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World Affairs Online
Le mot est faible. Sciences humaines et autodéfense sociale
In: Communications, Band 114, Heft 1, S. 185-195
La remise en cause des SHS est désormais radicale. La décrire est nécessaire. Décrire les tentatives menées pour aller contre elle l'est sans doute tout autant. En prenant le cas de la collection « Le Mot est faible », qui réunit des chercheuses et des chercheurs en SHS, il s'agit ici d'entrer dans le détail d'une expérience indissociablement scientifique, éditoriale et politique. Elle n'est pas seulement attachée à lutter contre le dévoiement des mots du débat public (race, décolonial, démocratie, peuple, etc.). Située à la jointure délibérée du savant et du politique, elle est aussi une autodéfense en acte des SHS conçues comme sciences tournées à la fois vers la production savante de connaissances et vers l'engagement de ces dernières dans la transformation du monde social.
Rule Matters: On Sport, Violence, and the Law
In: Historical social research: HSR-Retrospective (HSR-Retro) = Historische Sozialforschung, Band 49, Heft 2, S. 172-194
ISSN: 2366-6846
In 'Quest for Excitement', co-authored with Eric Dunning, and in particular in "An Essay on Sport and Violence," Norbert Elias posed with great acuity the question of the interdependent relationship between the development of sporting games and the evolution of sporting rules. As well as being at the heart of the permanent tension between order and disorder, by remedying the malfunctioning of the activity, these rules, Elias explains, participate in the process of sportization by making it possible to release within the activity a certain degree of violence (blows, jostling, injuries, contact, etc.) that has become intolerable in the rest of human activities. Sporting rules thus have their place in the process of civilization/de-civilization that the sociologist is interested in. But while Elias explains what these rules do, he does not say from where they derive the power to do so. It is to this question that this text turns: how do the private rules that the players in sports have set for themselves acquire the regulatory force that usually belongs to public rules? How is it possible for there to be a space in society where participants can indulge in a certain amount of violence without abandoning the principle of the universality of rules guaranteed by law? To tackle this problem, the article looks in detail at the case of France between 1900 and 1940. Based on three court cases that mobilised legal and sporting actors in this specific historical context, the aim was to show that, in order to fulfil the function attributed to them by Elias, sporting rules had to be subjected to a process of recognition of their normative force through the law. Exploring Elias's theory in this light allows us to identify the contribution of law to the process of civilisation/de-civilisation in the case of sport.
Bannir le drapeau du pape (v. 1910).: Pratiques symboliques et réflexivité en action
In: Ethnologie française: revue de la Société d'Ethnologie française, Band 53, Heft 2, S. 195-210
ISSN: 2101-0064
En France, entre 1894 et 1914, le drapeau du pape est interdit dans l'espace public par les autorités républicaines, et cette interdiction fait naître, parmi les catholiques, un mouvement de résistance qui transforme la pratique du pavoisement. En partant de ce cas historique, cet article s'interroge sur la nature proprement anthropologique du geste qui consiste à accrocher un drapeau à sa fenêtre ou à le brandir dans la rue. Il entend ainsi creuser la question suivante : jusqu'à quel point peut-on se passer de la réflexivité des individus pour décrire ce qu'ils font ?
Les odeurs de la rue de la Rousselle, ou comment faire de l'histoire avec du quotidien
In: Communications, Band 112, Heft 1, S. 145-158
Qui décide de ce qu'est le quotidien ? On peut toujours décrire une pratique et, au regard de sa régularité parmi les individus considérés, admettre qu'elle appartient à leur quotidien. Mais alors on ne sait rien de ce qu'ils entendent, eux-mêmes, par « quotidien », et rien de la place et de la valeur qu'ils lui reconnaissent. Pour affronter ce problème, cet article propose d'étudier un cas en détail : l'affaire des odeurs de la rue de la Rousselle, à Bordeaux, de 1901 à 1903. Excédé par la puanteur émanant de l'immeuble voisin, un locataire porte plainte. Les odeurs, celles de la morue salée, proviennent d'une boutique de denrées coloniales. Les magistrats, pour établir la nuisance, ne se réfèrent pas à l'état des sensibilités olfactives. Ils recomposent la façon dont ces odeurs s'inscrivent dans le quotidien du quartier et en sont constitutives. L'affaire offre alors un moyen de comprendre que le quotidien est d'abord une catégorie à travers laquelle les acteurs mettent en forme leur vie. À travers elle, il devient possible de faire de l'histoire avec du quotidien.
