Québec en Amérique au XIXe [i.e. dix-neuvième] siècle: essai sur les caractères économiques de la Laurentie
In: Histoire économique et sociale du Canada français
34 Ergebnisse
Sortierung:
In: Histoire économique et sociale du Canada français
In: Recherches sociographiques, Band 7, Heft 1-2, S. 61-79
ISSN: 1705-6225
La notion de pouvoir économique, en soi, ne suscite guère d'intérêt : elle est trop vague. Mais elle peut devenir intéressante si on se demande qui utilise le pouvoir économique, par quels moyens, à quelles fins. En somme, il faut relier la notion imprécise de pouvoir économique à la notion concrète de contrôle.
Le monde des affaires est animé d'une dynamique tendue vers le contrôle ou vers la recherche de moyens propres à contrôler, à limiter ou à utiliser la faculté que possèdent les autres de prendre des décisions ou de s'immiscer dans le mécanisme des décisions.
Les façons d'accéder au contrôle peuvent varier avec les divers groupes qui recherchent le contrôle. Le public, sorte de pouvoir amorphe et diffus, constitue une cible que tous les groupes s'efforcent d'atteindre mais d'une façon particulière. On le considère ordinairement comme passif et malléable, et c'est à cause de ce pouvoir latent qu'il représente que les groupes tendus vers le contrôle attachent tant d'importance à la presse et au clergé, deux puissances capables de le noyauter et de le canaliser en fonction de quelque contrôle. Le meilleur des énergies visant le contrôle demeure quand même tourné vers le gouvernement, car celui-ci représente à la fois une source de pouvoir et un champ de bataille. Que les hommes d'affaires essaient de le contrôler, directement ou indirectement, par la voie de l'opinion publique, ou par quelque groupe de pression susceptible d'influencer le cours des décisions, les deux principaux concurrents dans la recherche du contrôle demeurent les dirigeants d'entreprises et les gouvernants. Les hommes d'affaires essaient de refouler la vague montante des interventions gouvernementales, d'éviter les règlements ou de brimer une législation susceptible d'entraver les mouvements de l'entreprise. De son côté, le gouvernement essaie de développer ses fonctions, de se tenir en forme, de se maintenir aussi efficace que la direction des affaires prétend l'être. L'un et l'autre groupes soutiennent qu'ils ne veulent rien d'autre que le bien-être du peuple.
C'est par le moyen des groupes de pression que l'on tend à influencer l'action politique et c'est une tension qui veut s'installer en permanence et non comme simple rouage d'élection. Les élections ne représentent plus qu'un épisode dans le processus politique, surtout lorsque s'affrontent, au niveau de l'entreprise, des groupes incarnant deux philosophies différentes de propriété et de contrôle, l'un favorisant la socialisation, l'autre la libre entreprise en tout et partout. Et qui niera l'importance de la grande entreprise moderne comme moyen de contrôle, puisque, par sa structure légale et financière, elle diffuse à l'extrême la propriété, source potentielle de pouvoir, et centralise à l'extrême aussi le contrôle qui est source de gouvernement ?
A partir de ces constatations préliminaires, nous pouvons élaborer un outillage rudimentaire qui nous tiendra lieu de modèle d'analyse historique et dont les éléments nous amènent à poser le problème par rapport au concept de conflit. Ces éléments sont les suivants :
1° Les champs d'opération ou, en termes plus abstraits, les espaces économiques propres à chaque engagement ou à chaque conflit ;
2° Les organisations ou les institutions en cause ;
3° Les objectifs ;
4° Les tactiques et les règles administratives du conflit.
On pourrait ajouter un cinquième élément : la référence à quelque schème de valeur, si celui-ci n'était pas déjà sous-entendu. L'exposé qui suit comprend trois parties :
I. Le destin des contrôles économiques dans la société pré-industrielle
du Québec — ce qui veut être une réflexion sur la situation de contrôle du gouvernement que privilégie une société à prédominance rurale.
IL Les contrôles économiques et les fonctions politiques dans l'évolution industrielle et commerciale du Québec — ce qui comporte une étude sommaire de deux cas, dans l'optique indiquée précédemment : a) l'énergie électrique ; b) l'industrie des pâtes et du papier.
III. L'origine, le fondement et les objectifs du contrôle économique exercé par les grandes entreprises des pâtes et du papier et de l'hydroélectricité — ce qui sous-entend que les deux types d'entreprises peuvent être envisagés dans l'optique d'un contrôle qu'ils visent en commun.
