International audience ; Après avoir retracé la généalogie du personnage comique autrichien Hanswurst, immuable jouisseur et bâfreur dans son costume de paysan salzbourgeois, cette contribution aborde la manière dont l'histoire littéraire et culturelle germanophone a tenté de s'emparer de ce personnage clé pour comprendre la morphologie culturelle de l'Autriche afin de lui conférer de nouvelles fonctions, notamment esthétiques et morales, voire politiques.
International audience ; Après avoir retracé la généalogie du personnage comique autrichien Hanswurst, immuable jouisseur et bâfreur dans son costume de paysan salzbourgeois, cette contribution aborde la manière dont l'histoire littéraire et culturelle germanophone a tenté de s'emparer de ce personnage clé pour comprendre la morphologie culturelle de l'Autriche afin de lui conférer de nouvelles fonctions, notamment esthétiques et morales, voire politiques.
In most standard works over Johann Nestroy, the name Doderer appears either not at all or hardly. And yet Heimito von Doderer (1896-1966) repeats Nestroy in his work, but only briefly, as in one of his most famous novels, Die Strudlhofstiege (1951), where he tolerates 'Vienna world-like Johann Nestroy', making him an identification and projection figure. Although he does not seem to be dealing with Nestroy intensively, it is quickly clear that Doderer Nestroy has always very much appreciated: Overall, its nestroy references and citations are spread over almost 30 years, from 1936 to 1964. However, for methodological reasons, it must be clearly stated from the outset that Doderer does not really reflect on his interest in Nestroy, so that we have to deal with punctual and fragmentary statements that do not allow easy synthesis. After initial remarks on how to deal with literary influences and quotations, this article seeks to analyse and reconstruct the often neglected traces of a perhaps fragmentary but permanent presence of Nestroys in Doderer diaries, novels and articles (collected into the return of the draches). Finally, an attempt is made to identify some affinities between Doderer and Nestroy which could at least partly explain Doderer's interest in Nestroy. ; In den meisten Standardwerken über Johann Nestroy taucht der Name Doderer entweder gar nicht oder kaum auf. Und doch zitiert bzw. erwähnt Heimito von Doderer (1896-1966) wiederholt Nestroy in seinem Werk, allerdings immer nur kurz, wie in einem seiner berühmtesten Romane, Die Strudlhofstiege (1951), wo Doderer dem "Wiener Weltweise[n] Johann Nestroy" huldigt und ihn dadurch zu einer Identifikations- und Projektionsfigur macht. Obwohl sich bei ihm keine intensive Auseinandersetzung mit Nestroy zu finden scheint, wird schnell klar, dass Doderer Nestroy immer sehr geschätzt hat: Insgesamt verteilen sich seine Nestroy-Verweise und-Zitate über fast 30 Jahre, von 1936 bis 1964. Aus methodologischen Gründen muss aber von Anfang an deutlich festgehalten ...
International audience ; This study of onomastic wordplay in the work of the Austrian playwright Johann Nestroy (1801-1862) focuses on Freedom in Krähwinkel (1848). After examining the role of toponymic wordplay in this play and then gamesomely broaching stereotypes of identities, this article turns to an-throponymic wordplay (names that "talk", etc.) and raises the question of whether the play might be a social, political satire of the "Metternich system". In his satiric use of onomastics, Nestroy definitely preferred a sense of distance, created through humor, laughter and the burlesque, to a "serious" approach to the Revolution of 1848 and the issue of national identities. His writing reduces the revolution to a farce. His use of caustic satire for both the revolution and the reaction against it makes fun of the dangers of any form of nationalism or nationalistic discourse, and remains loyal to the supranational monarchy. ; Cet article porte sur les jeux onomastiques dans l'œuvre du dramaturge autrichien Johann Nestroy (1801-1862), à l'exemple de sa pièce Liberté à Krähwinkel (1848). Une première partie examine la place échue aux jeux toponymiques (Krähwinkel, Vienne) dans la pièce et aborde sur un mode ludique la question des stéréotypes identitaires. Une seconde partie se penche sur les jeux anthroponymiques (noms « parlants », etc.) à l'œuvre Études et travaux, décembre 2016261Résumés (français, anglais et russe)dans la pièce et pose la question de savoir s'il s'agit d'une satire sociale et po-litique visant en particulier le « système Metternich ». L'article montre que, dans son utilisation satirique de l'onomastique, Nestroy préfère indéniable-ment les vertus de la mise à distance par l'humour, le rire et le burlesque à un discours « sérieux » sur la question de la révolution et des identités nationales : sous sa plume, la révolution se voit essentiellement réduite au rang de farce. Par son recours à la satire mordante, tant de la révolution que de la réaction, Nestroy raille les dangers de toute forme ...
