Totalité et infini: essai sur l'extériorité
In: Phaenomenologica 8
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In: Phaenomenologica 8
In: Problèmes & controverses
In: Collection "Humanités"
In: Cahiers de philosophie de l'Université de Caen No. 49
In: Esprit, Band Janvier, Heft 1, S. 143-159
Jean-François Lyotard a reçu l'enseignement d'Emmanuel Levinas de plein fouet. Mais il l'a déplacé : alors que Totalité et infini en appelle à la transcendance de « l'autre homme », « celui qui fait entrer en moi ce qui n'entre pas », J.-F. Lyotard fait de l'« extériorité » l'opérateur abstrait d'une « effraction » qui affecte tous les champs de l'expérience, l'éthique mais aussi la politique. En ce sens, la dette de Lyotard envers l'éthique de Levinas donne lieu à un désaccord sur leurs conceptions respectives du politique.
The philosophy of Levinas has developed over nearly sixty years. Its evolution can be subdivided into three main stages: Following the pre-war writings, the period 1945-1961 lead to the book Totalité et Infini, in which the ethical thought of Levinas takes a first accomplished form. During the last stage, whose central opus is Autrement qu'être (Otherwise than Being), his thought both radicalized and opened up to multiple horizons. Indeed, Levinas is not merely an academic philosopher ignorant of other movements of thought that mark his century. This book aims to show how the stages of Levinas's strictly philosophical thought is expressed with regard to politics, Judaism, and Christianity
How to approach medical ethics at the time of the great confusion between business ethics, morals, ethics, ethics of biomedicine, applied ethics, ethics of care, meta-ethics, bioethics .? Perhaps by a return "to the things themselves" as Husserl would have said, a return to medicine itself to find in its "nest" the ethics of medicine and not the fabricated ethics that would ultimately and definitively become ethics for medicine.A particular type of practice, emergency medicine, allows to study the procedure, its power and its updates (in the sense that these terms are in Aristotle) and its intersections with the technical movement. What is a medical procedure, what is a technical movement and how can we distinguish them? Also, how can we recognize an act without a gesture and a gesture without an act? It's the doctor, author of the act, that makes the act a medical procedure. Even when the technical gesture covers an entire act, it can only be distinguished from the medical procedure if the applicant is not a doctor, doctor being intended not in the statutory sense but as in the holder of medical knowledge (episteme). The act with no gesture met in medical regulation is evidence that emergency medicine is not limited to technical moves.Like many disciplines in science policy, emergency medicine tends to transform time into space to better quantify its practice but it eventually has to face the necessity of adaptation to other medical specialties. The truth, which is reduced to mathematical accuracy, gives para-clinics the central place of medical practice, gradually separating patients away from their physician.The triage, unique exercise in mass medicine and disaster medicine, is unexpected proof of medical ethics. The categorization of victims, which is a principle of triage, is a reflection of heightened rational thought. Because thinking is sorting. The advent of third parties in the doctor-patient relationship limits medical liability, which would otherwise be unbearable. The infinite responsibility of everyone vis-à-vis the other, intensified by the role of nursing, precedes and is at the origin of freedom. The Third party makes it impossible to do the impossible for others, it forces to share. Introduced at the time of triage, it gives the opportunity to politics to be deeply rooted into ethics. ; Comment aborder l'éthique médicale à l'heure de la grande confusion entre déontologie, morale, éthique, éthique de la biomédecine, éthique appliquée, éthique du care, méta-éthique, bioéthique…? Peut-être par un retour « aux choses mêmes » comme aurait dit Husserl, un retour à la médecine pour y chercher, comme nichée en son sein, matière à penser l'éthique de la médecine et non une éthique fabriquée de toute pièce qui constituerait, au final et de façon définitive, une éthique pour la médecine.Un mode d'exercice particulier, la médecine d'urgence, permet d'étudier l'acte médical, dans sa puissance et son actualisation (au sens que prennent ces termes chez Aristote) et ses intersections avec le geste technique. Qu'est-ce qu'un acte médical, qu'est-ce qu'un geste technique et comment les distinguer ? Ou encore, comment reconnaître un acte sans geste et un geste sans acte ? C'est le médecin, auteur de l'acte, qui fait de l'acte un acte médical. Même lorsque le geste technique recouvre la totalité d'un acte, il ne peut que se distinguer de l'acte médical si son auteur n'est pas médecin, non en qualité statutaire mais en celle de dépositaire du savoir (épistémè) médical. L'acte sans geste rencontré au cours de la régulation médicale est la preuve que la médecine d'urgence ne se réduit pas à des gestes techniques.Comme beaucoup de disciplines à orientation scientifique, la médecine d'urgence tend à transformer le temps en espace pour mieux quantifier sa pratique mais finit par se heurter à la vérité d'adéquation des autres spécialités médicales. La vérité qui se réduit à l'exactitude mathématique donne à la paraclinique la place centrale de l'exercice médical, participant peu à peu à éloigner le médecin du patient.Le tri médical, exercice singulier de la médecine de masse, de la médecine de catastrophe, met en évidence, de façon inattendue, l'éthique médicale. La catégorisation des victimes, au principe du tri médical n'est qu'un reflet exacerbé de la pensée rationnelle. Car penser, c'est trier. L'irruption du tiers dans la relation médecin malade limite la responsabilité médicale laquelle, sinon, serait insupportable. La responsabilité infinie de chacun vis-à-vis de l'autre, redoublée par la condition de soignant précède et fonde la liberté. Le Tiers empêche de faire l'impossible pour Autrui, il contraint à partager. Introduit au moment du tri médical, il donne la chance au politique de s'enraciner profondément dans l'éthique.
