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Summary
This article examines the place of alcoholic patients in French psychiatry in the 1950s and 1960s, an era of incipient psychiatric reform. Relying on medical literature, national and department archives, as well as hitherto unexploited patient files from one of the first anti-alcoholic consultations opened in the early 1950s in Paris, it shows how new therapies and drugs, such as disulfiram, revived the interest of psychiatrists for alcoholism and enabled the outpatient treatment of alcoholics. However, the study of patient trajectories reveals that ambulatory care did not substitute itself for hospitalisation. The article then analyses how the psychiatrist–patient relation was transformed in the framework of the consultation, and included new stakeholders such as social workers and family members. It finally explains why therapeutic enthusiasm gave way, at the end of the 1960s, to increasing doubts concerning the role of the psychiatrist in the cure of alcoholism.

Cet article étudie comment, dans le contexte d'un renouvellement des approches de l'alcoolisme, le couple est investi d'un nouveau rôle thérapeutique par les psychiatres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En s'appuyant sur l'analyse de la littérature médicale, des publications des mouvements d'anciens buveurs et des dossiers de patients d'une consultation anti-alcoolique parisienne, il montre que les femmes sont tenues pour en partie responsables de l'alcoolisme de leur conjoint et que leur enrôlement dans la relation thérapeutique s'accompagne d'injonctions genrées.

Cet article étudie la manière dont l'internement asilaire participe à la régulation des liens conjugaux dans la France de la seconde moitié du xix e siècle. Il s'intéresse en premier lieu au placement à l'asile, qui s'offre comme un instrument de résolution des dysfonctionnements du couple, dont les époux apprennent à faire usage l'un envers l'autre. Le séjour en institution, envisagé dans un deuxième temps, reconfigure les relations de couple : les médecins aliénistes s'efforcent de maintenir les conjoints à distance et la tutelle exercée par l'institution suspend en partie l'autorité maritale. Enfin, la troisième partie étudie l'influence des liens conjugaux à la sortie de l'asile, qui est souvent subordonnée à l'accord de l'époux, en particulier pour les femmes internées. En définitive, l'internement ne saurait être réduit à un simple instrument de réaffirmation de l'ordre conjugal et patriarcal ; il apparaît aussi comme l'occasion d'une perturbation ou d'une suspension – certes partielle et provisoire – de l'ordre du couple.