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La raréfaction des ressources naturelles a pris une ampleur politique et sociale croissante dans un contexte mondial. En particulier au Kirghizistan et au Tadjikistan, où la rareté des pâturages et de l'eau a entraîné des tensions interethniques. La forte dépendance à l'égard des ressources en eau et des pâturages dans les régions frontalières y joue un rôle important et a provoqué des éruptions de violence entre les communautés frontalières tadjikes et kirghizes. Malgré les mesures politiques visant à améliorer la gestion des pâturages et de l'eau en créant de nouvelles institutions après la fin de l'Union soviétique, de multiples conflits entre communautés ethniques persistent sur ce plan. L'absence de structures institutionnelles entraîne une inégalité d'accès et d'utilisation des pâturages et de l'eau dans la région frontalière du Kirghizstan et du Tadjikistan. Cela compromet la coexistence pacifique des différents groupes ethniques dans la région ainsi que la pérennité de la gestion des pâturages et de l'eau. Cet article examine les causes de conflits liés aux ressources naturelles dans les zones frontalières entre le Kirghizistan et le Tadjikistan, où l'eau et les pâturages étaient auparavant accessibles en tant que propriété commune.

In the Kyrgyz Region of Ferghana Valley, violent conflict flares repeatedly between the local Kyrgyz majority population and the Tajik ethnic minority. Drawing on a recent qualitative case study conducted in the borderlands of one of the two Tajik enclaves within the Kyrgyz Batken Region, this article seeks to identify the causes of pasture-related inter-ethnic conflict in the agro-pastoral Kyrgyz–Tajik border region. The paper employs an institutional perspective and explores the impact of the given institutional setup. We note that a lack of institutional arrangements for transboundary pasture use hinders Tajik herders' legal access to the region's sole summer pastures. The Kyrgyz "Pasture Committee" has pragmatically designed local rules on transboundary pasture use in the Kyrgyz–Tajik border region, thereby assuring Tajik herders at least semi-official access to the summer pastures. Yet while these rules limit conflict, they fail to limit overstocking. Locally designed rules also open up business opportunities to Tajik herders, which some of the Kyrgyz herders consider unfair and illegal. In order to achieve sustainable and locally accepted regional pasture management, despite the lack of legislative amendments and international agreements, we propose local-level institutional innovations. We also emphasize that pasture use regulation is paramount for maintaining regional stability and peaceful cooperation. ; Peer Reviewed