Résumé Sous la monarchie de Juillet et la Seconde République, les relations entre la France et la Suisse sont particulièrement intenses. Dès 1829, soit avant même les Trois Glorieuses qui auront des répercussions durables en Suisse, la liberté de la presse est réintroduite dans les cantons les plus progressistes. Comme le note avec justesse Jean Sigmann, le pays a réalisé sa révolution de 1848 dans les années Trente et Quarante. Cauchemar des monarchies européennes restaurées, la Confédération devient une plaque-tournante de l'exil politique, où fleurissent des organes de presse inspirés par l'exemple français ( La Caricature, Le Charivari ). Daumier (1808-1879), mais surtout Grandville (1803-1847) sont littéralement pillés par les caricaturistes helvétiques (Ulrich, Bocion, Von Arx, Disteli). Comment qualifier ces reprises : plagiat éhonté, piratage, ou plutôt hommage aux maîtres et confrères ? Et comment expliquer que la fortune de Daumier soit demeurée si nettement inférieure à celle de Grandville ? Quelques réflexions sur la géographie de la caricature au XIX e siècle.
Résumé Dans l'histoire de la caricature, la Renaissance occupe une place déterminante, soulignée dans les écrits fondateurs d'Ernst Kris et Ernst Gombrich (1935, 1938), et dans ceux de Werner Hofmann (1958). Ces auteurs assimilent volontiers la naissance du genre à la naissance du terme même de « caricature » à la fin du XVI e siècle. Dans l'historiographie, le concept de « caricature » n'est toutefois pas univoque. Il est devenu source de malentendus puisqu'il oscille entre un sens large (la caricature est ce qui déforme ou fait rire) et un sens restreint, né avec le terme même à la Renaissance. Dans cette acception, les feuilles volantes satiriques publiées entre 1510 et 1590 environ n'appartiennent pas au genre caricatural stricto sensu . Mais qu'entend-on par « déformation » ? Ce concept ne peut-il être utilisé de manière plus large sans perdre de son efficacité descriptive ou analytique ? Quelle est son efficacité symbolique ou réelle ? Comment inscrire la production graphique précédant la fin du XVI e siècle dans l'histoire de la caricature ? Quelques réflexions autour d'Érasme, Holbein le Jeune, Luther, Tobias Stimmer.
De 1880 à 1895 environ, Ferdinand Hodler (1853-1918) dessine et peint des dizaines de vieillards. Le thème, très présent dans l'art européen depuis la Révolution, connaît un regain exceptionnel dans le dernier tiers du XIX e siècle, à une époque où la vieillesse acquiert une nouvelle visibilité sociale. Ces années marquent aussi un tournant dans la vie et l'œuvre du peintre suisse qui renonce peu à peu au parti pris réaliste ou « naturaliste » au profit d'une esthétique symboliste et « décorative ». Mais le thème de la vieillesse ne fait pas qu'accompagner ce virage : il devient le support, l'instrument même d'une reconversion dont les enjeux se situent à plusieurs niveaux : biographique, stylistique, institutionnel et social. Le point de vue de Hodler s'inscrit en effet dans une vision à la fois générale et singulière de la sénilité, en cette fin de siècle.
Der beruhmteste aller Illustratoren : Der Fall Gustave Doré. Unter dem Einfluß der Neustrukturierung des Verlagswesens auf der einen, des künstlerischen Feldes auf der anderen Seite, weitet sich ab 1830 in Frankreich die Professionalisierung der Tätigkeit des Illustrators erheblich aus. Die Illustratoren bilden eine heterogene Gruppe mitten im Prozeß ihrer sozialen und beruflichen Definition. Sie verfolgen dabei diverse Strategien, die sich zwar decken, aber dennoch von Fall zu Fall analysiert werden mussen. Das Leben Gustave Dorés ( 1832-1883) läßt sich wie eine Art Inszenierung der verschiedenen Umstellungsversuche eines Illustrators lesen, der als ein ungewöhnlichbegabter und ehrgeiziger Autodidakt in verschärfter und gleichsam tragischer Weise die Unmöglichkeit erfährt, sich vom selbstgeschaffenen Bild und abnehmenden Renommee eines Illustrators zu befreien.
