Le renouveau copte, invention de la tradition ou élaborations émancipatrices
In: Chronos: revue d'histoire de l'Université de Balamand, Band 25, S. 59-76
ISSN: 1608-7526
En Égypte, I 'évocation des rapports musulmans/chrétiens reste aujourd'hui, au mieux, une question assez abstraite d'équité quotidienne ou de « consensus national », pour parler I 'idiome nassérien, ou encore, depuis peu, de Droits de I 'Homme (Ayad 2002, Colonna 2004, Adrien 2009). Les violences d'Alexandrie à Noël 2010, si près d'élections législatives où les Coptes n 'ont récolté aucun siège, ne semblent pas, vues de l'extérieur du pays, avoir radicalement changé la vie quotidienne ni la problématique globale. À une exception de taille cependant : dans les manifestations qui ont suivi l'attentat de décembre 2010, la participation copte a été exceptionnellement nombreuse, revendicative voire violente. De même, lors du soulèvement de janvier/février 2011, on aparfois entendu associer « les chrétiens » comme acteurs à part entière. Aussi bien, le moment parait bien choisi pour évoquer un phénomène de société misant explicitement sur la longue durée, et censé redonner à cette « minorité » qui refuse d'en être une, le droit d'être reconnue comme une partie insécable de la Nation égyptienne (Al Khawaga 1994).