L' Acadie du discours: pour une sociologie de la culture acadienne
In: Histoire et sociologie de la culture 10
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In: Histoire et sociologie de la culture 10
In: Formation et éducation populaire; International Review of Community Development, Heft 3, S. 111-126
ISSN: 2369-6400
Dans cet article, l'auteur dresse un véritable bilan historique et critique des activités d'alphabétisation au Québec. Initiatives privées puis gouvernementales ont progressivement institutionnalisé le « problème » de l'anaphabétisme puis les interventions réductrices de ce phénomène désormais défini comme « problème ».
Après avoir situé les principaux projets et programmes qui ont été développés au cours de la dernière décennie, caractérisé statistiquement la population analphabètes, identifié les diverses formes de services d'alphabétisation développés en fonction de la diversité des populations et des milieux institutionnels, l'auteur s'interroge sur la performance de ces interventions. Et il conclut que les résultats sont bien maigres sinon dérisoires.
Mais alors, pourquoi s'acharner à alphabétiser ? L'efficacité de l'alphabétisation, au-delà de son échec, ne serait-elle pas à rechercher dans l'effet accru de dépendance à la langue et à son pouvoir qui réalise le plus fort consensus qu'un État puisse espérer ?
In: Recherches sociographiques, Band 17, Heft 2, S. 167-188
ISSN: 1705-6225
Le nationalisme ici considéré est le nationalisme dominant des années soixante que j'ai eu l'occasion d'étudier à partir de sa production idéologique. C'est le nationalisme officiel explicite de l'élite acadienne en place, généré dans les principales institutions nationales acadiennes et reconnu à l'extérieur de la communauté acadienne comme l'idéologie et le fait constituant de l'actuelle Acadie. Ce nationalisme ne recouvre pas tout le fait nationaliste acadien. Il existe en effet depuis une dizaine d'années un néo-nationalisme (l'expression est des acteurs eux-mêmes) au niveau idéologique comme à celui de la pratique collective. Il est mineur, marginalisé, écarté du prestige comme du pouvoir, tenu dans l'illégitimité. Il ne représente pas moins une force réelle et potentielle de régénérescence du nationalisme traditionnel. Dans ce néo-nationalisme, l'imagination est au pouvoir, non plus la tradition. C'est en faisant le pari du pouvoir créateur de ce nationalisme parallèle qui découvre un avenir volontairement objectif à l'Acadie que je me livre à la critique sociologique du nationalisme traditionnel qui prolonge le mythe de l'Acadie et le fait acadien comme survivance. Et c'est en prenant au sérieux le néo-nationalisme encore dans sa genèse qu'il m'est possible de découvrir en Acadie un projet de développement différent de celui du nationalisme dominant. Qu'on n'interprète donc pas le diagnostic fait ici comme une vision morbide de l'histoire. Ce n'est que le diagnostic d'une partie de cette histoire, non d'une fin de partie. La présente analyse n'est pas seulement un résumé d'études antérieures. Elle y réfère constamment, mais elle est aussi l'occasion d'y ajouter de nouvelles interprétations. Je n'ai pas repris l'analyse amorcée alors du néo-nationalisme. Parce que l'espace d'un article est fait contraignant, surtout parce que depuis
1970 le néo-nationalisme s'est développé dans des manifestations que je n'ai pas eu l'occasion d'observer ou de reconstituer. Cette recherche est à faire avant de pouvoir tirer une conclusion plus globale sur le nationalisme acadien contemporain.
In: Recherches sociographiques, Band 12, Heft 3, S. 259-270
ISSN: 1705-6225
On se représente trop souvent l'Acadie comme une société «monolithique», «unidimensionnelle», «non pluraliste», un peu comme la survivance d'un antique modèle de société hiérarchique où la transmission des traditions est rigoureusement contrôlée par des grands-prêtres ou des dignitaires initiés par la « patente », et méthodiquement rythmée par les rites et cérémonies du calendrier occulte. Une telle image constituée par analogie ressemble trop au type-idéal pour rendre compte de cette formation historique originale qu'est la société acadienne. Elle est aussi trop conforme, par certains côtés, aux canons d'une idéologie unitariste pour ne pas être soumise à la critique.
Cette première représentation à laquelle se rattachent de nombreuses variations est très optimiste dans le sens où elle constitue un objet fini, non contradictoire, non problématique : la société existe en soi, tel est son modèle.
