Ce chapitre développe une réflexion sur la mondialisation de l'urbanisation et de la périurbanisation. Il débute en interrogeant la théorie de la transition urbaine, le modèle qui décrit la concentration du peuplement humain au sein des zones urbaines. Le chapitre se focalise ensuite sur le sujet du périurbain, en soulignant la nécessité de dépasser le paradigme obsolète de la dichotomie urbain/rural. En effet, suite à l'explosion des mobilités et à la complexification de la distribution spatiale des activités économiques, l'influence des villes se développe sur des territoires considérablement élargis où « villes » et « campagnes » se mêlent sous des formes hybrides et inédites. Il en résulte que la transition urbaine est en réalité une transition périurbaine, ce qui ne manque pas de poser de redoutables questions de gouvernance et de politiques publiques.
Cet article interroge les orientations à donner au champ du développement territorial en matière de publication et de valorisation des recherches. Il débute en présentant le contexte actuel de la diffusion des résultats de la recherche dans ce domaine scientifique. Il se focalise ensuite sur le sujet des revues internationales anglo-saxonnes, en analysant l'opportunité pour les chercheurs francophones d'y publier davantage. Il ressort de cette analyse qu'il est souhaitable que les chercheurs francophones publient davantage en anglais. Pour autant, il faudra absolument éviter les deux écueils consistant à délaisser les publications en français et à négliger l'objectif prioritaire de la contribution à la réussite des politiques territoriales. ; Peer reviewed
La Belgique et la Wallonie se caractérisent par une très importante consommation d'espace pour l'urbanisation. Dans cet article, nous précisons pourquoi et comment une telle consommation de la ressource foncière est indissociable d'un aménagement permissif et de l'inexistence d'une politique foncière digne de ce nom.
En Wallonie, la maison isolée demeure le type de logement le plus fréquemment construit. La construction résidentielle continue donc à se caractériser par un usage peu parcimonieux du sol. Pour autant, des signaux annonciateurs de la mise en place d'un système de production plus vertueux semblent se manifester, en lien avec la représentation croissante des logements collectifs et des logements mitoyens dans la production immobilière. Les traitements opérés afin de rendre compte de ces évolutions mettent en avant le rôle central de la disponibilité en zones d'habitat. En effet, ces tendances caractérisent surtout des régions où l'offre foncière constructible est en pénurie. La première partie de notre intervention sera focalisée sur ce sujet des relations entre la disponibilité en terrains et les modes de production du logement. En deuxième partie, nous présenterons les résultats d'une enquête menée auprès de ménages ayant choisi d'habiter un logement neuf. Les résultats de cette enquête témoignent du fait que la rareté foncière renforce l'acceptation des ménages pour les produits immobiliers de la maison jointive et de l'appartement. Par ailleurs, ils attestent de l'opportunité de développer une politique foncière active visant, d'une part, à renforcer la production de maisons mitoyennes à proximité des centres urbains et, d'autre part, à contrôler les développements de type Bimby.
Tous les spécialistes du domaine de l'économie régionale s'accordent à reconnaître l'importance des villes sur le développement économique, l'innovation et la création d'emplois. Etonnement, l'importance des villes n'était pourtant pas soulignée explicitement par la liste de questions soumise au printemps 2012 au collège d'experts de la démarche Wallonie 2022. Depuis lors, elle est toutefois régulièrement réapparue, en particulier lors des réunions du groupe de travail chargé de la ligne de force relative à la mobilisation du territoire. Dans cette perspective, il est opportun de mieux cerner comment les dynamiques urbaines sont susceptibles de s'inscrire dans la stratégie « Horizon 2022 », ce que vise précisément cette note structurée en quatre chapitres. Le premier de ces quatre chapitres est dédié au rôle moteur des villes sur le développement économique. Nous y passons en revue les thématiques des économies d'agglomération, de la métropolisation et du rôle de la qualité des centres urbains sur l'attractivité des territoires. Le second chapitre est ensuite consacré aux sujets de l'étalement urbain et de la dégradation des espaces urbains traditionnels. Sans conteste, ces évolutions lourdes sont bien plus problématiques en Wallonie qu'au sein des régions voisines, ce qui ne manque pas d'entraîner de nombreux problèmes qui risquent de devenir de plus en plus difficilement gérables. Au troisième chapitre, nous focalisons notre réflexion sur le sujet de la politique de la ville. Nous y présentons en particulier les dispositifs imaginés en Flandre afin de répondre aux grands enjeux que pose le monde urbain. Au quatrième et dernier chapitre, nous nous appuyons sur les éléments rassemblés dans les trois premières parties du document afin de mettre en avant des pistes de réflexions et de propositions qui pourraient permettre à la dynamique « Horizon 2022 » de prendre le meilleur parti du potentiel urbain de la Wallonie. Ces pistes visent à rencontrer les trois objectifs suivants : mieux intégrer la donne métropolitaine dans l'aménagement stratégique du territoire wallon, développer une politique des villes digne de ce nom et mieux limiter l'étalement urbain.
