Qui a peur de la parentalité ?
In: Revue française des affaires sociales: RFAS, Heft 4, S. 255-262
ISSN: 0035-2985
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In: Revue française des affaires sociales: RFAS, Heft 4, S. 255-262
ISSN: 0035-2985
In: La revue internationale de l'éducation familiale, Band 27, Heft 1, S. 81-98
ISSN: 1279-7766
Résumé La culpabilité des mères d'enfants ayant des difficultés d'ordre mental est un fait bien connu et abondamment analysé par les spécialistes du psychisme. Les sociologues se sont en revanche peu emparés de cet aspect de la prise en charge quotidienne du handicap, suivant en cela une tendance qui les fait davantage porter leur attention sur les dimensions institutionnelles et politiques que sur les dimensions privées et émotionnelles des phénomènes sociaux. Une analyse socio-historique de la construction sociale et morale du handicap mental apporte pourtant des éléments pour comprendre les racines sociales de ce sentiment individuel. On se propose ici de combiner une telle approche avec l'examen du cas ethnographique d'une mère doublement culpabilisée, dont les deux enfants aînés ont connu un parcours scolaire chaotique sans que l'on en connaisse avec certitude la raison. En examinant minutieusement la façon dont le sentiment de culpabilité de cette mère se déploie, en particulier dans les interactions avec les divers professionnels auxquels elle a eu affaire, ce sont aussi des évolutions et des permanences sociales de long terme qui apparaissent, que cet article se propose de faire émerger.
In: Revue française des affaires sociales: RFAS, Heft 1, S. 41-63
ISSN: 0035-2985
Résumé Si la loi de 2005 sur le handicap a entériné la notion de handicap psychique, elle laisse presque entière la question de la définition précise de cette expression, qui renvoie aux conséquences de troubles psychiques en termes de limitations au quotidien dans un environnement donné. Pour donner du contenu à cette nouvelle entité difficile à cerner, la plupart des études choisissent comme indicateurs des variables médicales ou administratives, facilement exploitables, comme l'existence d'un suivi psychique régulier ou la fréquentation d'établissements psychiatriques. L'approche par les arrangements pratiques proposée dans cet article, est différente puisqu'elle s'appuie sur les incapacités au quotidien et les aides déclarées par un large échantillon de personnes ayant divers problèmes de santé, dans le cadre de l'enquête Handicaps-Incapacités-Dépendance (INSEE) de 1999 menée en domiciles ordinaires. L'existence d'un suivi psychique régulier apparaît ainsi révélatrice de situations particulières de handicap psychique, qui ne sont que l'une des multiples facettes de ce phénomène, que nous explorons ici en mobilisant divers outils statistiques (régressions logistiques et analyses factorielles notamment). À côté de troubles psychiques que l'on pourrait dire « encadrés », d'autres n'entraînent ainsi qu'une gestion familiale des difficultés qui les rend peu visibles.
International audience ; La culpabilité des mères d'enfants ayant des difficultés d'ordre mental est un fait bien connu et abondamment analysé par les spécialistes du psychisme. Les sociologues se sont en revanche peu emparés de cet aspect de la prise en charge quotidienne du handicap, suivant en cela une tendance qui les fait davantage porter leur attention sur les dimensions institutionnelles et politiques que sur les dimensions privées et émotionnelles des phénomènes sociaux. Une analyse socio-historique de la construction sociale et morale du handicap mental apporte pourtant des éléments pour comprendre les racines sociales de ce sentiment individuel. On se propose ici de combiner une telle approche avec l'examen du cas ethnographique d'une mère doublement culpabilisée, dont les deux enfants aînés ont connu un parcours scolaire chaotique sans que l'on en connaisse avec certitude la raison. En examinant minutieusement la façon dont le sentiment de culpabilité de cette mère se déploie, en particulier dans les interactions avec les divers professionnels auxquels elle a eu affaire, ce sont aussi des évolutions et des permanences sociales de long terme qui apparaissent, que cet article se propose de faire émerger.
