El artículo indaga la construcción social e histórica de la blanquitud en Chile. Se basa en el análisis de la movilidad social y racial de los árabes chilenos que viven en las comunas acomodadas de Santiago. Se apoya en la metodología de las historias de vida. Al analizar las pautas laborales y maritales a lo largo de tres generaciones, el artículo confirma el carácter construido de la raza: muestra cómo la blanquitud es una relación de poder que se reproduce mediante el control agudo de fronteras de clase, de raza y de género. Subraya que, para analizar sociedades construidas sobre el colonialismo por un lado y sobre la blanquitud como justificación y reproducción del poder de la élite por otro lado, la movilidad social y la movilidad racial están vinculadas. Para este grupo intermediario de blancos honorarios, la movilidad social fue bastante rápida, mientras el blanqueamiento resultó ser largo.
En adoptant une approche dispositionnaliste, l'article étudie les modalités et les effets d'une socialisation enfantine communiste transitant par la famille, l'espace local et la bande de copains. Il montre le caractère surdéterminant de cette socialisation sur les dispositions incorporées et les trajectoires suivies à condition de prendre en compte les effets non-politiques d'une socialisation politique et le contexte – historique, géographique, institutionnel – de son actualisation.
L'article analyse le départ en colonie de vacances du point de vue de la mobilité spatiale extraordinaire qu'il produit, en ce qu'il entraîne une rupture avec le cadre urbain, normatif et relationnel habituel des jeunes. Quelle est l'incidence socialisatrice de cette mobilité spatiale sur des adolescents de banlieues populaires qui se retrouvent à arpenter la campagne française, le temps des vacances ? L'article montre que ces vacances encadrées constituent à la fois une épreuve et des ressources de la mobilité. La présence du groupe composé d'adolescents et d'animateurs – qui partagent des normes, des codes et des références culturelles communs – institue et médiatise la confrontation à l'altérité sociale, spatiale et raciale. Il atténue la violence symbolique et favorise une accumulation de ressources informelles non négligeables.
À la fin des années 1980, le hip-hop est devenu une contre-culture juvénile et banlieusarde qui a constitué un important lieu de socialisation, à côté de la famille et de l'école, au sein de groupes de pairs à base locale. En analysant les trajectoires post-adolescentes d'enquêtés socialisés au sein de cette contre-culture et cherchant à se maintenir, une fois adultes, durablement dans cette voie, cet article montre qu'une jeunesse s'y est forgé un capital culturel illégitime. Ce capital culturel est à la fois une capacité de repérage au sein d'arts encore peu institutionnalisés, un ethos spécifique issu en partie de la « culture des rues » et une politisation sous forme de conflictualité et de revanche sociale, ainsi qu'une méfiance vis-à-vis de toute forme de pouvoir institutionnel. L'acquisition de ce capital culturel a des conséquences sur la position sociale atteinte à l'âge adulte. Deux types de mobilité sociale sont repérables : des enquêtés d'origine populaire connaissent une ascension sociale, là où d'autres, issus des classes moyennes, parviennent à conjurer un déclassement probable. Ce capital culturel a besoin d'espaces d'actualisation pour être socialement efficace : s'il reste largement illégitime au sein de la société, nous montrerons les liens dialectiques qui se sont noués au cours du temps entre ce capital culturel, la mobilité sociale et le pouvoir institutionnel local.
My thesis focuses on the comparative study of three artistic configurations located in spaces historically run by communist elected representatives (Saint-Denis, Nanterre, General Council of Seine-Saint-Denis). In these configurations, I uncover the social and historical logics leading to the recognition of certain art forms (mainly theater, municipal festivals, circus, street arts, hip hop, music). My approach is based on a dispositional and relational analysis of individuals involved in these processes of artistic legitimization (or delegitimization). The study of these processes is conducted by analyzing individuals' schemes of perception of the social world and the contexts in which these schemes are used. This analysis identified the existence of politicized individuals committed in the worlds of art or in the political field in order to subvert the dominant social relations. In addition to analyzing the impact of these commitments on the artistic landscape, my thesis focuses on the study of their biographical, territorial and political consequences. Social position, commitment and local institutions are dialectically linked. Through their commitment, these individuals reach the middle class and constitute a very specific stratum thereof: politicized, indigenous and possessing cultural capital that is not certified by diplomas. The existence of this social stratum, in the studied areas, has implications for the local social structure. I mainly studied two dimensions of these implications, namely Indigeneity and the definition of a postcolonial national narrative. ; La thèse porte sur l'étude comparée de trois configurations artistiques situées dans des espaces historiquement gérés par des élus communistes (Saint-Denis, Nanterre, Conseil général de la Seine-Saint-Denis). Dans ces configurations, il s'est agi de mettre au jour les logiques sociales et historiques permettant la reconnaissance de certaines formes artistiques (théâtre, fêtes de ville, cirque, arts de la rue, hip hop, musique principalement). ...
My thesis focuses on the comparative study of three artistic configurations located in spaces historically run by communist elected representatives (Saint-Denis, Nanterre, General Council of Seine-Saint-Denis). In these configurations, I uncover the social and historical logics leading to the recognition of certain art forms (mainly theater, municipal festivals, circus, street arts, hip hop, music). My approach is based on a dispositional and relational analysis of individuals involved in these processes of artistic legitimization (or delegitimization). The study of these processes is conducted by analyzing individuals' schemes of perception of the social world and the contexts in which these schemes are used. This analysis identified the existence of politicized individuals committed in the worlds of art or in the political field in order to subvert the dominant social relations. In addition to analyzing the impact of these commitments on the artistic landscape, my thesis focuses on the study of their biographical, territorial and political consequences. Social position, commitment and local institutions are dialectically linked. Through their commitment, these individuals reach the middle class and constitute a very specific stratum thereof: politicized, indigenous and possessing cultural capital that is not certified by diplomas. The existence of this social stratum, in the studied areas, has implications for the local social structure. I mainly studied two dimensions of these implications, namely Indigeneity and the definition of a postcolonial national narrative. ; La thèse porte sur l'étude comparée de trois configurations artistiques situées dans des espaces historiquement gérés par des élus communistes (Saint-Denis, Nanterre, Conseil général de la Seine-Saint-Denis). Dans ces configurations, il s'est agi de mettre au jour les logiques sociales et historiques permettant la reconnaissance de certaines formes artistiques (théâtre, fêtes de ville, cirque, arts de la rue, hip hop, musique principalement). L'approche repose sur une analyse dispositionnelle et relationnelle des individus impliqués dans ces phénomènes de légitimation ou d'illégitimation artistiques. Remonter aux schèmes de perception du monde social et aux contextes de leur actualisation permet d'en comprendre les ressorts. Cette analyse a permis d'identifier l'existence d'individus politisés s'engageant dans les mondes de l'art ou dans le champ politique pour subvertir les rapports sociaux dominants. Outre l'analyse des conséquences de ces engagements sur le paysage artistique, la thèse porte sur l'étude des incidences biographiques, territoriales et politiques croisées. Position sociale, engagement et institutions locales sont dialectiquement liées. Au cours de leur engagement, ces individus atteignent les classes moyennes et en constituent une strate bien spécifique : politisée, autochtone et disposant d'un capital culturel non certifié par des diplômes. L'existence de cette strate, dans les espaces étudiés, a des incidences sur la structuration de la société locale. L'autochtonie et les essais de définition d'une société basée sur un "roman national" post-colonial sont les deux dimensions qui ont été principalement étudiées.