Orchestrer les calendriers: L'école, l'État et la question des grandes vacances, 1880-1914
In: Actes de la recherche en sciences sociales, Band 226-227, Heft 1, S. 86-103
D'où vient qu'il y a des vacances scolaires en été et qu'elles sont devenues un principe commun d'organisation et de prévisibilité des existences sociales et familiales ? C'est le genre de question qu'on méconnaît quand on fait de la discussion des grandes vacances une simple affaire de « rythmes scolaires » et de volontarisme politique. En se focalisant sur les décennies 1880-1914, moment où le calendrier des grandes vacances, opposant brusquement l'idéal scolaire des républicains à la tradition des travaux de la terre, a constitué une intense préoccupation nationale, cet article, adossé à la sociologie durkheimienne des temps sociaux et à celle de l'État conçu comme champ de lutte, analyse la lutte que se livrent alors l'administration scolaire, les élus locaux, les médecins et la grande presse nationale pour fixer les dates et l'emploi légitimes des vacances. Le processus disputé d'institution et d'unification nationale du calendrier des grandes vacances, qui les voit alors s'allonger et passer de l'automne à l'été, permet de comprendre à la fois le mouvement historique de scolarisation de la société française et la façon pratique dont se forment et s'imposent les catégories temporelles officielles de la vie sociale.
Faut-il croire aux dieux de la pluie ?
In: Communications, Band 101, Heft 2, S. 75-90
Résumé Durant des siècles en Occident, et plus spécialement ici en France, les hommes et les femmes ont eu coutume de prier, de processionner ou d'en appeler à Dieu pour faire venir la pluie ou le beau temps. Puis, à la fin du xix e siècle, ces pratiques, si elles n'ont pas disparu, ont cessé d'apparaître légitimes. Pour expliquer cette religiosité météorologique, on a pour habitude de considérer qu'elle est l'expression d'une croyance ou d'une superstition que l'essor d'un rapport rationalisé aux choses du ciel serait venu dissiper. Cet article voudrait montrer que ces pratiques rituelles d'intercession ou de conjuration, parce qu'elles étaient des gestes socialement institués, ne réclamaient justement pas de ceux qui s'y livraient qu'ils y croient, et que leur disparition tient par conséquent à une métamorphose historique qui a transformé le rapport institué au temps qu'il fait en une affaire de sensibilité personnelle.
L'admiration: Exercice sur une « rature » de Proust
In: Sensibilités: histoire, critique & sciences sociales, Band 1, Heft 1, S. 68-85
Si l'autorité d'une chose ou d'une personne repose, non pas sur leurs qualités propres, mais sur la magie sociale qui les fait dignes d'admiration, on s'est peu interrogé sur ce qu'il en est du fait d'admirer. En se penchant sur les scènes proustiennes de la Berma, qui voient Marcel échouer à admirer le spectacle théâtral qu'il s'était préparé à admirer, cet article montre que l'admiration est, non pas la mise à exécution de règles collectives d'appréciation, mais une action particulière qui s'actualise à la rencontre de l'état historique de ce qui est admirable et de la formation individuelle des perceptions vécues comme personnelles.
Yamina Bettahar et Marie-Jeanne Choffel-Mailfert (dir.) Les universités au risque de l'Histoire. Principes, configurations, modèles. Nancy, Presses universitaires de Nancy/éditions universitaires de Lorraine, 2014, 522 p
In: Annales: histoire, sciences sociales, Band 71, Heft 3, S. 800-802
ISSN: 1953-8146
Les loisirs dans la République: genèse d'une question de société dans la France du XXesiècle
In: Loisir & société: Society and leisure, Band 35, Heft 2, S. 361-392
ISSN: 1705-0154
Voir l'événement: Roman graphique et narration historique
In: Sociétés & représentations: les cahiers du CREDHESS, Band 32, Heft 2, S. 155-166
ISSN: 2104-404X
Résumé Appliqué par métier à faire parler les événements passés, l'historien, on le sait, a coutume de procéder avec du récit. Compagnon obstiné des mots, il n'est pas mal inspiré, toutefois, pour saisir tout l'impensé de l'écriture dont il fait profession, d'observer d'autres manières de représenter l'histoire. À ce jeu, le roman graphique offre de sérieuses pistes d'exploration. Quelle capacité ces bandes dessinées pour lecteurs adultes ont-elles de parler d'histoire ? Suivant quels procédés parviennent-elles à articuler une compréhension du passé qui n'est pas celle de l'historien ? Et plus encore, quel genre d'intelligibilité des événements historiques produisent-elles ? Attaché à retracer l'histoire d'un événement fondateur, celui, sombre et mythique, que constitue l'installation de la première colonie anglaise en Virginie (1607) et, à travers elle, la fondation des États-Unis, le Jamestown de Christopher Hittinger (2007) se prête à merveille à cet exercice de subversion des évidences. Loin de tout souci de réalisme, à partir de grandes planches noires et blanches, très denses, il fait travailler le récit, desserre le fil des causalités, fait une place à l'incertitude des hommes, insinue de l'aléa dans la grande récitation de l'événement et réintroduit le point de vue de l'absent. Bref, à partir du récit lui-même, il démythifie l'événement, explore les façons dont les anciens l'ont vu et, à partir des formes de narration qu'il se choisit, interroge les manières de faire exister les événements passés dans le présent.
