Autriche : de la banalisation aux résistances
In: Recherches Internationales, Band 65, Heft 3, S. 49-72
L'expérience de deux années d'alliance gouvernementale droite-droite extrême permet de mieux percevoir le sens de ce pouvoir et vérifier des analyses et hypothèses émises lors de l'accession du FPÖ au pouvoir. Une sorte de «zone grise» s'installe qui représente un véritable défi pour la démocratie. La double fonction du FPÖ – moteur du néolibéralisme et force d'accueil des victimes – rend la confrontation difficile et exigeante. De nouvelles expressions de société civile, des phénomènes inédits de résistances multiples ont émergé dans l'espace de deux ans dans la société autrichienne sans pour autant modifier le paysage politique ni les contours des partis de gauche. Les gouvernements de l'Union européenne appelés pour la première fois à se prononcer sur une question politique intérieure constituant un enjeu européen n'ont pas voulu se saisir de cette crise pour déclencher un débat sur le sens de la construction européenne ni sur les droites extrêmes en progrès alors que nombre d'initiatives progressistes avaient comme but de soutenir «l'autre Autriche» et de renverser les tendances sur le continent.