Cet article consacré à l'action publique en matière de périurbanisation interroge le caractère réaliste des ambitions de l'urbanisme durable pour la compacité qualitative des villes. Pour ce faire, nous analysons l'action des décideurs publics en discernant les trois images repères du comportement « aménagiste », du comportement « expansionniste » et du comportement « sectoriel a-spatial ». Cela conduit à souligner l'attitude multi-facette de l'intervention publique en matière de territoire. Cela conduit également à conclure qu'orienter les évolutions urbaines vers la compacité qualitative nécessiterait des remises en cause fondamentales, tant en termes de politiques sectorielles qu'en termes de démocratie locale et d'équilibre entre doits individuels et droits collectifs. ; Peer reviewed
Le « gap funding » pratiqué en Angleterre et la « revitalisation urbaine » pratiquée en Wallonie sont des dispositifs de partenariat public-privé dont l'objectif principal est d'accroître la profitabilité financière d'opérations immobilières de recyclage urbain. Leur analyse vise à comprendre pourquoi, en comparaison d'une situation wallonne caractérisée par l'absence de quartiers emblématiquement régénérés grâce à la politique de la ville, la pratique du gap funding a, quant à elle, participé efficacement au renouvellement de nombreux quartiers. De cet examen comparatif, qui illustre combien les pratiques en matière de partenariats sont étroitement conditionnées par les traditions culturelles et politiques, il ressort que le succès anglais résulte : de choix politiques visant à concentrer les subsides là où la demande potentielle est la plus forte, de la transparence financière des bilans financiers privés et des caractéristiques d'un urbanisme traditionnellement flexible qui, dès lors, est particulièrement favorable à la constitution de réseaux partenariaux ; Urban recycling and public-private partnership : the English « gap funding » and the Walloon « revitalisation urbaine » The English « gap funding » and the Walloon « revitalisation urbaine » are both, mechanisms of public-private partnership aiming at increasing the financial profitability of urban recycling property development. The objective of their analysis is to understand why, compared with the situation in Wallonia, where the urban regeneration policy has not yet been emblematically successful, the gap funding mechanism has actually led to the renewal of several traditional urban areas. From this comparative investigation, which perfectly illustrates how partnerships are dependent of both, cultural and political traditions, we state that the English success is related with : political choices in favour of the concentration of subsidies within areas where the potential demand is strong, with the transparency of the private financial statements of account and also with a tradition of flexible planning, which is particularly in favour of the setting-up of partnership networks. ; Peer reviewed
La fragmentation des institutions locales dans les régions urbaines constitue l'une des caractéristiques principales des système de gouvernance métropolitaine en Europe. La communication présente une typologie de la fragmentation locale basée sur des indicateurs absolus et relatifs. La méthodologie est appliquée aux 257 régions urbaines européennes de plus de 300 000 habitants pour réaliser la première cartographie de cet indicateur. ; The fragmentation of local institutions in urban areas is one of the main features of metropolitan governance systems in Europe. The paper presents a typology of local fragmentation based on absolute and relative indicators. The methodology is applied to the 257 European urban regions with more than 300,000 inhabitants to carry out the first mapping of this indicator. ; Peer reviewed
Face aux enjeux économiques, sociaux et écologiques, de nombreux acteurs citoyens, associatifs et économiques, s'engagent dans des initiatives locales de régénération urbaine. Ces "coutures - soudures" se multiplient en Europe où une grande diversité de pratiques est présente. Dans certains pays, les pratiques deviennent répandues, tandis que dans d'autres contextes, les initiatives restent marginales. L'objectif de cette présentation est de comprendre les raisons de cette diversité de maturation. Les institutions formelles ayant été déjà longuement étudiées, nous nous focalisons sur les institutions informelles et notamment sur la culture d'aménagement. Cette présentation a pour objectif de comparer différentes attitudes nécessaires au développement de ces initiatives entre différents pays (l'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique (seulement en partie francophone), la France, la Norvège et les Pays-Bas). Afin de comparer ces attitudes de manière empirique, nous utiliserons l'économie expérimentale1. Il existe de nombreux exemples où les acteurs locaux (les citoyens et les acteurs non-gouvernementaux) prennent des initiatives dans le processus de régénération urbaine. Ces types d'initiatives sont souvent des systèmes autogouvernés. Ces outils présentent à la fois une ambition collective et à la fois une forme de coordination interne au système. Contrairement à d'autres formes de gouvernance, ce sont les citoyens et les acteurs non-gouvernementaux qui ont la prédominance. Ils sont même à l'initiative, ce qui les distingue