Les recherches sur la gentrification au Québec se sont concentrées sur les transformations des quartiers centraux de Montréal et, dans une moindre mesure, sur la ville de Québec et certaines municipalités rurales. La question de la revitalisation à potentiel gentrificateur dans les villes moyennes est beaucoup moins présente dans les écrits. Dans les dernières années, à la suite de la réalisation de différents projets résidentiels et touristiques à Trois-Rivières, les défis liés aux impacts de ces derniers pour les habitants des quartiers avoisinants ont été débattus. Pour redynamiser les quartiers centraux, après plusieurs années pendant lesquelles le développement résidentiel trifluvien s'était effectué essentiellement en périphérie, les autorités municipales ont favorisé la revitalisation du centre-ville à travers la mise en valeur d'une ancienne friche industrielle (liée aux pâtes et papiers). À travers une description du quartier Sainte-Cécile et une analyse des repères normatifs des acteurs impliqués dans ce processus de revitalisation, nous évaluons la présence de la gentrification dans les débats autour des transformations urbaines à Trois-Rivières.
In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Heft 78, S. 70-88
Le logement est une question de santé publique. Depuis plusieurs années déjà, les acteurs institutionnels reconnaissent son importance pour la santé des individus et leur famille. En effet, à partir de la notion de « déterminants sociaux de la santé », des recherches ont établi l'importance de bonnes conditions de logement pour assurer la santé des individus. Elles ont également fourni aux acteurs collectifs actifs dans le domaine du logement de nouveaux arguments dans leur lutte contre le mal-logement. En utilisant la notion de l'identité collective (Melucci, 1996), notre objectif dans ce texte sera d'analyser comment la question de la santé construit, en partie, l'action collective d'un comité logement de Montréal, le Comité logement Saint-Laurent.
Cet article propose une réflexion théorique autour de l'analyse des phénomènes de transnationalisation de l'action collective. L'approche du processus politique, approche dominante dans le champ de la transnationalisation, limite notre compréhension des pratiques de transnationalisation par sa conception du politique, du pouvoir et du changement social (partie I). Ces limites conceptuelles, qui ne sont pas nouvelles, prennent cependant une couleur particulière dans le cas des actions qui transcendent le territoire national et font resurgir la nécessité de penser l'action collective par le biais d'une « géographie » des solidarités transnationales (partie II). Finalement, nous décrivons le cas exemplaire de transnationalisation des solidarités que représente la Marche mondiale des femmes, qui contraste les apports respectifs de l'approche des processus politiques et celle proposée ici (partie III).
Aunque la gentrificación sea objeto de debates tanto políticos como científicos, las consecuencias sobre las desigualdades económicas, sociales y espaciales están documentadas (Bélanger, 2014), especialmente en Montreal. Sin embargo, hay pocos escritos interesados en el fenómeno de Montreal que hayan abordado las conexiones con la educación y la escuela. Este artículo pretende presentar los efectos posibles de la gentrificación en la escuela montrealesa a partir de la investigación científica realizada en Europa y en Estados Unidos, en concreto sobre la puesta en marcha de la escuela inclusiva. Para ello proponemos comprender las consecuencias de la gentrificación a partir de tres rasgos sociales desigualitarios: la exclusión/segregación, la explotación y la violencia simbólica. Posteriormente evaluamos cómo estos rasgos constituyen amenazas a las preocupaciones del paradigma inclusivo para garantizar la accesibilidad física, la accesibilidad pedagógica y el acceso al reconocimiento para todas y todos en la educación y en la escuela. [FR] Les menaces de la gentrification pour l'éducation inclusive Quoique la gentrification fait l'objet de débats tant politiques que scientifiques, les conséquences sur les inégalités économiques, sociales et spatiales sont documentées (Bélanger, 2014), en particulier à Montréal. Toutefois, peu d'écrits intéressés au phénomène à Montréal ont abordé les liens avec l'éducation et l'école. Cet article vise à présenter les effets possibles de la gentrification sur l'école montréalaise à partir de la recherche scientifique effectuée en Europe et aux États-Unis, notamment sur la mise en œuvre de l'école inclusive. Pour ce faire, nous proposons de comprendre les conséquences de la gentrification à partir de trois rapports sociaux inégalitaires: l'exclusion/ségrégation, l'exploitation et la violence symbolique. Par la suite, nous évaluons comment ces rapports constituent des menaces aux préoccupations du paradigme inclusif afin de garantir l'accessibilité physique, l'accessibilité pédagogique et l'accès à la reconnaissance pour toutes et tous en éducation et au sein de l'école. ; While gentrification may be subject of both political and scientific debate, its consequences for economic, social and spatial inequalities are documented (Bélanger, 2014), especially in Montreal. However, little has been written on the phenomenon in Montreal addressing the links with education and the school. This article presents the possible effects of gentrification on Montreal's schools, based on scientific research carried out in Europe and the United States, in particular on the inclusive school. To this end, we propose understanding the consequences of gentrification from three unequal social connections: exclusion/segregation, exploitation, and symbolic violence. We then evaluate how these connections threaten the concerns of the inclusive paradigm to guarantee physical accessibility, educational accessibility, and access to recognition for all in education and in the school.
