La littérature contemporaine dans ses développements toponymiques fictionnels axés sur l'imaginaire, le sensible ou le réalisme questionne un modèle de toponymie critique et en constitue un test éventuel sur sa pertinence à décrypter les logiques à l'œuvre dans les dénominations ou renominations de lieux. Sont ici envisagés trois romans de Kundera, Ellroy et Hémon, qui ont en commun de mettre la production et l'usage des noms de lieux au centre de l'intrigue et du récit. Ces trois romans, aux perspectives et à la forme très différentes, permettent de spécifier certaines parties du modèle, tels que les jeux d'acteur·ice·s et la valeur des lieux dans le sens accordé aux dénominations. Finalement, c'est la notion foucaldienne de dispositif appliquée à la toponymie qui s'en trouve éclairée.
Lépinard, Éléonore. 2020. Feminist Trouble: Intersectional Politics in Post-secular Times. New York: Oxford University Press. ISBN: 978-0-19007-715-0. 336 p.
Introduction au dossier; Dénominations plurielles : quand les noms de lieux se concurrencent ! Les situations toponymiques qui font l'objet de ce dossier sont celles, nombreuses et diversifiées, où l'on constate dans les usages, la cartographie et les nomenclatures une pluralité d'appellations éventuellement contradictoires et fonctionnant sur des registres différents. Ces situations fréquentes et riches d'enjeux peuvent être interprétées à l'aune de la géographie politique et culturelle comme révélatrices de la pluralité des représentations et des pratiques, mais aussi des rapports historiques à l'espace et des éventuelles revendications sur celui-ci. Ces situations de dénominations plurielles ont jusqu'à présent retenu l'attention des chercheurs lorsqu'elles s'apparentent à des revendications territoriales concurrentes et s'inscrivent dans des conflits d'ordre géopolitique. Ainsi des travaux sont à noter sur la controverse internationale au sujet du nom de Macédoine, utilisé en Grèce et revendiqué pendant plus de 20 ans par les autorités de l'actuelle Macédoine du Nord (Tziampiris, 2012 ; Mavromatidis, 2010), sur la dénomination de la Mer de l'Ouest vs Mer du Japon (Short & Dubots 2020) ou encore sur celle de la Cisjordanie (West Bank) vs Judée-Samarie (Cohen et Kliot, 1992 ; Leuenberger et Schnell, 2010). En revanche, sont largement ignorées les dénominations plurielles de lieux du quotidien : rues, carrefours repères, quartiers, villes, petites régions. Pourtant, les enjeux liés à la pluralité des noms pour de mêmes lieux dans ces situations et à ces échelles sont nombreux, riches et originaux comme nous le montre la collection d'articles que recèle le présent dossier. En effet, dans des contextes divers allant du terrain de guerre à ceux de la patrimonialisation contemporaine, de la grande ville nord-américaine à la grande ville africaine, et du monde rural français au monde rural népalais, ce sont les questions des modalités de production, d'appropriation et de revendications d'appellations multiples et potentiellement contradictoires qui sont posées. De manière générale, c'est la question de l'endonyme versus l'exonyme ou du vernaculaire versus l'officiel qui est en jeu. On verra cependant que ces oppositions binaires sont quelque peu réductrices et occultent des situations plus complexes où les hybridations ne sont pas rares.