Une deuxième représentation, moins « savante » que l'autre, consiste à définir l'Acadie comme un souvenir et à ne voir en l'Acadie actuelle qu'un terrain vague parsemé des débris d'une histoire malheureuse. Il resterait quelques ilôts acadiens au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Ecosse où on parle encore un français archaïque et où l'on continue à filer et à chanter, comme dans la chanson. Ce sont eux qui justifiaient que la province du Nouveau-Brunswick se déclare bilingue alors qu'elle était renommée pour son loyalisme à la couronne britannique... Cette image, trop pessimiste, à laquelle se rattachent aussi de nombreuses variations, a des relents de l'idéologie anglo-canadienne intégratrice qui nie à l'autre toute existence autonome pour, au mieux, en faire une originalité « culturelle » à préserver.
Acadie traditionnelle, Acadie folklorique : deux stéréotypes — on pourrait en trouver d'autres — dont on découvre vite l'étroite filiation avec des formations idéologiques connues et qui ont tous deux pour conséquence de surdéterminer au départ le terrain sémantique ou de brouiller momentanément le champ d'investigation au « regard prolongé » (celui du sociologue, journaliste, homme politique, etc.).
La société acadienne est en soi une certaine configuration de rapports sociaux dont il ne sera pas question dans cet article. Elle existe aussi pour soi dans les diverses théories qu'en ont les acteurs et groupements d'acteurs sociaux. Contrairement à la théorie ou idéologie dominante, j'emploie théories au pluriel et c'est précisément de l'aventure de l'idéologie contestataire de l'idéologie officielle qu'il sera question. L'existence même du discours discordant d'intellectuels et leaders étudiants détruit la théorie simplificatrice selon laquelle la société serait un consensus et ses leaders nationaux les « chefs naturels » incontestés. Il existe deux discours visant à définir les finalités et objectifs de la société globale qui ont en commun une grande cohérence et la même prétention à faire l'unanimité des consciences. La différence est que l'un vise à protéger et perpétuer une certaine lecture de la tradition et une certaine pratique de la culture, et comme tel il a la légitimité, alors que l'autre vise à changer lecture et pratique de la culture pour donner à la société un nouveau destin. Celui-ci n'a pas comme dans d'autres formations sociales la légitimité que pourrait lui conférer l'affiliation à un club, un parti, un syndicat ou tout autre groupement organisé et reconnu : il est tenu pour sauvage, quand il n'est pas tout simplement nié comme tel.
Mon propos est le suivant : observer et comprendre le rapport des jeunes idéologues au signe Acadie ou Acadien, en suivre l'itinéraire pour retracer la genèse du projet collectif tout neuf de l'annexion de « L'Acadie » au futur Québec indépendant. Le contenu proprement dit de ce projet m'importe peu ; m'intéresse sa genèse en rapport avec le signe d'identité collective. Mon hypothèse était la suivante : il fallait que les étudiants conservent le signe, qu'ils lui donnent un sens explicite et positif pour faire entrer leur discours dans l'histoire ou pour lui donner des chances objectives de devenir collectif. Mieux : afin que le discours gagne la cohérence nécessaire pour entrer en concurrence avec le discours traditionnel, il devait faire du signe Acadie son centre. Le symbole primordial devait assurer la liaison entre l'ancien et le nouveau : il devait continuer d'être le lieu de l'échange entre le caché et le manifeste, entre la langue et la parole, entre la culture et les traditions.
J'ai distingué, dans l'évolution du rapport des nouveaux idéologues au signe Acadie, trois moments qui reproduisent à peu de choses près trois étapes successives de la praxis collective des étudiants de l'Université de Moncton : le Ralliement de 1966, les «événements» de '67-'69, la «répression» de '70-'71. Je n'ai retenu pour ce travail que les exemples les plus significatifs, sélectionnés à partir d'un fichier systématique de la production idéologique acadienne de ces dernières années. Beaucoup de documents annexes ou connexes ne seront pas reproduits ici.
In: Recherches sociographiques, Band 28, Heft 1, S. 175
ISSN: 1705-6225
In: Recherches sociographiques, Band 20, Heft 3, S. 424
ISSN: 1705-6225
In: Revue française de sociologie, Band 13, Heft 2, S. 283
Western and Arab researchers look at adult education, and discuss how an ecological approach to education, focussing on the cultural traditions and natural environments of communities, can be more useful than education in specialized institutions.
In: Revue française de sociologie, Band 28, Heft 3, S. 543