Aunque la gentrificación sea objeto de debates tanto políticos como científicos, las consecuencias sobre las desigualdades económicas, sociales y espaciales están documentadas (Bélanger, 2014), especialmente en Montreal. Sin embargo, hay pocos escritos interesados en el fenómeno de Montreal que hayan abordado las conexiones con la educación y la escuela. Este artículo pretende presentar los efectos posibles de la gentrificación en la escuela montrealesa a partir de la investigación científica realizada en Europa y en Estados Unidos, en concreto sobre la puesta en marcha de la escuela inclusiva. Para ello proponemos comprender las consecuencias de la gentrificación a partir de tres rasgos sociales desigualitarios: la exclusión/segregación, la explotación y la violencia simbólica. Posteriormente evaluamos cómo estos rasgos constituyen amenazas a las preocupaciones del paradigma inclusivo para garantizar la accesibilidad física, la accesibilidad pedagógica y el acceso al reconocimiento para todas y todos en la educación y en la escuela. [FR]Les menaces de la gentrification pour l'éducation inclusive Quoique la gentrification fait l'objet de débats tant politiques que scientifiques, les conséquences sur les inégalités économiques, sociales et spatiales sont documentées (Bélanger, 2014), en particulier à Montréal. Toutefois, peu d'écrits intéressés au phénomène à Montréal ont abordé les liens avec l'éducation et l'école. Cet article vise à présenter les effets possibles de la gentrification sur l'école montréalaise à partir de la recherche scientifique effectuée en Europe et aux États-Unis, notamment sur la mise en œuvre de l'école inclusive. Pour ce faire, nous proposons de comprendre les conséquences de la gentrification à partir de trois rapports sociaux inégalitaires: l'exclusion/ségrégation, l'exploitation et la violence symbolique. Par la suite, nous évaluons comment ces rapports constituent des menaces aux préoccupations du paradigme inclusif afin de garantir l'accessibilité physique, l'accessibilité pédagogique et l'accès à la reconnaissance pour toutes et tous en éducation et au sein de l'école. ; Tot i que la gentrificació és objecte de debats tant polítics com científics, les conseqüències sobre les desigualtats econòmiques, socials i espacials estan documentades (Bélanger, 2014), especialment a Mont-real. Tanmateix, són pocs els escrits interessats al fenomen a Mont-real que han abordat els nexes amb l'educació i l'escola. Aquest article pretén presentar els possibles efectes de la gentrificació a l'escola mont-realesa basant-se en la recerca científica europea i estatunidenca, en concret sobre el desplegament de l'escola inclusiva. Per assolir aquest objectiu, proposem comprendre les conseqüències de la gentrificació mitjançant tres trets socials desigualitaris: l'exclusió/segregació, l'explotació i la violència simbòlica. Posteriorment avaluem com aquests trets constitueixen amenaces per a les preocupacions del paradigma inclusiu de garanties de l'accessibilitat física, l'accessibilitat pedagògica i l'accés al reconeixement de totes i tots en l'educació escolar. ; While gentrification may be subject of both political and scientific debate, its consequences for economic, social and spatial inequalities are documented (Bélanger, 2014), especially in Montreal. However, little has been written on the phenomenon in Montreal addressing the links with education and the school. This article presents the possible effects of gentrification on Montreal's schools, based on scientific research carried out in Europe and the United States, in particular on the inclusive school. To this end, we propose understanding the consequences of gentrification from three unequal social connections: exclusion/segregation, exploitation, and symbolic violence. We then evaluate how these connections threaten the concerns of the inclusive paradigm to guarantee physical accessibility, educational accessibility, and access to recognition for all in education and in the school.
