Le logement intolérable: habitants et pouvoirs publics face à l'insalubrité
In: le lien social
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In: le lien social
World Affairs Online
In: Terrains & travaux: cahiers du Département de Sciences Sociales de l'ENS de Cachan, Band 38, Heft 1, S. 121-146
ISSN: 1627-9506
Aujourd'hui, les jeunes figurent parmi les premières victimes de la crise du logement. À partir d'une enquête menée au Forum du logement étudiant et d'entretiens, cet article s'intéresse à la décohabitation des étudiants issus des catégories populaires en Île-de-France. Quels sont pour eux les enjeux de la recherche de logement et comment cette démarche influence-t-elle leur parcours universitaire et la perception qu'ils ont d'eux-mêmes dans la société ? Ces jeunes pensent l'accession à une position résidentielle valorisée comme un outil de réussite universitaire, mais se heurtent à divers obstacles pour réaliser ce projet. D'une part, le marché locatif privé leur ferme largement ses portes en raison du peu de ressources économiques de leurs parents et parfois de l'absence de garant. D'autre part, ils tendent à s'auto-exclure de ce secteur où ils pensent ne pas avoir leur place. Tous leurs espoirs se reportent donc sur le marché locatif social. Mais, là aussi, l'attente aux guichets et l'accompagnement qui leur est proposé les renvoient à leur « place », c'est-à-dire à une position dominée dans l'espace social. Enfin, quand ils trouvent une solution de logement, ils ont parfois du mal à faire face aux contraintes économiques liées au loyer. Cette situation a d'importants retentissements sur leur parcours universitaire et, en contribuant à la prise de conscience des inégalités sociales, leur rapport à la société.
In: Population: revue bimestrielle de l'Institut National d'Etudes Démographiques. French edition, Band 75, Heft 4, S. 527-559
ISSN: 0718-6568, 1957-7966
En France, 138 000 enfants ou adolescents sont pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) au titre de l'enfance en danger, soit 1,6 % des mineurs. Si les jeunes entrent dans le dispositif à des âges très variés, tous doivent en revanche en sortir à 18 ans, âge de fin de la prise en charge légale, ou à 21 ans maximum s'ils obtiennent un contrat jeune majeur. Ils doivent alors subvenir eux-mêmes à leurs besoins et ne peuvent plus dépendre de l'ASE pour se loger. À partir des données de l'enquête Elap (Étude longitudinale sur l'accès à l'autonomie après le placement) et d'entretiens qualitatifs, cet article explore les modalités et le vécu de la sortie de placement sur le plan résidentiel. Alors que les jeunes ont souffert précocement de la précarité du logement, le départ programmé de l'institution est une nouvelle source d'insécurité résidentielle, qui génère stress et angoisse. Par ailleurs, l'intégration sur le marché immobilier s'effectue de façon inégale. Ceux qui ont accepté de jouer le jeu de l'institution et ne sont pas sortis du circuit institutionnel réussissent à intégrer les meilleurs hébergements, puis un logement autonome. Au contraire, les jeunes qui ne parviennent pas ou ne souhaitent pas se plier aux contraintes institutionnelles sont les plus exposés à la précarité résidentielle à l'issue de leur prise en charge.
In: Agora: débats, jeunesses, Band 81, Heft 1, S. 59-78
ISSN: 1968-3758
À partir du cas du cas de Seif, jeune homme de 21 ans issu de l'immigration qui a vécu dans une cité de la banlieue parisienne, cet article analyse le rôle que peut jouer la lecture d'ouvrages ou de textes de sciences humaines dans les situations de crise et de vulnérabilité. Confronté à un conflit familial aigu, Seif a fait de cette pratique une arme pour comprendre sa situation et pour tenter de se sauver lui-même ainsi que sa famille. Parallèlement, cela a changé ses relations sociales et sa manière d'être au monde. Il s'agit, à travers cette étude de cas, d'explorer le rapport aux sciences humaines de ces lecteurs particuliers qui cherchent dans les mots et les idées des solutions à leurs problèmes. Placés en « situation d'urgence », ils peuvent utiliser ces connaissances comme un véritable guide pour l'existence, ce recours étant en même temps révélateur de l'individualisation des problèmes sociaux.