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International audience ; La culpabilité des mères d'enfants ayant des difficultés d'ordre mental est un fait bien connu et abondamment analysé par les spécialistes du psychisme. Les sociologues se sont en revanche peu emparés de cet aspect de la prise en charge quotidienne du handicap, suivant en cela une tendance qui les fait davantage porter leur attention sur les dimensions institutionnelles et politiques que sur les dimensions privées et émotionnelles des phénomènes sociaux. Une analyse socio-historique de la construction sociale et morale du handicap mental apporte pourtant des éléments pour comprendre les racines sociales de ce sentiment individuel. On se propose ici de combiner une telle approche avec l'examen du cas ethnographique d'une mère doublement culpabilisée, dont les deux enfants aînés ont connu un parcours scolaire chaotique sans que l'on en connaisse avec certitude la raison. En examinant minutieusement la façon dont le sentiment de culpabilité de cette mère se déploie, en particulier dans les interactions avec les divers professionnels auxquels elle a eu affaire, ce sont aussi des évolutions et des permanences sociales de long terme qui apparaissent, que cet article se propose de faire émerger.
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In: Ethnologie française: revue de la Société d'Ethnologie française, Band 39, Heft 3, S. 435-442
ISSN: 2101-0064
Résumé Dans une famille, la présence d'un adolescent avec des difficultés intellectuelles importantes engendre une profonde réorganisation. L'enquête de l'ethnologue crée elle aussi des perturbations dans la famille, et cette situation peut être l'occasion d'aborder la question de la parenté sous un angle nouveau. Les diverses manières dont l'enquête est accueillie, considérée, voire instrumentalisée, correspondent à des formes d'organisation familiale. La présente étude repose sur l'analyse de 42 monographies de famille. Elle permet de distinguer quatre formes d'acceptation de l'enquête. Celle-ci peut se réduire au point de vue d'un porte-parole (protection) ; elle peut donner l'occasion de tenter de mobiliser l'entourage (confrontation) ; elle peut s'orienter vers l'observation d'une forme de solidarité familiale (sélection) ou être accueillie avec docilité (compliance).
In: Informations sociales, Band 139, Heft 3, S. 66-77
Résumé L'anthropologie, championne des études de parenté dans les sociétés dites exotiques, est longtemps restée très discrète sur la famille contemporaine. La critique radicale de ces études classiques par l'anthropologue américain David M. Schneider, dont le premier acte a lieu dans les années 1960, a même semblé, un temps, enterrer l'approche anthropologique de la parenté, avant que celle-ci ne se renouvelle en se tournant résolument vers la parenté occidentale contemporaine.
In: Savoir/agir: revue trimestrielle de l'association savoir/agir, Band 47, Heft 1, S. 73-82
ISSN: 1958-5535
In: Revue française de sociologie. [English edition], Band 55, Heft 3, S. 507-536
ISSN: 2271-7641
Les déclarations de problèmes de santé recueillies en toutes lettres dans l'enquête nationale « Handicaps-Incapacités-Dépendance » de 1999 donnent accès à la multitude des manières de les énoncer. Une analyse textuelle de ces données permet de montrer que les déclarations varient en fonction du milieu social, illustrant la notion de culture somatique forgée par Luc Boltanski. Il est cependant possible d'aller au-delà de ce premier constat et de montrer que ces manières de dire sont indissociablement des manières de penser la maladie, appelées ici théories diagnostiques. En prenant les exemples du handicap mental et des troubles de type Alzheimer, cet article souligne l'intérêt de prendre en compte d'autres facteurs, en particulier la construction sociale et morale des pathologies, les configurations de prise en charge propres à chaque secteur médico-social, mais aussi les configurations familiales qui font varier les enjeux liés aux modes d'organisation quotidienne.
International audience ; Working-class adolescents of French urban peripheries are key figures in a new social debate that reactivates the nineteenth century spectre of " dangerous " classes to be controlled. Since the 1990s, French social counselling has privileged two modalities of response: taking account of suffering and government by listening and speech. We hypothesize that the contemporary moral economy allows for social interactions that go beyond social control and institutional domination. This is partly because professionals engaged in this moral undertaking may keep a critical distance, and partly because the concerned populations aren " t necessarily devoid of resources to advance their interests or incapable of resistance. The concept of moral economy, coupled with the ethnographic method, is heuristic for fully comprehending the complexity of these issues and their stakes. Our fieldwork was centred on a French Adolescent Centre in an impoverished commune in Paris " s periphery, from January 2010 through March 2011. These institutions were established in the early 2000s to respond to adolescent " suffering " by crossing social work and psychiatry. Adolescents, parents, and other institutions (especially schools) solicit the professionally diverse staff for assistance, which in turn may take on cases and/or make referrals to other support institutions. By paying attention to all the scenes upon which the story of a counselled adolescent evolves, and bearing more general social evolutions in mind by applying the concept of moral economy, we can consider the multiplicity of seemingly contradictory processes as a whole. We see the destabilization of parents and their loss of symbolic capital, partly due to the norms of contemporary parenthood and partly due to the stigmatization of working-class adolescence. But we also discern possibilities for expressing sentiments of injustice and humiliation, for increasing symbolic capital, and in some cases a reappropriation of the system, particularly in trajectories marked by a will for social ascension.