Cette critique appartient à une série de trois articles de la section Forum sur le livre de Barnes (2016), Are They Rich Because They're Smart? Elle analyse les arguments dont Barnes se sert pour déconstruire le point de vue défendu par Herrstein et Murray (1994) dans The Bell Curve. Pour Barnes, le discours de Herrstein et Murray remplit une fonction politique, et non scientifique : il sert à justifier, avec des arguments biologiques faux, les inégalités économiques dont la soi-disant méritocratie profite, alors que l'explication des inégalités socioéconomiques et culturelles est sociopolitique. La réponse de Barnes, centrée sur la lutte des classes sociales, minimise toutefois le rôle des pratiques et des interactions des agents dans l'analyse des rapports sociaux inégalitaires. BEYOND DETERMINISTIC BIOLOGICAL AND CLASS-BASED EXPLANATIONS OF EDUCATIONAL INEQUALITIES This critique is part of a three-article series in the MJE Forum section on Barnes' book (2016) Are They Rich Because They're Smart? It analyzes Barnes' deconstruction of Herrstein and Murray's (1994) The Bell Curve. According to Barnes, Herrstein and Murray's analysis serves a political rather than a scientific purpose by relying on false biological claims to justify economical inequalities benefiting the so-called meritocracy, while socio-economic and cultural inequalities are rooted in socio-political factors. However, in his response centered on class struggles, Barnes minimizes the role of practices and interactions in his analysis of social inequalities. ; Cette critique appartient à une série de trois articles de la section Forum sur le livre de Barnes (2016), Are They Rich Because They're Smart? Elle analyse les arguments dont Barnes se sert pour déconstruire le point de vue défendu par Herrstein et Murray (1994) dans The Bell Curve. Pour Barnes, le discours de Herrstein et Murray remplit une fonction politique, et non scientifique : il sert à justifier, avec des arguments biologiques faux, les inégalités économiques dont la soi-disant méritocratie profite, alors que l'explication des inégalités socioéconomiques et culturelles est sociopolitique. La réponse de Barnes, centrée sur la lutte des classes sociales, minimise toutefois le rôle des pratiques et des interactions des agents dans l'analyse des rapports sociaux inégalitaires.
Dans sa préface de 1887 à La question du logement, Engels (1976[1887]) rappelle qu'une des conséquences de la transformation du capitalisme constitue la pénurie de logement. La construction des usines amène la destruction des habitations existantes tout en attirant de nombreux paysans à la recherche de travail dans ces mêmes usines. Ce faisant, il évoque plusieurs exemples, tant en Angleterre, qu'en Allemagne ou en Espagne, démontrant que la crise du logement, intimement liée au capitalisme, se caractérise par une « aggravation particulière des mauvaises conditions d'habitation », « une énorme augmentation des loyers », « un entassement encore accru de locataires dans chaque maison et pour quelques-uns l'impossibilité de trouver même à se loger » (p. 26). Pour répondre à cette crise, tout ce que la bourgeoisie propose c'est l'accession à la propriété incompatible avec la nécessaire liberté de mouvement des ouvriers pour le fonctionnement du capitalisme. Pour ce dernier toutefois, la question du logement ne représentait qu'un problème découlant de celui-ci et non pas un problème en soit. Comme si l'analyse des rapports locatifs ne nous apprenait peu de choses de plus que celle des rapports de classe, la question du logement se résout par l'analyse de ceux -ci et du capitalisme. Or, et il le mentionne lui-même dans sa réponse à Proudhon, la question du logement n'est pas que l'apanage de la classe ouvrière mais elle affecte également la petite bourgeoisie. Le logement est effectivement inséparable des processus du capitalisme, mais ceux-ci prennent des formes particulières, dont l'expérience révèle des rapports sociaux inégalitaires qui permettent à l'inverse de comprendre le capitalisme et que les liens entre inégalités et logement peuvent nous éclairer sur les structures sociales contemporaines (Goyer, 2017). Comme l'affirme Keenan (2004) : « les structures sociales ne sont pas entités indépendantes et séparées qui imposent leur pouvoir sur les individus, elles continuent, plutôt, à limiter ou à supporter l'action humaine parce qu'elles sont inscrites dans leurs formes interactionnelles