Déconstruire les hypothèses métaphysiques de la sinologie contemporaine
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 70-71, Heft 3, S. 98-120
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In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 70-71, Heft 3, S. 98-120
In: Asian Studies: Azijske Študije, Band 11, Heft 2, S. 119-148
ISSN: 2350-4226
Among the many things the Anthropocene is changing about human ways to live and think, one can include our understanding of human cultures and of their relations. Facing the Anthropocene and its diverse manifestations (climate change and rising temperatures, biodiversity loss and oceans acidification, etc.), there is a strong temptation to resort to predefined cultural assumptions to provide ready-made narratives of guilty scapegoats and unlikely saviours satisfying our religious need for radical alternatives and our exotic craving for deep otherness. This essay aims to critically analyse the various attempts to culturalize the Anthropocene with a focus on Green Orientalism and Brown Occidentalism—as we will coin the different culturalist narratives surrounding the notion of "Chinese Ecological Civilization". Our goal is to promote the idea that the ubiquity of ecological issues calls for the Transculturality of Environmentalism. To achieve such a task, the deconstruction of the "onto-culturalism" of contemporary sinology is necessary.
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 68, Heft 1, S. 65-95
Définir les points de contacts possibles entre la philosophie de Gilles Deleuze et la théorie du Qiaoyi semble à la fois prometteur et problématique. Prometteur parce que Deleuze est l'un des philosophes les plus importants de la seconde moitié du XX e siècle. Mettre en rapport la puissance conceptuelle de la pensée deleuzienne avec le cadre théorique de ce nouveau développement de la pensée chinoise pourrait permettre d'élaborer une nouvelle méthodologie des études transculturelles. Mais cette comparaison est aussi problématique : en effet, les indices d'une relation entre Deleuze (et Guattari) et la pensée chinoise sont assez clairsemés et contradictoires, et au final peut-être assez décevants. Comment dépasser cet obstacle ? Quels types d'outils conceptuels nous pouvons trouver dans la philosophie de Gilles Deleuze pour justifier une telle lecture deleuzienne du Qiaoyixue qui puisse échapper au fait que Deleuze lui-même a placé la pensée chinoise hors du royaume philosophique proprement dit ? Inversement qu'est-ce qui dans la théorie du Qiaoyixue permettrait de « siniser » la pensée deleuzienne permettant d'inclure des éléments de son système conceptuel dans le cadre de cette théorie des transformations induites par les rencontres interculturelles ? Comment fonder historiquement et culturellement la condition de possibilité d'un dialogue entre eux ?
In: Esprit, Band Septembre, Heft 9, S. 103-114
L'invasion de l'Ukraine par la Russie rappelle que la Russie (comme la Chine) n'a pas décolonisé son rapport au réel et reste attachée à l'idéologie occidentaliste. Pourtant, elle ne lutte pas tant contre l'Occident que contre sa propre hybridation.
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 66-67, Heft 2, S. 111-132
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 65, Heft 1, S. 131-138
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 63, Heft 3, S. 73-80
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 61, Heft 1, S. 84-99
La Chine a souvent paru aux yeux des Occidentaux sous différentes couleurs et de différentes manières – celles-ci souvent induites par le discours des Chinois sur la Chine même. Les projections changent avec le temps : au mythe de la Chine comme ultime puissance révolutionnaire grâce au maoïsme des années 1960 et 1970 a succédé le nouveau mythe de la Chine comme eldorado des entreprises étrangères, récemment ancré sur le rêve chinois de la Chine comme grande puissance innovante en 2049. Le premier but de cet article est de proposer un regard sur ces prospectives de long terme et de mettre en évidence les limites et blocages de divers ordres au regard desquels ces prédictions semblent relever souvent plus de la science-politique-fiction que du planning rationnel. Plus encore, le point fondamental de cet essai est de s'interroger sur les buts mêmes d'une telle innovation : une innovation au service du techno-autoritarisme est-elle un objectif scientifique acceptable ?
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 60, Heft 4, S. 150-164
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 57, Heft 1, S. 117-131
Qu'est-ce qu'il y a de spécifique au cinéma sinophone après 1980 ? Afin de répondre à cette question, nous allons proposer quatre interprétations de la trilogie amoureuse de Wong Kar Wai en réponse à la question : qu'est-ce qu'une analyse philosophique d'un film ? L'affirmation de Deleuze selon laquelle « la philosophie est la discipline qui consiste à créer des concepts » ne peut avoir qu'une seule signification : le cinéma n'est pas la philosophie, les films n'impliquent pas la création de concepts. Étrangement, le nom de Deleuze a souvent été associé à l'idée opposée : les films sont philosophiques ; film et philosophie ne font qu'un. Dans cet article, nous proposerons quatre lectures de la « trilogie de l'amour » de Wong Kar-wai : sociologique, géopolitique, existentialiste (en référence aux concepts de Kierkegaard) et proprement philosophique (au sens deleuzien, en termes de catégorie sémiotique). Une lecture véritablement philosophique de la trilogie de l'amour de Wong Kar-wai demande de voir ses films comme la révélation cinématographique des catégories spatio-temporelles qui encadrent notre perception/interaction de/avec la « réalité ». En introduisant la catégorie de l'Image-émotion, nous soutiendrons que la trilogie de Wong Kar Wai produit de nouveaux « phatosignes » qui expriment la réalité de notre âge en lequel la valeur même de ce que nous avons n'est reconnue qu'au moment même où nous savons qu'elle est perdue.
