Ville patriote et ville martyre: Lyon, l'Église et la Révolution (1788 - 1805)
In: Collection Mémoire chrétienne au présent 6
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In: Collection Mémoire chrétienne au présent 6
In: Parlement(s): revue d'histoire politique, Band 38, Heft 2, S. 194-197
ISSN: 1760-6233
In: Histoire_372Politique: politique, culture, société ; revue électronique du Centre d'Histoire de Sciences Po, Heft 37
ISSN: 1954-3670
In: Revue d'histoire moderne et contemporaine, Band 65-3, Heft 3, S. 192-195
ISSN: 1776-3045
International audience ; La Révolution française est l'une des quatre grandes périodes d'affrontements religieux dans l'histoire de France, avec la crise religieuse du II e au IV e siècle dans la Gaule romaine (persécution des chrétiens, puis celle des païens), les guerres de religion au XVI e siècle et le duel Église/République des années 1880-1900. Le conflit religieux révolutionnaire est un phénomène complexe, souvent analysé à travers une grille de lecture héritée de la fin du XIX e siècle. Dans le cadre d'une interprétation progressiste de l'histoire, la Révolution est présentée comme un moment fondateur, qui réalise l'idéal de tolérance des Lumières en instaurant la liberté des cultes, dans le cadre de la Déclaration des Droits de l'Homme. À l'inverse, une historiographie conservatrice, de tradition catholique, insiste sur les persécutions de 1792-1794, pour mieux dénoncer l'hybris des révolutionnaires, qui voulaient établir une société nouvelle sur les ruines de l'Église. Ces deux traditions historiques s'opposent notamment sur la question de l'éventuelle intolérance religieuse des autorités républicaines entre 1792 et 1800. Pour les défenseurs de la « Grande Révolution », la lutte contre le clergé réfractaire et ses fidèles aurait été motivée par leur collusion avec les forces royalistes, notamment lors des guerres de Vendée. Afin de rétablir l'ordre, la République n'aurait eu d'autre choix que de vouer ces perturbateurs du repos public à la mort ou à la déportation. Les historiens catholiques ont de leur côté dénoncé une persécution latente depuis les origines de la Révolution, fruit d'une culture anticléricale héritée des Lumières, portée par les chefs de file du mouvement révolutionnaire-principalement les Montagnards-, qui voulaient imposer par la force une sorte de laïcité républicaine avant la lettre. Ce cadre interprétatif fait d'ailleurs la part belle aux théories conspirationnistes quant aux origines « secrètes » de la Révolution. Significativement, ces deux visions antagonistes de l'histoire religieuse de la Révolution se sont constituées au moment du conflit entre l'Église et la République au cours des années 1880-1900. Cet affrontement s'est aussi déroulé sur le terrain de l'histoire, à grands renforts de publications et de commémorations concurrentes. Depuis les lois contre les congrégations de 1880, les catholiques sont sur la défensive et sont persuadés de faire face à une nouvelle persécution, provoquée par les mêmes ennemis supposés qu'en 1789 : les protestants et les francs-maçons. Au moment où la III e République s'apprête à fêter le centenaire de la « Grande Révolution », l'épiscopat décide de reconnaître officiellement le caractère de « martyrs » aux catholiques exécutés pour « fanatisme » ou refus de serment pendant la Révolution. Il s'agit, à terme, de mettre en place un cycle commémoratif susceptible de faire pièce aux célébrations officielles et de développer, chez les fidèles, une culture politique de résistance, appuyée sur l'histoire. Dès 1889, des contre-commémorations sont organisées un peu partout en France à l'initiative du clergé et des réseaux militants, pour exalter les figures de la France chrétienne « éternelle » que l'on oppose aux héros républicains promus par le régime. Parallèlement, la mémoire de la « persécution » est ranimée par de nouvelles recherches sur les « pieuses victimes » de la Terreur, donnant lieu à de multiples publications, généralement nourries d'une solide érudition, mais fortement orientées en défaveur de la Révolution. À travers l'histoire, les auteurs cherchent à mettre en garde les fidèles quant à une possible répétition de l'histoire : face aux lois « anticléricales », la mobilisation politique des catholiques est nécessaire pour éviter le déclenchement d'une nouvelle Terreur. Ces travaux fournissent les preuves nécessaires à la béatification des «martyrs de la Révolution», à commencer par lesseize carmélites de Compiègne en1906, au plus fort de la crise des inventaires
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International audience ; La Révolution française est l'une des quatre grandes périodes d'affrontements religieux dans l'histoire de France, avec la crise religieuse du II e au IV e siècle dans la Gaule romaine (persécution des chrétiens, puis celle des païens), les guerres de religion au XVI e siècle et le duel Église/République des années 1880-1900. Le conflit religieux révolutionnaire est un phénomène complexe, souvent analysé à travers une grille de lecture héritée de la fin du XIX e siècle. Dans le cadre d'une interprétation progressiste de l'histoire, la Révolution est présentée comme un moment fondateur, qui réalise l'idéal de tolérance des Lumières en instaurant la liberté des cultes, dans le cadre de la Déclaration des Droits de