Le match et la grève, ou les usages militants de l'événement (années 1970)
In: Sociétés & représentations: les cahiers du CREDHESS, Band 32, Heft 2, S. 111-134
ISSN: 2104-404X
Résumé Les années 1970 forment en France un âge d'or des luttes. Dans les usines notamment, la décennie, marquée par une densification des conflits, inaugure de nouvelles manières de faire grève qui, aux formes plus traditionnelles, mêlent les journées « portes ouvertes », les sit-in, les visites médiatisées de l'usine occupée, les concerts ou encore les manifestations sportives. Destinées à faire de la grève un événement, ces opérations témoignent à leur façon de l'avènement d'une véritable morale événementielle de l'action collective, tout entière travaillée par le souci de se rendre maître des représentations publiques du conflit, et de faire de lui une cause, propre à toucher, à concerner ou à mobiliser « l'opinion ». Marquée par l'exemple accompli de Lip, la longue grève des métallos de l'usine Rateau à La Courneuve (janvier-avril 1974), menée sous l'aiguillon de la CGT, constitue un bon laboratoire. Les archives du conflit témoignent de l'horizon événementiel que les grévistes ont alors donné à la conduite de leur lutte. Dans et hors de l'usine, mobilisant les ressorts locaux et nationaux de l'indignation, ils multiplient les performances publiques : manifestations de rue, bien sûr, mais aussi conférences de presse, exposition, match de football et concert de soutien. Faisant en sorte qu'il se passe toujours quelque chose et prenant soin de conformer leur action aux sensibilités événementielles du moment, ils s'emploient à faire parler de la grève et à lui donner du prix sur le marché des faits médiatiques. La grève des Rateau invite ainsi l'historien sur les traces d'une culture militante de l'événement ; elle autorise aussi de dessiner les contours d'une séquence historique qui voit l'événement s'affirmer parmi les modes d'organisation privilégiés du monde social.
Les lumières du stade: Football et goût du spectaculaire dans l'entre-deux-guerres
In: Sociétés & représentations: les cahiers du CREDHESS, Band 31, Heft 1, S. 105-124
ISSN: 2104-404X
Résumé Dans la France d'entre-deux-guerres, le sport et tout spécialement le football prennent en charge une part du moderne appétit de spectaculaire qui tenaille si vivement le pays. Le ballon rond se fait spectacle, il attire désormais les foules ; et le jeu lui-même se complique de gestes et de tactiques ordonnés au souci de faire le spectacle . Pour expliquer cette métamorphose, on a coutume d'invoquer l'exploitation mercantile du jeu par les promoteurs et les médias. C'est se priver d'interroger les projections imaginaires dont le football s'est alors fait le lieu. Ce dernier s'affiche comme un art des situations spectaculaires : les « critiques » en codifient les règles ; les joueurs ont à en maîtriser les effets ; et les spectateurs, unis dans le tracé d'une figure nouvelle de la foule, si décisive en ces décennies, apprennent à l'apprécier comme tel. C'est cette spectacularisation du football, ou si l'on préfère l'avènement du spectaculaire comme catégorie d'organisation et de perception du jeu, qu'il s'agit de restituer ici. Outre qu'il informe sur la quête d'harmonie des regards qui obsède tant l'entre-deux-guerres, cet article entend éclairer l'historicité des pratiques de spectacle.
Sylvain Pattieu, Tourisme et travail. De l'éducation populaire au secteur marchand (1945-1985), Paris, Presses de Sciences Po, 2009, 385 p., ISBN 978-2-7246-1135-9
In: Revue d'histoire moderne et contemporaine, Band 57-4, Heft 4, S. 272-273
ISSN: 1776-3045
(Im)pressions atmosphériques: Histoire du beau temps en vacances
In: Ethnologie française: revue de la Société d'Ethnologie française, Band 34, Heft 1, S. 123-128
ISSN: 2101-0064
Résumé Entre 1890 et 1980 s'invente une culture météorologique des vacances, se caractérisant par l'ensoleillement. Le goût pour le « beau fixe », induisant un bouleversement de la cartographie vacancière, rend l'individu dépendant de la météo. Les compagnies d'assurances en viennent à assurer des vacances sans pluie, mais des destinations vers des climats plus océaniques commencent aussi à être valorisées. C'est une généalogie de la perception de l'été qui nous est ici proposée.