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Résumé Thèse Mara Montanaro. Université Paris Descartes- Université du Salento. Direction de Madame Michela Marzano et Madame Marisa Forcina Françoise Collin. La révolution permanente d'une pensée discontinue (1928-2012) Françoise Collin était écrivaine, féministe, philosophe qui connue surtout dans le monde francophone, n'en a pas moins exercé une influence certaine dans les pays méditerranéens -telle bien sûr l'Italie - mais aussi dans les pays anglophones, ainsi qu'en attestent les hommages qui lui ont été rendus dans Radical Philosophy et Signs. Dans ma thèse, la première sur Françoise Collin, je me suis employée à reconstruire, problématiser et interpréter ses écrits, ses essais, ses articles (qui, pour la plupart ne sont pas traduits en italien) en ayant comme fil rouge le concept de praxis dans l'écriture, dans l'engagement féministe et dans la philosophie. J'ai entrepris de montrer qu'il y a une cohérence dans la discontinuité, une cohérence structurelle. Dans le premier chapitre j'ai analysé comment née à l'écriture par la poésie - ses premiers poèmes ont été publiés dans les années 1960 dans la revue Ecrire, dirigée par Jean Cayrol - elle a écrit ses premiers romans Le Jour fabuleux (1961) et Rose qui peut (1962) au Seuil, pour se consacrer ensuite à la philosophie et publier, chez Gallimard, une étude de l'oeuvre de Maurice Blanchot, Maurice Blanchot et la question de l'écriture, quand Blanchot n'était encore connu que dans un cercle restreint. Ce premier essai consacré à Blanchot en France reste aujourd'hui encore une des monographies de référence sur ce grand auteur du siècle précédent. J'ai donc, dans mon premier chapitre, exploré son rapport à l'écriture comme mouvement perpétuel, les concepts de négation, négativité et négatif, le rapport entre littérature et philosophie. Il y a aussi une digression avec l'oeuvre de Maurice Merleau-Ponty (les concepts de corps en langage), enfin j'ai vu la comparaison que Françoise Collin a fait entre l' "entretien infini" chez Blanchot et "le dialogue pluriel" chez Arendt. Dans le deuxième chapitre j'ai reconstruit la chronologie et la généalogie de son engagement féministe. En 1973, de retour d'un voyage à New York, elle crée et anime la première revue féministe en langue française, Les Cahiers du Grif (Groupe de recherche et d' information féministes). Le premier numéro des Cahiers du Grif paraît en octobre 1973. La revue assume très tôt une dimension internationale dans le monde francophone. J'ai aussi analyse la polysémie des leitmotiv du féminisme : mon corps à moi, le privé est politique, un enfant si je veux quand je veux, le rapport entre insurrection et institution, fondamentale pour comprendre le cheminement de Françoise Collin, je retrace aussi la figure de Simone De Beauvoir telle qu'elle émerge dans les articles de Collin. Enfin j'ai problématisé, interrogé les théories féministes et j'ai reconstruit brièvement l'historie du mouvement féministe en Belgique et en France (MLF). Le troisième chapitre de ma thèse porte sur le rapport intellectuel que Françoise Collin a développé avec l'oeuvre de Hannah Arendt. Dans les années 1980, Françoise Collin a introduit sur la scène philosophique française la lecture de gauche de Hannah Arendt en co-organisant au Collège international de philosophie, le colloque international Ontologie et Politique. En 1999 elle écrit L'homme est-il devenu superflu ? Hannah Arendt. (Odile Jacob). Dans le remarquable entretien qu'elle eut avec Florence Rochefort et Danielle Haase-Dubosc en 2001, elle dit : L'articulation complexe entre poétique et politique est même peut-être le support permanent de ma réflexion. S'il y a tension entre ces deux dimensions de l'expérience humaine, il y a aussi rapport dans la mesure où il ne peut y avoir bouleversement politique (dans les rapports de sexe) sans bouleversement symbolique, lequel n'est pas réductible à la ponctualité de lois ou de mesures sociales. Le changement se cherche