Euroscepticism and the 2014 European Parliamentary Elections
In: L' Europe en formation: revue d'études sur la construction européenne et le fédéralisme = journal of studies on European integration and federalism, Band 373, Heft 3, S. 29-44
ISSN: 2410-9231
Le résultat des élections parlementaires européennes de 2014 est largement perçu comme ayant été une victoire pour l'euroscepticisme et les acteurs politiques qui veulent la sortie de leurs pays de l'UE. Le récit des médias a mis l'accent en particulier sur le succès des eurosceptiques (Szczerbiak & Taggart : 2004) de l'UKIP en Grande-Bretagne et du Front national (FN) en France, qui ont émergé comme les plus grands partis, dans leur pays respectif, avec le vote des élections européennes. Cet article soutient, cependant, que ce récit spécifique débouche sur une conclusion trop nuancée du résultat des élections. Il souligne que le résultat des élections est la nature différenciée des euroscepticismes qui ont émergé à travers l'UE. En examinant plusieurs cas – le cas de l'Irlande, de la France, de la Grèce, de la Pologne, de l'Espagne et du Royaume-Uni – il montre que la nature de l'opposition à l'intégration européenne exprimée par les partis « vainqueurs » des élections européennes dans chaque État varie de façon significative. Voir ces résultats à travers le prisme du 'withdrawalist' du FN et de l'UKIP conduit à exclure l'émergence des opposants à l'intégration européenne dont la position est fondée sur une critique des politiques adoptées par l'UE pour faire face à la crise économique et financière européenne. L'article conclut en replaçant l'émergence de cet euroscepticisme dans le contexte de l'impact catastrophique de la crise sur l'économie européenne, et comment elle n'est pas seulement compréhensible, mais peut-être même mise en sourdine compte tenu de la dévastation causée par la crise.