ISBN : 978-2-36783-164-0 ; International audience ; Nous nous penchons ici sur le long-métrage 'Odio mi cuerpo' (1974) du cinéaste argentin résidant en Espagne León Klimovsky,. Ce film commercial du tardofranquismo – période arbitraire dans son rapport à la censure – nous semble trouver sa place dans ce volume, car il raconte les malheurs d'un héros viril qui, suite à un accident de voiture, subit une opération très spéciale des mains d'un médecin diabolique et, changeant de corps, devient femme. Ce film est donc, lui aussi, un film transgenre, tout comme son héros.ïne, hésitant entre un genre et l'autre : thriller/film d'horreur, suspense/fantastique, et même film psychologique/sociétal, voire politique. Il annonce les années à venir et ce trouble, mais aussi cette affirmation du et des corps, qui commencent à parcourir le pays, et se veut monstration et définition de plus en plus libres des corps dans le cinéma et, in fine, dans la société de la Transición démocratique.
ISBN : 978-2-36783-164-0 ; International audience ; Nous nous penchons ici sur le long-métrage 'Odio mi cuerpo' (1974) du cinéaste argentin résidant en Espagne León Klimovsky,. Ce film commercial du tardofranquismo – période arbitraire dans son rapport à la censure – nous semble trouver sa place dans ce volume, car il raconte les malheurs d'un héros viril qui, suite à un accident de voiture, subit une opération très spéciale des mains d'un médecin diabolique et, changeant de corps, devient femme. Ce film est donc, lui aussi, un film transgenre, tout comme son héros.ïne, hésitant entre un genre et l'autre : thriller/film d'horreur, suspense/fantastique, et même film psychologique/sociétal, voire politique. Il annonce les années à venir et ce trouble, mais aussi cette affirmation du et des corps, qui commencent à parcourir le pays, et se veut monstration et définition de plus en plus libres des corps dans le cinéma et, in fine, dans la société de la Transición démocratique.
International audience ; The Spanish film director Eloy de la Iglesia has always been an opponent of Doxa and dogma of any kind, be they moral, sensual, sexual, but also political, national or patriotic. In Los placeres ocultos, his tenth feature-length film, the director defies more openly than ever the moribund (post-)Francoist censors, through the story of Eduardo, a closet homosexual but who is surrounded by prostitutes, and who suddenly tries to take under his wing a youth from a housing estate, Miguel, in order to help him climb the social ladder, while rising above his desire for the heterosexual—sometimes with difficulty—so as to help him attain the higher spheres of social success. Held back by the censors for several months, until its eventual release in May 1977, this film is a landmark for the cinematographic depiction in commercial films of the "gay question," at a time when all seemed possible. Questioning the heterocentrism of the Spanish nation via a seemingly mainstream film at the onset of the Demographic Transition, the film received a cool reception from the critics, but was a box office hit. It ushered in a profusion of films on the subject that were more or less militant, but also voyeuristic, making the acceptance of the "ordinary" homosexual—rather than the "queer"—the symptom of the newfound liberty of an entire country moving towards Democracy. ; Le cinéaste espagnol Eloy de la Iglesia a toujours été engagé contre la doxa et les dogmes, quels qu'ils soient, moraux, sensuels, sexuels, mais aussi politiques, nationaux, patriotiques. Avec ce dixième long-métrage de fiction, Los placeres ocultos, le réalisateur brave plus ouvertement que jamais la censure (post-)franquiste moribonde, en proposant l'histoire d'Eduardo, bourgeois homosexuel dans le placard mais entouré de prostitués, qui tente soudain de prendre sous son aile un jeune des cités, Miguel, pour le faire progresser dans la société, sublimant – parfois avec peine – son désir pour l'hétérosexuel, afin de le faire accéder aux sphères supérieures de la réussite sociale.Retenu plusieurs mois par la censure, et sorti enfin sur les écrans en mai 1977, ce film fait date dans la représentation cinématographique commerciale de la « question gay », à un moment où tout semble devenir possible. Questionnant via un cinéma faussement mainstream l'hétérocentrisme de la nation espagnole au tout début de la transition démocratique, ce film est reçu non sans réticences par la presse spécialisée, mais avec un grand succès d'audience. Il annonce la profusion de films plus ou moins militants, mais aussi voyeurs, sur le sujet à cette époque, faisant de l'acceptation de l'homosexuel « moyen » – et non plus de la « folle » – le symptôme de la nouvelle liberté de tout un pays en voie vers la démocratie.