In: Recherches sociographiques, Band 1, Heft 3, S. 343-362
ISSN: 1705-6225
Dans un numéro précédent de Recherches sociographiques (i, 1, janvier-mars 1960), Albert Faucher a évoqué, â propos du fonds d'emprunt municipal dans le Haut-Canada, certains aspects du problème financier de la Province du Canada au cours de la période pré-confédérative. Le même auteur reprend ici ce problème pour en donner une interprétation d'ensemble.
In: Recherches sociographiques, Band 5, Heft 3, S. 277-317
ISSN: 1705-6225
L'émigration des Canadiens-français au XIXe siècle : position du problème et perspectives
In: Recherches sociographiques, Band 3, Heft 1-2, S. 45-53
ISSN: 1705-6225
Commentaire
In: Recherches sociographiques, Band 6, Heft 3, S. 219-236
ISSN: 1705-6225
La mise en valeur des richesses naturelles du Bouclier canadien au cours des années 1918-1938 a consacré la vocation industrielle du Québec. Avec les industries du papier, les mines et surtout l'industrie hydro-électrique, le Québec est entré dans une deuxième phase d'industrialisation à caractère nettement continental. Ces industries, en effet, en raison même des ressources qu'elles mobilisaient et des marchés qu'elles exigeaient, étaient entraînées à une exploitation à l'échelle nord-américaine. Entrée relativement tard dans le courant du nouvel industrialisme, la province de Québec y entrait quand même en son temps, c'est-à-dire, à un stade de développement technologique où l'entreprise américaine découvrait chez elle des ressources appropriées aux besoins des grands centres métropolitains de l'Amérique du Nord. Ainsi la province s'est industrialisée sous l'impulsion des foyers de développement des États-Unis, avec des capitaux importés des États-Unis, à l'aide de techniques qui n'étaient sans doute pas exclusives aux États-Unis mais qui furent véhiculées au Canada par des équipes d'ingénieurs américains et adaptées aux conditions canadiennes par des cadres préparés aux États-Unis. En d'autres termes, c'est des États-Unis que lui sont venus le capital financier et ses rouages de gestion, le génie d'entreprise et les cadres de l'administration. La province offrait à l'entreprise américaine des matières brutes et des manœuvres. Par dessus tout, elle s'engageait à collaborer avec l'entreprise américaine en lui procurant des conditions favorables d'exploitation. On comprend aujourd'hui les réticences de certains groupes du Québec pour qui un tel engagement évoquait l'image d'un nouveau pacte colonial, style XXe siècle.
Ce nouveau régime industriel étayé par les États-Unis se manifeste dès la fin du XIXe siècle mais il ne se réalise pleinement qu'une vingtaine d'années plus tard, du moins dans la province de Québec. Dans la Colombie britannique, la grande exploitation minière de la région de Kootenay débute à la fin du XIXe siècle en liaison avec l'entreprise américaine. Dans l'Ontario, à la même époque, s'établissent à Sault-Marie les entreprises de Clergue, venues de Philadelphie. Avec l'ouverture des mines d'argent, d'or et de cuivre, la grande entreprise gagne le nord de l'Ontario et le nord-ouest du Québec. Elle atteint Rouyn en 1925 et Val-d'Or en 1936.
In: Recherches sociographiques, Band 8, Heft 2, S. 177-209
ISSN: 1705-6225
En 1839, Lord Durham recommanda l'union législative des deux Canadas comme solution aux problèmes économiques et politiques de ces provinces. La même année, Lord John Russell, Secrétaire aux colonies, faisait part de ce projet à ses collègues de la Chambre des Communes. Le Bill de l'Union fut présenté le 23 mars et voté le 23 juillet 1840. La Loi d'Union des deux Canadas (3 et 4 Victoria, ch. 35) entra en vigueur après une proclamation officielle du 5 février 1841. La proclamation fut transmise à l'Assemblée canadienne par Lord Sydenham, le 10 février de la même année. C'est ainsi qu'entre la publication du Rapport de Lord Durham, à l'automne de 1839, et la proclamation de la Loi d'Union, en 1841, s'est déroulé le stratagème politique qui aboutit à l'union effective de deux Canadas, prélude à la Confédération de 1867.
Lord Durham et Lord Sydenham ont été les personnages-clés de ce drame impérial qui eut pour théâtre l'Amérique du Nord. L'un et l'autre y ont joué des rôles différents mais complémentaires : Durham en tant qu'enquêteur et architecte, Sydenham en qualité d'exécutant. Le plan Durham fut conçu dans la perspective de la juridiction impériale, en fonction de l'intégrité du territoire canadien, sans égard pour la population francophone. Celle-ci devait, dans le cadre politique d'un Canada unique, être assimilée par la population anglophone et impérialisante. Le plan d'action de Sydenham ne réservait aucune place à la consultation des Canadiens français ; il méprisait même l'opinion des factions réformistes du Haut-Canada ; il s'affirmait comme impérial et supracolonial.
