Le tirage au sort dans la République de Venise
In: Mélanges de la Casa de Velazquez, Heft 49-2, S. 323-329
ISSN: 2173-1306
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In: Mélanges de la Casa de Velazquez, Heft 49-2, S. 323-329
ISSN: 2173-1306
In: Revue d'histoire moderne et contemporaine, Band 63-1, Heft 1, S. 235-237
ISSN: 1776-3045
Political elections in the early modern Republic of Venice used to generate tension between republican, legal, social and religious behavioral norms. As a result, Venetians developed a culture of informal practices called broglio to harmonize these norms. This culture ran parallel to elections and could both thwart and smooth them. The analysis aims to highlight how a pre-election culture of political campaign managed to establish itself though it was forbidden. 1500 Patricians sat in the Great Council every Sunday and even on public holidays to elect candidates. The electoral system was strict: through a complex procedure, only the best, the most competent, and those most loyal to the motherland were to be elected, without any consideration of familial and friendship ties. Patricians called it distributive justice, a concept dating back to Aristotle. Patricians had to favour the interests of the family. Besides, they were integrated in clientele networks, where mutual obligations had to be honoured. Whoever did not respect his social duties was excluded from political life. To reconcile republican norms with familial and friendship's issues, they established an informal culture that existed in parallel with the elections: the broglio. Some practices were legally not permitted, yet tolerated to a certain extent. Others, such as monetary bribery were inacceptable at all levels. ; Les élections politiques dans la République de Venise provoquaient des tensions entre normes républicaines, légales, sociales et religieuses. En conséquence, les patriciens développèrent une culture informelle constituée de diverses pratiques appelée "broglio" pour concilier ces normes. Cette culture se déroulait en parallèle aux élections et pouvait à la fois les dévier de leur objectif principal que les rendre plus fluide. Cette étude a pour objectif de mettre en lumière comment une culture pré-électorale de la campagne politique a réussi à s'imposer alors qu'elle était interdite.1500 patriciens prenaient place dans le Grand Conseil ...
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Political elections in the early modern Republic of Venice used to generate tension between republican, legal, social and religious behavioral norms. As a result, Venetians developed a culture of informal practices called broglio to harmonize these norms. This culture ran parallel to elections and could both thwart and smooth them. The analysis aims to highlight how a pre-election culture of political campaign managed to establish itself though it was forbidden. 1500 Patricians sat in the Great Council every Sunday and even on public holidays to elect candidates. The electoral system was strict: through a complex procedure, only the best, the most competent, and those most loyal to the motherland were to be elected, without any consideration of familial and friendship ties. Patricians called it distributive justice, a concept dating back to Aristotle. Patricians had to favour the interests of the family. Besides, they were integrated in clientele networks, where mutual obligations had to be honoured. Whoever did not respect his social duties was excluded from political life. To reconcile republican norms with familial and friendship's issues, they established an informal culture that existed in parallel with the elections: the broglio. Some practices were legally not permitted, yet tolerated to a certain extent. Others, such as monetary bribery were inacceptable at all levels. ; Les élections politiques dans la République de Venise provoquaient des tensions entre normes républicaines, légales, sociales et religieuses. En conséquence, les patriciens développèrent une culture informelle constituée de diverses pratiques appelée "broglio" pour concilier ces normes. Cette culture se déroulait en parallèle aux élections et pouvait à la fois les dévier de leur objectif principal que les rendre plus fluide. Cette étude a pour objectif de mettre en lumière comment une culture pré-électorale de la campagne politique a réussi à s'imposer alors qu'elle était interdite.1500 patriciens prenaient place dans le Grand Conseil chaque dimanche et pendant les jours fériés pour élire les candidats. Le système électoral était strict : à travers une procédure complexe, seul le meilleur, le plus compétent et le plus loyal envers la patrie devait être élu sans prendre en considération les liens familiaux et clientélaires. Les patriciens appelaient ce principe "justice distributive" en référence au concept d'Aristote. Or, les patriciens devaient également soutenir les intérêts de leur famille. De plus, ils étaient intégrés dans un réseau clientélaire où les obligations mutuelles devaient être respectées. Si un patricien ne les honorait pas, il était exclu de la vie politique. Afin de réconcilier les normes républicaines avec les enjeux familiaux ou les intérêts de leurs amis et clients, les patriciens ont développé une culture informelle parallèle aux élections : le broglio. Certaines pratiques étaient illégales mais elles étaient tolérées de fait. D'autres, telle la corruption par l'argent, n'étaient ni légales ni légitimes.
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In: Raisons politiques: études de pensée politique, Band 82, Heft 2, S. 73-89
ISSN: 1950-6708
Traduits par Maud Harivel, les chapitres 6 et 7 de La Democrazia del sorteggio écrits par Nadia Urbinati, politologue italo-américaine, nous offre une réflexion précieuse sur les rapports complexes entre partis politiques et promotion du tirage au sort. En Italie, le mouvement mené par Guglielmo Giannini dans l'après-guerre fait déjà la promotion du tirage au sort dans l'optique d'une démocratie post-idéologique débarrassée des partis politiques. En faisant le lien entre cette histoire, l'expérience islandaise et les réclamations plus récentes du Mouvement Cinq Étoiles, Nadia Urbinati souligne toutes les contradictions et les paradoxes du souhait visant à créer une démocratie sans partis, de la négation du jugement partisan aux logiques d'assignation et de représentation par l'identité sociale.