Le traitement des intraitables: l'organisation sociale de la récidive chez les jeunes
In: Perspectives criminologiques
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In: Perspectives criminologiques
International audience ; Psychology and psychiatry have significantly extended their scope of action by addressing the topic of mental health and by focusing, beyond the study of disabilities, on well-being through personal development. This approach was already widely popular in the 1960's, especially in the field of anti-psychiatry. As a result, mental health, as a therapeutic perspective, went on to become a major concern for moral and political philosophy. This paper aims to trace back the origins of this shift and delineate its foundations. To this end, the pioneering work of William James serves as a basis for showing how the notion of mental health relates to the tenets of the psychology of the self. Then, this paper uses this analysis to demonstrate how this approach combined epistemological and methodological principles to support a new clinical project that was supposed to contribute to social change. ; Le thème de la santé mentale a considérablement élargi le champ d'intervention de la psychiatrie et de la psychologie, en invitant ces disciplines à considérer non seulement la maladie mais, dans l'accomplissement personnel, l'accès au bien-être. Cette vision de la santé a fortement essaimé au cours des années 1960, notamment dans l'antipsychiatrie. Il n'y est donc pas seulement question d'une perspective thérapeutique mais bien d'une véritable philosophie politique et morale dont on peut tenter de retracer les origines et les fondements. À ce titre, l'article, revenant sur les écrits fondateurs de William James, cherche d'abord à montrer combien la notion de santé mentale est indubitablement liée aux principes d'une psychologie du soi. Partant de ce premier éclairage, il entend ensuite indiquer de quelle manière cette pensée a cherché à mêler un parti épistémologique et méthodologique au projet d'une clinique susceptible d'aiguiller le changement social.
BASE
International audience ; Psychology and psychiatry have significantly extended their scope of action by addressing the topic of mental health and by focusing, beyond the study of disabilities, on well-being through personal development. This approach was already widely popular in the 1960's, especially in the field of anti-psychiatry. As a result, mental health, as a therapeutic perspective, went on to become a major concern for moral and political philosophy. This paper aims to trace back the origins of this shift and delineate its foundations. To this end, the pioneering work of William James serves as a basis for showing how the notion of mental health relates to the tenets of the psychology of the self. Then, this paper uses this analysis to demonstrate how this approach combined epistemological and methodological principles to support a new clinical project that was supposed to contribute to social change. ; Le thème de la santé mentale a considérablement élargi le champ d'intervention de la psychiatrie et de la psychologie, en invitant ces disciplines à considérer non seulement la maladie mais, dans l'accomplissement personnel, l'accès au bien-être. Cette vision de la santé a fortement essaimé au cours des années 1960, notamment dans l'antipsychiatrie. Il n'y est donc pas seulement question d'une perspective thérapeutique mais bien d'une véritable philosophie politique et morale dont on peut tenter de retracer les origines et les fondements. À ce titre, l'article, revenant sur les écrits fondateurs de William James, cherche d'abord à montrer combien la notion de santé mentale est indubitablement liée aux principes d'une psychologie du soi. Partant de ce premier éclairage, il entend ensuite indiquer de quelle manière cette pensée a cherché à mêler un parti épistémologique et méthodologique au projet d'une clinique susceptible d'aiguiller le changement social.
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In: Cahiers de recherche sociologique, Heft 41-42, S. 91-114
ISSN: 1923-5771
Lorsqu'elle étudie la médecine dans son rapport avec le contrôle social, l'analyse sociologique omet d'évoquer les valeurs qui sous-tendent la médicalisation. Les développements de la psychiatrie américaine, entre 1950 et 1980, mettent en lumière le rôle moteur exercé par la défense de l'individu dans la promotion de la santé mentale. Le credo de l'individualité a offert un point d'appui aux droits des patients et à la légitimation des désordres psychiques. Mais, il a également donné naissance à une exigence de bien-être, acquise au traitement de la souffrance et, au-delà, à l'accomplissement individuel. Ce schéma moral nourrit la médicalisation mais la soumet également à des impératifs contradictoires de réparation et de protection du sujet. Comme l'article cherche à le montrer, la psychiatrie, en tant que médecine psychologique, exprime au plus près cette tension. L'ambivalence des exigences de santé affecte l'organisation de la morphologie professionnelle, marque l'évolution de la catégorisation psychiatrique, et modifie à la fois son rôle d'expertise.
