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Au début de Christianisme sans fétiche , Eboussi Boulaga évoque l'Extirpation des idolâtries menée au xvii e siècle contre les Indiens du Pérou pour comprendre la situation africaine et le déracinement de « l'être-au-monde » du Muntu par la colonisation. En tant que destruction du noyau mythico-rituel et éthique de la tradition, l'Extirpation missionnaire est la clé de la négation de la politique qu'a cristallisée l'Etat-administration africain. Les conférences nationales en Afrique francophone sont alors pour Eboussi Boulaga une tentative de restauration du fondement de la politique à travers la reprise de l'action ancestrale traditionnelle d'instauration de la communauté et d'un futur autre.

Préfaçant, en 1982, la traduction par Alain Renaut et Luc Ferry d'un choix d'oeuvres philosophiques de Fichte, Alexis Philonenko - qui fut par sa traduction et son commentaire des Principes de la Doctrine de la science le promoteur d'un profond renouveau des études fichtéennes en France et à l'étranger - comptait sur la traduction prochaine du Fondement du droit naturel, du Système de l'Ethique et de la Doctrine de la science dans sa version de 1801-1802, pour que le lecteur français puisse enfin mesurer l'ampleur du "phénomène-Fichte". C'est à présent chose possible.

Modern historiography criticizing the Revolution is founded on the legend of the rousseauiste revolutionary. J.-C. Goddard denounces that ideological misinterpretation by recalling how Saint-Just was a determined enemy of Rousseauism, and attempts an historical genesis of the mistake by showing how it was elaborated by Hegel, who was the first great critic of the Revolution.

Fidèle à son projet de confrontation et d'ouverture sur des champs disciplinaires trop souvent cloisonnés, EspacesTemps donne ici la parole à une réflexion singulière qui casse les frontières et propose pour les sciences sociales "une construction spéculative du réel", Le livre de Bruno Pinchard n'est cependant pas un discours sur les sciences sociales, mais une manière d'aborder la philosophie et le rôle du philosophe dans un contexte intellectuel et politique où disparaît "l'amour de l'intelligible". Contre la déconstruction de Derrida et la place grandissante de la phénoménologie, Bruno Pinchard défend un renouveau de la métaphysique et dresse la figure du philosophe gardien de l'intelligible. Loin des habitudes universitaires, tant par la langue que par la méthode, cette histoire de la fabrique de l'esprit associe le sacré et la raison, la connaissance objective et la mythologie, le conceptuel et l'imaginaire, la renaissance et la culture médiévale, Dante, Durer, Vico, la religion, la poésie, la mathématique de René Thom. Les contributions qui suivent, une introduction de Bruno Pinchard et deux critiques commentées par l'auteur, sont autant de parcours pour approcher cette réflexion complexe, surprenante ; ce débat est aussi celui de la distance ou de la proximité des préoccupations des sciences sociales et de la philosophie, celui de la part du technicien et de l'humaniste.