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International audience ; Working-class adolescents of French urban peripheries are key figures in a new social debate that reactivates the nineteenth century spectre of " dangerous " classes to be controlled. Since the 1990s, French social counselling has privileged two modalities of response: taking account of suffering and government by listening and speech. We hypothesize that the contemporary moral economy allows for social interactions that go beyond social control and institutional domination. This is partly because professionals engaged in this moral undertaking may keep a critical distance, and partly because the concerned populations aren " t necessarily devoid of resources to advance their interests or incapable of resistance. The concept of moral economy, coupled with the ethnographic method, is heuristic for fully comprehending the complexity of these issues and their stakes. Our fieldwork was centred on a French Adolescent Centre in an impoverished commune in Paris " s periphery, from January 2010 through March 2011. These institutions were established in the early 2000s to respond to adolescent " suffering " by crossing social work and psychiatry. Adolescents, parents, and other institutions (especially schools) solicit the professionally diverse staff for assistance, which in turn may take on cases and/or make referrals to other support institutions. By paying attention to all the scenes upon which the story of a counselled adolescent evolves, and bearing more general social evolutions in mind by applying the concept of moral economy, we can consider the multiplicity of seemingly contradictory processes as a whole. We see the destabilization of parents and their loss of symbolic capital, partly due to the norms of contemporary parenthood and partly due to the stigmatization of working-class adolescence. But we also discern possibilities for expressing sentiments of injustice and humiliation, for increasing symbolic capital, and in some cases a reappropriation of the system, particularly in trajectories marked by a will for social ascension.
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International audience ; Working-class adolescents of French urban peripheries are key figures in a new social debate that reactivates the nineteenth century spectre of " dangerous " classes to be controlled. Since the 1990s, French social counselling has privileged two modalities of response: taking account of suffering and government by listening and speech. We hypothesize that the contemporary moral economy allows for social interactions that go beyond social control and institutional domination. This is partly because professionals engaged in this moral undertaking may keep a critical distance, and partly because the concerned populations aren " t necessarily devoid of resources to advance their interests or incapable of resistance. The concept of moral economy, coupled with the ethnographic method, is heuristic for fully comprehending the complexity of these issues and their stakes. Our fieldwork was centred on a French Adolescent Centre in an impoverished commune in Paris " s periphery, from January 2010 through March 2011. These institutions were established in the early 2000s to respond to adolescent " suffering " by crossing social work and psychiatry. Adolescents, parents, and other institutions (especially schools) solicit the professionally diverse staff for assistance, which in turn may take on cases and/or make referrals to other support institutions. By paying attention to all the scenes upon which the story of a counselled adolescent evolves, and bearing more general social evolutions in mind by applying the concept of moral economy, we can consider the multiplicity of seemingly contradictory processes as a whole. We see the destabilization of parents and their loss of symbolic capital, partly due to the norms of contemporary parenthood and partly due to the stigmatization of working-class adolescence. But we also discern possibilities for expressing sentiments of injustice and humiliation, for increasing symbolic capital, and in some cases a reappropriation of the system, particularly in ...
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In: Socio-Logos: revue de l'Association Française de Sociologie, Heft 7
ISSN: 1950-6724
In: Revue française des affaires sociales: RFAS, Heft 1, S. 99-117
ISSN: 0035-2985
Résumé Pour comprendre ce qui se joue dans la caractérisation d'un problème de santé en tant que handicap psychique, les cas-frontières sont particulièrement instructifs. Nous proposons de creuser, à travers l'analyse de cas ethnographiques, les frontières que la notion de handicap psychique entretient avec le handicap mental d'un côté, le handicap cognitif de l'autre. À partir d'une réflexion sur la genèse des catégories médico-administratives utilisées dans ces domaines et de l'exposé détaillé de deux cas, portant l'un sur une adolescente dite handicapée mentale, l'autre sur une personne âgée ayant eu recours à une consultation « mémoire », nous proposons de mettre en question les liens entre classes d'âges et classes de pathologies. La confrontation de la genèse des catégories médico-administratives et des catégories pratiques, c'est-à-dire effectuées par les personnes qui sont directement aux prises avec un problème de santé handicapant, permet d'interroger la notion de handicap psychique à partir de ses marges, là où se brouille l'évidence médicale et où les conflits de définition entre différents acteurs sont les plus nombreux.