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A côté de véritables politiques d'implantation de villages neufs répondant, plus ou moins consciemment ou directement, à la pression de la démographie, les créations d'habitats nouveaux dans l'Europe méridionale, du Xe au XIVe siècle, ont été principalement des regroupements de population. L'expression congregare populationem se retrouve des castra du Latium aux bastides de la Gascogne et aux villes neuves des Provinces basques, manifestant une volonté de concentration de la population qui a participé à la formation d'un habitat groupé.

Les surnoms à qualificatifs géographiques du type Catalan ou de Limoges qui apparaissent dès la fin du XIe siècle dans les noms de personne et qui sont devenus peu à, peu héréditaires, suivant les régions, au XIIIe ou au début du XIVe siècle, constituent, on l'a maintes fois signalé, un matériel de haut prix pour l'étude des mouvements de population. Ces surnoms personnels ou familiaux rappellent, en effet, le plus souvent, l'origine des intéressés ou celle de leurs ascendants — sous réserve d'exceptions : rappel d'une possession domaniale, d'un voyage ou d'une ressemblance, que le jeu des grands nombres peut d'ailleurs rendre négligeables. Dès lors, si l'on réussit à établir des listes et des cartes de ces noms d'origine par localités, par pays et par périodes, il devient possible de déceler des migrations régionales que l'histoire ne saurait autrement préciser.