qui, elles, construisent les structures » (p. 541, notre traduction). Même si, au départ, le logement est un concept simple – un bâtiment permettant à un ou plusieurs individus de se loger (Havel, 1985) – il représente un bien complexe, à multiples dimensions, qui comprend une pluralité de moyens et de finalités (Pezeu-Massabuau, 1983). C'est la base sur laquelle s'ancrent les membres d'une collectivité à un territoire et à une communauté mais ce qui permet de se protéger de la communauté et de l'environnement. Pourtant, plusieurs processus fragilisent ce rapport, en particulier pour les locataires. Entre autres, les problèmes de plus en plus prégnants de salubrité des logements contribuant à l'exclusion sociale des locataires qui y font face ainsi que l'augmentation des déplacements forcés (éviction ou reprise de logement) de locataires pour permettre à des promoteurs de transformer le cadre bâti pour en tirer davantage de profits, constituent des phénomènes de menace du droit au logement. Dans les deux cas, les locataires font face à des processus de dépossession de leurs espaces du logement et du quartier et posent de sérieux défis pour l'organisation et le développement du territoire. Les inégalités qui sont imbriquées comportent ainsi de multiples dimensions pouvant interagir entre elles, qu'elles soient politiques, spatiales, économiques, voire même environnementales. Par conséquent, l'étude des inégalités de logement constitue un point d'entrée sociologique pertinent pour comprendre ce qui caractérise les expériences sociales contemporaines, notamment urbaines. Il permet de questionner comment se mettent en œuvre les rapports sociaux inégalitaires et comment peut-on assurer la justice sociale à partir de celui-ci.[…]Coord. Renaud Goyer & Jean-Vincent Bergeron-Gaudin
Dans sa préface de 1887 à La question du logement, Engels (1976[1887]) rappelle qu'une des conséquences de la transformation du capitalisme constitue la pénurie de logement. La construction des usines amène la destruction des habitations existantes tout en attirant de nombreux paysans à la recherche de travail dans ces mêmes usines. Ce faisant, il évoque plusieurs exemples, tant en Angleterre, qu'en Allemagne ou en Espagne, démontrant que la crise du logement, intimement liée au capitalisme, se caractérise par une « aggravation particulière des mauvaises conditions d'habitation », « une énorme augmentation des loyers », « un entassement encore accru de locataires dans chaque maison et pour quelques-uns l'impossibilité de trouver même à se loger » (p. 26). Pour répondre à cette crise, tout ce que la bourgeoisie propose c'est l'accession à la propriété incompatible avec la nécessaire liberté de mouvement des ouvriers pour le fonctionnement du capitalisme. Pour ce dernier toutefois, la question du logement ne représentait qu'un problème découlant de celui-ci et non pas un problème en soit. Comme si l'analyse des rapports locatifs ne nous apprenait peu de choses de plus que celle des rapports de classe, la question du logement se résout par l'analyse de ceux -ci et du capitalisme. Or, et il le mentionne lui-même dans sa réponse à Proudhon, la question du logement n'est pas que l'apanage de la classe ouvrière mais elle affecte également la petite bourgeoisie. Le logement est effectivement inséparable des processus du capitalisme, mais ceux-ci prennent des formes particulières, dont l'expérience révèle des rapports sociaux inégalitaires qui permettent à l'inverse de comprendre le capitalisme et que les liens entre inégalités et logement peuvent nous éclairer sur les structures sociales contemporaines (Goyer, 2017). Comme l'affirme Keenan (2004) : « les structures sociales ne sont pas entités indépendantes et séparées qui imposent leur pouvoir sur les individus, elles continuent, plutôt, à limiter ou à supporter l'action humaine parce qu'elles sont inscrites dans leurs formes interactionnelles qui, elles, construisent les structures » (p. 541, notre traduction).Même si, au départ, le logement est un concept simple – un bâtiment permettant à un ou plusieurs individus de se loger (Havel, 1985) – il représente un bien complexe, à multiples dimensions, qui comprend une pluralité de moyens et de finalités (Pezeu-Massabuau, 1983). C'est la base sur laquelle s'ancrent les membres d'une collectivité à un territoire et à une communauté mais ce qui permet de se protéger de la communauté et de l'environnement. Pourtant, plusieurs