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À partir d'une enquête ethnographique de terrain menée à New York en 2015, cet article analyse le phénomène de la diffusion du luxe français dans les commerces de la ville. Il montre les emprunts des produits de luxe français (mode, gastronomie, luxe alimentaire, etc.) par les boutiques et commerces new-yorkais spécialisés où se développe une fascination pour la « parisianité ». Les différents registres du luxe sont analysés ainsi que la mise en boutique des produits qui est centrale dans le processus d'identification à Paris et à la France. Dans cet univers d'urbanisme commercial à la fois local et mondialisé, les correspondances Paris et New York se font jour et les stratégies des différents acteurs, commerçants, créateurs, professionnels du marketing et représentants de l'État permettent de saisir le storytelling qui accompagne le luxe français dans son transfert transatlantique.

A Paris, les autorités font connaître à grand renfort de publicité les évènements festifs qu'ils multiplient : c'est pour elles une manière de fabriquer symboliquement la ville. Ces événements reposent sur une logique performative : on fait advenir une autre manière d'être en ville par le détournement organisé, collectif et festif des lieux. La ville semble être fabriquée, par le biais de la commande des pouvoirs publics aux artistes à partir de modes d'occupation événementiels éphémères. Se profile ainsi une ville dont chacun serait en quelque sorte le re-découvreur, une ville qui serait une série de territoires à retrouver et à reconquérir.

Résumé En rendant compte d'enquêtes menées autour de différentes pratiques de rupture ou d'abandon de consommation, l'auteur développe deux hypothèses. D'une part, la consommation ne pourrait se penser actuellement sans prendre en compte la volonté de nombre de consommateurs de reprendre le contrôle de leur consommation. D'autre part, cette réappropriation de la consommation n'entraînerait pas systématiquement un abandon de pratiques, mais plutôt des « arrangements » permettant de développer un discours d'experts de la consommation. Enfin, l'article propose une piste de réflexion selon laquelle ce sont les systèmes d'échanges « classiques », davantage que la consommation elle-même, qui sont actuellement remis en cause et transformés par les acteurs.

Résumé L'auteure interroge les liens, historiques et symboliques, entre les magasins Tati et leur quartier d'attache, Barbès dans le XVIII e arrondissement de Paris. Elle retrace la création de l'enseigne, présente ses fondateurs et le rôle des médias dans la diffusion de leur « légende familiale ». Puis, prenant en exemple les boutiques Tati-Mariage et Tati-Or , elle décrit les mises en scène de l'offre dans chacune de ces deux boutiques et leur évolution. Dans les deux cas, le temps de la transaction a pour effet un effacement relatif et ponctuel des différences individuelles et une homogénéisation des pratiques de consommation. L'auteure note alors une relation d'identification entre Tati et Barbès, où se diffuseraient certaines de ses logiques marchandes. L'enquête montre en effet que se diffuse une logique sociale où l'égalité des individus est produite à partir de l'affirmation, de l'exposition et des multiples usages des différences, notamment ethniques, des uns et des autres.

Résumé Cet article s'attache à décrire et à analyser le Paris des résidents secondaires étrangers en s'intéressant à leurs pratiques, à l'identité citadine qu'ils développent et à la perception que peuvent en avoir les Parisiens. Puis les auteurs s'intéressent aux effets de cette citadinité sur l'identité de la ville en portant leur attention sur la forme d'attractivité urbaine à l'œuvre dans ce phénomène, et en mettant au jour les logiques symboliques de cet imaginaire de Paris qui circule. C'est ce rapport au mythe de la ville qui constitue la « parisianité ».

In 2003, for the second year running, the Paris municipality entrusted a young theater designer with the transformation of one stretch of the banks of the Seine River—normally congested with heavy traffic—into an open space evocative of the seaside. Paris in August is therefore Paris by the seaside. The objective of our study is to examine the entire operation, from the moment the political decision was taken by the municipality to the many and varied activities of all those who participated. Through this study, we attempt to highlight the different forms of material and symbolic (re)creation of Paris being undertaken today. We show that in a situation such as this, a reflection on the fieldwork undertaken and the production of ethnographic knowledge is in fact the key factor in the analysis.

In 2003, for the second year running, the Paris municipality entrusted a young theater designer with the transformation of one stretch of the banks of the Seine River -- normally congested with heavy traffic -- into an open space evocative of the seaside. Paris in August is therefore Paris by the seaside. The objective of our study is to examine the entire operation, from the moment the political decision was taken by the municipality to the many & varied activities of all those who participated. Through this study, we attempt to highlight the different forms of material & symbolic (re)creation of Paris being undertaken today. We show that in a situation such as this, a reflection on the fieldwork undertaken & the production of ethnographic knowledge is in fact the key factor in the analysis. 3 Figures, 13 References. [Reprinted by permission of Sage Publications Inc., copyright 2004 The American Academy of Political and Social Science.]