How has reproduction transformed works of art and literature, their dissemination and their reception? And how does it continue to do so? In what ways have our definitions and practices of reproduction changed over the last centuries thanks to new printing, photographic and digital techniques? These questions are timely. From the medieval copy to contemporary digital culture, including the rise of the printing press and engraving techniques in the Renaissance and the Ancien Régime , myriad modes of reproduction informed both our access to texts and images and our ways of reading, seeing, understanding, discovering and questioning the world. Dans quelle mesure la reproduction transforme-t-elle les œuvres, leur diffusion et leur réception ? De quelles manières les conceptions et les usages de la reproduction ont-ils subi des transformations majeures au cours des derniers siècles avec la diffusion des pratiques d'impression, de la photographie et des techniques numériques ? Ces questions sont d'une actualité incontournable. De la copie médiévale à la culture numérique contemporaine, en passant par l'essor de l'imprimerie et les techniques de gravure à la Renaissance et sous l'Ancien Régime, les différents modes de reproduction informent non seulement nos accès aux textes et aux images, mais aussi nos manières de lire, de voir, de comprendre, découvrir et d'interroger le monde
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Der Nebelspalter (qui « fend les nuées ») est la plus ancienne revue satirique du monde, dans une Suisse qui compte le plus grand nombre de périodiques satiriques par habitant. Les thèmes centraux du journal portent sur les questions religieuses et politiques (le Kulturkampf ), constitutionnelles, financières, tandis que certains sujets essentiels dans la géographie politique de la Suisse, comme l'affaire du tunnel du Gothard, vont s'inscrire dans la durée. Les thématiques internationales, présentes dès l'origine, prennent une place croissante à partir des années 1890, à la faveur de l'internationalisation de la revue, centrée jusqu'ici sur les puissants voisins prussiens et français, avec des apparitions sporadiques de l'Italie, l'Empire austro-hongrois, l'Angleterre et la Russie. Les conflits coloniaux font intervenir des pays plus lointains, tandis que les inquiétudes liées aux Balkans amènent à poser avec acuité la question européenne. La ligne nettement pro-germanique adoptée à partir de 1916 va placer le Nebelspalter au bord de l'implosion.
Der Nebelspalter (The Cloudsplitter) is the world's oldest satirical periodical. It has been published since 1875 in Switzerland, a country characterized by the largest number of satirical newspapers per capita. The main themes of the Nebelspalter are political and religious (Kulturkampf), constitutional and financial, bearing on major, long-term topics of Swiss politics like the Gothard Tunnel affair. International themes relating to Switzerland's powerful neighbours -- France, Prussia and, occasionally, Italy, Austria, England and Russia -- received greater attention from the 1890s onwards. At that time, it broadened its scope to take an interest in distant countries, for instance when it reacted to colonial conflicts. During that era, concerns about the Balkan situation posed the European question with renewed urgency. The Nebelspalter's clearly pro-German stance after 1916 brought it close to self-destruction. Adapted from the source document.
Résumé Le photoreporter Hans Steiner (1907-1962) a récemment fait l'objet d'une exposition itinérante et d'une publication de référence, issues d'un partenariat entre l'Université de Lausanne et le Musée de l'Elysée (Lausanne) qui possède plus de 100 000 œuvres de Steiner (tirages d'époque, négatifs, diapositives ainsi que 7 500 planches cartonnées thématiques...). Le tout a été mis en ligne et complété par le dépouillement de plus d'un millier de reportages dans la presse illustrée helvétique. Ce corpus numérisé contribue à la relecture et à la « réimagination » de l'histoire sociale, politique et culturelle de la Suisse entre 1930 et 1960. Il permet de suivre le parcours de la photographie, du négatif à l'imprimé. Le terme de « redécouverte » a été associé avec récurrence à ce projet de valorisation de l'œuvre photographique de Steiner. Mais comment juger de la « valeur » d'un photographe très présent en son temps et « oublié » par l'historiographie ? Comment opérer une révision sans tomber dans le révisionnisme ? Tout travail de recherche académique produit une plus-value, surtout lorsqu'il est associé à une plateforme muséale et électronique...
Dans le cadre d'un séminaire interdisciplinaire en histoire et histoire de l'art à l'université de Lausanne, nous avons travaillé sur les « cultures de guerre » en Suisse et en Europe durant la première moitié du XXe siècle. En nous interrogeant notamment sur le caractère singulier ou non de celles‑ci dans un pays dont le territoire n'a pas connu d'opérations militaires d'envergure. Les généraux Ulrich Wille et Henri Guisan sont deux figures incontournables du champ médiatique et du champ militaire helvétique. Outre leur accession à la tête de l'armée suisse durant les deux conflits mondiaux, Wille et Guisan sont au coeur des représentations d'une institution amenée à jouer un rôle idéologique inversement proportionnel à sa fonction stratégique et militaire. La représentation du général renvoie à une série de schèmes iconographiques, de l'Antiquité à la Galerie des batailles du château de Versailles. Comment le cas suisse s'articule‑t‑il sur cette histoire et à quelles fonctions obéissent les représentations de Wille et Guisan dans leur contexte d'émergence ? Comment les généraux d'un pays neutre, c'est‑à‑dire non belligérant, ont-ils trouvé une posture qui corresponde à leur statut militaire très particulier et comment ont‑ils imaginé leurs relations avec l'autorité politique ? Le rôle emblématique du cheval dans les deux guerres mondiales et les fonctions symboliques du portrait équestre comme figure du pouvoir militaire se placent au coeur de cette réflexion entre histoire et histoire de l'art. Abstract: In the context of an interdisciplinary seminar on history and art history at the University of Lausanne, we look at the 'cultures of war' in Switzerland and Europe in the first half of the twentieth century. The question is raised, notably, as to the nature of these - if indeed they exist - in a country that has not seen large-scale military operations. Generals Ulrich Wille and Henri Guisan were two major figures in the public arena and the Swiss military. Besides the fact that they headed the Swiss army ...