International audience ; The Spanish film director Eloy de la Iglesia has always been an opponent of Doxa and dogma of any kind, be they moral, sensual, sexual, but also political, national or patriotic. In Los placeres ocultos, his tenth feature-length film, the director defies more openly than ever the moribund (post-)Francoist censors, through the story of Eduardo, a closet homosexual but who is surrounded by prostitutes, and who suddenly tries to take under his wing a youth from a housing estate, Miguel, in order to help him climb the social ladder, while rising above his desire for the heterosexual—sometimes with difficulty—so as to help him attain the higher spheres of social success. Held back by the censors for several months, until its eventual release in May 1977, this film is a landmark for the cinematographic depiction in commercial films of the "gay question," at a time when all seemed possible. Questioning the heterocentrism of the Spanish nation via a seemingly mainstream film at the onset of the Demographic Transition, the film received a cool reception from the critics, but was a box office hit. It ushered in a profusion of films on the subject that were more or less militant, but also voyeuristic, making the acceptance of the "ordinary" homosexual—rather than the "queer"—the symptom of the newfound liberty of an entire country moving towards Democracy. ; Le cinéaste espagnol Eloy de la Iglesia a toujours été engagé contre la doxa et les dogmes, quels qu'ils soient, moraux, sensuels, sexuels, mais aussi politiques, nationaux, patriotiques. Avec ce dixième long-métrage de fiction, Los placeres ocultos, le réalisateur brave plus ouvertement que jamais la censure (post-)franquiste moribonde, en proposant l'histoire d'Eduardo, bourgeois homosexuel dans le placard mais entouré de prostitués, qui tente soudain de prendre sous son aile un jeune des cités, Miguel, pour le faire progresser dans la société, sublimant – parfois avec peine – son désir pour l'hétérosexuel, afin de le faire accéder aux ...
International audience ; My aim is to show that, throughout their six studio albums, the Spanish band Mecano, the emblematic pop-rock band of 1980s Spain, embodied both for the Spanish youth and for the Iberian media and society a vision of love freed from the conservative dictates of Francoism as well as from the excesses or provocations of La Movida, the messy but mythical movement which in 1981 saw its final hours whilst becoming the object of a political and commercial recuperation. Between post-Movida (eg, the claim to a right to lesbian love in "Mujer contra mujer", 1987, a song which had a social impact, many years before the legalisation of same-sex marriage) and suggestions for mainstream love (eg, the consensual and sentimental "Me cuesta tanto olvidarte", 1986, telling the – not so original – tale of an unhappy love story), with a both romantic and hyper-urbanized Madrid as a background, the band offers a mapping of love between passion and reason, linked to changes in Spanish society, a society which was progressively becoming Europeanized and was also opening to postmodernity; hence the allusions to clichés of love songs and their supposed hispanicity (eg, songs based on a stereotyped vision of Spain and Spaniards, and bordering on kitsch) in their later records. ; Mon propos est de montrer que, tout au long de ses six albums studio, le groupe espagnol Mecano (1981-1992), ensemble musical au succès phénoménal de la rock music tendance pop, dans l'Espagne des années 80, a incarné pour la jeunesse ibérique une vision de l'amour débarrassée à la fois des diktats conservateurs du franquisme, mais aussi des excès ou provocations de la Movida. Entre post-Movida et propositions d'amour mainstream, via plusieurs bluettes consensuelles contant les peines de cœur topiques de toute love story, sur fond d'un Madrid à la fois romantique et hyper-urbanisé, le groupe propose une cartographie de l'amour entre passion et raison, coup de foudre et désamour, liée aux mutations de la société espagnole, progressivement ...
