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L'article analyse les représentations et pratiques qui président au projet d'État plateforme, en vogue en France entre 2014 et 2019. Ce projet recouvre plusieurs composantes : le rééquilibrage de l' open data de la transparence vers l'innovation, le rêve – déçu – de voir des startups spontanément proposer des services administratifs et, surtout, une pratique alternative pour l'informatique autour de microprojets portés par les « startups d'État » et autour de dispositifs légers d'échange de données (API). La mise à l'écart de la notion traduit un retour à des formes plus classiques de standardisation des projets informatiques. « État plateforme » peut être considéré comme une tentative de renouveler l'approche de l'innovation et de la gestion dans l'administration, tentative qui fait écho à l'introduction du « digital » dans les entreprises privées.

The purpose of the article is to assess whether smart city projects developed in France represent continuity or a break with the established socio-technical regime of French cities. Our assessment attempts to establish a link between the main socio-technical features of French cities in existing literature and an exhaustive list of "smart city"-labelled projects compiled from twenty French cities. It reveals more of continuity than a break with the urban socio-technical regime generated by these projects. Technologies are not evenly developed along different domains: the fact that the most sophisticated innovations play out in the regulation of networks rather than in e-government reinforces an old two-speed urban modernisation. The mainly technological character of these projects is part of the continuity of a depoliticised strategy for managing technical matters. Co-production opportunities renew a tradition of local management and processing of grievances. Traditional public-private partnerships are only partially modified.

National audience The study of public network services in relation to the characteristics of the French social model is rarely undertaken. This is the purpose of this article. The way in which network infrastructure is developed and the management of services by companies with a monopoly have in fact led to universal access to services and high "standard" levels of service provision — which is worth recalling the desired effects in the socially democratic states described by Gosta Espig-Andersen. ; National audience L'étude des services publics en réseaux en liaison avec les caractéristiques du modèle social français est rarement entreprise. C'est la visée de cet article. Le mode de développement des infrastructures de réseau et la la gestion des services par des entreprises en monopole ont abouti,de fait, à un accès universel aux services et à des niveaux de prestation "standard" élevés - ce qui n'est pas sans rappeler les effets recherchés dans les Etats de type social démocratie décrit pas Gosta Espig-Andersen.

L'interprétation facilitatrice des normes est mise en avant comme un valet essentiel de la simplification. Pourtant, elle peut soulever des difficultés. C'est ainsi qu'une circulaire allant dans ce sens a été mal reçue par une partie des cadres d'une direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). L'article, qui repose sur une recherche-action, vise à comprendre cette réaction. Dans un premier temps, ces cadres opposent les démarches gestionnaires à leurs yeux acceptables, qui accompagnent les porteurs de projets (guides, conseils), à la variation dans l'application du droit jugée, elle, non acceptable. Mais une enquête approfondie permet de mettre en évidence de nombreuses situations dans lesquelles c'est bien l'application de la norme qui apparaît variable. Il ressort alors que les cadres et les agents d'instructions sont plus enclins à accepter la recherche d'une application facilitatrice des normes dans les situations dans lesquelles ils ont plus de capacité d'action et où l'application formaliste de la loi n'est pas le seul moyen d'action. Par conséquent, c'est en offrant d'autres ressources d'action pour la mise en œuvre des politiques, en permettant d'agir autrement que par le droit que l'on pourra limiter les situations dans lesquelles une application non accommodante du droit est nécessaire.

AbstractCritics concerned with the effect of public utility companies' market practices have primarily focused on issues of disconnection and inequality. This article goes further, challenging the very premise on which the model is based: the principle of individual choice. The article focuses on the French gas, electricity and telephone sectors, developing two points. The first is the declining trust in public utility companies and a certain choice‐averseness. The second point addresses the experience of the 'customer', pressured to make the 'right' choice through manipulation and misinformation on the part of competing suppliers. Thus, instead of 'active customers' directing markets through their 'choices', what is seen is the disaffection or weariness of customers in the face of what they perceive as an unfair situation.

L'article présente le cadre général du dialogue social dans la fonction publique territoriale et son application dans deux mairies. Au niveau national, les règles qui s'appliquent à la fonction publique territoriale semblent largement déduites de celles conçues pour la fonction publique d'État, ce qui s'explique d'une part par la difficulté d'une représentation unifiée tant des employeurs que des employés, d'autre part par l'enjeu moindre de telles règles dans le contexte local, du fait de l'autonomie dont disposent les collectivités dans l'application de ces règles. En revanche, au niveau local, les deux études de cas mettent en évidence des échanges soutenus entre employeurs et employés, qui concernent l'organisation du travail et qui passent par les instances comme les comités techniques paritaires ou par des conflits. Ceci semble pouvoir être expliqué par le caractère concret des conséquences de cette organisation et en particulier de la question des horaires de travail sur les services offerts à la population.

