Introduction
In: Informations sociales, Band 209-210, Heft 5, S. 6-9
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In: Informations sociales, Band 209-210, Heft 5, S. 6-9
In: Informations sociales, Band 209-210, Heft 5, S. 54-62
La territorialisation, entendue comme double processus d'adaptation des politiques publiques à des contextes différenciés et de mise en cohérence transversale de ces politiques, est née de la décentralisation. Elle correspond à un changement de modèle par rapport à l'uniformité du modèle historique d'administration républicaine du territoire. Les modalités de cette territorialisation ont connu d'importantes évolutions depuis le début du XXI e siècle, analysées ici au prisme des instruments d'action publique mobilisés par l'État pour intervenir dans les territoires.
In: Revue française de science politique, Band 70, Heft 1, S. 101-117
ISSN: 1950-6686
Résumé Référence obligée des travaux sur l'État et le local, Le pouvoir périphérique n'est généralement mobilisé qu'à titre historique pour prendre la mesure des transformations politico-institutionnelles qu'a connues la France depuis les années 1970. L'analyse de Pierre Grémion est évidemment obsolète dans ses bases empiriques, mais son approche demeure pertinente pour saisir les transformations contemporaines de l'administration et les effets de son désencastrement territorial sur les relations entre pouvoir central et pouvoirs locaux. Telle est la thèse défendue dans cet article qui invite à réopérer un détour par la base pour appréhender les formes renouvelées de la centralisation dans une France décentralisée, qui ne se fondent plus sur la tutelle et l'arrangement mais sur l'autonomie et la mise en concurrence des collectivités territoriales.
In: Revue française de science politique, Band 70, Heft 1, S. 101-117
ISSN: 0035-2950
World Affairs Online
International audience ; Comme le résumait Jean-Marie Delarue, délégué interministériel à la ville et au développement social urbain de 1991 à 1994, « l'image des cités, c'est les quartiers de la banlieue parisienne, singulièrement la Seine-Saint-Denis. Tout le monde connaît les Francs-Moisins, tout le monde connaît les Bosquets, tout le monde connaît les Minguettes, parce que c'est parti de là ». Les quartiers populaires de Seine-Saint-Denis sont emblématiques de la crise des banlieues et c'est souvent à leur prisme que cette crise est représentée et que la politique de la ville développée pour y répondre est débattue dans l'espace public. C'est cette fonction emblématique qu'on souhaite ici discuter, en soulignant le caractère atypique d'un département dont les spécificités mettent à l'épreuve la politique de la ville.
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In: Mouvements: des idées et des luttes, Band 92, Heft 4, S. 48-59
ISSN: 1776-2995
Dans les années d'après-guerre, les Algériens de métropole ont fait l'objet d'une surveillance et de violences policières d'une intensité exceptionnelle. Cette police d'exception a suscité des réactions diverses, des manifestations aux émeutes, en passant par la construction d'une contre-société FLN dotée de ses propres organisations disciplinaires, ou par la structuration d'espaces de protection relative comme les bidonvilles. À l'heure où se multiplient, sous l'effet de l'action policière, des camps informels de migrants dans les villes européennes, Mouvements revient sur cette histoire française avec Emmanuel Blanchard, spécialiste de l'immigration algérienne et président de Migreurop (un réseau euro-africain d'associations, de militants et de chercheurs dont l'objectif est de lutter contre la généralisation de l'enfermement des étrangers et la criminalisation de l'émigration).
International audience ; Voilà bientôt un demi-siècle que les politiques de la ville tentent de répondre au « problème des banlieues ». Cette politique repose toutefois sur des approches distinctes et concurrentes : or, si la rénovation urbaine semblait y avoir apporté une clarification, la synthèse qui se dessine actuellement apparaît plutôt manquer de cap et de cohérence
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In: L' année sociologique, Band 65, Heft 2, S. 457-482
ISSN: 1969-6760
Forgée dans les années 1990, la notion de gouvernance urbaine a permis de rendre compte de la transformation des enjeux et des modes de conduite des politiques urbaines dans un contexte de pluralisation des systèmes d'acteurs et de fragmentation des ressources. En y recourant, les politistes et sociologues ont insisté sur l'importance des relations horizontales entre les multiples acteurs, groupes sociaux et institutions intervenant dans les politiques urbaines, à rebours de leurs prédécesseurs qui se concentraient sur les relations verticales entre l'État et les villes. Ce changement d'axe analytique, de la coordination verticale à la coopération horizontale, a probablement été excessif, occultant le maintien d'une forme de centralité étatique et le rôle spécifique qu'a pu continuer à jouer l'État dans la fa- brique des politiques territoriales après les lois de décentralisation. Il parait donc nécessaire de réintroduire l'État dans le chantier de recherche de la gouvernance urbaine, d'autant plus que les réformes néomanagériales des années 2000 ont profondément recomposé l'organisation et l'instrumentation étatique. En même temps qu'elles parachevaient l'autonomisation des villes vis-à-vis de l'État local, ces réformes ont doté le pouvoir central de nouveaux instruments d'intervention territoriale (appels à projets, indicateurs de performance, trophées et labels) qui lui permettent de piloter à distance l'action collective développée dans les villes.