International audience ; My aim is to show that, throughout their six studio albums, the Spanish band Mecano, the emblematic pop-rock band of 1980s Spain, embodied both for the Spanish youth and for the Iberian media and society a vision of love freed from the conservative dictates of Francoism as well as from the excesses or provocations of La Movida, the messy but mythical movement which in 1981 saw its final hours whilst becoming the object of a political and commercial recuperation. Between post-Movida (eg, the claim to a right to lesbian love in "Mujer contra mujer", 1987, a song which had a social impact, many years before the legalisation of same-sex marriage) and suggestions for mainstream love (eg, the consensual and sentimental "Me cuesta tanto olvidarte", 1986, telling the – not so original – tale of an unhappy love story), with a both romantic and hyper-urbanized Madrid as a background, the band offers a mapping of love between passion and reason, linked to changes in Spanish society, a society which was progressively becoming Europeanized and was also opening to postmodernity; hence the allusions to clichés of love songs and their supposed hispanicity (eg, songs based on a stereotyped vision of Spain and Spaniards, and bordering on kitsch) in their later records. ; Mon propos est de montrer que, tout au long de ses six albums studio, le groupe espagnol Mecano (1981-1992), ensemble musical au succès phénoménal de la rock music tendance pop, dans l'Espagne des années 80, a incarné pour la jeunesse ibérique une vision de l'amour débarrassée à la fois des diktats conservateurs du franquisme, mais aussi des excès ou provocations de la Movida. Entre post-Movida et propositions d'amour mainstream, via plusieurs bluettes consensuelles contant les peines de cœur topiques de toute love story, sur fond d'un Madrid à la fois romantique et hyper-urbanisé, le groupe propose une cartographie de l'amour entre passion et raison, coup de foudre et désamour, liée aux mutations de la société espagnole, progressivement européanisée. En cela, Mecano est bel et bien le groupe espagnol des années 80, jusqu'à l'overdose, une overdose, paradoxalement, « de santé éclatante » (Javier Adrados, Los tesoros de Mecano). Mecano, sans parvenir à découvrir un monde nouveau, démontra la viabilité d'une pop espagnole exportable. Ce groupe est un archétype international confortable de la pop à l'esprit sain dans un corps sain. Reste que ce groupe est le seul à demeurer véritablement dans la mémoire de cette Espagne des années 80 ; que ses disques se vendent encore par milliers chaque année ; qu'Ana Torroja chante, et vend, elle aussi, encore ; que des comédies musicales basées sur la carrière du groupe ou sur ses tubes remplissent les salles chez nos voisins… et que des rumeurs donnent régulièrement Mecano prêt à se reformer : espoir vain, pour le moment, de revenir à l'âge d'or des années 80 ?
International audience ; Entre la nouvelle de Michel Déon et sa vision idéologique de l'Espagne franquiste, il s'agit d'observer à l'œuvre l'écran du fantasme. Cette nouvelle semble en effet fantasmer non seulement la femme réelle, par le recours du narrateur à l'art et la littérature, dans cette petite île espagnole qui semble isolée autant de la Géographie que de l'Histoire, mais aussi, et surtout, l'Histoire, notamment celle de l'Espagne dictatoriale des années 50. Le narrateur, et derrière, l'auteur Michel Déon, donne l'impression d'oublier que la jeune femme de condition très modeste rencontrée ici est pauvre pour des raisons sociales, économiques et politiques, qui ne semblent guère passionner notre écrivain « dégagé » et désinvolte, à peine agacé, on le verra, par la médiocrité d'un petit fonctionnaire promis à la belle, mais dans une idéologie plus proche de la droite libertaire que de la gauche antifranquiste.
International audience ; Entre la nouvelle de Michel Déon et sa vision idéologique de l'Espagne franquiste, il s'agit d'observer à l'œuvre l'écran du fantasme. Cette nouvelle semble en effet fantasmer non seulement la femme réelle, par le recours du narrateur à l'art et la littérature, dans cette petite île espagnole qui semble isolée autant de la Géographie que de l'Histoire, mais aussi, et surtout, l'Histoire, notamment celle de l'Espagne dictatoriale des années 50. Le narrateur, et derrière, l'auteur Michel Déon, donne l'impression d'oublier que la jeune femme de condition très modeste rencontrée ici est pauvre pour des raisons sociales, économiques et politiques, qui ne semblent guère passionner notre écrivain « dégagé » et désinvolte, à peine agacé, on le verra, par la médiocrité d'un petit fonctionnaire promis à la belle, mais dans une idéologie plus proche de la droite libertaire que de la gauche antifranquiste.