This article investigates whether and how social dialogue has influenced austerity policies in French local government, with a particular focus on municipalities. With regard to local government staff, social dialogue takes place at two levels, with wage and general rules being discussed at national level and working conditions and individual career issues at local level. National-level measures, as in many countries, have included unilateral wage freezes. However, though staff reductions have already occurred in the state administration, they have not (yet) affected municipalities. As seen in our case study, when it comes to local-level austerity measures such as cuts in services and restructuring measures, we are witnessing a situation of real bargaining – including conflict and formalized agreements. Even if not leading to official collective agreements, this strengthens the role of formal committees and suggests the potential resilience of social dialogue linked to the proximity of decision-making authorities and affected citizens.

International audience ; Der vorliegende Artikel untersucht, ob und wie der Sozialdialog die Sparpolitik in der französischen Kommunalverwaltung beeinflusst hat, und befasst sich dabei vorrangig mit den Gemeinden. Hinsichtlich der Beschäftigten in den Kommunalverwaltungen findet der soziale Dialog auf zwei Ebenen statt. Die Löhne und die allgemeinen Regelungen werden auf nationaler Ebene erörtert, während die Arbeitsbedingungen und Fragen zur individuellen beruflichen Laufbahn auf der lokalen Ebene verhandelt werden. Zu den Sparmaßnahmen auf landesweiter Ebene gehören – wie in zahlreichen anderen Ländern auch – einseitig beschlossene Lohnstopps. In der staatlichen Verwaltung ist es zwar bereits zu Personalabbau gekommen, bisher sind die Kommunen davon jedoch (noch) nicht betroffen. Unsere Fallstudie zeigt, dass es bei Sparmaßnahmen wie Einschränkungen des Dienstleistungsangebots und Umstrukturierungsmaßnahmen zu echten Verhandlungen kommt, einschließlich der Lösung von Konflikten und formalisierter Vereinbarungen. Auch wenn diese Auseinandersetzungen nicht zu formellen Tarifverträgen führen, stärken sie doch die Rolle der offiziellen Ausschüsse und weisen auf die potenziellen Stärken des sozialen Dialogs in unmittelbarem Schulterschluss mit den Entscheidungsinstanzen und den betroffenen Bürgern hin. ; This article investigates whether and how social dialogue has influenced austerity policies in French local government, with a particular focus on municipalities. With regard to local government staff, social dialogue takes place at two levels, with wage and general rules being discussed at national level and working conditions and individual career issues at local level. National-level measures, as in many countries, have included unilateral wage freezes. However, though staff reductions have already occurred in the state administration, they have not (yet) affected municipalities. As seen in our case study, when it comes to local-level austerity measures such as cuts in services and restructuring measures, we are witnessing a situation of real bargaining – including conflict and formalized agreements. Even if not leading to official collective agreements, this strengthens the role of formal committees and suggests the potential resilience of social dialogue linked to the proximity of decision-making authorities and affected citizens. ; Cet article examine si et comment le dialogue social a influencé les politiques d'austérité au sein des pouvoirs locaux français, en particulier des municipalités. S'agissant des fonctionnaires locaux, le dialogue social est mené à deux niveaux: les salaires et les règles générales sont discutés au niveau national, alors que les conditions de travail et les questions liées aux carrières individuelles le sont au niveau local. Comme dans de nombreux pays, les mesures adoptées au niveau national comprennent un gel unilatéral des salaires. Mais si des réductions de personnel ont déjà eu lieu dans l'administration publique, elles n'ont pas (encore) touché les municipalités. Comme le montre notre étude de cas, quand il s'agit de mesures d'austérité au niveau local, comme des réductions de service et des mesures de restructuration, nous observons une situation de véritables négociations comprenant des conflits et des accords formalisés. Même sans déboucher sur des accords officiels, cette situation renforce le rôle des comités formels et suggère une résilience potentielle du dialogue social, liée à la proximité entre les autorités qui prennent les décisions et les citoyens affectés.

