La salinisation dans la plaine du Bas-Cheliff : acquis et perspectives
La plaine du Bas-Chéliff est située au nord-ouest de l'Algérie ; elle fait partie du bassin versant du Chéliff et occupe sa partie ouest. Le climat est y très contrasté. Les sols du Bas-Chéliff, souvent argileux sont, soit occupés par l'agriculture, soit abandonnés pour être occupés par la végétation halophyte. Sous irrigation, on y trouve les agrumes, l'olivier et les cultures maraîchères. Les céréales se font le plus souvent en sec. La plaine du Bas-Chéliff comporte plusieurs périmètres où l'irrigation est fréquente, dont les plus importants sont : le périmètre de l'oued Rhiou, le périmètre Ouarizane, le périmètre Djédouia, le périmètre Hmadna et le périmètre Guerouaou. Le barrage de Gargar et la grande retenue de Merdjet Sidi Abed offrent des potentialités importantes en eau. Malheureusement l'absence d'une politique d'aménagement et de gestion rationnelle fait que la plaine n'en profite pas. Durant les années marquées par un déficit hydrique important, seules les eaux souterraines sont utilisées dans l'irrigation. Ces dernières de qualité médiocre sont à l'origine de la salinisation des sols. Les superficies dont la salinité est supérieure à 25 dS/m, sont localisées essentiellement dans la partie ouest de la plaine. Les superficies ayant une salinité inférieure à 4 dS/m n'apparaissent pratiquement qu'au niveau du plateau de Benziane et à l'extrême est de la plaine. Les sols qui se trouvent de part et d'autre de l'oued Chlef sont dominés par la classe de la salinité comprise entre 4 et 8 dS/m suivie par la classe 8-16 dS/m. Selon la valeur moyenne de la CE (4 dS/m), l'eau d'irrigation est d'une forte salinité et ne convient pas normalement à l'irrigation. Avec un tel niveau de salinité, il y a un effet négatif fort sur la disponibilité de l'eau pour la plante. Les valeurs moyennes de la CE et du SAR (sodium adsorption ratio) affectent ces eaux dans la classe C4-S2. Cette dernière est d'une qualité mauvaise de façon générale est qualifiée de très mauvaise dans les sols lourds, comme c'est souvent le cas dans la plaine du Bas-Chéliff. Le risque est double : disponibilité réduite de l'eau pour la plante et sodicité. En termes de perspectives, il s'agit de faire un suivi spatio-temporel pour permettre de caractériser les changements en termes de salinisation et de dégradation du milieu (végétation, sol) en mettant l'accent sur les pratiques de l'irrigation. Ce suivi se fera par des observations directes sur terrain, des analyses au laboratoire ainsi que par utilisation de la télédétection. Cette dernière sera également utilisée pour étudier l'historique de la salinité et de l'occupation du sol.