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La création d'un nouvel espace d'intervention, entre la culture et la jeunesse, pourrait être appréhendée comme une opportunité offerte à des cultures urbaines de se constituer, à la croisée de la démocratie politique et de la transversalité artistique (Duport, 2011). L'espace public aurait alors une place et un statut déterminants, lorsque des jeunes détournent le sens du mobilier urbain, inventent, innovent, créent de nouveaux usages de la ville (Calogirou, 2005) : c'est alors que la culture émerge en tant que « problème social » (Neveu, 1999) par l'action volontariste de différents opérateurs (professionnels, artistes, éducateurs, jeunes,…). Si la culture elle-même a fait l'objet de conceptions et d'approches historiquement situées (Genard, 2011), il y a fort à parier que les pratiques culturelles juvéniles ne font pas d'emblée partie des cultures légitimes, et par ailleurs y prétendent-elles ? Ne révèlent-elles pas plutôt, comme cela a été suggéré plus haut, les contradictions ou les tensions « de principes socialisateurs culturellement hétérogènes » (Lahire, 2004) portés par les différents intervenants ?

Comment amener des jeunes à prendre une part active dans la vie de la cité ? Comment initier et soutenir un processus de participation citoyenne et publique ? La création artistique et culturelle serait plus qu'un support ou un prétexte ; elle constitue une "expérience" au sein de laquelle des engagements actifs et publics peuvent s'exprimer. Ce rapport est destiné à nourrir les réflexions menées au sein d'un CAAJ dans le cadre d'une politique de prévention générale.

Dans le champ des politiques publiques en Belgique francophone, l'information des jeunes n'occupe qu'une place très marginale. Mais à considérer d'un peu plus près cet objet faussement mineur, on y perçoit les tensions générées par les nouvelles orientations de l'action publique. Dans un paysage institutionnel complexe, les travailleurs des centres d'information de jeunesse doivent parvenir à concilier un principe de participation des jeunes, hérité des aspirations d'émancipation sociale des années 1960, et une injonction de professionnalisation dans un secteur où les évolutions technologiques ont bouleversé les pratiques juvéniles.

Au départ du cas précis des services d'information des jeunes, l'auteur envisage l'évolution des politiques publiques de jeunesse en Belgique francophone. ; Peer reviewed

Prenant appui sur les résultats d'une recherche menée dans le secteur de l'information jeunesse en Communauté française de Belgique, cette contribution explore les enjeux majeurs d'une politique d'information des jeunes et les contraintes les plus pesantes sur la mise en oeuvre de la mission d'éducation citoyenne qui est assignée aux différents opérateurs.

Résumé Une analyse attentive des événements qui marquent des ruptures dans le cours d'une vie permet de dégager les dispositifs normatifs qui contribuent à réguler et à organiser les biographies individuelles. Dans nos sociétés contemporaines, de nouvelles injonctions normatives sont notamment portées par les dispositifs d'intervention sociale qui donnent une place centrale aux notions de projet et de réflexivité. L'individu n'est plus simplement un acteur, il doit devenir un sujet, qui est sommé d'affirmer sa responsabilité individuelle. Les repères collectifs, les rites d'initiation ou de passage, paraissent à présent désuets et c'est dans un acte narratif (le récit biographique) que le sujet émergera, s'il parvient à reconfigurer l'ensemble disparate des événements, heureux ou malheureux, qu'il a dû affronter pour en faire une vie ou, mieux encore, « sa » vie.

Cette intervention visait à interroger les difficultés existantes dans l'école secondaire de la Communauté française de Belgique et susceptibles d'entraver la mise en oeuvre du programme éducatif affirmé dans le Contrat stratégique pour l'Ecole.

Résumé Dans nos sociétés contemporaines, les critères d'âge et d'appartenance scolaire ont largement contribué à « une » définition politique de l'identité sociale des jeunes. Ces deux critères ont permis de distinguer des « catégories » de jeunes et de leur attribuer un statut institutionnalisé fait de devoirs, d'obligations et parfois de droits. En mesurant les parcours individuels à l'aune du calendrier scolaire, on a imposé l'image d'une jeunesse qui se déroule autour d'étapes à franchir et suivant une séquence qui prend des allures de normalité. On porte depuis peu un regard inquiet et intéressé sur une « nouvelle » catégorie d'élèves – les jeunes « d'origine étrangère » – dont le parcours serait plus chaotique, plus heurté et révélerait une difficulté à intégrer les normes du système scolaire. Il serait toutefois particulièrement fécond d'inverser le regard et de poser l'hypothèse que les inquiétudes ressenties à l'égard de certains groupes sociaux contribuent à révéler les déficiences institutionnelles et l'essoufflement d'un paradigme pédagogique propre à un ordre social et politique à présent dépassé. Le choc est donc rude pour ceux des enseignants dont les pratiques quotidiennes restent empreintes d'un modèle éducatif assignant aux jeunes la condition de réceptacle des connaissances transmises, et qui sont amenés dans un combat coûteux à préserver une figure d'autorité dont la légitimité ne va plus de soi.

Un constat semble s'imposer à tout observateur des sociétés contemporaines : les jeunes générations, plus sensibles aux changements qui affectent les différentes sphères de la vie sociale, expérimenteraient de nouveaux rapports aux institutions traditionnelles, tiraillés entre l'attachement et le détachement aux repères qui ont valu pour ceux qui les ont précédés. Mais on peut considérer que la jeunesse n'apparaît en tant qu'objet singulier qu'à travers une grille de lecture « institutionnalisée », largement portée par les intervenants sociaux et les acteurs politiques, et où s'affirme avant tout le dessein d'un encadrement, voire d'une réappropriation, des pratiques juvéniles. H n'y aurait donc pas, dans les discours sur la jeunesse, de regard désintéressé, susceptible de considérer ses pratiques dans leur spécificité. Une approche sociologique de la jeunesse ne peut dès lors faire l'économie d'une réflexion critique sur les grilles de lecture communément admises et utilisées pour définir la condition contemporaine de la jeunesse.

Ce rapport présente les données collectées auprès des promoteurs d'initiatives locales prises dans le cadre d'une politique intégrée de jeunesse, ainsi qu'une analyse qualitative. Les opérateurs rencontrés sont actifs sur le territoire de la région bilingue de Bruxelles-capitale et sur le territoire de la région de langue française. Ce rapport présente les obstacles et les contraintes qui pèsent sur la mise en oeuvre d'une approche intégrée, les attentes des professionnels en charge de ces dispositifs et les modalités possibles pour un travail en coordination et/ou en partenariat.

Partant d'un dispositif original mis en oeuvre dans des écoles secondaires de la Communauté française de Belgique, et conçu par les auteurs de cette contribution, c'est la question de l'apprentissage des connaissances requises par l'exercice des devoirs citoyens qui est explorée et développée à travers ses enjeux didactiques. ; Peer reviewed