processus fragilisent ce rapport, en particulier pour les locataires. Entre autres, les problèmes de plus en plus prégnants de salubrité des logements contribuant à l'exclusion sociale des locataires qui y font face ainsi que l'augmentation des déplacements forcés (éviction ou reprise de logement) de locataires pour permettre à des promoteurs de transformer le cadre bâti pour en tirer davantage de profits, constituent des phénomènes de menace du droit au logement. Dans les deux cas, les locataires font face à des processus de dépossession de leurs espaces du logement et du quartier et posent de sérieux défis pour l'organisation et le développement du territoire. Les inégalités qui sont imbriquées comportent ainsi de multiples dimensions pouvant interagir entre elles, qu'elles soient politiques, spatiales, économiques, voire même environnementales. Par conséquent, l'étude des inégalités de logement constitue un point d'entrée sociologique pertinent pour comprendre ce qui caractérise les expériences sociales contemporaines, notamment urbaines. Il permet de questionner comment se mettent en œuvre les rapports sociaux inégalitaires et comment peut-on assurer la justice sociale à partir de celui-ci [.…]Coord. Renaud Goyer et Jean-Vincent Bergeron-Gaudin.
Le logement représente le socle par lequel les membres d'une collectivité s'ancrent sur un territoire et dans une communauté mais qui leur permet également de se protéger de la communauté et du territoire. Or, plusieurs phénomènes fragilisent ce rapport au logement et aux espaces, notamment pour les locataires, représentant une menace pour le droit au logement. Il apparaît toutefois que des processus similaires sont à l'œuvre dans ces phénomènes où la dépossession du logement et du territoire exprime un mépris du droit au logement est présent. Les acteurs de ce mépris sont divers : les propriétaires, les gestionnaires immobiliers, tout comme les élus et les fonctionnaires municipaux. Par quels moyens se met en place ce mépris ? Comment les locataires vivent-ils ou elles ce processus ? Face à ce mépris, comment les locataires peuvent défendre leur droit au logement ? Quelles politiques sociales ou urbaines pourraient lutter contre ces phénomènes. Lors d'un colloque tenu à Montréal à l'automne 2019 intitulé Les enjeux du développement immobilier et des politiques d'inclusion : entre mépris et dépossession, nous avons invité des actrices de la lutte pour le droit au logement, intervenant dans trois quartiers montréalais au sein de comités logement, organismes de défense des droits des locataires, afin de tenter de répondre à ces questions. Nous vous présentons donc les interventions de ces militantes provenant de trois quartiers montréalais grandement touchés par les effets négatifs de la gentrification afin d'illustrer comment se met en œuvre le mépris du droit au logement.
Le logement représente le socle par lequel les membres d'une collectivité s'ancrent sur un territoire et dans une communauté mais qui leur permet également de se protéger de la communauté et du territoire. Or, plusieurs phénomènes fragilisent ce rapport au logement et aux espaces, notamment pour les locataires, représentant une menace pour le droit au logement. Il apparaît toutefois que des processus similaires sont à l'œuvre dans ces phénomènes où la dépossession du logement et du territoire exprime un mépris du droit au logement est présent. Les acteurs de ce mépris sont divers : les propriétaires, les gestionnaires immobiliers, tout comme les élus et les fonctionnaires municipaux. Par quels moyens se met en place ce mépris ? Comment les locataires vivent-ils ou elles ce processus ? Face à ce mépris, comment les locataires peuvent défendre leur droit au logement ? Quelles politiques sociales ou urbaines pourraient lutter contre ces phénomènes.Lors d'un colloque tenu à Montréal à l'automne 2019 intitulé Les enjeux du développement immobilier et des politiques d'inclusion : entre mépris et dépossession, nous avons invité des actrices de la lutte pour le droit au logement, intervenant dans trois quartiers montréalais au sein de comités logement, organismes de défense des droits des locataires, afin de tenter de répondre à ces questions. Nous vous présentons donc les interventions de ces militantes provenant de trois quartiers montréalais grandement touchés par les effets négatifs de la gentrification afin d'illustrer comment se met en œuvre le mépris du droit au logement.