Prenant comme élément d'étude le débat sur le mariage homosexuel lors de l'élection canadienne de juin 2004, cette note de recherche répond à deux grandes questions : le mariage homosexuel a-t-il influencé le vote des Canadiens ? Quel en a été l'effet sur les partis ? Utilisant les données de l'Étude électorale canadienne 2004, les analyses effectuées permettent de conclure que si le mariage homosexuel a bel et bien eu une influence sur le vote des électeurs canadiens, il n'a pas eu l'impact qu'on aurait pu attendre d'un tel enjeu sur le résultat du scrutin, l'effet net sur les partis étant pratiquement nul.
Cette étude, qui s'insère dans le courant de la littérature portant sur les jeunes et la politique, souhaite apporter un éclairage sur un groupe d'âge auquel on accorde moins d'attention : les adolescents. Comment ceux-ci voient-ils la politique ? Quels termes (bien commun, pouvoir, conflit…) sont pour eux les plus « parlants » ? À travers l'étude de données provenant de 700 adolescents montréalais, nous explorons comment cette vision de la politique influence leur engagement envers cette dernière. Différentes analyses, autant factorielles que de régression, nous permettent de conclure que, au-delà de l'intérêt, une vision positive de la politique a un effet beaucoup plus important sur l'engagement qu'une vision négative, mais qu'il n'y a rien de pire que l'indifférence.
Résumé.Les études sur le comportement électoral au niveau municipal sont rares. Sont encore plus rares celles qui comparent les élections municipales avec celles d'un autre niveau. Cette recherche vise à combler ce vide, mais d'une manière particulière : nous nous intéressons aux gens qui choisissent de s'abstenir de façon sélective. Il s'agit donc de voir pourquoi certains votent lors des élections fédérales mais non lors des élections municipales, ou pourquoi une élection de « deuxième niveau » serait moins attirante qu'une élection de « premier niveau ». Cette question est examinée à l'aide d'un échantillon composé de jeunes montréalais ayant entre 19 et 31 ans. Quatre déterminants sont plus fortement liés à l'abstention sélective : l'identification partisane, l'enracinement local, l'intérêt pour la politique et l'utilisation des services municipaux.Abstract.Studies of electoral behaviour at the municipal level are rare. Even less frequent are those comparing behaviour in municipal elections and in elections at other levels of government. Our aim is to address this gap in the research, with particular interest paid to people who choose to abstain in a selective way. This study considers those who participate in federal elections but not in municipal elections. Stated alternatively, why might second-order elections be less attractive to voters than first-order elections? To address this question, we use a sample composed of young Montrealers aged 19 to 31. Four determinants were found to be important when explaining selective abstention : partisan identification, local attachment, political interest and use of municipal services.