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L'architecture des bâtiments scolaires illustre les visées politiques et pédagogiques d'un territoire. L'analyse de la conception des espaces pédagogiques permet ainsi d'approcher les questions de politiques éducatives. La présente étude traite de l'architecture scolaire de deux collèges de Loire atlantique sous un angle sociologique. Il s'agit d'étudier la possibilité de prendre en compte la parole des usagers de ces locaux ; c'est-à-dire les professionnels d'éducation, les personnels chargés de la gestion, de l'entretien et de la maintenance ainsi que les élèves. Au travers de l'étude des logiques d'usages de ces derniers, nous analysons les modalités d'appropriation des locaux. La réalisation d'entretiens semi-directifs, la visite d'établissement et l'observation de l'activité des personnels constituent le fondement de notre recueil de données. Soutenue par les apports théoriques de la sociologie des usages et l'analyse des réseaux, ce travail montre les difficultés que rencontrent les usagers pour participer à la conception des bâtiments. En s'appropriant les bâtiments, ils laissent leur empreinte : occupation physique, réaménagement de l'espace et réalisation de travaux de moyenne ampleur constitue leurs modes d'appropriation. L'adaptation du bâtiment scolaire à l'usage s'effectue donc après la livraison de ce dernier et non pendant la phase de conception. L'analyse des interactions entre les trois principaux acteurs de la construction scolaire – la collectivité territoriale, les usagers et les architectes – illustre les mécanismes de décisions relatifs à l'activité de conception et les facteurs de prises de décision propres à chaque type d'acteurs. L'étude des détournements de l'espace mis en œuvre par les occupants permet d'accéder aux logiques d'usages, mais également de souligner les conséquences d'une conception inadaptée sur l'activité des professionnels. Nous concluons cette approche du bâtiment scolaire par le rôle de celui-ci dans les politiques éducatives et son utilisation sous forme de support pédagogique par les enseignants.

Ce mémoire engage une réflexion sur l'architecture scolaire des établissements du premier degré. Selon l'approche sociologique de Marie-Claude Derouet-Besson, qui étudie les relations entre les acteurs de la conception des bâtiments scolaires, et en nous appuyant sur les travaux de Michel Conan traitant de l'activité de programmation, nous avons envisagé le processus de création de l'architecte comme une activité organisée, reposant sur des principes organisateurs plus ou moins formalisés. L'analyse des relations entre la maîtrise d'œuvre et la maîtrise d'ouvrage ainsi qu'une étude de la place accordée aux usagers et aux personnels de l'Éducation nationale dans l'élaboration d'un projet de construction, nous permet d'interroger la légitimité des instances politiques et des architectes à élaborer des établissements scolaires pour des usages dont ils ne sont pas nécessairement familiers. Au travers des entretiens réalisés avec la maîtrise d'œuvre et la maîtrise d'ouvrage d'une récente école nantaise, de l'étude de plans des écoles de Nantes et de l'analyse du traitement des demandes de travaux gérées par le service du patrimoine scolaire de la ville de Nantes, nous avons pu constater que les décisions prises par la collectivité locale, dans le cadre de la gestion comme de l'élaboration des bâtiments scolaires, se font au regard de l'expérience des gestionnaires de l'administration publique et en fonction de leur point de vue sur l'espace scolaire. Les réformes de l'enseignement imposent de nouveaux usages aux bâtiments scolaires, tandis que les mairies tendent à optimiser l'espace public tout en développant des établissements techniquement performants et peu coûteux en entretien. Cette évolution se fait majoritairement en marge des usagers, qui semblent pourtant les premiers concernés par les transformations des usages du bâtiment scolaire.

Les classes préparatoires aux grandes écoles, filière sélective et élitiste de l'enseignement supérieur en France, font l'objet d'un quasi-marché, où se rencontrent l'offre des lycées qui en sont dotés et la demande des candidats, analysé ici sur la base d'entretiens, d'observations et de statistiques publiques. Ce quasi-marché, au financement public, est très concurrentiel, segmenté, au produit singulier. Dès lors, l'incertitude y est forte, ce qui implique des stratégies de recrutement complexes pour la réduire.