l'Homme. À l'inverse, une historiographie conservatrice, de tradition catholique, insiste sur les persécutions de 1792-1794, pour mieux dénoncer l'hybris des révolutionnaires, qui voulaient établir une société nouvelle sur les ruines de l'Église. Ces deux traditions historiques s'opposent notamment sur la question de l'éventuelle intolérance religieuse des autorités républicaines entre 1792 et 1800. Pour les défenseurs de la « Grande Révolution », la lutte contre le clergé réfractaire et ses fidèles aurait été motivée par leur collusion avec les forces royalistes, notamment lors des guerres de Vendée. Afin de rétablir l'ordre, la République n'aurait eu d'autre choix que de vouer ces perturbateurs du repos public à la mort ou à la déportation. Les historiens catholiques ont de leur côté dénoncé une persécution latente depuis les origines de la Révolution, fruit d'une culture anticléricale héritée des Lumières, portée par les chefs de file du mouvement révolutionnaire-principalement les Montagnards-, qui voulaient imposer par la force une sorte de laïcité républicaine avant la lettre. Ce cadre interprétatif fait d'ailleurs la part belle aux théories conspirationnistes quant aux origines « secrètes » de la Révolution. Significativement, ces deux visions antagonistes de l'histoire religieuse de la Révolution se sont constituées au moment du conflit entre l'Église et la République au cours des années 1880-1900. Cet affrontement s'est aussi déroulé sur le terrain de l'histoire, à grands renforts de publications et de commémorations concurrentes. Depuis les lois contre les congrégations de 1880, les catholiques sont sur la défensive et sont persuadés de faire face à une nouvelle persécution, provoquée par les mêmes ennemis supposés qu'en 1789 : les protestants et les francs-maçons. Au moment où la III e République s'apprête à fêter le centenaire de la « Grande Révolution », l'épiscopat décide de reconnaître officiellement le caractère de « martyrs » aux catholiques exécutés pour « fanatisme » ou refus de serment pendant la Révolution. Il s'agit, à terme, de mettre en place un cycle commémoratif susceptible de faire pièce aux célébrations officielles et de développer, chez les fidèles, une culture politique de résistance, appuyée sur l'histoire. Dès 1889, des contre-commémorations sont organisées un peu partout en France à l'initiative du clergé et des réseaux militants, pour exalter les figures de la France chrétienne « éternelle » que l'on oppose aux héros républicains promus par le régime. Parallèlement, la mémoire de la « persécution » est ranimée par de nouvelles recherches sur les « pieuses victimes » de la Terreur, donnant lieu à de multiples publications, généralement nourries d'une solide érudition, mais fortement orientées en défaveur de la Révolution. À travers l'histoire, les auteurs cherchent à mettre en garde les fidèles quant à une possible répétition de l'histoire : face aux lois « anticléricales », la mobilisation politique des catholiques est nécessaire pour éviter le déclenchement d'une nouvelle Terreur. Ces travaux fournissent les preuves nécessaires à la béatification des «martyrs de la Révolution», à commencer par lesseize carmélites de Compiègne en1906, au plus fort de la crise des inventaires
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La Revolution française is one of the four major periods of religious clashes in the history of France, with the religious crisis from II to IV in the Roman Gaule (persecution of Christians, then of the païans), the sixteenth century religious wars and the Church/Republic of 1880-1900. The revolutionary religious conflict is a complex phenomenon, often analysed through a reading grid inherited from the end of the nineteenth century. In the context of a progressive interpretation of history, the Revolution is presented as a founding moment, which achieves the ideal of tolerance of the Enlightenment by establishing freedom of religion, within the framework of the Declaration of Human Rights. Conversely, a conservative historiography of Catholic tradition insists on the persecution of 1792-1794, in order to better denounce the hybris of revolutionaries, who wanted to establish a new society on the ruins of the Church. In particular, these two historical traditions are at odds with the question of the possible religious intolerance of the Republican authorities between 1792 and 1800. For the supporters of the Great Revolution, the fight against refractory clergy and his loyals was motivated by their collusion with the royal forces, particularly during the Vendée wars. In order to restore order, the Republic had no choice but to dedicate those disruptors from public rest to death or deportation. Catholic historians, for their part, denounced latent persecution since the origins of the Revolution, which was the result of an antilerical culture inherited from the Enlightenment, led by the leaders of the revolutionist movement, mainly the World, who wanted to force a sort of republican secularism before the letter. This interpretative framework also plays a key role in conspiracy theories about the 'secret' origins of the Revolution. Significantly, these two antagonistic visions of the religious history of the Revolution were formed at the time of the conflict between the Church and the Republic in the years 1880-1900. ...