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 56, Heft 4, S. 136-149
La Chine, ce n'est pas seulement un territoire, un pays, un empire, une langue, une culture, un parti mais aussi et d'abord une image. Une image de « l'Autre », source de rêveries, fantasmes et des nombreuses projections d'un Occident qui peut s'estimer ainsi lui-même à la fois unique, spécifique et à part. Récemment, la Chine a été à la fois émettrice et réceptacle d'une quadruple projection idéologique : développementaliste (miracle chinois), libérale (théorie de la modernisation), pacifiste (« émergence pacifique ») et écologiste (« civilisation écologique »). Ce que nous voudrions étudier dans cet article, ce sont les rapports existants entre « l'illusion libérale » émise par les « Occidentaux » concernant la Chine et « l'illusion écologiste » produite par la Chine à travers la notion de « civilisation écologique chinoise ». Nous commencerons par présenter les quatre « illusions » (développementaliste, libérale, pacifiste et écologiste) pour analyser ensuite les relations entre la seconde et la quatrième de celles-ci en évoquant leur intrication avec la notion de « courbe de Kuznets environnementale ».
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 51-52, Heft 3, S. 123-132
L'émergence dans la Chine moderne (fin du XIX e et début du XX e siècle) puis le renouvellement dans la Chine contemporaine (fin du XX e siècle et début du XXI e siècle) de la littérature de science-fiction de langue chinoise en Chine continentale pourrait sembler plus encore qu'un fait littéraire remarquable, une évidence politique singulière. Notre but sera de montrer l'existence d'une analogie structurelle entre, d'un côté, la pratique oraculaire du politique en Chine et, de l'autre, l'exercice littéraire d'anticipation du futur. Le discours de pouvoir suppose une forme de performativité rituelle où l'avenir, comme puissance indéterminée de changement, devient l'objet à sacrifier. D'où l'évidence politique du roman de science-fiction qui peut mettre en scène le rêve d'une renaissance chinoise au sein d'un récit où le futur est déjà deviné et déterminé ; d'où aussi la nécessité pour le régime d'en contrôler la production ; d'où enfin la difficulté pour les écrivains d'échapper à cet horizon d'attente « nationaliste » et leur mérite singulier quand ils y parviennent.
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 50, Heft 2, S. 65-74
Le but de cet article est de présenter le problème nord-coréen en évoquant les différentes possibilités d'approches stratégiques que la Chine peut adopter en vue de sa « résolution » – étant précisé que la non-résolution du problème peut faire partie des solutions adoptées. Plus précisément, la question est de savoir dans quelle mesure la Corée du Nord est le problème de la Chine – c'est-à-dire, dans quelle mesure c'est un problème pour la Chine ou/et un problème que la Chine doit résoudre de façon prioritaire (et sur lequel elle peut plus peser que d'autres nations) de façon à démontrer son poids et son influence dans le concert global des nations.
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 49, Heft 1, S. 24-33
Le but de cet article est de présenter le concept chinois classique de Tianxia (天下) dans son application contemporaine aux relations internationales autant dans ses variations chinoises datant des années 1990 que dans ses développements les plus récents aux États-Unis, en faisant référence aux ouvrages notamment de Zhao Tingyang et Salvatore Babones – en plaçant ceux-ci dans la perspective discursive de l'Orientalisme et de l'Occidentalisme.
In: Monde chinois: nouvelle Asie ; revue trimestrielle, Band 48, Heft 4, S. 9-16
Dans une métaphore restée célèbre, Kagan opposait les États-Unis dédiés au culte de Mars, viril dieu des batailles, et l'Europe, vouée au culte de Vénus, déesse féminine des plaisirs. Nous proposerons ici d'étendre la symbolique stratégique binaire de Kagan en incluant la Chine comme figure vulcanienne : Mars, Vénus et Vulcain (Vulcain, dieu des forges ; la Chine, « usine du monde »). Comment se comprend le rapport entre Europe, États-Unis et Chine du point de vue des représentations ? Dans la relation triadique spéculaire de l'Europe aux États-Unis et à la Chine, la première a souvent servi de lentille grossissante (image magnifiée) et la seconde de lentille déformante (image inversée). Plus encore, on peut noter une « constante » que l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis semble avoir réactivé, à savoir l'atavisme représentationnel consistant pour l'Européen à maximiser la différence avec l'Amérique et à minimiser la différence avec la Chine en période de trouble dans sa reconnaissance de « l'européanité » des États-Unis.