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Dans le présent article, l'auteure examine la question de l'homicide conjugal féminin, ou « maricide », à partir de la perspective des femmes. Trois temps forts ponctuent la démarche. Dans un premier temps, une mise en contexte de la situation ainsi qu'un survol des enjeux de la décision Lavallee et de la pertinence légale du syndrome de la femme battue (SFB) sont présentés. Dans un deuxième temps, elle explique son itinéraire méthodologique et épistémologique dans sa recherche effectuée auprès de femmes à l'origine d'un maricide au Canada, en France et en Belgique. Dans un troisième temps, elle explore le maricide à partir des récits de ces femmes ainsi que des professionnelles et des professionnels et elle présente une partie de ses résultats de recherche en abordant deux thèmes majeurs : 1) les facteurs qui ont conduit ces femmes à l'acte, et 2) leurs réactions après le geste meurtrier.

As women's prison populations grow in Canada and around the world, more women are exposed to carceral practices which use disciplinary techniques to shape them into 'docile bodies. Although intended to shape women's minds, these processes also have marked effects on female bodies. Using a Foucauldian perspective, we examine how women adapt to and resist the prison's disciplinary routines and its intrusions into their lives and bodies. Interviews with female ex-prisoners reveal how everyday degradations, health practices, self-injury and body modification shape their bodies and identities. These women's accounts are interpreted through the lens of the body to explore the long-term effects of the prison's rationalities and technologies on their bodies, minds and identities. We document how women negotiate these forces during their imprisonments, as well as after their releases when they are living in the community. Even though women are released from prison, they are not home free; the prison's technologies and rationalities permeate the prison walls and follow the women as they negotiate community life.

Cet article vise à saisir la façon dont les pratiques de santé participent aux et signalent les transformations de la prison. Nous rappelons tout d'abord la façon dont les préoccupations sanitaires sont liées à la prison moderne. Nous montrons ensuite que la logique néolibérale s'est taillée une place dans l'expérience générale de la prison. Enfin, nous démontrons que le courant de la nouvelle santé publique contribue à l'actualisation de la logique néolibérale en prison à travers trois éléments: l'instrumentalisation des détenus comme vecteurs de santé des communautés, la « santéisation» de la gestion actuarielle des détenus et la reconfiguration de la relation de soin en détention.

RésuméLes femmes qui sortent de prison continuent de faire face à des épreuves provenant de leur emprisonnement. Dans cet article, nous abordons les façons dont la prison, et par extension l'État, suivent les femmes à l'extérieur de la prison jusque dans leurs communautés. Tandis que l'État tente d'assurer une réintégration réussie des ex-prisonnières, ses politiques, reflétant un agenda néolibéral de responsabilisation individuelle, entravent possiblement les chances des femmes de réintégrer leurs communautés. Ici, nous explorons les expériences de (ré)intégration des femmes par l'entremise de témoignages d'ex-prisonnières ayant servi de longues sentences, de leur famille et de leurs défenseurs. Le contrôle que ces femmes ont connu en prison résonne dans leur vie après leur mise en liberté: elles ressentent une désagrégation, une marginalisation et un besoin de (re)négocier leur vie. Tandis que les femmes peuvent quitter la prison, le contrôle qu'elles ont subi durant leur incarcération demeure imprégné dans leur esprit et leur corps. L'État continue d'exercer, bref, une autorité sur elles à distance par les séquelles de leur emprisonnement ainsi que par une surveillance continue.

C'est par une pratique artistique millénaire, la danse, que cet ouvrage explore des questions sociétales comme la victimisation, la délinquance, la santé mentale et physique, ou encore l'enfermement. Ces questions mettent en relief la résilience et la justice sociale, qui touchent souvent des populations vulnérables et minoritaires.