L'analyse de la dimension politique de la production des noms de lieux est au programme du courant récent de critical toponymy ou toponymie politique. Elle vient compléter les approches étymologique, philologique et archéologique des noms de lieux en s'intéressant davantage au processus de nomination qu'au nom lui-même, avec une attention particulière portée à la néotoponymie. Au delà de la mise en évidence des enjeux politiques contextualisés, il est possible de se doter d'un cadre théorique inspiré d'une approche foucaldienne par les dispositifs et les technologies de pouvoir. Un tel cadre permet de donner du sens aux nexus que constituent les entreprises particulières de dénomination. Elles peuvent être ramenées à des intentions types en fonction des contextes géopolitiques dans lesquels elles opèrent, de la nature et l'échelle des lieux auxquels elles s'appliquent, ainsi que des jeux d'acteurs qu'elles mobilisent. La littérature contemporaine dans ses développements toponymiques fictionnels axés sur l'imaginaire, le sensible ou le réalisme questionne ce modèle et en constitue un test éventuel. Seront ici envisagés : «La fête de l'insignifiance» de Milan Kundera (2014) qui interroge le maintien du nom de Kaliningrad après l'effondrement du bloc soviétique; « The Black Dalhia» de James Elroy (1987) dans lequel une dénomination inadéquate et indélicate quand à la nature du lieu est à l'origine d'une fureur dévastatrice ; «Maria Chapdelaine» de Louis Hémon () où les pionniers du Québec se débattent entre références autochtones et coloniales, entre évocation des origines et hagiographie.
Les initiatives se multiplient pour dénoncer le privilège accordé aux hommes dans les odonymes commémoratifs de personnalités des grandes villes occidentales. Autrement dit, il devient de moins en moins supportable que le grand livre commémoratif et identitaire que constitue le répertoire des noms de voies et de lieux accorde un privilège inouï aux hommes et évite même soigneusement certaines figures féminines. Ce marquage symbolique et matériel du paysage contribuant grandement à la perpétuation de stéréotypes patriarcaux. L'émergence simultanée d'une préoccupation post-moderne prend des formes différentes selon les acteurs qui s'emparent de la question et selon les caractéristiques et la localisation des collectivités qui mettent en œuvre des politiques dédiées. Ainsi un important champ contemporain de la toponymie politique, à savoir la promotion des noms de femmes dans l'odonymie, doit être étudié en combinaison avec des éléments de contexte géopolitique qui permettent d'expliquer les différentes formes que prennent les politiques et les revendications en la matière.
Le Programme des Nations Unies pour le développement se réjouit de l'essor économique des pays du sud. Mais il est un aspect dont on ne parle jamais: sur le terrain, le chevauchement des projets - politiques, économiques, environnementaux -peut avoir de funestes conséquences
The cross-border metropolitan area of Geneva has recently experienced a traumatic election in the Swiss central district « Canton de Genève ». During the campaign, two populist parties have stigmatized both the daily commuters from France as a work force which catches up the jobs in the inner city and the French suburbs as a shelter for criminals. The two political parties using these arguments have won the fourth of the elected members of the parliament of the Canton. These events express the contradictions between the political process of governance and planning integration at the scale of the cross border agglomeration and the increasing claim of isolationism on a xenophobic base in the central district. A new fast public transportation network is perceived simultaneously as a tool for a sustainable development of the whole metropolitan area or as a tool for an increasing colonization and exploitation of the center from the foreign periphery. The context of economic crisis is definitely a key factor of explanation of the strengthening of populist xenophobia and isolationism, but we argue that part of the issue is structural and related to the specific morphology of the cross border agglomeration which includes a green and agricultural buffer zone between the Swiss central district and the French suburbs.