In: Mouvements: des idées et des luttes, Band 83, Heft 3, S. 97-104
ISSN: 1776-2995
Des grands travaux d'Haussmann au Programme national de rénovation urbaine (PNRU) de Borloo en passant par la rénovation gaulliste, un même projet serait à l'œuvre visant à prévenir et contenir, par l'aménagement urbain, les révoltes populaires. Cette analyse de la rénovation urbaine comme projet contre-révolutionnaire, inaugurée par Henri Lefebvre en 1968, a inspiré les critiques radicales de la politique de démolition-reconstruction des grands ensembles engagée en 2003. La transposition de l'analyse lefebvrienne au PNRU apparaît pourtant hasardeuse, en ce qu'elle conduit à surestimer les objectifs de maintien de l'ordre de ce programme et à occulter son échec au regard de son objectif central de renouvellement de la population des quartiers populaires.
International audience ; The urban governance approach has proved quite fruitful to contribute to the understanding of the transformation of French cities and urban policies in a context of decentralization. In opposition to their predecessors, who focused on vertical relations between the State and local authorities, political scientists and sociologists working on urban governance in the 1990s have emphasized the importance of horizontal coordination between various actors, social groups, and institutions. In doing so, they have tended to overlook the specific role and resources of the State. In this paper, we propose to bring the State back in the scope of urban governance analysis, in order to reconsider the vertical dimension of horizontal coordination processes. Indeed, the central government has delegated to local authorities responsibility for implementing numerous national programs and achieving coherence between the latters. But this devolution doesn't mean further hollowing of the State in urban governance. Quite the reverses, it allows the State to steer at arm's length collective action in the cities through new tools of government such as competitive bidding, performance indicators, and the encouragement of "best practices". ; Forgée dans les années 1990, la notion de gouvernance urbaine a permis de rendre compte de la transformation des enjeux et des modes de conduite des politiques urbaines dans un contexte de pluralisation des systèmes d'acteurs et de fragmentation des ressources. En y recourant, les politistes et sociologues ont insisté sur l'importance des relations horizontales entre les multiples acteurs, groupes sociaux et institutions intervenant dans les politiques urbaines, à rebours de leurs prédécesseurs qui se concentraient sur les relations verticales entre l'Etat et les villes. Ce changement d'axe analytique, de la coordination verticale à la coopération horizontale, a probablement été excessif, occultant le maintien d'une forme de centralité étatique et le rôle spécifique qu'a pu ...
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A paraître dans : Thomas Kirszbaum (dir.), En finir avec les banlieues ?, ed. de l'Aube, 2015 ; La loi de programmation pour la Ville et la Cohésion urbaine du 21 février 2014 (dite loi Lamy) semble ouvrir un nouveau cycle pour la politique de la ville, après une décennie marquée par l'illusion d'une dissolution des problèmes sociaux dans la transformation urbaine puis, à mesure que cette illusion se dissipait, par le désinvestissement de cette politique. Si on la resitue dans une perspective temporelle plus longue, la réforme de 2014 relève cependant moins de la refondation que de la synthèse historique, en ce qu'elle réunit dans un même texte les ambitions et les approches qui ont guidé successivement la politique de la ville depuis ses origines. Dès lors que la loi Lamy ramène la politique de la ville vers des chemins qu'elle a déjà explorés, il n'est pas inutile de revenir sur les évaluations réalisées aux différents stades de son histoire et les enseignements qui en avaient été tirés.
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Le passage d'une politique renouvellement urbain à un Programme National de Rénovation Urbaine (PNRU) en 2003 correspond à une opération de design institutionnel, qui devait créer les conditions de son évaluabilité. Onze ans plus tard, l'échec en la matière est patent. Que l'on adopte une approche technocratique de l'évaluation considérant qu'elle doit mesurer les effets propres d'une politique, ou une conception plus démocratique qui lui assigne une fonction de structuration du débat public, tout se passe comme si le PNRU n'avait pas été évalué. Comment expliquer cet échec ? Faut-il en conclure que les politiques de régénération urbaine sont, du fait même de leurs caractéristiques, impossibles à évaluer ?