mais n'obéit pas au commandement. C'est dans ma réflexion sur l'écriture que j'ai appris ce que je continue à nommer "aller en direction de l'inconnu ". On a voulu donc retracer son itinéraire, un parcours atypique et original, entre écriture et politique, littérature et philosophie, engagement féministe et art. Dans l'oeuvre de Françoise Collin l'idée de praxis introduit et soutient la cohérence incohérente d'un itinéraire de plus de quarante ans de réflexion et d'écriture. C'est une idée qui jette une nouvelle lumière sur les dimensions qui semblent disparates d'un parcours, soit dans ses moments singuliers soit dans ses moments collectifs. Collin, en effet, a forgé le concept de praxis de la différence et à articulé cette idée à celle de différend des sexes dans la mesure où la différence des sexes est un agir, une praxis sans représentation préalable, un acte qui se rejoue en chaque conjointure. On se trouve face à un agir, un faire être sans représentation de sa fin et sans postulat d'une quelconque totalité potentielle. C'est, en effet, dans le sens arendtien que Collin lit la praxis, l'agir, opposé à la fabrication, au poéisis. C'est aussi important de souligner que Collin a voulu que Arendt, une femme dont le pensée a été pour elle cruciale, soit reconnue comme source et ressource de pensée tout court. Le terme le plus apte à décrire le parcours de Collin entre écriture, féminisme et philosophie est peut-être "cheminement", un cheminement en même temps fait de continuité et de déplacements et ouvert à un certain polymorphisme. Comme écrit Rosi Braidotti : Françoise l'inachevée, non pas par manque, mais par excès de talent et d'intensité, car l'écriture, elle, est infinie et à jamais. Elle aura peut-être la dernière d'une génération des femmes, féministes, qui ont effacé les lignes de démarcation entre philosophie, l'écriture littéraire, les arts et la politique, les entraînant tous dans un tourbillon créatif qui dépasse et déplace tous bornes .
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Résumé Thèse Mara Montanaro. Université Paris Descartes- Université du Salento. Direction de Madame Michela Marzano et Madame Marisa Forcina Françoise Collin. La révolution permanente d'une pensée discontinue (1928-2012) Françoise Collin était écrivaine, féministe, philosophe qui connue surtout dans le monde francophone, n'en a pas moins exercé une influence certaine dans les pays méditerranéens -telle bien sûr l'Italie - mais aussi dans les pays anglophones, ainsi qu'en attestent les hommages qui lui ont été rendus dans Radical Philosophy et Signs. Dans ma thèse, la première sur Françoise Collin, je me suis employée à reconstruire, problématiser et interpréter ses écrits, ses essais, ses articles (qui, pour la plupart ne sont pas traduits en italien) en ayant comme fil rouge le concept de praxis dans l'écriture, dans l'engagement féministe et dans la philosophie. J'ai entrepris de montrer qu'il y a une cohérence dans la discontinuité, une cohérence structurelle. Dans le premier chapitre j'ai analysé comment née à l'écriture par la poésie - ses premiers poèmes ont été publiés dans les années 1960 dans la revue Ecrire, dirigée par Jean Cayrol - elle a écrit ses premiers romans Le Jour fabuleux (1961) et Rose qui peut (1962) au Seuil, pour se consacrer ensuite à la philosophie et publier, chez Gallimard, une étude de l'oeuvre de Maurice Blanchot, Maurice Blanchot et la question de l'écriture, quand Blanchot n'était encore connu que dans un cercle restreint. Ce premier essai consacré à Blanchot en France reste aujourd'hui encore une des monographies de référence sur ce grand auteur du siècle précédent. J'ai donc, dans mon premier chapitre, exploré son rapport à l'écriture comme mouvement perpétuel, les concepts de négation, négativité et négatif, le rapport entre littérature et philosophie. Il y a aussi une digression avec l'oeuvre de Maurice Merleau-Ponty (les concepts de corps en langage), enfin j'ai vu la comparaison que Françoise Collin a fait entre