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Les cartes électorales de l'Ukraine et de la Pologne de ces dernières décennies ont souvent donné à voir le dessin des empires passés qui s'étaient partagé ces territoires. Les frontières fantômes sont ces traces laissées par des entités politiques défuntes dans les pratiques sociales contemporaines. Comment et pourquoi des limites territoriales, qui n'ont plus de réalité politique, peuvent-elle réapparaître après plusieurs générations? Pourquoi semblent-elles s'être imprimées dans l'esprit des gens? C'est à partir de terrains menés en Europe centrale et orientale, et notamment en Roumanie, que Béatrice von Hirschhausen tente de comprendre ce phénomène fascinant. Sillonnée d'anciennes frontières d'empires, la région permet d'observer certains de leurs fantômes. Elle offre un véritable laboratoire pour étudier la production des espaces : entre histoire et culture, entre routines et imaginaires. Cette analyse géographique de l'action individuelle comme des attitudes collectives, montre comment les sociétés se pensent à partir de l'espace. Elle permet d'expliquer des comportements non par un "nous" identitaire ou par des mentalités mais par des conventions locales plus ou moins stables : "ici, on fait comme ça". Une réflexion neuve sur les différences culturelles.

International audience ; The Romanian Countryside's integration in the EU entails a thoroughgoing change in rural policy and the adoption of unprecedented development programs. Given the initial socioeconomic context of deep poverty and a lack of involvement by state authorities, we see how original these policies are. Though well-endowed financially, they call for initiatives from rural actors who are not prepared for this change. The priorities and modalities of the interventions scheduled by rural development plans during the periods before EU membership (SAPARD 2000-2006) and of integration (2007-2013) are examined along with their effects. The geographical distribution of EU funds can be used to measure the tensions between the proposed development models and the context where they are to be applied. ; L'intégration des campagnes roumaines au sein de l'Union européenne se traduit par une transformation profonde des politiques rurales et par la mise en place de programmes de développement sans précédant dans le pays. L'article revient sur le contexte économique et social de grande pauvreté et de désengagement de l'Etat qui avait prévalu jusqu'alors pour mieux souligner la nouveauté de ces politiques financièrement bien dotées et qui sollicitent l'initiative de sociétés rurales peu préparées à ce changement. Il examine les priorités et les modalités d'intervention programmées par les plans de développement rural des périodes de préadhésion (programme SAPARD 2000-2006) et d'intégration (2007-2013) ainsi que leurs premiers effets. L'analyse de la géographie différenciée de l'absorption des fonds européen, permet de prendre la mesure des tensions entre les modèles de développement proposés et les contextes de leur mise en application.

International audience ; The integration of Bulgarian an Romanian rural areas : the challenge of their differences.- With the accession of Bulgaria and Romania, rural areas characterized by a dualistic farming structure, high agrarian pressure, low productivity and extremely low alternative incomes have been brought into the European Union's Common Agricultural Policy framework. This article makes the hypothesis that the need to change these rural areas cannot be thought of as a rapid catch-up process to bring them into line with their counterparts in Western Europe. The study describes their specific features over the evolution of their agrarian history at national and regional levels. The purpose of this analysis is focused on the implications and risks of an agrarian policy moulded on their needs, but based on instruments that have been used in very different Western European contexts. ; Avec l'élargissement à la Bulgarie et à la Roumanie, l'Union européenne a fait entrer au sein de la politique agricole commune des campagnes caractérisées par le dualisme de leurs structures agricoles, des charges agraires fortes, des résultats productifs très médiocres et la faiblesse des revenus alternatifs. L'article pose ici l'hypothèse que la nécessaire transformation de ces campagnes ne saurait se penser en termes de rattrapage. Il s'attache à décrire leurs traits spécifiques, aux niveaux nationaux et régionaux et dans la durée de leurs histoires agraires, pour mieux analyser les enjeux et les difficultés d'une politique agricole qui soit ajustée à leurs défis, à partir d'outils forgés dans des contextes ouest-européens très différents.

Umschlag -- Titel -- Impressum -- Inhalt -- Michael G. Esch und Béatrice von Hirschhausen: Wahrnehmen, Erfahren, Gestalten: Phantomgrenzen und soziale Raumproduktion. Einleitung -- Karten und Abbildungen -- Đorđe Tomić: »Phantomgrenzen«: neue Orientierung inmitten von Zerstörung alter sozialer Ordnungen? Soziale Raumproduktion zwischen Wahrnehmung, Erfahrung und Gestaltung (in) der postjugoslawischen Vojvodina der1990er Jahre -- Nenad Stefanov: Vergangene Grenzen, verschwundene Landschaften. Imaginationen und Praktiken an einer Phantomgrenze zwischen Serbien und Bulgarien -- Kai Struve: Erfahrung und Gestaltung - Soziale Raumproduktion in Oberschlesien seit dem Kaiserreich -- Sabine v. Löwis: »Slava Isusu Chrystu. Dobryj den'. Zdravstvujte.« Erinnerung, Aktualisierung und Aufhebung einer Phantomgrenze auf einem ukrainischen Dorffest -- Nora Lafi und Florian Riedler: Post-osmanische Phantome im städtischen Raum. Südosteuropas, Anatoliens, des Mittleren Ostens und Nordafrikas -- Die Autorinnen und Autoren

Ein Beitrag zum Verständnis einer Region, die in der jüngeren Geschichte durch besonders viele Grenzverschiebungen geprägt wurde. Trotz der grenzüberschreitenden Vernetzung von Menschen und Orten prägen nach wie vor ehemalige, z.B. habsburgische, preußische oder osmanische territoriale Gliederungen und Grenzen die Gesellschaften Ostmittel- und Südosteuropas bis heute. Wie lassen sich diese Phänomene, die die Autoren mit dem Konzept der Phantomgrenzen und -räume beschreiben, erklären? Werden sie durch tradierte Strukturen bestimmt, oder durch politische, wissenschaftliche und gesellschaftliche Diskurse imaginiert und (re)produziert? Ausgehend von empirischen Fallstudien, hinterfragen die Autoren die Raumbezüge von (historischen) Akteuren und analysieren aus deren Perspektive die Wechselwirkungen zwischen Raumwahrnehmung, -erfahrung und -produktion. Hannes Grandits, geb. 1966, ist Professor für Südosteuropäische Geschichte an der HU Berlin. Claudia Kraft, geb. 1968, ist Professorin für Europäische Zeitgeschichte seit 1945 an der Universität Siegen und Inhaberin eines Herder-Chairs des Herder-Instituts für historische Ostmitteleuropaforschung. Dietmar Müller, geb. 1969, ist Koordinator des Projekts »Rechtskulturelle Prägungen Ostmitteleuropas in der Moderne« am Geisteswissenschaftlichen Zentrum Geschichte und Kultur Ostmitteleuropas an der Universität Leipzig. Thomas Serrier, geb. 1971, studierte Germanistik, Geschichte und Polonistik in Paris und Berlin. Er ist Maître de conférences an der Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis und Gastprofessor an der Europa-Universität Viadrina Frankfurt (Oder). Béatrice von Hirschhausen, geb. 1965, arbeitet am Centre Nationale de Recherche in Paris und ist assoziierte Forscherin am Centre Marc Bloch in Berlin.