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International audience ; La rénovation urbaine contemporaine présente de nombreuses analogies avec celle conduite à Paris et Lyon sous la direction des préfets Haussmann et Vaïsse au milieu du XIXe siècle, ainsi qu'avec celle mise en œuvre à l'échelle nationale dans les années 1960. En même temps qu'elle permet d'identifier leurs caractéristiques communes, la mise en regard de ces trois séquences de rénovation urbaine conduit à souligner les traits distinctifs du Programme National de Rénovation Urbaine initié en 2003. Tout d'abord, ses opérations ont été pensées et conduites à l'échelle du quartier, quand la rénovation urbaine du Second Empire et celle de la première décennie de la Ve République s'inscrivaient dans un projet plus global de modernisation urbaine, conçu à l'échelle de l'agglomération. Ensuite, contrairement à celles du passé, la politique actuelle de rénovation urbaine ne touche pas principalement un patrimoine privé dégradé voire insalubre, mais des immeubles d'habitat social récents. Enfin, les opérations de démolition-reconstruction qui avaient jusqu'alors été dirigées par les représentants du pouvoir central en lien avec des investisseurs privés, sans ou contre les élus locaux, relèvent aujourd'hui de la responsabilité de ces derniers. Ajoutons à ces spécificités deux autres caractéristiques du PNRU qui le distinguent dans l'histoire de la rénovation urbaine : la nature et le degré d'explicitation de ses objectifs en matière de peuplement d'un côté, leur faible politisation de l'autre. La dépolitisation de cette politique de peuplement est en effet notable, au regard des vagues précédentes de rénovation urbaine qui avaient constitué des terrains fertiles pour les affrontements politiques et les luttes sociales. Ce constat sert de point de départ au présent article, qui poursuit un double objectif : décrire les objectifs de peuplement poursuivis à l'occasion de chacune des trois vagues de rénovation urbaine et la manière dont ils ont (ou n'ont pas) été politisés d'une part, expliquer la ...
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In: Mouvements: des idées et des luttes, Band 74, Heft 2, S. 63-76
ISSN: 1776-2995
Initié par Nicolas Sarkozy en 2007, le projet du Grand Paris visait à « permettre à la France de tenir son rang dans la compétition des territoires, en faisant de sa capitale une "ville monde" ouverte, dynamique, attractive, créatrice de richesses et d'emplois 1 ». À cette fin, diverses démarches ont été entreprises, visant à élaborer une vision prospective du devenir de la métropole francilienne, à réformer son organisation institutionnelle et à construire le Grand Paris Express, réseau de transport public reliant les principaux pôles économiques de la région, les aéroports, les gares TGV et le centre de Paris. Au lendemain du discours de Jean-Marc Ayrault sur le « nouveau Grand Paris », Mouvements a souhaité revenir sur ce projet, ses orientations et son processus d'élaboration, en invitant deux élus et un universitaire : Patrick Braouezec (Front de gauche), président de la communauté d'agglomération Plaine commune, Emmanuelle Cosse (Europe Ecologie – Les Verts) Vice-présidente du Conseil régional Ile-de-France, chargée du logement, de l'habitat, du renouvellement urbain et de l'action foncière, et Daniel Béhar, géographe, professeur à l'Institut d'urbanisme de Paris.
Since the turn of the 19th century, the territorial presence of the French state administration has been embodied by the Prefect, heading an apparatus structured at the département level. However, the unity of that local government, personified by this high-ranking civil servant, is actually a legal fiction. In point of fact, the vertical integration of the French administration goes hand in hand with pronounced horizontal compartmentalization, the outcome of methodical, increasingly thorough segmentation of its action in the post-war decades, as its fields of intervention were extended. The state's territorial administration may in fact be seen as a complex whole comprised of executive branches, departments, agencies and agents, whose missions are a combination of authoritarian acts, checks on legality, political and economic regulation, production of public property and community service. This whole, peopled by the majority of government workers (with 966,000 employees in 2007, not counting the huge Education department, or twenty times the central administration personnel) received little attention until recently from French political scientists, who viewed them as simple go-betweens in the downward transmission of national rules, uniformly applied to the entire French territory. This legalistic vision was demolished in the late sixties by sociologists from the Center for sociology of organizations led by Michel Crozier, who pointed up the interdependence between employees of the administration's local services, rooted in their territory, and local elected officials. The latter's action was entirely dependent on the resources controlled by the former, and in return, state bureaucrats needed the legitimacy afforded by the local elected officials so as to implement the policies entrusted to them and to maintain a degree of independence from their superiors. Until the 1982-83 decentralization laws, then, state field agencies played a pivotal role in political and social regulation by safeguarding a combination ...
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