l' "entretien infini" chez Blanchot et "le dialogue pluriel" chez Arendt. Dans le deuxième chapitre j'ai reconstruit la chronologie et la généalogie de son engagement féministe. En 1973, de retour d'un voyage à New York, elle crée et anime la première revue féministe en langue française, Les Cahiers du Grif (Groupe de recherche et d' information féministes). Le premier numéro des Cahiers du Grif paraît en octobre 1973. La revue assume très tôt une dimension internationale dans le monde francophone. J'ai aussi analyse la polysémie des leitmotiv du féminisme : mon corps à moi, le privé est politique, un enfant si je veux quand je veux, le rapport entre insurrection et institution, fondamentale pour comprendre le cheminement de Françoise Collin, je retrace aussi la figure de Simone De Beauvoir telle qu'elle émerge dans les articles de Collin. Enfin j'ai problématisé, interrogé les théories féministes et j'ai reconstruit brièvement l'historie du mouvement féministe en Belgique et en France (MLF). Le troisième chapitre de ma thèse porte sur le rapport intellectuel que Françoise Collin a développé avec l'oeuvre de Hannah Arendt. Dans les années 1980, Françoise Collin a introduit sur la scène philosophique française la lecture de gauche de Hannah Arendt en co-organisant au Collège international de philosophie, le colloque international Ontologie et Politique. En 1999 elle écrit L'homme est-il devenu superflu ? Hannah Arendt. (Odile Jacob). Dans le remarquable entretien qu'elle eut avec Florence Rochefort et Danielle Haase-Dubosc en 2001, elle dit : L'articulation complexe entre poétique et politique est même peut-être le support permanent de ma réflexion. S'il y a tension entre ces deux dimensions de l'expérience humaine, il y a aussi rapport dans la mesure où il ne peut y avoir bouleversement politique (dans les rapports de sexe) sans bouleversement symbolique, lequel n'est pas réductible à la ponctualité de lois ou de mesures sociales. Le changement se cherche mais n'obéit pas au commandement. C'est dans ma réflexion sur l'écriture que j'ai appris ce que je continue à nommer "aller en direction de l'inconnu ". On a voulu donc retracer son itinéraire, un parcours atypique et original, entre écriture et politique, littérature et philosophie, engagement féministe et art. Dans l'oeuvre de Françoise Collin l'idée de praxis introduit et soutient la cohérence incohérente d'un itinéraire de plus de quarante ans de réflexion et d'écriture. C'est une idée qui jette une nouvelle lumière sur les dimensions qui semblent disparates d'un parcours, soit dans ses moments singuliers soit dans ses moments collectifs. Collin, en effet, a forgé le concept de praxis de la différence et à articulé cette idée à celle de différend des sexes dans la mesure où la différence des sexes est un agir, une praxis sans représentation préalable, un acte qui se rejoue en chaque conjointure. On se trouve face à un agir, un faire être sans représentation de sa fin et sans postulat d'une quelconque totalité potentielle. C'est, en effet, dans le sens arendtien que Collin lit la praxis, l'agir, opposé à la fabrication, au poéisis. C'est aussi important de souligner que Collin a voulu que Arendt, une femme dont le pensée a été pour elle cruciale, soit reconnue comme source et ressource de pensée tout court. Le terme le plus apte à décrire le parcours de Collin entre écriture, féminisme et philosophie est peut-être "cheminement", un cheminement en même temps fait de continuité et de déplacements et ouvert à un certain polymorphisme. Comme écrit Rosi Braidotti : Françoise l'inachevée, non pas par manque, mais par excès de talent et d'intensité, car l'écriture, elle, est infinie et à jamais. Elle aura peut-être la dernière d'une génération des femmes, féministes, qui ont effacé les lignes de démarcation entre philosophie, l'écriture littéraire, les arts et la politique, les entraînant tous dans un tourbillon créatif qui dépasse et déplace tous bornes .
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