International audience ; Dans ses "Lettres de Franzensbad" (1858), Marie von Ebner-Eschenbach mobilise divers genres et modes d'écriture littéraires qu'elle parodie, tout en épinglant avec acuité la situation politique et sociale dans l'Autriche de la seconde moitié du XIXe siècle. Une lecture serrée de ce texte de jeunesse de l'autrice invite donc à réviser, au moins en ce qui concerne l'oeuvre précoce, l'image "conciliante" ("Dichterin der Güte") traditionnellement associée au nom d'Ebner-Eschenbach.
In her 'Franzensbad Letters' (1858), Marie von Ebner-Eschenbach mobilises various genres and literary writing methods she parody, while acutely pointing out the political and social situation in Austria in the second half of the 19th century. A tight reading of the author's youth text therefore calls for the 'conciliatory' image ('Dichterin der Güte') traditionally associated with the name of Ebner-Eschenbach to be revised at least as regards the early work. ; International audience ; In her 'Franzensbad Letters' (1858), Marie von Ebner-Eschenbach mobilises various genres and literary writing methods she parody, while acutely pointing out the political and social situation in Austria in the second half of the 19th century. A tight reading of the author's youth text therefore calls for the 'conciliatory' image ('Dichterin der Güte') traditionally associated with the name of Ebner-Eschenbach to be revised at least as regards the early work. ; Dans ses "Lettres de Franzensbad" (1858), Marie von Ebner-Eschenbach mobilise divers genres et modes d'écriture littéraires qu'elle parodie, tout en épinglant avec acuité la situation politique et sociale dans l'Autriche de la seconde moitié du XIXe siècle. Une lecture serrée de ce texte de jeunesse de l'autrice invite donc à réviser, au moins en ce qui concerne l'oeuvre précoce, l'image "conciliante" ("Dichterin der Güte") traditionnellement associée au nom d'Ebner-Eschenbach.
International audience ; Cet article porte sur les jeux onomastiques dans l'œuvre du dramaturge autrichien Johann Nestroy (1801-1862), à l'exemple de sa pièce Liberté à Krähwinkel (1848). Une première partie examine la place échue aux jeux toponymiques (Krähwinkel, Vienne) dans la pièce et aborde sur un mode ludique la question des stéréotypes identitaires. Une seconde partie se penche sur les jeux anthroponymiques (noms « parlants », etc.) à l'œuvre dans la pièce et pose la question de savoir s'il s'agit d'une satire sociale et politique visant en particulier le « système Metternich ». L'article montre que, dans son utilisation satirique de l'onomastique, Nestroy préfère indéniablement les vertus de la mise à distance par l'humour, le rire et le burlesque à un discours « sérieux » sur la question de la révolution et des identités nationales : sous sa plume, la révolution se voit essentiellement réduite au rang de farce. Par son recours à la satire mordante, tant de la révolution que de la réaction, Nestroy raille les dangers de toute forme de nationalisme ou de discours nationaliste et reste fidèle à la monarchie supranationale.
International audience ; Dans ses "Lettres de Franzensbad" (1858), Marie von Ebner-Eschenbach mobilise divers genres et modes d'écriture littéraires qu'elle parodie, tout en épinglant avec acuité la situation politique et sociale dans l'Autriche de la seconde moitié du XIXe siècle. Une lecture serrée de ce texte de jeunesse de l'autrice invite donc à réviser, au moins en ce qui concerne l'oeuvre précoce, l'image "conciliante" ("Dichterin der Güte") traditionnellement associée au nom d'Ebner-Eschenbach.
International audience ; Cet article porte sur les jeux onomastiques dans l'œuvre du dramaturge autrichien Johann Nestroy (1801-1862), à l'exemple de sa pièce Liberté à Krähwinkel (1848). Une première partie examine la place échue aux jeux toponymiques (Krähwinkel, Vienne) dans la pièce et aborde sur un mode ludique la question des stéréotypes identitaires. Une seconde partie se penche sur les jeux anthroponymiques (noms « parlants », etc.) à l'œuvre dans la pièce et pose la question de savoir s'il s'agit d'une satire sociale et politique visant en particulier le « système Metternich ». L'article montre que, dans son utilisation satirique de l'onomastique, Nestroy préfère indéniablement les vertus de la mise à distance par l'humour, le rire et le burlesque à un discours « sérieux » sur la question de la révolution et des identités nationales : sous sa plume, la révolution se voit essentiellement réduite au rang de farce. Par son recours à la satire mordante, tant de la révolution que de la réaction, Nestroy raille les dangers de toute forme de nationalisme ou de discours nationaliste et reste fidèle à la monarchie supranationale.