de toute forme de participation institutionnalisée. Dans le cadre de cette présentation, nous nous intéressons à la filière de l'autopromotion collective, lorsque plusieurs familles ou ménages s'organisent afin de mettre en place une opération commune qui intègre plusieurs logements. La logique de l'autopromotion collective est étroitement liée à la notion d'habitat participatif, que l'association américaine de l'habitat participatif (The Cohousing Association of the United States) définit de la manière suivante : « l'habitat participatif est un type de logement collectif où les habitants participent activement dans la conception et l'organisation de leur environnement. Les habitants d'habitat participatif sont volontairement engagés à vivre comme une communauté. La conception des logements encourage les contacts sociaux tout en garantissant des espaces privés » [traduction libre]2 (The Cohousing Association of the United States, n.d.). Selon cette définition, la notion d'habitat participatif se réfère à deux caractéristiques à la fois étroitement entremêlées et distinctes : d'une part, l'action collective dans la production des logements et, d'autre part, le partage de certains espaces et équipements (Vestbro, 2000). Avec cette présentation, nous nous intéresserons plus spécifiquement à la problématique de la production et à l'action collective qui lui est associée. L'habitat participatif est un modèle né durant les années 1970 dans les pays scandinaves. Le mouvement a décliné pendant les années 1990 mais, depuis les années 2000, il a retrouvé un regain d'intérêt (Tummers, 2016). Son retour est observé dans de nombreux pays européens car ce mode de production offre certaines réponses aux problématiques actuelles de la production du logement. En effet, face aux besoins en logements, l'habitat groupé et l'autopromotion collective représentent une alternative intéressante en vue de produire des logements bons marchés dans un contexte de crises (Tummers, 2016). Dans une précédente recherche (Dethier & Halleux, 2019), l'analyse d'études de cas a illustré la complexité de la mise en place de tels projets. Ces analyses mettaient en avant l'ingénierie nécessaire pour leur encadrement, l'expertise indispensable pour se familiariser avec les outils ad-hoc et l'importance de la coopération entre les habitants. Pour cette présentation, nous avons testé deux attitudes critiques dans la production d'habitat participatif : la confiance dans un accompagnateur et la coopération dans un projet. Parallèlement à ces expériences, une enquête a été réalisée afin d'étudier la perception de l'habitat groupé à travers les différents pays pris en compte. Nous avons réalisé ces expériences entre janvier 2018 et juin 2018. Des étudiants ont été contactés par mail et ont participé via une plateforme en ligne. 580 étudiants ont participé à ces expériences. Les deux expériences, aussi appelées jeux, sont inspirées d'expériences connues et régulièrement jouées en économie expérimentale. La première expérience est un jeu portant sur la confiance. Il est inspiré d'un jeu de Berg, Dickhaut et McCabe (1995). Nous avons étudié la confiance envers des accompagnateurs de groupes développant un habitat participatif. Pour ce faire, le jeu a donc été appliqué dans différentes versions pour disposer de données sur différentes compositions (accompagnateur ou copropriétaire). Nous avons mis en avant les différences de confiance entre un consultant et un copropriétaire, différences qui concordent avec l'analyse de la méfiance envers des personnes extérieures au projet (Devaux, 2015). Ce résultat est aussi en accord avec les résultats de l'économie expérimentale puisque les personnes ont tendance à faire plus confiance à quelqu'un provenant d'un même groupe (Tanis & Postmes, 2005). La deuxième expérience porte sur l'attitude de coopération. Nous nous sommes inspirés du jeu de l'effort minimum (Van Huyck, Battalio, & Beil, 1990) et avons étudié la coopération dans un groupe développant un habitat participatif. Pour l'ensemble des pays étudiés, le niveau de coopération est relativement élevé. De plus, l'échantillon belge se comporte de manière relativement similaire à l'échantillon du nord de l'Europe. Les participants français sont légèrement moins coopérants. Nous avons complété ces jeux par une enquête. Cette enquête avait pour objectif d'étudier les différences de perception et d'acceptabilité de l'habitat groupé. Les répondants belges connaissent peu le concept l'habitat participatif. Alors qu'en Belgique seulement la moitié des répondants disent connaitre le terme d'habitat participatif, ils sont plus de 60 % en France et dans le nord de l'Europe à connaitre le concept. De plus, nombreux sont ceux qui ont une image erronée. Le concept d'habitat participatif est complexe car il regroupe à la fois une forme d'habitat mais aussi un mode de vie (Williams, 2008). Dans nos échantillons, les répondants sous-estiment l'importance de l'espace privatif et l'indépendance que l'on peut avoir dans un habitat participatif. La divergence de compréhension entre les pays peut s'expliquer par les différences de politiques publiques. De plus, les exemples sont aussi plus nombreux dans des pays comme l'Allemagne, les Pays-Bas ou la Norvège. En termes de préférences résidentielles, des différences entre les pays sont observables. Les participants des pays du nord de l'Europe sont ceux qui trouvent le plus acceptable de partager un espace vert et sont les moins enclins à partager une pièce du logement. 