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À partir de monographies professionnelles portant sur deux populations d'indépendants, les exploitants agricoles (EA) et les entrepreneurs de travaux forestiers (ETF), les auteurs montrent que la transmission-reprise d'entreprises, familiales ou non, passe par une étape de désignation du successeur par le cédant. Cette étape, appelée ici « le choix de l'élu », sert à créer une filiation professionnelle. Au-delà d'une logique de maximisation des gains financiers, cette transmission-reprise s'opère alors selon une logique de reconnaissance de dette dans laquelle l'Homo memor prend le pas sur l'Homo economicus.

Résumé L'observation sociologique dans un lieu comme les abattoirs ne laisse indifférents ni les chercheurs ni les personnes interviewées. En effet, ce lieu n'est pas un lieu comme les autres. L'idée d'observer un lieu industriel de mise à mort animale est chargée de représentations spécifiques liées à l'animal, mais aussi de curiosité à l'égard des personnes chargées d'effectuer ce travail. Est-ce bien normal d'effectuer un tel travail ? Sont-ils des monstres ceux qui se cachent derrière des personnes capables de tuer sans scrupules ? À cette question, la sociologie éclairée par la psychanalyse apporterait-elle quelque réponse ? 2

Résumé En agriculture, l'héritage est soumis aux logiques familiales de reproduction qui construisent des successeurs et des héritiers non-successeurs. Les femmes sont rarement des élues successeurs. Cependant, l'étude de cas recueillis auprès de couples d'agriculteurs installés hors du cadre familial, montre que certaines femmes, héritières d'une culture professionnelle mais détournées du métier, se réapproprient leur place professionnelle au moment de leur mariage et de leur installation, alors que d'autres, originaires d'autres milieux sociaux, sans héritage agricole, adoptent le métier d'agricultrice par choix conjugal plus que professionnel. Les premières entrent dans le métier avec leur conjoint, les secondes pour leur conjoint et ces modalités d'entrée dans le métier produisent des manières différentes d'occuper leur place de femme dans ce métier d'indépendant.

Ces deux études, se fondant sur les changements sociaux généralement observables dans nos sociétés, posent le problème de la spécificité du milieu rural selon des modes de comportements qui, soit disparaissent, soit se maintiennent.
Dans la première étude, les traditions populaires d'une vallée des Sous-Vosges Comtoises révèlent une morphologie richement contrastée. Les comportements religieux et spirituels se différencient entre vallées et régions d'altitude, car ils se révèlent soumis à des contraintes sociales et économiques : dans les vallées l'industrialisation a entraîné le déclin des traditions, les villages de montagne ayant maintenu de leur côté, pour l'essentiel, leur caractère rural.
Dans la deuxième étude, dans la Montagne du Jura, les divers aspects de la succession des exploitations agricoles sont mis en relation avec des choix effectués par les paysans dans la perspective d'une transformation de leur mode de vie. Le rapport du paysan avec sa propriété est révélé par un système de valeur qui se développe dans une proportion équivalente à celle de l'ensemble du système de production.
Le changement social dans les deux régions rurales étudiées et saisi dans la dimension respective des systèmes de représentation individuels et collectifs.