In: Drogues, santé et société, Band 7, Heft 1, S. 57-88
ISSN: 1703-8847
Cet article confronte les caractérisations qui ont été données de la dépendance aux médicaments psychotropes par la psychopharmacologie et la psychopathologie, d'une part, à la manière avec laquelle les consommateurs les plus réguliers gèrent leur usage, d'autre part. L'étude des données issues de la recherche psychiatrique montre combien les définitions du phénomène ont été marquées avec le temps, comme pour les toxicomanies en général, par une individualisation de la causalité : la dépendance aux médicaments psychotropes y est rapportée soit à une susceptibilité particulière aux produits, soit à l'étayage d'une structure de personnalité. Une campagne d'entretiens effectuée auprès des usagers permet de montrer que l'organisation des consommations chroniques s'alimente à des principes similaires. Lorsque le recours aux médicaments bénéficie de la légitimité d'une cause dite « externe », physiologique ou environnementale, la chronicité rencontre une certaine tolérance et s'articule à une gestion routinière des produits. En revanche, lorsque l'usage régulier s'associe au diagnostic d'une défaillance personnelle, sa gestion s'avère beaucoup plus problématique.
In: Sociologie du travail, Band 48, Heft 1, S. 131-132
ISSN: 1777-5701
In: Déviance et société, Band 27, Heft 3, S. 285
In: Agora: débats, jeunesses, Band 1, Heft 1, S. 57-68
ISSN: 1968-3758
«A hearing For legitimate provocation»
Public action, contemporary aesthetics and youth culture
This article looks at the diverse logistics which provide a back-up, both from the state and local authorities to the public plebiscite of contemporary art. These aesthetic, radical and iconoclastic canons have a great deal in common with both the past and present forms of youth culture. However, the territories of these two cultures only very rarely overlap. Young people's creative achievements, when simply labelled as «dangerous self-expression» nevertheless continue to be associated with private, commercial and «intimist» business. On the other hand, public promotion of the visual arts relates rather more to a «fashionable radicalism» ; it contributes to a hearing for legitimate provocation, leading to tensions but also to a reappraisal of cultural qualifications and skills.
In: Socio-Anthropologie: sciences sociales, Heft 43, S. 83-95
ISSN: 1773-018X
International audience Suicide attempts have rarely been included in the analysis of the social uses of drugs. However, they most often result from voluntary intoxication by ingestion of psychotropic drugs. This article seeks to account for life problems that these intoxications reveal among adolescents, one of the populations most affected by this phenomenon. It is based on the observation of consultations for adolescents in two French hospitals and on the study of hospitalization reports of these patients. The analysis of this corpus shows to what extent failure to face the challenges of independence and performance has shaped the suicidal act of these young people. In this respect, the moral demands of these adolescents are no different from those of the best-integrated smart drug users, with the difference that the trajectory of these young people shows more directly the pitfalls of such expectations.
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In: Lien social et politiques: revue internationale et interdisciplinaire de sciences humaines consacrée aux thèmes du lien social, de la sociabilité, des problèmes sociaux et des politiques publiques, Heft 34, S. 141-149
ISSN: 1703-9665
Le propos de cet article est de montrer comment, à partir d'une formulation incertaine de la question sociale, la statistique de l'exclusion parvient — en dépit d'impossibilités et d'approximations réelles — à construire et à dégager un ensemble de significations propres. Les diagnostics locaux — genre consacré en la matière — offrent en effet une lecture tangible de l'actualité sociale en proposant un dénombrement des situations types associées à l'exclusion, des acteurs dits «exclus», des lieux où s'exerce ce phénomène et des actions susceptibles de l'endiguer. Mais le caractère de vraisemblance de ces diagnostics, une fois déconstruits, se dissipe et laisse apparaître des procédés narratifs qu'il convient d'interroger. L'incapacité d'une telle statistique à appréhender les accidents de trajectoire ou les changements profonds de positions dans la structure sociale oblige à se demander si de telles estimations chiffrées ne manquent pas tout bonnement leur objet.
In: Espaces Temps, Band 64, Heft 1, S. 59-62
Qui consomme des médicaments psychotropes ? Les études sont unanimes : plutôt les femmes et les personnes âgées. Faut-il y voir la présence d'une pratique peu sensible au milieu social et urbain ? L'analyse spatiale ici présentée fait apparaître au contraire l'existence de médiations territoriales et, en particulier, l'incidence exercée sur la consommation par les communautés ouvrières en déclin.