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International audience ; La Révolution française est l'une des quatre grandes périodes d'affrontements religieux dans l'histoire de France, avec la crise religieuse du II e au IV e siècle dans la Gaule romaine (persécution des chrétiens, puis celle des païens), les guerres de religion au XVI e siècle et le duel Église/République des années 1880-1900. Le conflit religieux révolutionnaire est un phénomène complexe, souvent analysé à travers une grille de lecture héritée de la fin du XIX e siècle. Dans le cadre d'une interprétation progressiste de l'histoire, la Révolution est présentée comme un moment fondateur, qui réalise l'idéal de tolérance des Lumières en instaurant la liberté des cultes, dans le cadre de la Déclaration des Droits de l'Homme. À l'inverse, une historiographie conservatrice, de tradition catholique, insiste sur les persécutions de 1792-1794, pour mieux dénoncer l'hybris des révolutionnaires, qui voulaient établir une société nouvelle sur les ruines de l'Église. Ces deux traditions historiques s'opposent notamment sur la question de l'éventuelle intolérance religieuse des autorités républicaines entre 1792 et 1800. Pour les défenseurs de la « Grande Révolution », la lutte contre le clergé réfractaire et ses fidèles aurait été motivée par leur collusion avec les forces royalistes, notamment lors des guerres de Vendée. Afin de rétablir l'ordre, la République n'aurait eu d'autre choix que de vouer ces perturbateurs du repos public à la mort ou à la déportation. Les historiens catholiques ont de leur côté dénoncé une persécution latente depuis les origines de la Révolution, fruit d'une culture anticléricale héritée des Lumières, portée par les chefs de file du mouvement révolutionnaire-principalement les Montagnards-, qui voulaient imposer par la force une sorte de laïcité républicaine avant la lettre. Ce cadre interprétatif fait d'ailleurs la part belle aux théories conspirationnistes quant aux origines « secrètes » de la Révolution. Significativement, ces deux visions antagonistes de l'histoire religieuse de la Révolution se sont constituées au moment du conflit entre l'Église et la République au cours des années 1880-1900. Cet affrontement s'est aussi déroulé sur le terrain de l'histoire, à grands renforts de publications et de commémorations concurrentes. Depuis les lois contre les congrégations de 1880, les catholiques sont sur la défensive et sont persuadés de faire face à une nouvelle persécution, provoquée par les mêmes ennemis supposés qu'en 1789 : les protestants et les francs-maçons. Au moment où la III e République s'apprête à fêter le centenaire de la « Grande Révolution », l'épiscopat décide de reconnaître officiellement le caractère de « martyrs » aux catholiques exécutés pour « fanatisme » ou refus de serment pendant la Révolution. Il s'agit, à terme, de mettre en place un cycle commémoratif susceptible de faire pièce aux célébrations officielles et de développer, chez les fidèles, une culture politique de résistance, appuyée sur l'histoire. Dès 1889, des contre-commémorations sont organisées un peu partout en France à l'initiative du clergé et des réseaux militants, pour exalter les figures de la France chrétienne « éternelle » que l'on oppose aux héros républicains promus par le régime. Parallèlement, la mémoire de la « persécution » est ranimée par de nouvelles recherches sur les « pieuses victimes » de la Terreur, donnant lieu à de multiples publications, généralement nourries d'une solide érudition, mais fortement orientées en défaveur de la Révolution. À travers l'histoire, les auteurs cherchent à mettre en garde les fidèles quant à une possible répétition de l'histoire : face aux lois « anticléricales », la mobilisation politique des catholiques est nécessaire pour éviter le déclenchement d'une nouvelle Terreur. Ces travaux fournissent les preuves nécessaires à la béatification des «martyrs de la Révolution», à commencer par lesseize carmélites de Compiègne en1906, au plus fort de la crise des inventaires
