Contribution to the analysis of the concept of «gray areas» in Latin America : the case of Mexico and Colombia ; Contribution à l'analyse du concept des "zones grises" en Amérique latine : le cas du Mexique et de la Colombie
In the case of Latin America, where the external borders of the countries are more or less well defined, the phenomenon of «gray zones» is particularly present within States. This is also the case of Colombia and Mexico.This PhD thesis introduces a reconceptualization of the phenomenon through the comparative analysis of two intrinsically different cases according to their motivations and their functioning, like the FARC guerrilla in Colombia and the criminal organizational (cartels) in Mexico. Nevertheless, through the analysis of the operations of these illegal armed groups we can see that the reasons for the appearance of the «gray zones» remain similar in the two States highlighting the failure of the modern Latin American State, the fragility of the rule of law in these countries -due to the fragmentation of the institutions during the Spanish colonization- as well as the failure of political systems of expressing the general will.Our approach is also based on the analysis of territorial control and how the FARC managed to dominate large areas in the country from 1964 till 2016 when the peace agreements were put in place, as well as on the emergence of another type of the phenomenon in Mexico since 2006. Through the comparison between the FARC and Mexican criminal organizations we introduce a new typology of «gray zones» that focuses on how this groupscontrol the territory. Thus, we call the «gray zones of non-physical presence type» the areas controlled by Mexican criminal organizations and the «gray zones of physical presence» the areas under the FARC occupation. ; Le concept des « zones grises » a été fondé sur l'idée des espaces non-couverts par les radars afin de permettre une explication à l'ambiguïté. En termes de science politique, ce concept est apparu en vue d'analyser des phénomènes où la souveraineté et l'autorité étatiques ne sont pas claires. Dans le cas de l'Amérique latine, où les frontières extérieures des pays sont plus au moins bien définies, le phénomène des « zones grises » est notamment présent à l'intérieur des États. Il s'agit aussi du cas de la Colombie et du Mexique. Ce doctorat propose une reconceptualisation du phénomène à travers l'analyse comparative des deux cas intrinsèquement différents selon leurs motivations et leur fonctionnement, comme la guérilla des FARC en Colombie et les organisations criminelles (cartels) au Mexique. Néanmoins, via l'analyse des opérations de ces groupes armés illégaux nous apercevons que les raisons de l'apparition des « zones grises » demeurent similaires dans les deux États mettant en lumière la défaillance de l'État moderne latino-américain, la fragilité de l'État de droit dans ces pays -en raison de la fragmentation des institutions pendant la colonisation espagnole- ainsi que l'échec des systèmes politiques d'exprimer la volonté générale. Notre approche se fonde aussi sur l'analyse du contrôle territoriale et la manière dont les FARC ont réussi à dominer des grandes régions du pays de 1964 à 2016 lorsque les accords de paix ont été mises en place ainsi que sur l'émergence d'un autre type du phénomène au Mexique depuis 2006. À travers la comparaison entre les FARC et les organisations criminelles mexicaines nous proposons une nouvelle typologie des « zones grises » qui met l'accent sur la manière de contrôler le terrain. Ainsi, nous appelons les « zones grises de type de présence non-physique » les espaces contrôlés par les organisations criminelles mexicaines et les « zones grises de présence physique » les espaces sous l'occupation des FARC.