La référence à l'apartheid au sujet de la situation en Israël-Palestine n'est pas nouvelle, et prend différentes formes. Suite à l'érection du Mur en partie sur les terres palestiniennes et au désengagement unilatéral de Gaza, le livre intitulé «Palestine, Peace not Apartheid» de l'ancien président des Etats-Unis et Prix Nobel de la paix Jimmy Carter et la polémique qui s'ensuivit ont relancé débat sur la validité ou l'ignominie de l'analogie. Elle est à nouveau utilisée pour stigmatiser l'Etat d'Israël et la guerre implacable menée à Gaza. Cette analogie récurrente fait-elle sens, et a-t-elle une quelconque portée politique? Il faut tout d'abord préciser que l'apartheid sud-africain, qui signifiait « développement séparé des races » en afrikaans, la langue des colons afrikaners d'origine hollandaise, était avant tout une pratique de gouvernement qui a systématisé les principes ségrégatifs hérités de la période coloniale. L'apartheid reposait sur une normalisation et une hiérarchisation strictes de catégories raciales et sur un ensemble de techniques spatiales de gouvernement et de domination. Il est en fait possible de distinguer trois apartheids différents et en partie successifs. L'«apartheid mesquin», le plus fameux et le plus proche des pratiques ségrégationnistes du sud des Etats-Unis, régissait l'usage séparé des espaces publics et même des espaces domestiques ainsi que les relations sociales entre groupes hiérarchisés. Il était avant tout destiné à satisfaire l'ego des petits Blancs et à maintenir dans un état de domination permanente la majorité de la population. L'«apartheid résidentiel» - ou apartheid urbain - cantonnait, cette fois à l'échelle des agglomérations, les différents groupes raciaux dans des zones bien délimitées, les townships des Noirs, Métis et Indiens étant même séparés de la véritable cité (au sens municipal), celle du centre-ville et des quartiers blancs, par une zone tampon. Le «grand apartheid» enfin, qui cette fois visait à établir une certaine décolonisation interne en accordant l'indépendance aux fameux bantoustans formés de terres discontinues et totalement dépendants économiquement, et à se débarrasser ainsi du problème politique des droits civiques et politiques de la majorité de la population devenue pseudo-citoyenne de ces pseudo-Etats. On connaît l'échec de cette stratégie cynique. Aussi dans les différents usages de l'analogie avec l'apartheid, il faut se demander de quel apartheid il s'agit pour en juger la pertinence et surtout la portée politique. L'analogie radicale se fait de manière indifférenciée avec les trois apartheids, c'est celle qui s'était exprimée par exemple lors de la conférence de Durban sur le racisme. Elle vise à assimiler l'Etat d'Israël à un Etat raciste de par sa définition religieuse et le statut accordé aux populations arabes. Pris dans les frontières de 1967, et sans nier certaines discriminations, en particulier dans l'accès à l'armée, le contresens est évident. Les droits civiques et politiques étant reconnus pour tous, la séparation légale des communautés fonctionne sur tout dans le domaine judiciaire, avec un droit de la personne communautarisé et religieux emprunté aux empires cosmopolites et notamment à la pratique du Millet dans l'Empire ottoman. Pris dans les frontières définies par l'occupation des territoires palestiniens, l'analogie prend plus de sens ; elle est d'ailleurs utilisée par une partie de la gauche israélienne et, de fait, par une partie de la droite qui s'alarme d'une possible majorité non juive en Israël. Problème qui nécessiterait des solutions territoriales et politiques pour pouvoir rester dans la catégorie des Etats démocratiques du camp occidental, c'était le fondement de la politique unilatérale de désengagement de Gaza menée par Sharon. L'analogie faite par le camp de la paix et par des observateurs internationaux qui ne sont pas antisionistes, celle qu'a osée par exemple l'ex-président Carter, repose donc exclusivement sur le traitement des territoires occupés et s'effectue avec le «grand apartheid» et ses bantoustans. Pour efficace et pédagogique qu'elle soit, l'analogie peut tout de même mener à la confusion. Là où le « grand apartheid » pouvait être vu comme postcolonial dans le sens où il rompait avec une logique d'appro-priation territoriale pour promouvoir une seule logique d'exploitation, les pratiques israéliennes de la colonisation d'une part et de la cantonalisation dans une enclave fermée de l'autre, sont encore marquées par la logique de conquête. Elles s'éloignent de plus en plus de celle de l'exploitation de la main-d'œuvre, mais aussi d'une éventuelle restauration de souveraineté des Territoires dans leur intégrité. La voie d'un accord de paix, que semble souhaiter la nouvelle administration américaine, sera plus que jamais conditionnée à des démantèlements et à l'invention de formules territoriales complexes et négociées telles que celles introduites par l'Initiative de Genève.
