiques favorables à ces écosystèmes et à leurs habitants. Si c'est là l'origine du dispositif, cela ne dit pas comment ce dispositif fonctionne, ni moins encore comment il évolue quand il est mis en oeuvre. Nous avons vu dans le chapitre précédent que la notion de services écosystémiques était portée par différents acteurs, qui en ont différentes acceptions. Pour les uns, c'est une notion à vocation principalement pédagogique, qui doit servir à justifier l'importance de la protection de l'environnement pour l'homme. Pour les autres, cette notion est directement liée à des outils de marché – les paiements pour services environnementaux. Comment ces différentes visions se traduisent-elles dans l'utilisation qui en est faite ?
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In: Public administration and development: the international journal of management research and practice, Band 10, Heft 1, S. 19
ISSN: 0271-2075
In: Public administration and development: the international journal of management research and practice, Band 10, Heft 1, S. 19-26
ISSN: 1099-162X
International audience ; La notion de services écosystémiques restera dans les mémoires comme l'expression à la mode de ce début de XXIe siècle pour qualifier, dans le monde de la gouvernance environnementale, les rapports hommes / milieux. Cette nouvelle qualification n'est bien entendu pas neutre : elle vise à donner une nouvelle impulsion, mais aussi une certaine direction, aux politiques environnementales. Encensée par les uns pour avoir permis de donner une nouvelle légitimité aux questions environnementales, cette notion est très fortement critiquée par les autres, au premier rang desquels des scientifiques et une large fraction de la société civile, pour son caractère anthropocentrique et, surtout, pour ce qu'elle permettrait une nouvelle étape dans la « marchandisation de la nature ». Ainsi la question des services écosystémiques participe-t-elle à révéler de nouvelles lignes de fracture entre scientifiques, entre ces derniers et le monde de l'action et, au sein de ce monde, entre différents types d'acteurs.Bien évidemment, une telle notion ne peut qu'interpeller très fortement les scientifiques dans leurs rapports à la société et aux politiques. La notion a suscité un très fort engouement dans la communauté scientifique, au point que l'heure semble venue de réfléchir à la naissance et aux usages de cette notion, à en tracer le périmètre de légitimité et à voir comment elle est utilisée. S'interroger sur les services écosystémiques, c'est pour les scientifiques non seulement participer à la gouvernance environnementale, mais aussi s'interroger sur la manière dont on se positionne par rapport à ces hybrides scientifico-réflexifs. L'ouvrage est centré sur trois idées fondamentales :1.La notion de services écosystémiques est présentée d'abord comme dispositif de la modernité écologique, c'est-à-dire comme un outil multidimensionnel et multi acteurs destiné à la fois à réactualiser la légitimité des politiques environnementales contemporaines et à les orienter dans une direction particulière. Fondée sur une réactualisation de dichotomie hommes / milieux et une simplification du fonctionnement de chacune de ces entités, la notion de services écosystémiques apparaît à la fois comme suffisamment souple pour être appropriée par des acteurs aux intérêts divergents et suffisamment cadrée pour redonner de la légitimité à ces acteurs. Ce sont là ses intérêts, mais aussi ses limites.2.Appréhender la notion de services écosystémiques ne signifie ni la rejeter, ni l'accepter telle que ; cela impose de s'interroger sur son périmètre de légitimité. Quelles communautés scientifiques et quels acteurs ont-ils créé cette notion ? Dans quels contextes peut-elle être utile ? Où n'est-elle manifestement pas légitime ?.3.Cette notion a quatre fonctions principales (fonction pédagogique, heuristique, opérationnelle et politique) et que ces fonctions prennent des sens différents à différentes échelles. Nous analyserons différents contextes dans lesquels ces sens se manifestent.La démarche de recherche que nous proposons d'utiliser est directement inspirée de la Political ecology. Ce courant interdisciplinaire, venu principalement du monde anglosaxon, fournit des outils pour aborder dans leur globalité les politiques environnementales, depuis les concept(ion)s qui les sous-tendent jusqu'aux politiques publiques qui sont menées au nom de l'environnement – en passant par les mesures concrètes qui sont menées dans les écosystèmes. Ces trois idées fondamentales, ainsi que le cadre théorique qui les lie, sont construits au cours de la première partie de l'ouvrage, puis mis à l'épreuve dans les parties deux et trois de l'ouvrage. La généricité et la cohérence des analyses y sont assurées par des allers-retours constants entre les concepts théoriques, les arènes scientifiques internationales et des terrains concrets (les bassins forestiers tropicaux).
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