Le mémoire de synthèse, qui constitue le premier volume du dossier d'HDR, retrace les étapes d'une recherche consacrée à la manière dont, au XVIIIe siècle, on travaillait avec les livres, dans les bibliothèques, les cabinets des savants et l'éducation des enfants. Dans une première partie, il revient sur l'importance d'une histoire politique et culturelle des bibliothèques mieux articulée aux renouvellements historiographiques récents, susceptible d'éclairer « l'ordre matériel des savoirs » (F. Waquet), les formes de gouvernement par l'écrit, l'institutionnalisation et la professionnalisation des pratiques scientifiques. La deuxième partie concerne l'histoire des pratiques savantes, principalement abordées à partir du cas du nîmois Jean-François Séguier, dont l'édition électronique de la correspondance est en cours. Enfin, la troisième partie retrace la genèse du mémoire inédit, « Composer des bibliothèques pour les enfants. Catégories pratiques et ordre des livres au XVIIIe siècle ».
International audience ; La Méditerranée est-elle une « machine à faire des bibliothèques » comme elle l'est, selon la formule de Paul Valéry, « à faire de la civilisation » ? Dans quelle mesure son espace est-il une échelle pertinente pour écrire une histoire des bibliothèques qui soit, indissociablement, celle des pratiques du travail savant, des enjeux de pouvoir liés à la maîtrise de l'écrit et des savoirs, du statut du livre dans la construction des identités collectives ?
Le mémoire de synthèse, qui constitue le premier volume du dossier d'HDR, retrace les étapes d'une recherche consacrée à la manière dont, au XVIIIe siècle, on travaillait avec les livres, dans les bibliothèques, les cabinets des savants et l'éducation des enfants. Dans une première partie, il revient sur l'importance d'une histoire politique et culturelle des bibliothèques mieux articulée aux renouvellements historiographiques récents, susceptible d'éclairer « l'ordre matériel des savoirs » (F. Waquet), les formes de gouvernement par l'écrit, l'institutionnalisation et la professionnalisation des pratiques scientifiques. La deuxième partie concerne l'histoire des pratiques savantes, principalement abordées à partir du cas du nîmois Jean-François Séguier, dont l'édition électronique de la correspondance est en cours. Enfin, la troisième partie retrace la genèse du mémoire inédit, « Composer des bibliothèques pour les enfants. Catégories pratiques et ordre des livres au XVIIIe siècle ».
International audience ; La Méditerranée est-elle une « machine à faire des bibliothèques » comme elle l'est, selon la formule de Paul Valéry, « à faire de la civilisation » ? Dans quelle mesure son espace est-il une échelle pertinente pour écrire une histoire des bibliothèques qui soit, indissociablement, celle des pratiques du travail savant, des enjeux de pouvoir liés à la maîtrise de l'écrit et des savoirs, du statut du livre dans la construction des identités collectives ?
Destinés en apparence à un public étroit, les livres « à l'usage de l'École royale militaire » occupent en réalité une place importante dans la librairie pédagogique du second XVIII e siècle. D'un côté, la réflexion sur les finalités aristocratiques et militaires de l'établissement amène à la sélection de supports pédagogiques particuliers, et même à la production d'instruments propres. De l'autre, la valeur de modèle conférée à l'établissement par les encyclopédistes et la forte demande sociale qui accompagne la réforme institutionnelle de 1776, font des ouvrages qui sortent de ses murs des produits hautement distinctifs. C'est cette tension entre l'adaptation pédagogique aux élèves de l'École et la prétention à fournir des ouvrages modèles que l'on cherche à mettre en lumière.