In: Sociologie du travail, Band 60, Heft 4
ISSN: 1777-5701
In: Population: revue bimestrielle de l'Institut National d'Etudes Démographiques. French edition, Band 72, Heft 1, S. 7-38
ISSN: 0718-6568, 1957-7966
Alors qu'en dix ans la part des étrangers a fortement augmenté parmi les sans-domicile, les spécificités de cette population restent peu étudiées. Cet article propose d'analyser les trajectoires sociorésidentielles des personnes issues de l'immigration confrontées à la privation de logement personnel. En quoi diffèrent-elles de celles des sans-domicile nés en France ? Quelle place spécifique les immigrés occupent-ils dans le monde de l'hébergement et quelles sont les lignes de fracture au sein de cette population ? Les résultats de l'enquête Sans-Domicile menée par l'Insee et l'Ined en 2012 montrent que les migrants, les descendants d'immigrés et les personnes de la population dite « majoritaire » ont des profils distincts, et qu'en matière d'hébergement institutionnel, ils ne sont pas logés à la même enseigne. En raison de la présence de femmes et d'enfants, les migrants ne sont généralement pas laissés à la rue, mais ils sont souvent relégués dans les dispositifs d'urgence, moins favorables à l'insertion. Par ailleurs, ils disposent de ressources économiques, culturelles et relationnelles hétérogènes qui les conduisent à des prises en charge et à un recours au droit différenciés.
In: Population: revue bimestrielle de l'Institut National d'Etudes Démographiques. French edition, Band 70, Heft 2, S. 397-400
ISSN: 0718-6568, 1957-7966
In: Revue française de sociologie. [English edition], Band 56, Heft 2, S. 301-330
ISSN: 2271-7641
Cet article s'intéresse à l'entourage des personnes en situation de précarité résidentielle. À partir de l'enquête « Sans domicile » réalisée par l'INSEE et l'INED en 2012 et d'une enquête ethnographique effectuée à la Direction du logement et de l'habitat de la mairie de Paris dans le service d'accueil des demandeurs de logements sociaux, il montre en quoi le manque de soutien des proches peut être à l'origine de la précarité résidentielle et la façon dont cette dernière contribue, en retour, à l'isolement relationnel. Il analyse ensuite les conditions du recours au logement social, principale échappatoire à la privation de logement, et le rôle des liens sociaux et familiaux dans cette démarche. Il apparaît que l'inscription sur la liste des demandeurs est liée à l'insertion dans un maillage relationnel (famille, amis et compatriotes) et institutionnel (travailleurs sociaux), et qu'elle est largement portée par les mères, qui se battent pour la reconstitution du foyer. Au contraire, malgré son besoin, l'individu qui ne bénéficie pas de cet entourage ne fait pas valoir ses droits. La privation de domicile est donc une conséquence de la pauvreté, mais elle résulte aussi de la perte des protections relevant, d'une part, des liens sociaux et, d'autre part, des institutions.
In: Espaces et sociétés, Band 156-157, Heft 1, S. 19-35
ISSN: 0014-0481
En raison de l'élévation des prix de l'immobilier, la tendance est depuis plusieurs décennies à l'éviction des classes populaires de la capitale. Celles qui y subsistent malgré tout, si elles n'ont pas la chance d'accéder à un parc social largement saturé, doivent bien souvent se replier sur des logements de piètre qualité. Résister à l'exil hors de Paris est cependant pour elles la première des priorités. À leurs yeux, la capitale permet en effet de compenser des conditions de travail difficiles et d'échapper à la ségrégation territoriale, deux marqueurs forts de la condition populaire contemporaine. Bien plus, ce lieu est considéré comme une façon de favoriser les projets d'ascension sociale. Par ailleurs, ces personnes redoutent un déracinement suite auquel elles perdraient leurs repères et les maigres ressources sociales dont elles disposent.
In: Revue française de sociologie. [English edition], Band 54, Heft 2, S. 369-400
ISSN: 2271-7641
À partir de l'exemple des occupants de logements dégradés parisiens, cet article s'intéresse à l'importance de l'habitat dans les mécanismes de classement social et aux interdépendances entre les positions sociales et résidentielles chez ces personnes précaires. L'occupation d'un logement disqualifié implique une dégradation du statut dans la société, surtout pour les personnes qui font l'expérience du « déclassement résidentiel » ( i.e. ne parvenant pas à se loger convenablement malgré leur relative intégration, en raison de la conjoncture immobilière). Loin d'être passifs, les mal-logés tentent de lutter contre cette déchéance et aspirent à un reclassement tant résidentiel que social grâce au logement social. Cependant, pour les plus démunis, le relogement peut être porteur d'un certain malaise quand il s'accompagne d'un « surclassement résidentiel », c'est-à-dire lorsque le statut social n'est pas « à la hauteur » du nouveau statut résidentiel. Dans leur cas, les positions résidentielle et sociale fonctionnent comme des vases communicants : contraints d'arbitrer entre logement et consommation, il leur est impossible de s'élever dans l'une des hiérarchies sans se voir rabaisser dans l'autre. Ordres social et résidentiel sont donc étroitement imbriqués et toute modification dans l'un des ordres non suivie d'une modification similaire dans l'autre ordre a des effets psychologiques et sociaux importants.