International audience ; This study of onomastic wordplay in the work of the Austrian playwright Johann Nestroy (1801-1862) focuses on Freedom in Krähwinkel (1848). After examining the role of toponymic wordplay in this play and then gamesomely broaching stereotypes of identities, this article turns to an-throponymic wordplay (names that "talk", etc.) and raises the question of whether the play might be a social, political satire of the "Metternich system". In his satiric use of onomastics, Nestroy definitely preferred a sense of distance, created through humor, laughter and the burlesque, to a "serious" approach to the Revolution of 1848 and the issue of national identities. His writing reduces the revolution to a farce. His use of caustic satire for both the revolution and the reaction against it makes fun of the dangers of any form of nationalism or nationalistic discourse, and remains loyal to the supranational monarchy. ; Cet article porte sur les jeux onomastiques dans l'œuvre du dramaturge autrichien Johann Nestroy (1801-1862), à l'exemple de sa pièce Liberté à Krähwinkel (1848). Une première partie examine la place échue aux jeux toponymiques (Krähwinkel, Vienne) dans la pièce et aborde sur un mode ludique la question des stéréotypes identitaires. Une seconde partie se penche sur les jeux anthroponymiques (noms « parlants », etc.) à l'œuvre Études et travaux, décembre 2016261Résumés (français, anglais et russe)dans la pièce et pose la question de savoir s'il s'agit d'une satire sociale et po-litique visant en particulier le « système Metternich ». L'article montre que, dans son utilisation satirique de l'onomastique, Nestroy préfère indéniable-ment les vertus de la mise à distance par l'humour, le rire et le burlesque à un discours « sérieux » sur la question de la révolution et des identités nationales : sous sa plume, la révolution se voit essentiellement réduite au rang de farce. Par son recours à la satire mordante, tant de la révolution que de la réaction, Nestroy raille les dangers de toute forme ...
International audience ; Cet article porte sur les jeux onomastiques dans l'œuvre du dramaturge autrichien Johann Nestroy (1801-1862), à l'exemple de sa pièce Liberté à Krähwinkel (1848). Une première partie examine la place échue aux jeux toponymiques (Krähwinkel, Vienne) dans la pièce et aborde sur un mode ludique la question des stéréotypes identitaires. Une seconde partie se penche sur les jeux anthroponymiques (noms « parlants », etc.) à l'œuvre dans la pièce et pose la question de savoir s'il s'agit d'une satire sociale et politique visant en particulier le « système Metternich ». L'article montre que, dans son utilisation satirique de l'onomastique, Nestroy préfère indéniablement les vertus de la mise à distance par l'humour, le rire et le burlesque à un discours « sérieux » sur la question de la révolution et des identités nationales : sous sa plume, la révolution se voit essentiellement réduite au rang de farce. Par son recours à la satire mordante, tant de la révolution que de la réaction, Nestroy raille les dangers de toute forme de nationalisme ou de discours nationaliste et reste fidèle à la monarchie supranationale.
International audience ; En principe on ne devrait, pour des raisons de censure, attendre des scènes des faubourgs de Vienne aucun traitement direct de questions politiques. Par conséquent, le Congrès de Vienne ne devrait a priori pas apparaître comme motif dans les pièces du théâtre populaire viennois. L'examen serré de plusieurs pièces clés telles que "Les Bourgeois de Vienne" (Die Bürger in Wien, 1813) ou "Les Etrangers à Vienne" (Die Fremden in Wien, 1814) d'Adolf Bäuerle, ainsi que du programme des théâtres des faubourgs à l'époque du Congrès fournit toutefois des informations instructives sur la contribution d'une culture théâtrale populaire à l'environnement socioculturel du Congrès. Est enfin soulevée la question de savoir si les pièces des dramaturges populaires viennois (notamment Gleich, Meisl et Bäuerle) sont à considérer, du fait de leur fonction prioritairement divertissante, comme aussi apolitiques que ce que l'on a, encore aujourd'hui, coutume d'affirmer. Dans ce contexte, on ne saurait oublier que l'univers de la fête n'est jamais seulement synonyme de divertissement et de fuite utopique, mais qu'il détient également un potentiel critique et subversif trop souvent négligé.