20 % de l'échantillon français acceptait volontiers de partager une pièce, ce qui est largement supérieur aux autres pays. Les Belges sont les plus réticents dans la vie collective. Grâce aux expériences réalisées nous avons pu mettre en avant des attitudes utiles dans le développement de l'habitat participatif. Les jeux sur la confiance et la coopération ont montré des différences de comportements entre les pays. Toutefois, les résultats où les différences sont les plus marquées sont liés à l'enquête sur la connaissance et les préférences résidentielles. Ce serait donc sur cette composante qu'il faudrait travailler si l'on souhaite développer l'habitat participatif. Pour les experts interrogés par Williams (2008), une meilleure clarté du concept est nécessaire pour la diffusion de l'habitat participatif. Une stratégie marketing plus offensive et plus de modèles faciliteraient l'expansion (Williams 2008). De fait, les attitudes des acteurs et la compréhension peuvent évoluer. Toutefois, les résultats de notre enquête montrent qu'un pourcentage non négligeable (autour des 5 %) de nos échantillons est favorable à l'idée de participer à un projet d'habitat participatif pour ainsi générer de nouvelles coutures dans l'urbain. ; Peer reviewed
Le benchmark a été préparé afin de répondre aux questions suivantes : - quelles sont les politiques menées en Wallonie et dans les régions/pays limitrophes en matière d'accueil physique de l'activité économique ? - ces politiques sont-elles efficaces sur les plans économiques et spatiaux ? La notion d'efficacité économique renvoie au fait que le premier objectif d'une politique d'accueil physique de l'activité économique est de contribuer au développement régional. Cette contribution à la croissance économique peut passer, d'une part, par le renforcement de l'attractivité du territoire vis-à-vis d'investissements directs étrangers ainsi que, d'autre part, par le renforcement de la compétitivité des firmes du territoire sur les marchés tant extérieurs qu'intérieurs. La notion d'efficacité spatiale renvoie, pour sa part, au fait que la politique d'accueil de l'activité économique doive s'intégrer dans les objectifs stratégiques de l'aménagement du territoire (par exemple limiter l'urbanisation des terres vierges, dynamiser les pôles urbains, limiter les besoins en mobilité…).
Local authorities are central actors in the governance of European intermediate urban regions. In this paper, we propose a methodology to analyse the fragmentation of local authorities within 119 urban regions. We tested several European databases to create indicators of fragmentation and to develop a typology of fragmentation within cities. Our results show that the Eurostat Cities programme gives a consistent spatial definition of urban regions and that their fragmentation is mainly influenced by national contexts. The developed methodology is a contribution to the debate on territorial reforms and urban governance transformations.
Local authorities are central actors in the governance of European intermediate urban regions. In this paper, we propose a methodology to analyse the fragmentation of local authorities within 119 urban regions. We tested several European databases to create indicators of fragmentation and to develop a typology of fragmentation within cities. Our results show that the Eurostat Cities programme gives a consistent spatial definition of urban regions and that their fragmentation is mainly influenced by national contexts. The developed methodology is a contribution to the debate on territorial reforms and urban governance transformations.
Local authorities are central actors in the governance of European intermediate urban regions. In this paper, we propose a methodology to analyse the fragmentation of local authorities within 119 urban regions. We tested several European databases to create indicators of fragmentation and to develop a typology of fragmentation within cities. Our results show that the Eurostat Cities programme gives a consistent spatial definition of urban regions and that their fragmentation is mainly influenced by national contexts. The developed methodology is a contribution to the debate on territorial reforms and urban governance transformations. ; Peer reviewed
La bonne gouvernance est un concept construit et équivoque, qui renvoie aux paradigmes sociétaux et transcrit en l'espèce plusieurs tendances contradictoires. Dans le champ des études urbaines, il est exploité politiquement pour infléchir des tendances et imprimer une réorganisation des acteurs. Cette communication examine deux questions centrales : comment les villes intègrent-elles le concept de bonne gouvernance et quels en sont les impacts ; comment le concept peut-il être exploité par les chercheurs en sciences urbaines.
Le rapport est structuré en trois chapitres. Le premier porte sur les politiques d'aménagement et de logement au sein de la Wallonie, de la Lorraine et du Grand-Duché de Luxembourg. Le deuxième chapitre est ensuite consacré aux caractéristiques des parcs de logemet lorrains et wallons. Le troisième chapitre est quant à lui consacré au sujet des évolutions socio-économiques et sociodémographiques.