In: Esprit, Band Janvier, Heft 1, S. 66-77
Résumé Derrière les drames (incendies, empoisonnements) du logement insalubre se cache un mal plus profond. La gestion par l'urgence masque en effet de nombreuses situations qui ne sont pas suffisamment « catastrophiques » pour être prises en charge. Mais elles manifestent néanmoins l'extension croissante du mal-logement dans la société française, qui ne saurait être séparée des questions d'emploi ou d'immigration.
In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Heft 63, S. 105-117
ISSN: 1703-9665
Cet article porte sur la question du logement dégradé à Paris. En s'appuyant sur une enquête auprès d'un échantillon de plus de 500 mal-logés et sur un travail ethnographique, il étudie les tensions et les comportements liés à l'attribution des logements sociaux parisiens selon la logique de l'urgence. Les attitudes des mal-logés face à ce système de sélection oscillent entre adhésion et révolte, selon leur position face à la procédure de relogement prioritaire, mais aussi selon leur trajectoire sociale et résidentielle. In fine, cet article souligne les problèmes posés par une gestion de la question sociale qui se focalise sur les cas les plus extrêmes.
In: Sociologie du travail, Band 51, Heft 4, S. 576-577
ISSN: 1777-5701
In: Population: revue bimestrielle de l'Institut National d'Etudes Démographiques. French edition, Band 77, Heft 2, S. 291-323
ISSN: 0718-6568, 1957-7966
À partir des enquêtes Sans-domicile de 2001 et 2012 (Insee-Ined), cet article dresse une typologie des parcours résidentiels et professionnels des usagers francophones des services d'aide aux sans-domicile. La majorité des enquêtés sont exclus à la fois des marchés du logement et du travail. Ceux qui sont engagés dans des démarches de recherche sur ces deux plans se distinguent de ceux dont la situation paraît bloquée, comme les migrants sans autorisation de travail. Le cas des personnes qui occupent un emploi mais sont exclues du logement met en évidence une figure particulière : celle du travailleur pauvre hébergé par les institutions. L'analyse des évolutions entre 2001 et 2012 laisse apparaître le développement d'un système d'hébergement à trois vitesses recouvrant en partie celui du rapport à l'emploi : un secteur de l'urgence accueillant les migrants et les hommes seuls coupés de l'emploi ; un secteur de l'hébergement stabilisé prenant en charge des personnes n'ayant pas ou peu de perspectives de réinsertion professionnelle à court terme, mais rentrant dans les catégories cibles des politiques d'hébergement (invalides, retraités, femmes) ; un secteur de l'hébergement d'insertion logeant, de façon plus ou moins provisoire, des personnes en emploi ou proches de l'emploi.
In: Agora: débats, jeunesses, Band 91, Heft 2, S. 83-98
ISSN: 1968-3758
En France, 187 000 enfants ou adolescents sont placés au titre de l'enfance en danger, soit 1 % des moins de 21 ans. À partir de l'étude longitudinale sur l'accès à l'autonomie après le placement (ELAP), cet article étudie le rapport aux institutions des jeunes de l'aide sociale à l'enfance (ASE). Deux types d'attitudes opposées sont identifiés, entre lesquels il existe un continuum de situations. L'« adhésion » aux attentes des institutions se caractérise par une acceptation de la prise en charge et des parcours conformes aux attentes des travailleurs sociaux. Dans le cas de la « non-adhésion », le placement est au contraire vécu comme une injonction à renoncer à ses rêves ou un carcan. Cela conduit à des confrontations répétées avec les travailleurs sociaux et, parfois, à un départ précipité de l'ASE. Le rapport à l'institution a donc un effet décisif sur la transi tion vers la sortie et l'appréhension des relais avec les aides institutionnelles des dispositifs en dehors de l'ASE.