L'usage social du mot « territoire » tend à proliférer sur fond de mondialisation. La géographie francophone fait aussi un usage immodéré de la notion. Paradoxe apparent qui propulse les territoires contemporains dans le collimateur de ses détracteurs qui y voient un objet obsolète (produit de la modernité et relégué par une postmodernité déterritorialisante), réducteur (qui ne permet pas de saisir la dimension mobile des rapports à l'espace) et mystifiant (qui occulte les véritables enjeux sociaux et participe du démantèlement de l'État providence). Ces critiques appellent davantage une conceptualisation du terme que son abandon, tant la complexité territoriale est une donnée de la postmodernité. La perspective de l'abandon n'est d'ailleurs pas d'actualité puisque les usages vont actuellement du mot-valise, synonyme d'aire ou d'espace, à la notion spécifique en géopolitique, synonyme d'extension bornée de la souveraineté étatique. Entre ces pôles extensifs et restrictifs de l'usage de la notion, géographies culturelles et politiques convergent sur le caractère nécessairement construit de l'objet territoire. Des contradictions subsistent cependant au sein de ces approches constructivistes et les pistes les plus fécondes pour leur dépassement se trouvent du côté de l'intelligence des idéologies et des configurations territoriales. Des propositions sont ainsi émises pour rendre le concept opératoire sur un plan politique : il s'agit notamment de distinguer clairement le terme de celui de zone ou d'espace d'affectation. ; The social use of the term "territory" has tended to proliferate in the context of globalization. French-speaking geography has also indulged an immoderate use of the concept. The apparent paradox has made the contemporary notion of territory the target of detractors who see it as something obsolete (a product of modernity now superseded by a de-territorializing postmodernity), too reductive (not allowing for a grasp of the mobile aspect of spatial relationships), and mystifying (masking the true ...
With the rise of the Information Age, concerns about privacy and the birth of a 'surveillance society' arose. This phenomenon can notably be witnessed in the public sectors in OECD countries. Thanks to the development of new processes and technologies based on the use of personal data, bureaucratic organisations (in their weberian definition) elaborate a new form of surveillance called data surveillance. These techniques inspired by panoptics constitute a new way of producing social control. The disciplinary power described by Foucault before the Information Society has been partly replaced by the power of information called informational power. Accordingly concerns about the preservation of privacy rise among citizens. Nonetheless the main consequence of the informational power is the social control it produces on citizens. But individuals find ways of bypassing or contesting the informational power. They generate counter powers through the political and public opinion channels in order to keep the system 'balanced'. This theoretical study should be qualified. First the bureaucratic organisations do not promote these new tools only to produce social control. In fact they are part of a general process of rationalisation and economisation of public services. Second the study provides a rather 'conflicting' view which does not fit to all the contexts. Finally the concept of 'surveillance society' is relevant to illustrate the dominant place of information but is not acceptable as a new model of society. Keywords: Surveillance, Information Society, Social Control, Privacy
The present thesis offers a set of theoretical reflections on postmodern and postcolonial territorial restructuring. It is mainly based on fifteen years of scientific research on the demarcation processes at local and provincial levels in African contexts (South Africa, Morocco and Niger) and at intermunicipal level in France. A broad international bibliography on the issues of demarcation and territorial engineering is also used. Chapters deal with specific entries: the arguments on the choice of new provincial capital cities and county-towns; territorial solutions and innovations introduced in borderlands institutional and local government design; the evolution of the optimal territorial pattern in the public policies of spatial planning and devolution. Lastly some laws and trends arising from this work are applies to territorial restructuring beyond local and national political clouts.