Cette étude veut rappeler les recommandations économiques du Rapport de Lord Durham, mesurer les dimensions du plan de Sydenham, évaluer la condition nord-américaine des provinces britanniques et leur évolution en tant que limites ou obstacles à ce plan et à la volonté de son exécutant.
In: Recherches sociographiques, Band 30, Heft 2, S. 249-271
ISSN: 1705-6225
Trois institutions du Québec ont célébré en 1988 leur cinquantenaire: Agropur, la Faculté des sciences sociales de l'Université Laval et La Laurentienne. À cette occasion, autant de livres d'histoire racontent leur naissance, leur croissance et les circonstances de leur développement : celui d'un sociologue de l'Université Laval pour Agropur, celui d'un journaliste-écrivain pour La Laurentienne et, pour la Faculté de Laval, celui d'un groupe de ses professeurs. Après un aperçu du contenu et de la facture des trois ouvrages, nous montrerons que l'insertion de ces institutions dans la durée québécoise nous aide à leur découvrir ressemblance, quant à leur motivation originelle, quant aux conditions de leur devenir et, pourquoi pas, quant à leur orientation future. L'auteur se demande si elles ont suffisamment conscience de leur commune destinée, et pourquoi n'accorderaient-elles pas plus d'importance à la prospective.
In: Recherches sociographiques, Band 1, Heft 1, S. 7-31
ISSN: 1705-6225
Depuis quelques années, Albert Faucher poursuit des recherches économiques sur une phase fort mal connue et pourtant décisive de notre histoire : la période pré-confédérative. On trouvera ici un fragment de ces travaux : il éclaire à la fois un trait important de notre système municipal et les origines des conceptions de l'État qui ont inspiré la Confédération naissante.
In: Recherches sociographiques, Band 30, Heft 1, S. 150
ISSN: 1705-6225
In: Recherches sociographiques, Band 25, Heft 2, S. 313
ISSN: 1705-6225
In: Recherches sociographiques, Band 24, Heft 1, S. 123
ISSN: 1705-6225
In: Recherches sociographiques, Band 20, Heft 1, S. 128
ISSN: 1705-6225
In: Recherches sociographiques, Band 15, Heft 2-3, S. 355
ISSN: 1705-6225
In: Canadian journal of political science: CJPS = Revue canadienne de science politique, Band 6, Heft 1, S. 3-21
ISSN: 1744-9324
Those phenomena that are called revolutions, in the conventional sense of the word, are essentially moments of turbulent acceleration following periods of retardation; and such are the phenomena of the révolution tranquille in Québec, which are confused by some with the inclusive events of long duration. In this perspective, and as a prelude to the analysis of current conceptions of the so-called quiet revolution in Québec, the author offers a study of the economic and social history of the United States from 1920 to 1940. He sees no sharp break between the fabulous twenties and the depression decade; nor does he see a gap between the interwar period and the preceding so-called progressive period. This can be seen through the unfolding of social, political, and economic events, provided that care is taken to adopt the mental set of transcending the conflictual in order to assent to the cumulative aspects of the historical process. Seen from this angle, the issues appear more complex, and contemporaries may easily be pardoned for failing to grasp the fundamental questions or for seeing revolutions where there are none. In the freedom of dancing, smoking, and drinking with women or, again, in the freedom of teaching the theory of evolution in schools (freedoms conquered in the twenties and the early thirties), some have seen a revolution. In a like manner, the New Deal has been described as revolutionary, as has the economic theory of J.M. Keynes. But if capitalism really has undergone such trials, how then can it still carry on so vigorously? In fact, it has learned to adapt itself to the changing conditions of its survival without altering its basic character. New regimes arise and the system carries on. The New Deal created a new regime to which capitalism acclimatized itself; and in the new regime capitalism managed so well that it could take advantage of the change in mentality in order to save the system. Under the New Deal, however, capitalism reached an important stage of its politicization, as it did somewhat later, under the new fiscal policies derived from Keynes' general theory. Yet, despite all revolutionary appearances, it continued to operate on the basis of usury, and while taking hold of the new media of information it mobilized resources with a view to profit and in so doing it organized things and men with equal indifference and efficiency. The system has continued to operate on the same basis of usury and, in order to sidetrack violent protest, it has adopted the issue of social justice; it has been willing to substitute assistance for employment, destructive idleness for creative leisure. Those benefits that are labeled social security and are now distributed without much regard for human creativity have the properties of a tranquillizing pill. And so we are reminded of the panem and circenses politics of a declining Empire. Are we really prepared to swallow the tranquillizing pill?