International audience ; En principe on ne devrait, pour des raisons de censure, attendre des scènes des faubourgs de Vienne aucun traitement direct de questions politiques. Par conséquent, le Congrès de Vienne ne devrait a priori pas apparaître comme motif dans les pièces du théâtre populaire viennois. L'examen serré de plusieurs pièces clés telles que "Les Bourgeois de Vienne" (Die Bürger in Wien, 1813) ou "Les Etrangers à Vienne" (Die Fremden in Wien, 1814) d'Adolf Bäuerle, ainsi que du programme des théâtres des faubourgs à l'époque du Congrès fournit toutefois des informations instructives sur la contribution d'une culture théâtrale populaire à l'environnement socioculturel du Congrès. Est enfin soulevée la question de savoir si les pièces des dramaturges populaires viennois (notamment Gleich, Meisl et Bäuerle) sont à considérer, du fait de leur fonction prioritairement divertissante, comme aussi apolitiques que ce que l'on a, encore aujourd'hui, coutume d'affirmer. Dans ce contexte, on ne saurait oublier que l'univers de la fête n'est jamais seulement synonyme de divertissement et de fuite utopique, mais qu'il détient également un potentiel critique et subversif trop souvent négligé.
International audience ; L'ambivalence a marqué les rapports de Karl Kraus à la culture française. S'il dénonce la superficialité des nations latines, le satiriste va néanmoins désavouer, à partir de 1917, un nationalisme germanique belliqueux. La défiance qui naîtra du Traité de Versailles n'en sera que plus forte. Mais Kraus entretient, depuis le milieu des années 1920, des liens personnels avec la France et les tensions politiques extrêmes de l'entre-deux-guerres n'auront pas raison de ces bonnes relations. Kraus trouve, à partir de 1925, de solides soutiens auprès de germanistes français de renom tels que Charles Andler et Charles Schweitzer. Invité par ce dernier à tenir des conférences à la Sorbonne, Kraus est également proposé par Andler pour le Prix Nobel de littérature. Ces relations n'échappent certes pas à une double instrumentalisation, Kraus en profitant pour régler ses comptes avec Alfred Kerr, et Andler les siens avec Henri Lichtenberger. Néanmoins, c'est bien aussi en tant qu'homme de lettres que Kraus jouit d'une haute estime auprès de ses amis germanistes français. Le fonds Maximilien Rubel de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) de l'Université Paris X, un fonds encore inexploité, met en lumière le rôle pionnier de la germaniste française Germaine Goblot, aujourd'hui oubliée. Traductrice de Kraus, auteur en 1929 d'un article sur Kraus repris dans "Die Fackel", G. Goblot apparaît, à travers ses notes non publiées et archivées dans le fonds Rubel, comme la première véritable interprète de Kraus en France jouissant de surcroît de l'estime du satiriste, ce dont peu de germanistes allemands de l'époque pouvaient se prévaloir.
International audience ; L'ambivalence a marqué les rapports de Karl Kraus à la culture française. S'il dénonce la superficialité des nations latines, le satiriste va néanmoins désavouer, à partir de 1917, un nationalisme germanique belliqueux. La défiance qui naîtra du Traité de Versailles n'en sera que plus forte. Mais Kraus entretient, depuis le milieu des années 1920, des liens personnels avec la France et les tensions politiques extrêmes de l'entre-deux-guerres n'auront pas raison de ces bonnes relations. Kraus trouve, à partir de 1925, de solides soutiens auprès de germanistes français de renom tels que Charles Andler et Charles Schweitzer. Invité par ce dernier à tenir des conférences à la Sorbonne, Kraus est également proposé par Andler pour le Prix Nobel de littérature. Ces relations n'échappent certes pas à une double instrumentalisation, Kraus en profitant pour régler ses comptes avec Alfred Kerr, et Andler les siens avec Henri Lichtenberger. Néanmoins, c'est bien aussi en tant qu'homme de lettres que Kraus jouit d'une haute estime auprès de ses amis germanistes français. Le fonds Maximilien Rubel de la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) de l'Université Paris X, un fonds encore inexploité, met en lumière le rôle pionnier de la germaniste française Germaine Goblot, aujourd'hui oubliée. Traductrice de Kraus, auteur en 1929 d'un article sur Kraus repris dans "Die Fackel", G. Goblot apparaît, à travers ses notes non publiées et archivées dans le fonds Rubel, comme la première véritable interprète de Kraus en France jouissant de surcroît de l'estime du satiriste, ce dont peu de germanistes allemands de l'époque pouvaient se prévaloir.