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"Trop souvent, l'histoire de France fait fi de la mer. Elle est ici au coeur du nouveau livre d'Olivier Chaline. Les éléments, nous rappelle-t-il, ignorent les luttes entre nations et, clans leur sauvage impartialité, se prêtent aux calculs des hommes ou s'acharnent à les ruiner. C'est en fonction des vents et des courants, comme de la météo marine et des marées, qu'il faut considérer cette France des Bourbons : depuis le large, ses rives européennes et ses nombreux prolongements outre-men. Que permet la mer ? Que refuse-t-elle ? Quelles routes la parcourent devant les rives françaises ou à partir d'elles ? Quels navires et quels équipages s'y aventurent ? Comment pénètre-t-elle le royaume terrien ? Dans ce livre inédit, constitué de toute la richesse de notre histoire maritime, revivent les obscurs et les sans-grade qui ont fait les équipages de la pêche, du commerce et de la guerre; leurs conditions de vie, leurs voyages, leurs formations nous sont mieux connus en même temps que l'impressionnante complexité de leurs navires. C'est le quotidien passionnant des "petites mains" indispensables à la manoeuvre des vaisseaux - ces premiers géants de la mer - ou de la moindre gabare. Ainsi au fil des pages surgit une réalité, celle de Français vassaux de Neptune qui, dans des conditions souvent difficiles, n'ont jamais tourné le dos à la mer mais en ont accompagné les caprices, pressenti les désirs. Une tyrannie, certes, mais si douce pour ses inconditionnels..."--Page 4 of cover

Le nom de Prusse a désigné tant de choses, positives ou négatives, qu'il est nécessaire de revenir aux données sûres : le partage de 1466 entre la Prusse royale polonaise et celle des Teutoniques qui, sécularisée, devient en 1525 un duché Hohenzollern et le premier Etat protestant d'Europe. Bien des surprises attendent l'historien qui découvre une Prusse très différente de ce qu'elle est ensuite devenue.

Jusqu'aux destructions de 1944, la triple ville de Königsberg, devenue capitale de la Prusse des Teutoniques puis des ducs Hohenzollern, résumait dans sa topographie et ses bâtiments les grands traits de l'histoire de ce territoire des bords sud de la Baltique, à la fois germanique et extérieur au Saint-Empire, inséparable de la Pologne et de la Lituanie.

Le manque d'archives familiales ou personnelles ne signifie pas nécessairement que toute recherche soit impossible sur un important magistrat. C'est précisément ce que nous montre le cas de Claude-Robert Le Roux d'Acquigny (1716-1788), président à mortier au parlement de Normandie. La meilleure façon d'entrer dans son univers est d'étudier les églises qu'il fit bâtir sur ses diverses seigneuries. Peut-être mieux encore que des lettres ou des mémoires, elles expriment comment il voyait la foi, la vie familiale et les devoirs du seigneur.

La marine de Louis XIV fut-elle adaptée à ses objectifs ? Répondre à la question suppose de sonder le décalage entre ce qu'elle a fait et ce qu'on lui avait demandé de faire. Un tel travail, encore largement à effectuer, ne peut être envisagé qu'en tenant compte d'une part de la longueur du règne et de l'évolution des objectifs politiques et des alliances, d'autre part de la situation réelle des marines anglaise et hollandaise. On peut d'ores et déjà avancer que l'efficacité navale française maximale a été atteinte moins dans les grandes batailles que dans la lutte multiforme visant à ruiner le commerce de l'ennemi, perturber ses communications, user ses finances et disloquer ses coalitions. C'est pourquoi, en dépit de l'isolement de la France et de l'ampleur de ses tâches, les deux longues guerres de la seconde partie du règne s'achevèrent par des paix de compromis.

Si deux périodes (les années 1730 et la première moitié de la décennie 1750) concentrent la plupart des remontrances dénonçant les cassations et les évocations dans les parlements de Paris, Rouen et Rennes, il n'en demeure pas moins que ces questions n'occupent en définitive qu'une place limitée dans l'ensemble de la production de tels textes. Les enjeux des querelles ont changé, passant des limites du temporel et du spirituel à la défense des degrés de juridiction et à l'affirmation que chaque parlement est le maître incontesté de son ressort. Entre la justice déléguée aux magistrats et celle, retenue, du roi en son conseil, la tension reste intermittente.