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International audience ; La Révolution française est l'une des quatre grandes périodes d'affrontements religieux dans l'histoire de France, avec la crise religieuse du II e au IV e siècle dans la Gaule romaine (persécution des chrétiens, puis celle des païens), les guerres de religion au XVI e siècle et le duel Église/République des années 1880-1900. Le conflit religieux révolutionnaire est un phénomène complexe, souvent analysé à travers une grille de lecture héritée de la fin du XIX e siècle. Dans le cadre d'une interprétation progressiste de l'histoire, la Révolution est présentée comme un moment fondateur, qui réalise l'idéal de tolérance des Lumières en instaurant la liberté des cultes, dans le cadre de la Déclaration des Droits de l'Homme. À l'inverse, une historiographie conservatrice, de tradition catholique, insiste sur les persécutions de 1792-1794, pour mieux dénoncer l'hybris des révolutionnaires, qui voulaient établir une société nouvelle sur les ruines de l'Église. Ces deux traditions historiques s'opposent notamment sur la question de l'éventuelle intolérance religieuse des autorités républicaines entre 1792 et 1800. Pour les défenseurs de la « Grande Révolution », la lutte contre le clergé réfractaire et ses fidèles aurait été motivée par leur collusion avec les forces royalistes, notamment lors des guerres de Vendée. Afin de rétablir l'ordre, la République n'aurait eu d'autre choix que de vouer ces perturbateurs du repos public à la mort ou à la déportation. Les historiens catholiques ont de leur côté dénoncé une persécution latente depuis les origines de la Révolution, fruit d'une culture anticléricale héritée des Lumières, portée par les chefs de file du mouvement révolutionnaire-principalement les Montagnards-, qui voulaient imposer par la force une sorte de laïcité républicaine avant la lettre. Ce cadre interprétatif fait d'ailleurs la part belle aux théories conspirationnistes quant aux origines « secrètes » de la Révolution. Significativement, ces deux visions antagonistes de l'histoire religieuse de la Révolution se sont constituées au moment du conflit entre l'Église et la République au cours des années 1880-1900. Cet affrontement s'est aussi déroulé sur le terrain de l'histoire, à grands renforts de publications et de commémorations concurrentes. Depuis les lois contre les congrégations de 1880, les catholiques sont sur la défensive et sont persuadés de faire face à une nouvelle persécution, provoquée par les mêmes ennemis supposés qu'en 1789 : les protestants et les francs-maçons. Au moment où la III e République s'apprête à fêter le centenaire de la « Grande Révolution », l'épiscopat décide de reconnaître officiellement le caractère de « martyrs » aux catholiques exécutés pour « fanatisme » ou refus de serment pendant la Révolution. Il s'agit, à terme, de mettre en place un cycle commémoratif susceptible de faire pièce aux célébrations officielles et de développer, chez les fidèles, une culture politique de résistance, appuyée sur l'histoire. Dès 1889, des contre-commémorations sont organisées un peu partout en France à l'initiative du clergé et des réseaux militants, pour exalter les figures de la France chrétienne « éternelle » que l'on oppose aux héros républicains promus par le régime. Parallèlement, la mémoire de la « persécution » est ranimée par de nouvelles recherches sur les « pieuses victimes » de la Terreur, donnant lieu à de multiples publications, généralement nourries d'une solide érudition, mais fortement orientées en défaveur de la Révolution. À travers l'histoire, les auteurs cherchent à mettre en garde les fidèles quant à une possible répétition de l'histoire : face aux lois « anticléricales », la mobilisation politique des catholiques est nécessaire pour éviter le déclenchement d'une nouvelle Terreur. Ces travaux fournissent les preuves nécessaires à la béatification des «martyrs de la Révolution», à commencer par lesseize carmélites de Compiègne en1906, au plus fort de la crise des inventaires
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In: Annales historiques de la Révolution Française, Heft 375, S. 241-242
ISSN: 1952-403X
In: Annales historiques de la Révolution Française, Heft 374, S. 225-226
ISSN: 1952-403X
In: Annales historiques de la Révolution Française, Heft 374, S. 217-219
ISSN: 1952-403X
In: Annales historiques de la Révolution Française, Heft 372, S. 174-177
ISSN: 1952-403X
In: Annales historiques de la Révolution Française, Heft 372, S. 179-181
ISSN: 1952-403X
In: Annales historiques de la Révolution Française, Heft 367, S. 211-214
ISSN: 1952-403X