International audience ; Der vorliegende Artikel untersucht, ob und wie der Sozialdialog die Sparpolitik in der französischen Kommunalverwaltung beeinflusst hat, und befasst sich dabei vorrangig mit den Gemeinden. Hinsichtlich der Beschäftigten in den Kommunalverwaltungen findet der soziale Dialog auf zwei Ebenen statt. Die Löhne und die allgemeinen Regelungen werden auf nationaler Ebene erörtert, während die Arbeitsbedingungen und Fragen zur individuellen beruflichen Laufbahn auf der lokalen Ebene verhandelt werden. Zu den Sparmaßnahmen auf landesweiter Ebene gehören – wie in zahlreichen anderen Ländern auch – einseitig beschlossene Lohnstopps. In der staatlichen Verwaltung ist es zwar bereits zu Personalabbau gekommen, bisher sind die Kommunen davon jedoch (noch) nicht betroffen. Unsere Fallstudie zeigt, dass es bei Sparmaßnahmen wie Einschränkungen des Dienstleistungsangebots und Umstrukturierungsmaßnahmen zu echten Verhandlungen kommt, einschließlich der Lösung von Konflikten und formalisierter Vereinbarungen. Auch wenn diese Auseinandersetzungen nicht zu formellen Tarifverträgen führen, stärken sie doch die Rolle der offiziellen Ausschüsse und weisen auf die potenziellen Stärken des sozialen Dialogs in unmittelbarem Schulterschluss mit den Entscheidungsinstanzen und den betroffenen Bürgern hin. ; This article investigates whether and how social dialogue has influenced austerity policies in French local government, with a particular focus on municipalities. With regard to local government staff, social dialogue takes place at two levels, with wage and general rules being discussed at national level and working conditions and individual career issues at local level. National-level measures, as in many countries, have included unilateral wage freezes. However, though staff reductions have already occurred in the state administration, they have not (yet) affected municipalities. As seen in our case study, when it comes to local-level austerity measures such as cuts in services and restructuring measures, we are ...

International audience ; Der vorliegende Artikel untersucht, ob und wie der Sozialdialog die Sparpolitik in der französischen Kommunalverwaltung beeinflusst hat, und befasst sich dabei vorrangig mit den Gemeinden. Hinsichtlich der Beschäftigten in den Kommunalverwaltungen findet der soziale Dialog auf zwei Ebenen statt. Die Löhne und die allgemeinen Regelungen werden auf nationaler Ebene erörtert, während die Arbeitsbedingungen und Fragen zur individuellen beruflichen Laufbahn auf der lokalen Ebene verhandelt werden. Zu den Sparmaßnahmen auf landesweiter Ebene gehören – wie in zahlreichen anderen Ländern auch – einseitig beschlossene Lohnstopps. In der staatlichen Verwaltung ist es zwar bereits zu Personalabbau gekommen, bisher sind die Kommunen davon jedoch (noch) nicht betroffen. Unsere Fallstudie zeigt, dass es bei Sparmaßnahmen wie Einschränkungen des Dienstleistungsangebots und Umstrukturierungsmaßnahmen zu echten Verhandlungen kommt, einschließlich der Lösung von Konflikten und formalisierter Vereinbarungen. Auch wenn diese Auseinandersetzungen nicht zu formellen Tarifverträgen führen, stärken sie doch die Rolle der offiziellen Ausschüsse und weisen auf die potenziellen Stärken des sozialen Dialogs in unmittelbarem Schulterschluss mit den Entscheidungsinstanzen und den betroffenen Bürgern hin. ; This article investigates whether and how social dialogue has influenced austerity policies in French local government, with a particular focus on municipalities. With regard to local government staff, social dialogue takes place at two levels, with wage and general rules being discussed at national level and working conditions and individual career issues at local level. National-level measures, as in many countries, have included unilateral wage freezes. However, though staff reductions have already occurred in the state administration, they have not (yet) affected municipalities. As seen in our case study, when it comes to local-level austerity measures such as cuts in services and restructuring measures, we are witnessing a situation of real bargaining – including conflict and formalized agreements. Even if not leading to official collective agreements, this strengthens the role of formal committees and suggests the potential resilience of social dialogue linked to the proximity of decision-making authorities and affected citizens. ; Cet article examine si et comment le dialogue social a influencé les politiques d'austérité au sein des pouvoirs locaux français, en particulier des municipalités. S'agissant des fonctionnaires locaux, le dialogue social est mené à deux niveaux: les salaires et les règles générales sont discutés au niveau national, alors que les conditions de travail et les questions liées aux carrières individuelles le sont au niveau local. Comme dans de nombreux pays, les mesures adoptées au niveau national comprennent un gel unilatéral des salaires. Mais si des réductions de personnel ont déjà eu lieu dans l'administration publique, elles n'ont pas (encore) touché les municipalités. Comme le montre notre étude de cas, quand il s'agit de mesures d'austérité au niveau local, comme des réductions de service et des mesures de restructuration, nous observons une situation de véritables négociations comprenant des conflits et des accords formalisés. Même sans déboucher sur des accords officiels, cette situation renforce le rôle des comités formels et suggère une résilience potentielle du dialogue social, liée à la proximité entre les autorités qui prennent les décisions et les citoyens affectés.