The crisis of an hypertrophied state based on the uranium generated incomes. A territorial system wich have run his course. The demands of a population avid for democracy. The claims of the Tuareg population in rebellion. The pressure from investors driven by a concern for governance and sustainable development. Institutional and territorial reform must be global, radical andThis process of reform reveals new challenges relating to the functions of administrative centres, and the spatial representation of different social groups. The arguments put forward are extremely diverse, tanging from a modern reinterpretation of regional historical divides to major principles of spatial rationalisation. But, once again, the search for an ideal territorial organisation is faced with the complexities of the social and spatial realities, and a wide range of strategies, customs and perceptions. In contemporary Niger, the foundations of territorial restructuring are emerging, embracing the forces of globalisation, the search for new identities and new paradigms of local development. ; Un Etat rentier et son système territorial à bout de souffle. En 1994, le Niger se lance dans un projet quelque peu utopique de refonte totale de son système d'administration territoriale avec l'instauration de quatre niveaux emboîtés, de la commune à la région. Un patient travail de redécoupage s'engage. L'ambition est de réaliser un pavage intégral du territoire dès le niveau le plus fin, celui des municipalités. Voici une fantastique opportunité d'observation et d'analyse des dynamiques et des recompositions territoriales à l'oeuvre dans le Niger contemporain. Dans ce contexte, la reconnaissance de certaines dynamiques contemporaines ou au contraire le primat accordé aux fonctions héritées ne sont évidemment pas neutres et permettent de découvrir les forces socio-territoriales sur lesquelles l'État entend s'appuyer ou qui s'imposent à lui. Sur fond de recherche d'un système rationnel basé sur le mythe de l'optimum territorial, la défense ...
The crisis of an hypertrophied state based on the uranium generated incomes. A territorial system wich have run his course. The demands of a population avid for democracy. The claims of the Tuareg population in rebellion. The pressure from investors driven by a concern for governance and sustainable development. Institutional and territorial reform must be global, radical andThis process of reform reveals new challenges relating to the functions of administrative centres, and the spatial representation of different social groups. The arguments put forward are extremely diverse, tanging from a modern reinterpretation of regional historical divides to major principles of spatial rationalisation. But, once again, the search for an ideal territorial organisation is faced with the complexities of the social and spatial realities, and a wide range of strategies, customs and perceptions. In contemporary Niger, the foundations of territorial restructuring are emerging, embracing the forces of globalisation, the search for new identities and new paradigms of local development. ; Un Etat rentier et son système territorial à bout de souffle. En 1994, le Niger se lance dans un projet quelque peu utopique de refonte totale de son système d'administration territoriale avec l'instauration de quatre niveaux emboîtés, de la commune à la région. Un patient travail de redécoupage s'engage. L'ambition est de réaliser un pavage intégral du territoire dès le niveau le plus fin, celui des municipalités. Voici une fantastique opportunité d'observation et d'analyse des dynamiques et des recompositions territoriales à l'oeuvre dans le Niger contemporain. Dans ce contexte, la reconnaissance de certaines dynamiques contemporaines ou au contraire le primat accordé aux fonctions héritées ne sont évidemment pas neutres et permettent de découvrir les forces socio-territoriales sur lesquelles l'État entend s'appuyer ou qui s'imposent à lui. Sur fond de recherche d'un système rationnel basé sur le mythe de l'optimum territorial, la défense d'intérêts locaux et régionaux fait rage. Des argumentaires contradictoires se déploient sur de multiples registres. Les dynamiques économiques contemporaines se heurtent ou rencontrent les légitimités historiques et identitaires. De ces expressions qui empruntent les canaux officiels de la consultation ou la voie des groupes de pression dans l'appareil d'Etat nait un compromis territorial. Un apparent retour du refoulé s'exprime alors massivement par la reconnaissance d'entités précoloniales autour de leurs chefs-lieux historiques. En fait, le refoulé dans l'ordre politicoterritorial encore en vigueur, relève de l'informel, des chaînes de sociétés emboîtées et des complémentarités axiales. Celles-ci restent ignorées, de même que les solidarités aspatiales (sans continuité territoriale). Autant de réalités présentes ailleurs, dans les filières et les réseaux économiques et sociaux qui animent le système de villes et marchés du sous-continent. Dans la bataille territoriale du redécoupage et du chef-lieu ce sont des formations sociales rivales nées des clivages de la réinterprétation coloniale des solidarités coutumières qui apparaissent. Le référent identitaire et généalogique choisi renvoit à des solidarités effectives. Mais surtout il pourra être instrumentalisédans la mobilisation des ressources locales et dans les relations avec l'extérieur. Sur fond de mutation des fonctions de chef-lieu, crispations et innovations territoriales sont en marche.